13 septembre, 2007

Conseil de lecture !


Laurence qui a toujours des choix super féminins de lecture, m'a offert des tas de superbes livres traitant de la première guerre mondiale, quand elles est passée faire un tour à Paris. Remarquez heureusement qu'on a les mêmes gouts parce que si elle m'avait offert le dernier Marc Levy ou je ne sais quel roman contemporain nombriliste, je n'aurais pas su quoi en faire. Je l'aurais remerciée un peu froidement et gauchement, en me disant qu'elle me prenait vraiment pour un con et que même aux toilettes, je ne pourrais pas lire ce truc, parce que même Télé7jours reste plus littéraire.

Ceci dit, c'est normal que Laurence m'offre ce genre de livres, puisqu'elle est Lorraine et que c'est là qu'on s'est beaucoup battu. Ben oui, au cas où vous ne le sauriez pas, Verdun par exemple est dans la Meuse (55), un département lorrain. Alors toute petite, pour se rendre à l'école à Foug, Laurence devait prendre un chemin semé d'embuches qui passait par des tranchées et des cratères d'obus. Sa mère lui disait d'ailleurs qu'au cas où elle trébucherait sur un obus rouillé, elle ne devait en aucun cas y toucher ni jouer avec.

Et bien sur ce conseil valait pareillement au cas où elle aurait trouvé un vieux fusil Lebel, une baïonnette ou un crâne grimaçant affleurant dans la boue grasse et collante du chemin de l'école. Elle a dont été marquée et aussi comprendrez-vous qu'elle puisse plus facilement vous parler des mérites comparés du 75 français et du 88 allemand que de Biba ! D'ailleurs encore petite, tandis que sa mère préparait la croutonnade dominicale, Laurence jouait en gravant des douilles d'obus de 75, qu'elle vendait ensuite au marché sous le manteau, en assurant que c'était des articles originaux réalisés par les poilus. Dans une région rongée par la crise de la sidérurgie, il fallait bien vivre. C'est ethnique, si vous n'avez pas vécu au milieu des champs de batailles et des mines fermées, vous ne pouvez pas comprendre alors ne jugez pas !


Parmi tous ces ouvrages excellents, un se démarque nettement, il s'agit du "Monument" écrit par Claude Duneton. Comme toutes les communes de France, Lagleygeolle (Corrèze), terre natale de Claude Duneton, a perdu nombre de ses fils lors de la guerre de 14-18. Sur le monument aux morts du village, vingt-sept noms sont gravés aujourd'hui oubliés.

L'auteur a choisi de retrouver et de faire revivre, un à un, ces combattants perdus dont les noms gravés sur la stèle l'accompagnent depuis son enfance. Paysans - certains ne parlaient que le patois local -, ils étaient partis sans finir les moissons, dans l'espoir de revenir assez tôt pour les vendanges, la fleur au fusil comme on disait à l'époque, vêtu de leur joli pantalon garance.

Il en fut autrement comme on l'a appris par la suite. Duneton s'est laissé guider par ces morts, autant que par le souvenir de son propre père, un survivant plein d'amertume, jusqu'au fond des tranchées boueuses, au cœur des orages d'acier qui les ont broyés. C'est un très beau roman qui tisse la vie quotidienne d'un monde écartelé entre le village et le champ de bataille, nourri de faits avérés.

Très bel ouvrage, historiquement irréprochable parce que je vérifiais les données qu'il mettait en même temps que je le lisais, et d'une très belle sensibilité, qui ne sombre ni dans le jusqu'au-boutisme concon sans pour autant virer au pacifisme bêlant.

Comme j'ai beaucoup apprécié ce livre, j'avais décidé de lui dédier un petit article, même si il n'y a aucun lien avec le titre de ce blog ; mais ça vous y êtes habitués !

Si vous observez bien, vous pourrez distinguer un vélib' !

21 Comments:

Blogger Laurence said...

Dis Phil, qu'est-ce qu'on gagne si on trouve le vélib' dans la vidéo ?

13/9/07 4:12 AM  
Blogger Laurence said...

Tu as oublié de parler de la manufacture de munitions de Foug (où on fabriquait la génialissime grenade citron)où je me rendais chaque soir pendant mon adolescence pour mes rendez-vous amoureux !

13/9/07 4:22 AM  
Blogger El Gringo said...

Une fabrique de munitions... Pour mieux s'envoyer en l'air?

13/9/07 7:21 AM  
Blogger Laure Allibert said...

Je n'ai pas vu le Velib non plus...

Mais j'ai retenu la leçon : ne jamais se battre "pour la France", elle n'en vaut pas la peine.

13/9/07 9:29 AM  
Blogger philippe psy said...

El Gringo, je laisse le soin à Laurence de te répondre ! Là, on entre dans la vie privée et cela ne nous regarde pas. Mais je comprends ta question !

13/9/07 12:58 PM  
Blogger philippe psy said...

Ah Laure, vous avez raison et tort. Raison parce que sincèrement à froid, oui finit toujours pas se faire avoir. Et tort parce que certaines choses ne se décident pas non plus et qu'on peut devenir un héros malgré soi.

Ceci dit quand on voit certaines tombes à l'abandon dans des villages de la somme ou de picardie, alors qu'elles renferment les restes de pauvres gamins qui se sont fait tuer, on ne peut être que de votre côté. Depuis 1789, la France finit toujours par vous baiser.

13/9/07 1:01 PM  
Blogger Laurence said...

Noooooooooon El Gringo ! En fait, je rêvais secrètement de devenir une superbe bombe ;-)
mais bon, mon rêve ne fut jamais exaucé..

13/9/07 2:31 PM  
Anonymous Anonyme said...

Mais si Mais si ....

13/9/07 3:29 PM  
Blogger philippe psy said...

Oh elle joue sa modeste alors que les jours de marché à Foug, faut la voir jouer la belle la Laurence !!! Croyez-moi, faut bien avoir au moins trente hectares de terre bien grasse pour mériter une femme pareille parce que faut du blé pour l'entretenir !

C'est qu'elle s'habille à Toul aux "Grandes galeries touloises" et qu'elle met du "sent-bon" qu'est présenté dans des boites dorées et qui vient de Paris la demoiselle ! Et faut la voir prendre un thé au Grand café de Toul, le Roi est pas son cousin ! Et après, elle nous joue les mijaurées et les timides !!! Ah la la !

Croyez-moi celui qui l'épousera devra avoir les poches bien pleines et la bourse bien garnie ! (j'ai pas dit les bourses !!!)

Je sais pas si c'est une bombe la Laurence mais c'est une sacrée allumeuse croyez-moi ! Y'en a plus d'un qui s'est laissé prendre à son sourire et qu'est reparti la queue entre les jambes !

13/9/07 4:26 PM  
Blogger Laurence said...

C'est pas un sourire, c'est un rictus forcé depuis qu'une grenade m'a malencontreusement explosé en pleine g...euh figure alors que j'expérimentais la position n°67 du Kamasutra !

13/9/07 4:38 PM  
Blogger philippe psy said...

La célèbre brouette faouine ! Tout un programme ! Avis aux célibataires pétant de santé, la demoiselle n'est pas encore prise ! (dans le sens en couple évidemment, pff j'en ai marre des double sens)

13/9/07 4:42 PM  
Blogger philippe psy said...

C'est pas tout, moi je retourne au turbin, je ne suis pas fonctionnaire !

13/9/07 4:45 PM  
Blogger Laurence said...

Fonctionnaire, fonctionnaire... est-ce que j'ai une gueule de fonctionnaire ?

13/9/07 7:32 PM  
Blogger philippe psy said...

Je ne répondrai pas à cela, tu n'es depuis suffisamment de temps dans la territoriale !

13/9/07 10:02 PM  
Anonymous Anonyme said...

Bonjour,

Puisqu'il est question de 1ère guerre mondiale et de Lorraine dans de post, je trouve qu'il est un peu réducteur de se centro-focaliser sur Verdun. Certes cette ville symbole du fait de son traité qui a séparé l'empire carolingien en 3 et qui fallait surtout pas laisser tomber aux mains des féroces uhlans a été une véritable boucherie. Merci à messieurs Foch, Nivelle et Pétain.

Mais qu'en est-il sur le front de l'est lorrain, où lors de la bataille des frontières, les combattants français repoussèrent héroiquement les forces germaniques au delà de Blâmont et Lunéville. Dédaignant les places fortes de Toul, Epinal et Nancy, les Teutons voulaient tout simplement s'engouffrer dans la brèche pour aller épauler leurs copains stoppés par des compagnies de taxis dans la vallée de la Marne.

On n'évoque rarement les tranchées sur la Ligne Bleue, qui après les déboires du plan XVII stabilisèrent le front sur la ligne Col du Bonhomme - Belfort. Pourtant c'est là qu'eurent lieu des apres combats tel le col du Linge et Hartmannweilerskopf.

Enfin, qu'en est il des soldats de Pershing réduisant le saillant de Saint-Mihiel ?

14/9/07 2:54 PM  
Blogger Laurence said...

Wouaaaah comme il se la pète le Stagiaire !! Il ose nous reprocher de ne parler que de Verdun lorsqu'on parle de la 1ère Guerre Mondiale en lorraine ??

Ce blog n'a pas une vocation historique mais moi aussi je peux étaler ma science (prenez vos cahiers !):

Comme tout le monde le sait, la finalité des Allemands (et on dit pô "Teutons", c'est pas poli !) était de marcher sur Paris. Et par où Falkenhayn pensait-il faire passer ses troupes ? par Foug pardi !

En effet, Foug est traversé par la Route Nationale 4 ! mais hélas, les généraux allemands ont du renoncer à cette stratégie car le jour où ils ont voulu transiter par Foug, la RN4 était inaccessible à cause d'une manifestation massive de la population faouine contre la croutonnade transgénique ! ouiiii mossieu, véridique !!

Alors les Allemands ont rebroussé chemin, un peu courroucés par ce contretemps,ils ont quelque peu fichu la pagaille un peu partout en Meurthe-et-Moselle (un peu comme les hooligans néerlandais venus semer la panique à Nancy en décembre dernier), avant de finalement décider de passer par Verdun, région vallonnée et verdoyante où on pouvait faire de jolies photos !

Voilà monsieur le Stagiaire, vous pouvez retourner faire vos photocopies ;))

14/9/07 10:48 PM  
Blogger philippe psy said...

Dites donc jeune stagiaire, c'est-y que vous voudriez en remontrer à un gars comme moi ?

Le chemin des dames j'y étais et dans la Somme aussi ! Alors hein ! Museau !

15/9/07 12:56 AM  
Blogger Laurence said...

Ouais et même à Verdun Philippe s'est brillamment illustré, il s'est battu sans relâche sur tous les fronts : c'est grâce à lui que les forts de Vaux et de Douaumont ont été repris !!

15/9/07 1:29 AM  
Anonymous Anonyme said...

Stagiaire arpente souvent la N4 pour rentrer chez lui en week-end mais il jamais vu Foug quel dommage...

15/9/07 1:31 AM  
Blogger philippe psy said...

Ohh je n'y crois pas !!!! Il passe sur la NA et ne s'arrête pas à Foug manger une croutonnade au café du centre !!!

Dire qu'on s'est battu pour des gens comme vous !!! Ah la la, mauvais français !!!!

15/9/07 1:37 AM  
Blogger Laurence said...

Pfffff si on avait su, on aurait fait exprès de la perdre cette guerre !! Y'en a qui tueraient pour voir Foug !!!

Vous circulez en AMX 30 ou quoi ?? comment ne pas voir la sortie Foug quand on est sur la N4 ? et même sans prendre cette sortie, si vous tournez un peu votre tête sur la gauche, vous verrez Foug !! vouiiiii c'est magique !!! mais attention, gardez les mains sur le volant et la tête froide, il y a de légers virages que vous risqueriez de louper alors que vous admirez béatement ce merveilleux spectacle ;))

15/9/07 1:48 AM  

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