19 janvier, 2008

J'aime la mode !

La classe ! super "visuel" d'un "photographe génial"


Comme d'habitude, j'ai fait le tour de mes blogs préférés de la sphère réactionnaire comme ils disent. Et je suis passé chez le grand Charles. Il a de bonnes analyses, il est cultivé et catho, et j'aime bien sa sincérité. Et puis, c'est un capricorne comme moi alors quand je le lis, je me retrouve. Comme manifestement il est plus jeune que moi, je retrouve mes vingt et quelques années. Je me dis que j'ai été comme lui. Je jugeais tout le monde, j'avais des avis sur tout et j'étais un casse-couille de première : un petit prof de morale obsédé parce qui n'allait pas, un Torquemada, à la limite du Xavier Bertrand !

Mes analyses étaient justes mais qui avait envie de les entendre ? Personne ! Donc, je me pourrissais la vie pour rien. Maintenant je suis devenu un vieux sage stoïque et c'est reposant. Je me contente d'observer le monde et de me dire "che sara sara". Comme un capricorne n'a aucun talent pour être jeune, il nous faut attendre que l'âge vienne pour devenir des vieillards légers. C'est finalement mieux, parce que rien de pire qu'un ancien jeune qui se mue en vieux con, ça tourne au vinaigre. Alors que nous autres, capricornes marqués par Saturne, tels les grands crus, nous ne vieillissons pas, nous parvenons à maturité. Ainsi, si le Grand Charles passe par chez moi, qu'il ne m'en veuille pas pour ces remarques.

Mais bon, je ne suis pas venu écrire pour analyser Charles ni même les capricornes. En fait, via l'un des articles de ce cher Charles, je suis tombé sur un article amusant. J'ai aussi été surpris par l'illustration qui est issue d'une campagne de presse pour la marque Sysley.

Alors apprenez, si vous ne le saviez pas que Sisley est la marque très tendance du groupe Benetton et se réaffirme depuis quelques années, avec de nouveaux visuels, et un photographe génial : Terry Richardson, qui permet à la marque de trouver une véritable identité. La seconde partie de la phrase je l'ai piquée . Parce que ce n'est pas mon genre de parler de "visuels", moi j'aurais parlé de photos parce que je suis un gros plouc de capricorne, ni de "réaffirmation" ou encore de "véritable identité", parce que je ne suis pas une pétasse d'attachée de presse. Que les attachées de presse me pardonne mon irrévérence envers leur auguste profession.

Alors, j'ai évidemment maté les fameux "visuels". Vous les trouverez ici. Alors, si ces "visuels" sont de lui, moi je ne trouve pas que Terry Richardson, soit vraiment génial. Bon, il est photographe, il a du bon matos, quelques idées et photoshop en tâche de fond pour améliorer le boulot. De toute manière je n'ai jamais eu aucune admiration pour un photographe, c'est un art qui me laisse froid. D'ailleurs la photo est-elle un art ? Chaque fois que j'ai rencontré un photographe, je l'ai trouvé con. La photo est la peinture ce que l'électro est à la musique. Voilà, c'est tout, je n'ai rien à rajouter.

Quant à l'inspiration du "génial Terry Richardson", rien que de très actuel. C'est putassier à souhait, vulgaire, un peu irrévérencieux envers le catholicisme, bref assez classique dans ce milieu. On enfonce des portes ouvertes et on joue les rebelles sans prendre de risques. Les gonzesse sont classiques aussi, maigres, osseuses, grandes et toutes avec le même genre de gueule un peu triangulaire qui doit se vouloir "féline", mais que je trouve naze.

De toute manière, moi qui aime les petites femmes, ce n'est pas chez les mannequins que j'aurais trouvé mon bonheur. Quand en plsu vous saurez que je trouve la bêtise antiérotique, vous comprendrez que non, la pouffiasse dont le seul talent est le catwalk, ce n'est pas mon truc ! Ou alors, si quand j'étais plus jeune et con, juste pour la montrer à mes potes pour leur dire "z'avez vu ce que je me sors bande de nazes". Mais l'âge venant, je ne joue plus à celui qui a une plus grosse bite que les autres, je suis devenu sage et donc pas de mannequins pour moi.

Mais pour revenir aux "visuels" du "génial Terry Richardson", si j'ai choisi d'illustrer mon article avec celui-ci, ce n'est pas un hasard. Je trouve génial que le "genial" justement photographe pour vendre ses chiffons fasse appel à deux pathologies particulièrement difficile à traiter. D'une part, la maigreur des mannequins me donne à penser qu'elles sont anorexiques, une pathologie bien occidentale. Enfin, la toxicomanie présente dans l'allusion grosse comme une maison, d'une KOLOSSALE FINESSE, à la coke est évidente !

Alors, moi je m'interroge. Alors, c'est quoi la nouvelle fameuse nouvelle identité de Sysley qui lui permet de se réaffirmer ? Expliquer de manière subliminale avec la légèreté d'un hippopotame, que ses chiffons sont faits pour les cas pathologiques ? Communiquer à ses clientes, qu'en achetant des sapes Sysley, elles aussi, même si elles vivent à Montluçon dans l'allier ou à Foug en Meurthe-et-Moselle, elles seront fashion et hype, comme de vraies pouffiasses passant leurs vies entre Paris, New-York et Milan au gré des fashion-weeks ? La pire putasserie, assortie de l'extrême déchéance morale et physique comme axe de communication, je trouve cela très fort. Dire que montrer un paquet de clopes vous attire les foudres des non-fumeurs mais que ces affiches sont tolérées ! Tss, le jour ou les cigarettiers prendront des photographes artistiques pour leurs "visuels", ils seront sauvés !

Cela me rappelle que lundi, j'ai reçu une nana connue et jeune qui sortait d'une cure de désintoxication. Elle en était à 4g de coke par jour. Si vous ne connaissez pas, dites vous que 4g de coke, c'est balèze ! Je l'ai écoutée, sans la juger et lui ai posé des questions. Elle m'a dit qu'on lui avait donné un traitement en clinique mais qu'elle l'avait arrêté en sortant. En effet, elle avait vu sur la notice qu'en prenant un des médicaments, elle risquait de prendre cinq kilos ! Rendez-vous compte de maigre elle risquait de devenir mince !

L'ayant patiemment écoutée, je lui ai dit qu'on se reverrait une ou deux fois encore, le temps que mon opinion se fasse. Ensuite, lui ai-je dit, si mon intuition se confirmait, je l'enverrais chez un psychiatre afin d'être suivie parce que je soupçonnais chez elle un trouble bipolaire, qui allait donc plus loin qu'une simple dépression. La demoiselle m'a hurlé en me disant qu'elle venait me voir pour parler et être guérie et non pour s'entendre dire qu'elle était peut-être malade.

Je lui ai gentiment dit qu'elle avait sans doute une grande gueule mais que j'en avais une plus grande encore et lui ai précisé qu'ici, dans mon cabinet c'était moi le chef. Je lui ai même précisé que si elle me versait des honoraires dispendieux, c'était pour qu'en échange je mette en oeuvre mon obligation de moyens pour la sortir de sa merde. Mais que bien sûr, elle était libre et que si elle tenait à finir suicidée, c'était son choix. Mais qu'auquel cas, elle serait avisée de ne pas venir me voir parce que moi, je prenais le suicide au sérieux, notamment quand on peut l'éviter et que c'était un peu la raison de mon métier !

La belle s'est calmée parce que je crois que cela l'a rassurée de sentir un mec qui tenait bon et n'allait pas céder à ses caprices de star. On peut me faire tous les reproches qu'on veut, mais je ne suis pas un starfucker car compte-tenu de mon énorme égo, la notoriété des autres ne me fait rien. Dans mon cabinet, il n'y a qu'une star assise dans un monumental fauteuil de cuir, et c'est moi. Le patient en face n'a qu'un fauteuil beaucoup plus petit, mais néanmoins confortable.

De fil en aiguille, la belle a fini par fondre en larmes et me dire qu'elle me comprenait. Elle m'a ensuite dit qu'elle ne voulait pas être malade parce qu'elle avait peur de prendre des médicaments qui la fasse grossir. Puis elle a rajouté qu'elle n'était ni intelligente, ni cultivée, et qu'elle n'avait que son physique. Elle pleurait en me disant qu'elle ne voulait pas grossir. La star est devenue touchante et intéressante en même temps. Même si le cas est difficile, je ne désespère pas de pouvoir l'aider. Préférer être mince au bord du suicide plutôt que de prendre cinq kilos et être en bonne santé, est tout de même ahurissant ! Merci qui ? Merci la mode !

C'est ainsi que, de manière très protocolaire et cérémonieuse, je voulais remercier la marque Sysley qui, grâce aux "visuels" du "génial Terry Richardson" promouvant la maigreur et la coke, me permet sans qu'elle sans doute, d'avoir des tas de chouettes jolies patientes au bord du suicide !

Après les médecins avec qui je bosse beaucoup, moi je vous le dis, c'est la mode qui est la meilleure pourvoyeuse en patients ! C'est peut-être pour cela que j'ai toujours à peu près trente pour cent de clientèle issue de ce milieu.

Je vis du malheur des autres : je vis de la mode.



10 Comments:

Blogger philippe psy said...

Meeerde ! Si j'avais su ! Il parait que Laurence s'habille chez Sysley ! J'ai encore gaffé !

19/1/08 4:37 AM  
Anonymous Anonyme said...

Ben non, c'est pas parce que tu t'habilles chez Benetton que tu ta balades forcément à poil avec des gens de toutes les couleurs.

On achète les vêtements parce qu'ils nous conviennent, pas en regardant les images de mode. Non?

Et merci pour cette remarque sur la chiennerie de ces pubs pro-coke.

19/1/08 10:01 AM  
Blogger El Gringo said...

Dans un premier temps, on obtiendra que soit écrit sur les étiquettes: L'abus de Sisley est dangereux pour la santé, achetez avec modération.
Ensuite, on fera marquer en gros SUR les vêtements: Sisley tue!
Enfin, on interdira de porter du Sisley dans les lieux public…

19/1/08 11:54 AM  
Blogger philippe psy said...

Je n'ai rien contre la marque Sysley ! Et puis, même cette pub, finalement je m'en fous. Cela m'amusait de pointer cela. C'est rigolo qu'à notre époque hygiéniste on permette cela.

19/1/08 5:33 PM  
Anonymous Anonyme said...

L'avantage de la coke, c'est qu'il n'y a pas de fumee, et donc pas de cokeurs passifs (ceci dit, on est rarement passif quand on indulge...)

Dites donc, 4grs par jour, elle est serieuse la star ! Vous pourriez peut etre lui montrer la photo de l'actrice anglaise qui avait detruit son septum (c'est bien comme ca qu'on appelle la partie entre les narines ?) a force d'abuser ?

19/1/08 9:45 PM  
Blogger philippe psy said...

Pascal,

Il s'agit d'une microstar. Je vous le répète, dussè-je recevoir Robert De Niro en personne, dans mon cabinet, il n'y a qu'une seule star : MOI.

4g c'est pas mal effectivement !

20/1/08 2:59 AM  
Anonymous Anonyme said...

Philipe psy,

Bravo pour votre article.

A mes yeux, la mode est l'expression même de la vulgarité. Qui suit la mode est dans le commun, le vulgaire, dans l'incapacité de se distinguer.

Lorsque la mode se mêle à la dégradation mentale et à l'addiction, nous sommes dans le monde des esclaves modernes. Ces esclaves sont d'autant plus dociles qu'ils sont convaincus de jouir de la liberté des moeurs et des opinions.

Mais tous les jardiniers savent que la pourriture doit être complète pour faire un humus de qualité.

Toju.

(Nonobstant tout zurnisme)

20/1/08 10:05 AM  
Anonymous Anonyme said...

dites donc, cette pub, Nolita, c'est pas Benetton justement?
quelle bande d'enfoirés...

20/1/08 2:37 PM  
Blogger philippe psy said...

Mon cher Toju,

La mode n'est pas l'expression de la vulgarité. Je ne le pense pas. Je n'ai fait que critiquer la communication de la marque et non le produit.

20/1/08 8:07 PM  
Anonymous Anonyme said...

POURQUOI LA MODE EST-ELLE L'EXPRESSION DE LA VULGARITE ?

Le vulgaire, c'est le commun.

"Suivre la mode", c'est suivre le commun qui est dans l'incapacité de se distinguer.

En qualité d'homme, je tourne mon regard vers les femmes :

A mes yeux, une femme distinguée, c'est avant tout une femme qui se distingue par son charisme, sa gestuelle, son élégance intemporelle.

Une femme distinguée peut-elle être en même temps une femme "à la mode", c'est-à-dire suivre le commun et le goût provisoire imposé à la masse ? Il y a là une contradiction.

Encore peut-on croiser sur son chemin des femmes distinguées et ne heurtant pas le sens de la mode. Mais force est de constater alors qu'elles sont distinguées MALGRE la mode à laquelle elles ont par égarement provisoire la faiblesse de se soumettre comme le vulgaire.

Toju

( Nonobstant tout zurnisme ).

21/1/08 7:48 PM  

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