Les sales cons !
Comme mes chers lecteurs habituels le savent, je me suis promis de rédiger un article sur les suicides dus aux conditions de travail. Bien qu'il soit presque terminé, j'ai laissé cet article en plan, ce qui me mine considérablement. D'une part, je n'aime pas ne pas finir ce que j'ai entrepris, d'autre part, le sujet est trop actuel et trop intéressant, pour que je n'aie pas quelque chose de passionnant à en dire.
Malgré mon côté dilettante, je prends mon blog trop au sérieux, pour que je puisse ignorer mon devoir. Tant et si bien, que même dans des moments les plus fortuits, je pense encore et toujours à ce fameux article.
Hier, en fin de matinée, c'est ainsi que je suis allé déposer mes chèques à la banque. Comme à mon habitude, j'avais décidé d'aller prendre mon café dans l'estaminet situé à cinquante mètres de là. C'est là que je me suis aperçu que j'avais oublié mon livre, or je déteste ne rien avoir à lire. Je me précipite donc chez le marchand de journaux tout proche, pour acheter un magazine quelconque qui saura bien occuper la demie heure que je vais passer.
N'achetant pas plus la presse quotidienne qu'hebdomadaire, c'est tout naturellement que je regarde les mensuels. Mon regard s'arrête sur le magazine L'entreprise, qui annonce : Les "sales cons" au bureau", comment en finir.
Ma sagacité naturelle fait aussitôt le reste, associant ce qu'ils appellent sales cons, à ce que nous, professionnels de la santé mentale patentés, nous appellerions plutôt narcissiques, ou carrément pervers narcissiques ou encore types A, lorsqu'il s'agit de grandes gueules. Le lien entre mon projet d'article sur les suicides au travail et cet article sur les "sales cons", s'impose à moi. Ma main velue s'empare immédiatement du magazine, que je m'empresse de payer. Puis, direction le café pour le lire, devant un double express que je ne prends même pas la peine de commander puisque le patron sait que je prends toujours la même chose, assis à la même table.
L'article qui s'intitule "Zéro-sale-con au bureau : c'est possible", est intéressant malgré son titre racoleur. Il fait référence à un livre de management intitulé "Objectif zéro-sales-cons, guide de survie face aux nuisibles", que l'on doit à un certain Robert Sutton.
Il recense douze comportements quotidiens dont se rendent coupables les "sales cons", et que l'on peut aisément détecter. L'article insiste aussi sur le coût social et économique lié à la présence de ce genre de personnes dans l'entreprise. Il estime aussi, qu'il arrive malheureusement qu'il y ait des "sales cons" géniaux, et que l'entreprise doit alors trouver, autant que faire, la possibilité de les garder en limitant leur nuisances.
Et, cerise sur le gâteau, l'article ne fait pas non plus l'impasse sur le fait, qu'il n'y a pas les "sales cons" et nous, anges de pureté, mais qu'il arrive à tout un chacun, d'être aussi un "sale con". Le fait est que les "sales cons" les plus dangereux, sont justement ceux qui n'ont jamais conscience d'être des "sales cons" : c'est justement ce que l'on nomme des personnalités pathologiques, individus ne souffrant jamais de leurs dysfonctionnements.
Bref, alors que je m'attendais juste à un article racoleur, qui n'aurait eu que le mérite de m'occuper une demie-heure dans un café, j'ai eu affaire à une prose enlevée et sympathique, ayant le mérite d'aborder la psychopathologie de manière simple et efficace et montrant que les entreprises sont de plus en plus soucieuses d'éviter ce genre de comportements finalement antiproductifs et à terme coûteux.
Cet article ne règlera bien sur pas un cas de harcèlement moral, mais permettra à celui qui en est victime de constater que les "sales cons", ça existe vraiment et qu'ils peuvent être dangereux. C'est un premier pas vers une réflexion plus aboutie.
1 Comments:
Ah oui, je comprends: dans le prochain numéro de L'Entreprise, il y aura un lien vers ce blog. Costaud le marketing!
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