Quelle misère !
Enfants pauvres trouvés sur ce blog où les mecs constatent qu'il y a
des pauvres et des opprimés comme l'atteste la page de présentation.
des pauvres et des opprimés comme l'atteste la page de présentation.
Me fréquenter, c'est assurément prendre le risque de toucher le fond. M'épouser, c'était la certitude d'atteindre des sommets de médiocrité. Car bien qu'ayant usé mon fond de pantalon sur bon nombre de bancs de faculté, je reste aux antipodes de ce qu'on serait en droit d'attendre d'un intellectuel.
Ainsi, j'ai connu mon épouse, brillante avocate, abonnée à Télérama et regardant Arte, mais il ne lui aura fallu qu'une dizaine d'années en ma compagnie pour devenir accro à la téléréalité et lectrice compulsive de Télé7Jours. C'est ainsi que rentrant tardivement de mes consultations, je l'ai retrouvée regardant Pékin-Express, qui comme son nom ne l'explique pas est une course allant de Rio de Janeiro à Lima. Enfin je crois, en tout cas de l'atlantique au pacifique à travers l'Amérique du sud.
Le principe est simple. Il y a plusieurs équipes de deux personnes. Chacune d'elles n'a le droit qu'à un très faible budget, étant entendu qu'il est interdit de payer pour le transport et l'hébergement. Bon, comme on s'en doutait et comme le Canard Enchaîné le confirmait récemment, c'est une vaste arnaque.
Comme toute émission de télévision, tout est scénarisé. Il semblerait que les gagnants soient choisis dès le départ et largement aidés par la production. Ainsi quand la caméra ne tourne pas, un assistant quelconque file un peu de pognon aux locaux pour qu'ils emmènent les participants en bagnole ou les logent. D'ailleurs, c'est même sûr que c'est de l'arnaque puisque même Télé7Jours de cette semaine en parle. Et croyez-moi côté infos, Télé7Jours, c'est pas le Monde, c'est du lourd !
Au-delà de cette triste arnaque, le principe du jeu m'amuse. C'est le truc parfait pour socialo humaniste au dehors mais pourri en dedans. Ayant regardé un bout d'émission vautré sur le canapé, je réfléchissais au concept.
Déjà, faut avoir un minimum de blé puisqu'il s'agit d'aller se baguenauder au bout du monde pendant plusieurs semaines sans être payé. Donc soit on est riche, soit entretenu ou bien fonctionnaire en disponibilité. Dans ce dernier cas, on est entretenu par l'Etat, c'est à dire le contribuable. Plutôt que de se faire niquer pour de l'argent ce qui est la définition de base de l'expression "être entretenu", le fonctionnaire en disponibilité nique les autres pour de l'argent. C'est plus confortable à défaut d'être plus moral, pas besoin d'écarter les cuisses faut juste savoir se tourner les pouces.
Enfin, il faut aimer le tourisme merdique, vous savez celui qui se fait l'obligation d'aller au contact des habitants. En général, ce touriste déteste les coins à touristes. Dites à ce genre de touriste que vous êtes allé dans un hôtel 5* et ils vous crachera à la gueule. Ils vous accusera de tous les maux. Pour lui, touriste humaniste et équitable, ce qui le passionne c'est d'aller au contact des vraies gens. C'est à dire qu'il va en tant qu'occidental grassement nourri mater la pauvreté des autres en trouvant cela pittoresque.
Récemment une de mes patientes bobo et adepte de tourisme vrai, me racontait que dans je ne sais plus quel bled à la con de Bolivie où elle était partie faire du trekkink (de la marche ndrl), elle avait vu une gamine de dix ans amputée des deux jambes marchant sur les mains pour faire la manche. Elle était parait-il très gaie malgré son infirmité et se débrouillait très bien. Comme disait cette patiente : "dire qu'ici on se plaint !". Oui, c'est sûr que c'est toujours réconfortant de voir plus malheureux que soi !
C'est peut-être la vertu du tourisme authentique. Si j'avais eu de la présence d'esprit, j'aurais pu lui proposer de faire du tourisme authentique dans un service d'oncologie.
Ma patiente lui a bien sûr donné du fric. J'espère que pour ses dix euros elle a eu le droit à une photo souvenir avec la gamine montrant ses moignons authentiques. Dire que pour rendre heureuse une bobo, il ne fallait que cela ! Pff, ne remboursons plus les prothèses et cela rendra quelques personnes heureuses.
Moi, voici quelques années de cela, j'avais vu une gamine me demander un os dans mon assiette alors que j'étais à Acapulco au Mexique. Je n'avais pas réagi que c'était pour elle. En occidental gras, j'avais pensé que c'était pour son clebs. Puis, peu après j'avais retrouvé la gamine qui rongeait l'os assise par terre à deux-cent mètres. Ca m'avait fait tout drôle. Je n'avais pas eu la sensation de faire du tourisme authentique. Peut-être qu'à ma place, ma patiente aurait filé un petit billet à la gamine pour la prendre en photo ? En train de faire la belle, l'os coincé entre les dents, ça aurait pu plaire du côté de la Bastille.
Pékin-Express, c'est le même trip. Des glandeurs vivent donc une fausse aventure en se faisant filmer tandis qu'ils vont faire chier des gens pour qui les vacances ne sont même pas un concept. Ce soir, je regardais une équipe formée de deux gonzesses, se faisant héberger à l'oeil par une famille de pauvres indiens dans les Andes.
J'adorais voir la tronche de ces deux ahuries de service regardant émerveillée une indienne éplucher des patates à la main. Peut-être qu'à force de faire de la Mousseline ou des Mc-Cain, ces deux connes en avaient oublié qu'une patate est un tubercule marronasse recouvert d'une peau qu'on doit généralement ôter ?
J'imagine la gueule des deux mégères si ici en France on avait voulu leur faire éplucher une patate. Putain, les arguments féministes qu'elles auraient pété à la face du mec qui auraient demandé cela ! Mais, bon une occidentale qui épluche des patates c'est de sexisme tandis que si c'est une pauvre indienne coiffée d'un bonnet à la con paumée dans les Andes, c'est typique. Le labeur des autres est toujours pittoresque pour nos gauchistes syndiqués du secteur tertiaire.
Y'avait aussi un naze qui était tout content de se laver à l'eau froide dehors dans un pauvre bac. Curieusement ce nul était ravi. Je gage que si la même chose, genre panne quelconque, lui était arrivée en France, son pauvre syndic de propriété aurait déjà reçu quarante coups de téléphone et trois courriers recommandés. Mais dans les Andes, se geler les burnes en se lavant, ça devient rigolo.
Et tout est à l'avenant chez ces touristes d'un nouveau genre. Mais là où mes petits copains réactionnaires hurleraient et voudraient immédiatement faire fusiller ces bobos nantis exploiteurs de vrais pauvres, moi j'ai une autre opinion. De plus, je ne veux tuer personne. Avant oui, peut-être que dans ma jeunesse, j'aurais bien commandé des pelotons d'exécution mais plus maintenant. L'âge et la sagesse venant, je me suis assagi. Rire des choses est plus relaxant que s'en agacer.
Non, en regardant ces trous du cul s'émerveiller d'un rien mais surtout de la misère, j'en ai tiré la réflexion suivante. En fait, en France, on crève de sous-vivre. Mais, dès qu'on place nos chers compatriotes en situation de survie, curieusement on voit leur sourire revenir. C'est d'ailleurs un truc bien connu, qu'en situation de guerre il y a fort peu de suicides. Curieusement, les gens placés en situation de survie ont d'autres problèmes que des tourments psychologiques. On peut même se demander si se suicider ne serait pas dans une grande majorité des cas, la preuve éclatante qu'on a encore le temps de se regarder le nombril. L'oisiveté est mère de tous les vices.
Ainsi pour aller mieux, virez-moi toutes ces allocs à la con, ce RMI, ces aides merdiques et replongez les humains en situation de survie. Et dix contre un que tout le monde ira mieux. Sous-vivre, l'étymologie le prouve, c'est moins bien que survivre.
Ainsi, j'ai connu mon épouse, brillante avocate, abonnée à Télérama et regardant Arte, mais il ne lui aura fallu qu'une dizaine d'années en ma compagnie pour devenir accro à la téléréalité et lectrice compulsive de Télé7Jours. C'est ainsi que rentrant tardivement de mes consultations, je l'ai retrouvée regardant Pékin-Express, qui comme son nom ne l'explique pas est une course allant de Rio de Janeiro à Lima. Enfin je crois, en tout cas de l'atlantique au pacifique à travers l'Amérique du sud.
Le principe est simple. Il y a plusieurs équipes de deux personnes. Chacune d'elles n'a le droit qu'à un très faible budget, étant entendu qu'il est interdit de payer pour le transport et l'hébergement. Bon, comme on s'en doutait et comme le Canard Enchaîné le confirmait récemment, c'est une vaste arnaque.
Comme toute émission de télévision, tout est scénarisé. Il semblerait que les gagnants soient choisis dès le départ et largement aidés par la production. Ainsi quand la caméra ne tourne pas, un assistant quelconque file un peu de pognon aux locaux pour qu'ils emmènent les participants en bagnole ou les logent. D'ailleurs, c'est même sûr que c'est de l'arnaque puisque même Télé7Jours de cette semaine en parle. Et croyez-moi côté infos, Télé7Jours, c'est pas le Monde, c'est du lourd !
Au-delà de cette triste arnaque, le principe du jeu m'amuse. C'est le truc parfait pour socialo humaniste au dehors mais pourri en dedans. Ayant regardé un bout d'émission vautré sur le canapé, je réfléchissais au concept.
Déjà, faut avoir un minimum de blé puisqu'il s'agit d'aller se baguenauder au bout du monde pendant plusieurs semaines sans être payé. Donc soit on est riche, soit entretenu ou bien fonctionnaire en disponibilité. Dans ce dernier cas, on est entretenu par l'Etat, c'est à dire le contribuable. Plutôt que de se faire niquer pour de l'argent ce qui est la définition de base de l'expression "être entretenu", le fonctionnaire en disponibilité nique les autres pour de l'argent. C'est plus confortable à défaut d'être plus moral, pas besoin d'écarter les cuisses faut juste savoir se tourner les pouces.
Enfin, il faut aimer le tourisme merdique, vous savez celui qui se fait l'obligation d'aller au contact des habitants. En général, ce touriste déteste les coins à touristes. Dites à ce genre de touriste que vous êtes allé dans un hôtel 5* et ils vous crachera à la gueule. Ils vous accusera de tous les maux. Pour lui, touriste humaniste et équitable, ce qui le passionne c'est d'aller au contact des vraies gens. C'est à dire qu'il va en tant qu'occidental grassement nourri mater la pauvreté des autres en trouvant cela pittoresque.
Récemment une de mes patientes bobo et adepte de tourisme vrai, me racontait que dans je ne sais plus quel bled à la con de Bolivie où elle était partie faire du trekkink (de la marche ndrl), elle avait vu une gamine de dix ans amputée des deux jambes marchant sur les mains pour faire la manche. Elle était parait-il très gaie malgré son infirmité et se débrouillait très bien. Comme disait cette patiente : "dire qu'ici on se plaint !". Oui, c'est sûr que c'est toujours réconfortant de voir plus malheureux que soi !
C'est peut-être la vertu du tourisme authentique. Si j'avais eu de la présence d'esprit, j'aurais pu lui proposer de faire du tourisme authentique dans un service d'oncologie.
Ma patiente lui a bien sûr donné du fric. J'espère que pour ses dix euros elle a eu le droit à une photo souvenir avec la gamine montrant ses moignons authentiques. Dire que pour rendre heureuse une bobo, il ne fallait que cela ! Pff, ne remboursons plus les prothèses et cela rendra quelques personnes heureuses.
Moi, voici quelques années de cela, j'avais vu une gamine me demander un os dans mon assiette alors que j'étais à Acapulco au Mexique. Je n'avais pas réagi que c'était pour elle. En occidental gras, j'avais pensé que c'était pour son clebs. Puis, peu après j'avais retrouvé la gamine qui rongeait l'os assise par terre à deux-cent mètres. Ca m'avait fait tout drôle. Je n'avais pas eu la sensation de faire du tourisme authentique. Peut-être qu'à ma place, ma patiente aurait filé un petit billet à la gamine pour la prendre en photo ? En train de faire la belle, l'os coincé entre les dents, ça aurait pu plaire du côté de la Bastille.
Pékin-Express, c'est le même trip. Des glandeurs vivent donc une fausse aventure en se faisant filmer tandis qu'ils vont faire chier des gens pour qui les vacances ne sont même pas un concept. Ce soir, je regardais une équipe formée de deux gonzesses, se faisant héberger à l'oeil par une famille de pauvres indiens dans les Andes.
J'adorais voir la tronche de ces deux ahuries de service regardant émerveillée une indienne éplucher des patates à la main. Peut-être qu'à force de faire de la Mousseline ou des Mc-Cain, ces deux connes en avaient oublié qu'une patate est un tubercule marronasse recouvert d'une peau qu'on doit généralement ôter ?
J'imagine la gueule des deux mégères si ici en France on avait voulu leur faire éplucher une patate. Putain, les arguments féministes qu'elles auraient pété à la face du mec qui auraient demandé cela ! Mais, bon une occidentale qui épluche des patates c'est de sexisme tandis que si c'est une pauvre indienne coiffée d'un bonnet à la con paumée dans les Andes, c'est typique. Le labeur des autres est toujours pittoresque pour nos gauchistes syndiqués du secteur tertiaire.
Y'avait aussi un naze qui était tout content de se laver à l'eau froide dehors dans un pauvre bac. Curieusement ce nul était ravi. Je gage que si la même chose, genre panne quelconque, lui était arrivée en France, son pauvre syndic de propriété aurait déjà reçu quarante coups de téléphone et trois courriers recommandés. Mais dans les Andes, se geler les burnes en se lavant, ça devient rigolo.
Et tout est à l'avenant chez ces touristes d'un nouveau genre. Mais là où mes petits copains réactionnaires hurleraient et voudraient immédiatement faire fusiller ces bobos nantis exploiteurs de vrais pauvres, moi j'ai une autre opinion. De plus, je ne veux tuer personne. Avant oui, peut-être que dans ma jeunesse, j'aurais bien commandé des pelotons d'exécution mais plus maintenant. L'âge et la sagesse venant, je me suis assagi. Rire des choses est plus relaxant que s'en agacer.
Non, en regardant ces trous du cul s'émerveiller d'un rien mais surtout de la misère, j'en ai tiré la réflexion suivante. En fait, en France, on crève de sous-vivre. Mais, dès qu'on place nos chers compatriotes en situation de survie, curieusement on voit leur sourire revenir. C'est d'ailleurs un truc bien connu, qu'en situation de guerre il y a fort peu de suicides. Curieusement, les gens placés en situation de survie ont d'autres problèmes que des tourments psychologiques. On peut même se demander si se suicider ne serait pas dans une grande majorité des cas, la preuve éclatante qu'on a encore le temps de se regarder le nombril. L'oisiveté est mère de tous les vices.
Ainsi pour aller mieux, virez-moi toutes ces allocs à la con, ce RMI, ces aides merdiques et replongez les humains en situation de survie. Et dix contre un que tout le monde ira mieux. Sous-vivre, l'étymologie le prouve, c'est moins bien que survivre.
4 Comments:
Parfait :
"Plutôt que de se faire niquer pour de l'argent ce qui est la définition de base de l'expression "être entretenu", le fonctionnaire en disponibilité nique les autres pour de l'argent. C'est plus confortable à défaut d'être plus moral, pas besoin d'écarter les cuisses faut juste savoir se tourner les pouces."
Votre blog, c'est une loghorée avec de très précieuses pépites.
Pour les trouver, il faut se coltiner des tartines de textes écrits au fil de la plume.
Tocqueville a aussi ce rythme d'écriture.
Ne changez rien. C'est comme ça qu'on vous aime.
Euh, la gamine, au mexique... tu lui as demandé quoi en échange de l'os?
Excellent post ! Du rythme, de l'ardeur, une bonne conclusion : très bien. Miam !
Oh la la, encensé par Sylvain Jutteau et H16, pfff je vais prendre la grosse tête !
Quant à vous monsieur El Gringo, sachez qu'ayant vu cette petite fille manger cet os, j'ai été outré. Elle aurait pu me verser une participation, après tout je l'ai payé cet os !
Enregistrer un commentaire
<< Home