09 septembre, 2007

On a bien rigolé !


Vendredi soir, nous organisions la traditionnelle soirée du premier vendredi du mois, un truc bon enfant, où l'on mange et boit. Ces soirées initiées par Urbain, permettent au fil du temps de se retrouver à date fixe. Elles sont organisées, chez l'un ou chez l'autre, sans règles précises pourvu qu'on ait la place d'accueillir du monde. Vendredi c'était chez moi.

L'essentiel est que cela soit toujours bon enfant ; les habitués peuvent amener qui bon leur semble pourvu que ces nouveaux venus cadrent avec l'esprit de ces soirées. Il n'est pas défendu de faire "des affaires", d'échanger des cartes de visite, du moment que ces négociations n'entament jamais l'esprit bon enfant. Le tutoiement est de rigueur et tous les secteurs d'activité finissent par être représentés. Par exemple, c'est avec plaisir que je vois Laurence, assise à un coin de table, sortir les bons de commande pour des palettes entières de Gris de Toul, en annonçant la promotion du moment : pour toute palette achetée, un week-end pour deux en amoureux à Foug, logés au Café du Centre, avec promenade au bord de l'Ingressin et visite d'une conserverie de croutonnade et de la fonderie Pont-à-Mousson le dimanche à sept heures du matin.

Ca permet de passer de bons moments, de faire du réseau, sans jamais sombrer dans un côté affairiste nauséeux ou protocolaire. Les mauvais coucheurs, les rustres, ceux qui ont l'alcool mauvais, les abrutis qui se la racontent, tous ceux qui ne sont pas "bien passés", ne sont jamais réinvités. On ne leur dira rien bien sur, car il n'est jamais facile d'expliquer à quelqu'un que dans la mesure où il s'est conduit comme une merde on ne souhaite pas le revoir, mais il n'y aura plus jamais d'invitation. C'est un rejet inévitable mais élégant.

En revanche certaines greffes prennent bien parce qu'il existe des personnes dotées d'un talent particulier qui leur permet d'être à l'aise en société rapidement, comme récemment El Gringo ou George Killian, qui réussissent à faire l'unanimité autour de leur personnalité. Ce qui me permettra d'ailleurs de rédiger prochainement un article sur la notion d'affirmation de soi, ou assertivité comme on on dit maintenant. C'est un talent généralement, mais aussi quelque chose que l'on peut travailler lorsque l'on est naturellement moins doué ou doté de complexes importants.

Mais vendredi, c'était aussi le premier match de la coupe du monde rugby: France-Argentine. Donc les amateurs sont venus dès dix-neuf heures trente pour ne rien louper du match. Il y avait donc plusieurs groupes, dont un vautré dans les canapés face là télévision. C'était assez amusant à observer et surtout à écouter. Du concert des commentaires ressortaient essentiellement les exclamations de Sean et de George Killian, ponctuées de "putain" sonores, et les avis super techniques de mon filleul préféré dont le sens ultra-analytique n'aura échappé à personne.

N'ayant rien vu du match, j'ai tout de même demandé le résultat, ce qui m'a permis de bien rigoler. Pour le match d'ouverture, je trouve que la France a fait très fort. A défaut de saluer l'équipe de France pour ses bons résultats, je tenais à saluer les efforts démesurés des marketeurs à deux balles, spécialistes de l'événementiel, qui ont permis de transformer ce qui était un sport noble et sympathique en naufrage total, à grand renfort de communication ! Comme le disait si bien Muray, tout ce que touche les festivistes forcenés, organisateurs sympas d'un monde solidaire et unis par des valeurs consensuelles et festives, finit par mourir.

Bravo à l'Argentine !
El Gringo (libre interprétation de Laurence)

14 Comments:

Blogger El Gringo said...

Le bon seigneur Philippe nous a donc réunis en son château. J'ai laissé mon fidèle destrier dans l'écurie, entre le pont-levis et la barbacane qui défend la porte monumentale permettant d'accéder au donjon. Dans les jardins s'ébattent les oiseaux ornementaux les plus rares et les plus merveilleux: flamand roses, paons royaux…
Je remarque, sans y prêter grande attention, un premier détail incongru:
Pour mesurer la distance entre les fortifications et le donjon, une chaîne d'arpenteur a été tendue. Le maître bâtisseur qui dirige ces opérations a eu l'autorisation de laisser sa haridelle à coté de mon fringant coursier et bien qu'il soit roturier, le bon seigneur Philippe l'a convié à prendre part aux réjouissances. Pourquoi une telle mesure, pourquoi une telle sollicitude à l'égard d'un plébéien tailleur de pierres, la muraille serait-elle défaillante, un assaut serait-il à craindre?
Dans la grande salle du donjon, le festin a commencé. Les mets les plus raffinés, les boissons les plus exquises sont servis à profusion. Sur des coussins de soie rehaussée d'or, les courtisans se délectent d'un spectacle grotesque de bouffons courrant après une outre de cuir remplie de son. Les cabrioles et les mimiques ces gnomes se roulant dans la boue engendrent les cris et les rires de l'assemblée.
Parmi les convives figurent des personnages extraordinaires: un cruel chef Viking venu du grand nord sur un drakkar noir avec sa favorite et son serviteur aux cheveux rouges. Une princesse orientale dotée d'une énigmatique beauté amenée par un marchand d'esclave. Un moine défroqué et solitaire devenu homme de main et dont la haute silhouette lance des regards de convoitise à la princesse orientale. Un Sarazin jovial ayant charge d'ambassadeur venu dans le fief du bon seigneur Philippe remplir une secrète mission diplomatique. Dans un angle de la salle, un peu à l'écart, se tient la fille d'un seigneur faouin. Quelle est la raison de la présence de cette héritière discrète au milieu de cette débauche de luxe et de volupté? Serait elle un gage de bonne volonté ou pire, une otage?
Tout à coup, je suis traversé par un doute affreux: des intrigants présents à la fête m'ont informé que le suzerain du bon seigneur Philippe lui enjoint d'abattre les fortifications de son château. Mortifié par cet édit, le bon seigneur Philippe n'aurait-il pas conçu le dessein funeste de se donner la mort après nous avoir tous immolés sur l'autel de sa mégalomanie, tel un Sardanapale féodal? Toutes ces boissons enivrantes seraient elles destinées à nous griser? Tous ces plats contiendraient-ils des philtres magiques provoquant le sommeil? Pourquoi le pont-levis est il relevé?
Au chant du coq, n'ayant pas osé fermer l'œil de la nuit, je constate que Rossinante est toujours à l'écurie et que le pont-levis enjambe à nouveau les douves. Je sombre alors dans un sommeil agité…

9/9/07 6:13 PM  
Blogger philippe psy said...

Putain, et les sangliers entiers qui rôtissent aux cuisines, et les hectolitres de champagne, les barils de vins capiteux mis en perce, les jongleurs, les troubadours, tu n'en parles même pas !!!!

Pfff, on m'y reprendra à me casser le c.. pour recevoir !!!

9/9/07 8:55 PM  
Blogger El Gringo said...

Et mon "flamand roses" quand est-ce que tu le changes en "flamants roses"?

10/9/07 1:54 AM  
Blogger philippe psy said...

Il m'est impossible de modifier les commentaires. Soit ils sont validés, soit rejetés. Ton énorme faute restera donc ! Désolé :))

Fallait faire attention. Déjà, quand on bossait à la COGIP, tu faisais la même faute, je me souviens que Berthier te le disais tout le temps !

10/9/07 2:11 AM  
Blogger El Gringo said...

Ok, ok, ça va trop vite là...
Et si on commutait les ratios excédentaires des stock-options?

10/9/07 3:19 AM  
Blogger philippe psy said...

C'est impossible puisque l'on bénéficie d'un flux négatif sur un marché déprécié malgré un contexte haussier !

10/9/07 3:51 AM  
Blogger Laurence said...

El Gringo, tu me feras couper ta moustache, tu seras plus performant !!

10/9/07 3:57 AM  
Anonymous Anonyme said...

Excellentissime Gringo !!!

Le moine défroqué... Euh... C'est moi ? D'où t'es venue cette association de personnages ?

10/9/07 4:30 AM  
Blogger philippe psy said...

Ben oui c'est toi avec ta silhouette décharnée et tes cernes sous les yeux, sans doute dus a des macerations et des prieres nocturnes !

:))

En tout cas bravo El gringo beau tableau !

10/9/07 4:55 AM  
Blogger El Gringo said...

@GCM

Il me fallait un personnage solitaire et inquiétant, une sorte de Ravaillac.
Si tu avais été plus corpulent, je t'aurais peut être dépeint en bourreau du bon seigneur Philippe.

10/9/07 9:12 AM  
Blogger philippe psy said...

Rassure-toi, il est solitaire et inquiétant, tout le monde le pense. Certains se signent en le croisant ! D'autres racontent que la nuit, il se promène vêtu d'un suaire en tenant une faux.

10/9/07 3:21 PM  
Blogger Laurence said...

Et encore, il s'est beaucoup adouci : dans une vie antérieure, son petit nom n'était pas GCM mais GSM (Grand Sado Maso) !

10/9/07 8:37 PM  
Anonymous Anonyme said...

non mais c'est pas fini oui ??

11/9/07 12:27 AM  
Blogger philippe psy said...

Dans la région, quand un enfant n'est sage on lui dit :

"calme toi ou j'appele GCM !"

Et là le môme se calme vite fait !

11/9/07 1:33 AM  

Enregistrer un commentaire

<< Home