Etat de guerre ! 3 janvier 2008 !
Dès la fin du mois de décembre de l'année dernière, le message était clair comme l'avait rappelé Roselyne Bachelot, notre ministre de la santé. Il n'y aurait aucune exception, ni dérogation, ni tolérance. De toute manière, chacun en France, connait la probité de nos élus. Il était donc normal que chacun d'entre nous suive les parangons de vertu que sont nos maires, députés sénateurs et conseillers divers. La dépêche de l'AFP ci-dessous était claire.
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PARIS (AFP) — L'interdiction de fumer dans les bars, tabacs, restaurants, discothèques et casinos sera appliquée dès le 1er janvier et il n'y aura "pas de tolérances", a réaffirmé lundi la ministre de la Santé Roselyne Bachelot.
"Si vous rentrez de votre réveillon et que vous voulez prendre un petit noir au bistrot en bas de chez vous --s'il est ouvert, vous n'aurez pas le droit de fumer dans cet établissement", a indiqué la ministre sur Canal+.
Interrogée sur les personnes qui seront chargées de faire appliquer la loi, Mme Bachelot a indiqué que "ce sont les agents habituels, policiers, gendarmes, médecins de santé publique, agents de salubrité da la ville de Paris...". "Il n'y a pas besoin" d'effectifs supplémentaires, a précisé la ministre, soulignant que "le patron de l'établissement est garant du respect de la loi".
"Le décret est prêt depuis un an, tout le monde est au courant qu'il va s'appliquer. On n'a pris personne en traître", a rappelé la ministre, ajoutant que "le problème n'est pas d'ennuyer qui que ce soit, c'est d'éviter 66.000 morts par an par tabagisme actif et plus de 5.000 morts par an par tabagisme passif". "Le décret doit être pour tous ceux qui fument une occasion d'arrêter", a conclu Mme Bachelot.
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Le message aurait du être entendu, compris et appliqué. Mais il semble qu'en France, patrie d'individus indisciplinés, il faille sans cesse recourir à la sanction pour faire appliquer les lois les meilleures et les plus justes. Le sens civique ne suffit pas et on déplore tous les jours des comportements antisociaux gravissimes de personnes osant mettre en danger leur vie.
C'est ce qu'avait bien compris le gouvernement en truffant la France de radars afin de faire respecter les limitations de vitesse, initiative dont on ne peut que se réjouir. Tout le monde est aujourd'hui d'accord pour admettre que ces radars sont une excellente chose, hormis les assassins en puissance amateurs de vitesse au nombre desquels on compte bon nombre de possesseurs de 4X4 polluants !
Le 3 janvier, sans doute sur de son impunité, Michel Dumas, patron du bar "Le Balto" à Foug en Lorraine, dans lest de la France, a eu tort de prendre à la légère les paroles de notre ministre. Comme nous le déclarait un de ses anciens clients : "Michel répétait à qui voulait l'entendre, que ce n'était pas l'état qui allait le faire chier chez lui dans son café". D'autres sources nous ont expliqué, qu'il était sur que dans sa petite ville de province, il serait à l'abri. "Il fallait voir comment il rigolait en allumant sa cigarette et disant qu'elle n'avait qu'à se faire enculer cette grosse truie parce qu'ici je suis chez moi", rapporte un autre témoin à propos de Michel Dumas parlant de notre bonne ministre en des termes orduriers.
C'est ainsi que bien que le décret soit applicable depuis deux jours, Michel Dumas, n'a pas voulu le faire respecter. Bien mal lui en a pris. En effet, patrouillant dans le secteur, dans le cadre d'une action citoyenne et vigilante de santé publique, un membre d'une association anti-fumeurs reconnue d'autorité publique, a été alerté par les volutes de fumée bleue qui s'échappait de l'établissement. N'écoutant que son courage, ce distingué citoyen s'approcha.
Ayant suivi une formation poussée à la détection des fumeurs clandestins, il n'eut qu'à tendre le nez pour reconnaître immédiatement l'odeur caractéristique d'une cigarette brune. "Sans doute une Gitane", affirme notre zélé citoyen, "et une sans filtre, imaginez-vous !", clame notre héros fortement choqué au micro de notre envoyé spécial. En apprenant la nouvelle, une antenne de psychologues de crise a été immédiatement mise en place par le le Préfet de Meurthe-et-Moselle et le plan rouge vif enclenché. On dit même que Vladimir Poutine et George Bush ont été immédiatement alertés.
Car comme le rappelle le tabacologue d'état immédiatement amené d'urgence en hélicoptère sur place, adoptant pour la circonstance un discours mesuré afin de ne pas créer de panique : "si le tabac tue, la gitane tue encore plus vite et vous risquez de mourir dans d'atroces convulsions, en vous tordant de douleur par terre, les yeux exorbités, la bave aux lèvres, en crachant du sans, après avoir seulement inhalé une microparticule de fumée, notamment si vous êtes un enfant ou une femme enceinte !". Il rajoute même que bien loin d'être confinées dans l'enceinte close de l'établissement, des microparticules pourraient s'en échapper et, portées par le vent, voler à des centaines de kilomètres de là, pour intoxiquer une ville entière !
Calmement, sans céder à la panique ni à l'exagération, notre tabacologue conclut enfin : "rassurez-vous, la catastrophe de Tchernobyl nous a servi de leçon, et nous ne feront pas les mêmes erreurs avec cette Gitane sans filtre. Les habitants de Brest et d'Ajaccio peuvent dormir en paix. Je peux même affirmer qu'à Pointe-à-Pitre, il n'y aura pratiquement aucune répercussion".
Se mettant à couvert, notre courageux citoyen anti-fumeur eut tôt fait de rallier la gendarmerie la plus proche où, sur présentation de sa carte accréditive de membre d'une association de non fumeurs reconnue d'utilité publique, il fut immédiatement reçu par le Maréchal des Logis commandant la brigade. Devant la gravité des faits, ce dernier se met immédiatement en rapport avec le colonel commandant la région. Ce dernier alerte le préfet et le plan rouge vif fut aussitôt appliqué.
Devant la gravité des faits, la négociation n'était plus à l'ordre du jour. Comme le dira le Préfet, la voix encore vibrante d'émotions : "si j'ai agi ainsi c'est que les évènements étaient graves. Imaginez qu'une Gitane sans filtre avait été fumée dans un lieu public après que le décret soit entré en application. Ce n'était pas un acte de rébellion anodin comme les émeutes de Seine Saint-Denis de 2005 ou celles de Villiers-le-Bel, une simple contravention, mais bel et bien un acte de guerre terrible." Puis poursuivant, manifestement toujours en proie à de violentes émotions, le Préfet poursuit en expliquant : "à cet acte grave, devait être opposé une réponse à la hauteur, d'où le plan d'attaque qui fut immédiatement décidé".
Effectivement, ce matin à l'ouverture du Balto vers six heures, Michel Dumas, le patron réactionnaire et rebelle, dont on apprendra par la suite qu'il est à la fois titulaire d'une carte du FN mais aussi de l'UMP et possesseur d'un 4X4, est loin de se douter ce qui se trame. Non de lui, une section d'éclaireurs observe l'établissement dans lequel un seul client est accoudé au comptoir. Croyant profiter d'une totale impunité due à l'obscurité de ce matin d'hiver glacial. Michel Dumas prend un paquet de cigarettes, puis en ayant en offert une à son client, en prend lui même une.
Et c'est bientôt deux flammes que les éclaireurs observent dans la nuit : les hommes ont allumé une cigarette dans un lieux public, le crime s'accomplit sous leurs yeux ébahis. L'un de ces éclaireurs pourtant aguerri après dix années de légion, nous expliquera par la suite, qu'il n'avait jamais rien vu d'aussi terrible et que "cette image de ces hommes allumant une cigarette dans un lieux public le hanterai jusqu'à sa mort".
Des photos sont immédiatement prises au moyen d'un appareil de visée nocturne et transmises vers l'arrière. Le procureur général, arrivé sur place, flanqué de son Conseiller spécial pour les affaires de crimes tabacologiques, engage immédiatement les poursuites en signant une "Requête d'urgence afin de faire cesser par tous moyens le délit grave de tabacologie publique et de mise en danger de l'univers", laquelle est immédiatement cosignée par le Préfet et transmise de manière codée au Ministère de la Santé et au Ministère des armées. Nous apprendront par la suite, que prévenu en pleine nuit, le Président de la République et le Premier ministre suivent l'opération de près, réfugiés dans le bunker dans les sous-sols du Palais de l'Elysée.
Compte-tenu de la gravité des faits, puisque ce sont carrément deux Gitanes sans filtre qui ont été allumées, il faut le rappeler quitte à choquer nos lecteurs, c'est une vraie procédure d'urgence qui est appliquée. Comme on le sait, dans ce cas, on admet que l'imminence du danger est telle que ni avocat, ni juge ne sont requis. Des moyens de rétorsion sont immédiatement mis en oeuvre afin de faire cesser la menace. La section d'éclaireur rebrousse chemin, ne laissant sur place qu'un officier chargé de coordonné le tir d'artillerie. En effet à quelques kilomètres, une batterie de canons de 105mm a pris position.
A six heures cinq, trois salves parfaitement ajustées s'abattent sur l'établissement. A six heures vingt, le temps que les fumées soient retombées, deux compagnies chargent baïonnettes aux canons afin de faire place nette. Car comme le rappellera le responsable du tir d'artillerie "si l'artillerie prépare le terrain, c'est aux fantassins de l'occuper". Les cinq cents hommes s'élancent en hurlant mais arrivant près des décombres fumants, ils ne trouveront aucun survivants. L'infâme Michel Dumas et son comparse ont trépassé. Les équipes de médecines légales trouveront juste quelques débris humains qui, après analyse ADN, se trouvent être ceux des dépouilles du patron et de son client, un fumeur multirécidiviste, dont le nom n'a pas été communiqué. e source sure, on sait que cet homme avait chez lui deux paquets entiers e cigarette, nous sommes donc réellement confronté à du grand banditisme.
Une heure à peine après, une dizaine d'hommes de la Brigade Spéciale d'Interdiction du Tabac, la célèbre BSIT, s'est livré à une centaine de perquisitions chez les individus soupçonnés d'être clients du Balto. Une trentaine d'individus ont été emmenés sans que l'on sache les charges qui pèsent contre eux. Nous apprenions dans le même temps qu'une Cour d'assises spéciale allait siéger en urgence. Derrière l'église, on entend une salve de coups de feu, c'est un récalcitrant qui vient d'être fusillé. Cet odieux personnage avait osé demander à voir la commission rogatoire autorisant les hommes de la BSIT à fouiller son domicile. La loi des suspects-fumeurs a permis de l'abattre sur le champ.
Dans la matinée, une équipé spécialisée envoyée par le Ministère de la Santé a immédiatement emmené la veuve, laquelle sera internée dans un camp de rééducation par la pensée, le temps qu'elle puisse faire la preuve qu'elle ne soutenait pas son époux. Comme elle semble prête à collaborer, elle devrait toutefois être relâchée dans les cinq à huit ans qui viennent car la justice sait aussi se montrer clémente et pardonner. Immédiatement déchue de ses droits parentaux, pour ne pas avoir dénoncé elle-même son mari, ses deux enfants âgés respectivement de quatre et six ans, lui ont été enlevés et confiés à la DDASS, dans laquelle ils suivront un programme de désensibilisation au tabac d'une durée de cinq ans avant d'être proposés à l'adoption.
Compte-tenu de ses antécédents génétiques déviants, le jeune fils de quatre ans sera tout de même astreint à un contrôle judiciaire qui devrait durer vingt ans après sa majorité afin d'être sur qu'il n'est pas atteint du même mal que son père. Le petit garçon mis à l'isolement dans une cellule se porterait bien selon la psychologue qui l'a pris en charge. On ne peut toutefois qu'être plus que réservé quand au pronostic puisque l'on sait qu'avoir un père fumeur est souvent le signe évident que l'on deviendra ensuite au pire un tueur en série sanguinaire au mieux un inadapté social et violeur multirécidiviste.
Vers midi, l'opération rondement menée était terminée. Une équipe du ministère de la santé, engoncée dans des tenues blanches, portant des respirateurs sur le dos, s'est immédiatement attelée à la dépollution du site au moyen de lance-flammes. A l'heure actuelle seul un mégot de Gitane sans filtre a peu être retrouvé dans les décombres mais les recherches continuent. Devant le risque sanitaire évident, puisqu'on rappelle qu'une cigarette contient plus de quatre cents produits chimiques, le village a donc été évacué vers des tentes de la Croix rouge disposées à cinq kilomètres de là. Tous devront prendre une douche décontaminante et leurs vêtements seront brûlés par mesure de précaution. Les habitants devraient pouvoir revenir chez eux dans les mois à venir a communique le chef de cette équipe, qui s'est dit confiant et à peu près sur de retrouver le second mégot. En attendant un périmètre de sécurité a été établi et la loi martiale promulguée.
La conférence de presse organisée par les services préfectoraux parlait de véritable succès, ce que nous ne pouvons que confirmer. Interrogé sur place, le Maire de la commune encore sous le choc ne comprend toujours pas comment une telle chose a pu arriver chez lui, "dans une petite ville si tranquille", comme il explique les larmes aux yeux. Déterminé à ne pas laisser la réputation de sa commune être ternie par cette sinistre et criminelle affaire, le Maire a immédiatement expliqué que dès demain, en séance du conseil municipal, il allait proposer de bâtir à l'emplacement même du Balto un monument à la Mémoire des victimes du tabagisme passif. Le nom de Michel Dumas sera maudit treize fois au cours d'une cérémonie purificatrice républicaine qui aura lieu la semaine prochaine et l'état civil sera purgé de toute référence à son existence.
Une femme en pleurs nous expliquait qu'elle en avait assez. Des larmes dans la voix, elle disait à qui voulait l'entendre : "la Lorraine n'a donc pas assez souffert ? Après Verdun, les villages martyrs, les attaques au gaz, il fallait qu'un tel drame se produise chez nous. Les obus ça ne suffisait donc pas, il fallait rajouter deux cigarettes ?! Et en plus des Gitanes sans filtre ?!". Elle a été immédiatement prise en charge par l'antenne psychologique d'urgence. Il est certain que dans un pays marqué par celle qu'on appela la Grande guerre, un drame aussi terrible que celui qui vient d'avoir lieu, ne peut que réveiller des douleurs enfouies.
Malgré l'horreur du crime perpétré et la violence de l'affrontement qui s'ensuivit, nous pouvons donc conclure que tout est bien qui finit bien. Il est cependant regrettable qu'il faille encore aujourd'hui en arriver là afin de faire respecter un décret qui n'a d'autre but que le bien de nos concitoyens. Le citoyen modèle qui a donné l'alerte a été proposé au grade de grand commandeur de la Légion d'Honneur.
5 Comments:
Dura lex sed lex!
Il faudra bien que tu arrêtes de fumer si tu ne veux pas finir comme cet ignoble tenancier de bistrot.
Je vais donc te dénoncer dès le 2 janvier pour te sauver de gré ou de force car je crois savoir que tu en grilles une entre deux rendez-vous dans ton cabinet.
En tant que fumeur repenti, je me sens juste, fort et éminent mais je me dois aussi d'être généreux. J'ai donc le plaisir de t'indiquer une méthode très pratique pour pallier au sevrage tabagique:
Dès que tu as envie de fumer, tu mâchouilles un bulot. Tu verras, c'est très efficace, d'ailleurs depuis que j'ai arrêté, j'ai toujours au moins un bulot dans ma poche.
N'hésite pas à mettre cette méthode en pratique dès que tu seras sorti de prison.
Un jour, tu me remercieras…
Tu as oublié de parler de la B.I.T.E. (Brigade d'Intervention du Tabac Efficiente)qui est omniprésente à Foug !
@el Gringo : Il parait que tu as même une technique ! Pour une petite envie : un bout de frite et un morceau de salade dans la poche droite et pour la grosse envie, le bulot dans la poche gauche !
@Laurence : Et toi que penses tu de la BITE ? Es-tu d'accord avec leur action. En un mot comme en cent, aimes-tu la BITE Laurence ?
La BITE est mon plus fidèle ennemi ! pour en venir à bout, j'ai créé une troupe d'élite très active qui agit quotidiennement sans peur et sans reproche : la T.U.R.L.U.T.E. (Troupe Unifiée et Radicale en faveur de la Liberté Universelle du Tabagisme Européen). Une lutte sans merci s'est engagée entre nous, nous les exterminerons un à un ! fumera bien qui fumera le dernier, ah ah aaaaaaaaah
Un bistrot du 8ème arrondissement s'est fait dernièrement condamné suite à une plainte d'une personne ayant fait une grave crise d'asthme un soir alors qu'un fumeur intempestif s'était planqué derrière le comptoir.
Salauds de malades !!
m'en fout j'fume pas (de cigarettes !)
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