19 juin, 2007

il leur faudrait une putain de bonne guerre (2) !

Adoubement d'un contribuable (milieu du XIVème siècle)

Dans l'article précédent, je disais qu'il faudrait une bonne guerre à ces petits trous du cul ! Bien entendu, je n'imaginais pas qu'il faille les conduire à Verdun. Non, je n'irai pas jusque là, même si il m'est arrivé de croiser de sacrés cons (estampillés quartier de la Bastille), que je n'aurais peut-être pas hésité une seconde à jeter par dessus le parapet d'une tranchée, si on s'était justement croisés à Verdun. Pour le reste, rassurez-vous, je ne veux faire tuer personne.

Dans les faits, quand je parle de guerre, je parle surtout d'épreuve. Comme le disait fort justement Lénine, le gauchisme est la maladie infantile du communisme. Comme je le dis encore plus jsutement, le gauchisme est une putain de sacrée maladie tout court, touchant des oisifs et entretenue par un système politique déliquescent.

Dans les faits, notre époque manque cruellement de rites initiatiques permettant à un adolescent de devenir un homme. Avant, les femmes avaient leurs règles et les seins qui poussaient, et nous avions le service militaire. Maintenant, que reste-t-il ? Eh bien, les femmes ont toujours leurs règles et leur seins qui poussent, et les jeunes mecs d'aujourd'hui, n'ont pas grand chose à part des boucs ridicules, pour témoigner qu'ils sont des hommes faits, et non plus des petits branleurs. Vous avouerez que c'est mince !

D'ailleurs, bon nombre de mes jeunes patients, se plaignent de cela, et se jugent "dévirilisés", sans pour autant avoir accès à des moyens de se reviliriser. La virilité est ici à prendre au sens noble du terme. Alors, ceux qui travaillent, et on déjà le sens du réel, je les envoie souvent faire de la boxe. Les massifs sont orientés en boxe anglaise, et les tout maigres en boxe française. La boxe a ceci de bon, qu'il faut réfléchir certes, mais un minimum, si on veut placer ses coups plutôt qu'en recevoir. C'est l'école de l'efficacité, ça permet de dresser les intellectuels un peu vains. Ceux qui ne bossent pas, je les envoie au boulot en leur assurant, qu'être confronté au réel, leur permettra d'ôter 80% des symptômes, ce qui nous permettra par la suite de nous occuper de ce qu'il y a d'intéressant, sans tomber dans la branlette intellectuelle.

Curieusement, le fait de prendre des responsabilités, et notamment en matière économique, permet à ces jeunes hommes de s'émanciper de leurs croyances infantiles. A certains moments, un déclic se fait, et l'ado devenu homme, comprend que ce qu'il consomme en matière de services publics, et pensait gratuit, quelqu'un le paye ! Et la leçon magistrale, c'est quand il comprend qu'en l'occurrence c'est lui qui paye !

J'ai le souvenir d'un patient assez amusant. Nous avions le même âge à trois mois près, et il était venu me consulter pour une dépression carabinée. A l'époque, âgé de trente-quatre ans, il était parvenu en fin de course, et comprenait que sa vie de post-adolescent arrivait à son terme. Ensemble, nous avions parlé de tout cela, et bâti un projet professionnel dans lequel il puisse se réaliser. Plutôt doué en dessin, il avait fait une mise à jour en informatique appliquée au graphisme. Ensuite, après quelques mois d'une expérience réussie dans une entreprise, il avait décidé de se mettre à son compte.

Doué d'un vrai petit talent, et surtout très bosseur, ses affaires avaient pris suffisamment d'importance, pour qu'il soit fiscalement imposé. Bref, il avait quitté le monde douillet du parasitisme social, celui où l'on croit que les vélos de la Mairie de Paris sont gratuits, pour devenir contribuable, le rôle pas cool de ceux qui payent les fameux vélos.


N'ayant jamais eu à coeur de manipuler le transfert et contre-transfert, réservé aux psychanalystes, nous nous étions tutoyés assez vite. Par la suite, sa dépression étant traitée, et ayant trouvé des sujets de préoccupation professionnels suffisants pour ne pas avoir à se regarder le nombril, nous avions espacé les rendez-vous.

Un jour il revint, en me tendant je ne sais plus quel formulaire et en traitant "d'enculée" l'administration dont émanait ledit formulaire. Bien sur il s'agissait d'une taxe quelconque qu'on lui enjoignait de payer. Cela m'amusa beaucoup de l'entendre ce jour-là, vanter les mérites de la libre entreprise et assurer que "décidemment en France, on était pas beaucoup aidé, et qu'il fallait toujours payer pour des mecs qui n'en branlaient pas une".

Je lui tendis son papier en rigolant en lui disant : "fais gaffe, tu vas finir par voter à droite". Je me souviens parfaitement qu'il me répondit que c'était évident. Je lui dis alors que la mission était accomplie et que la thérapie était terminée.

Monter sa microentreprise, avait été sa guerre à lui. Il avait dorénavant compris, qu'il faut toujours des abrutis pour payer les vélos que d'autres utilisent.

Pas besoin de faire Verdun pour se mettre du plomb dans la tête ! Pas besoin de partir loin réaliser n'importe quel exploit, l'épreuve initiatique est le plus souvent au coin de la rue.
Homme confronté au réel !

4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

un peu réac mais tellement vrai ...

20/6/07 2:16 AM  
Blogger El Gringo said...

On ne dit pas "abrutis", on dit "contribuables"

20/6/07 2:16 AM  
Anonymous Anonyme said...

mouais sauf que ce fameux patient a bien profité du "systeme" et que non seulement il refuse de rembourser mais en plus il refuse aussi aux autres ce qu'il a fait lui meme. jolie morale.
hubert

20/6/07 9:07 AM  
Blogger philippe psy said...

Ben oui, Hubert, d'accord avec vous. Sauf que je ne forme pas des saints ! On fait ce qu'on peut !

Je voulais juste insister sur le fait que certaines expériences transformaient les gens ;)

20/6/07 11:47 AM  

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