20 avril, 2008

Le test du galet !


Comme vous le savez, je suis bon public et regarde à peu près n'importe quoi. Je rentre de mes consultations et l'important est de me vider la tête. La semaine dernière, j'ai donc visionné bovinement le film "Un chien dans un jeu de quilles", dans lequel Pierre Richard interprète un psychologue.

Le film est très médiocre si ce n'est pour le jeu de Jean Carmet et de Pierre Richard. Il n'y a pas je reste un inconditionnel de Pierre Richard, c'est vous dire si je suis un intello engagé. J'ai le souvenir d'une époque pas si lointaine où en France, on faisait ce genre de films. Puis, la gauche est arrivée, avec ses cohortes de petits flics de la pensée, agissant en vrais commissaires politiques. Dès lors, réaliser un film bon enfant dont le but n'était que de faire rire ou sourire fut suspect.

La comédie légère et ancrée dans nos coutumes, genre dans lequel nous excellions (Louis de Funès, Bourvil, Pierre Richard, etc.) a donc cessé d'exister, remplacé par du drame psychologique ou de la comédie absurde (Les nuls, Erci et Ramzy, etc.). D'ailleurs, peu de temps après l'irruption de la gauche, des comiques tels que Pierre Richard, cessèrent de tourner des comédies faciles pour tenter de faire une parodie d'autocritique et se mirent à tourner des films pénibles (Mangeclous, etc.) qui n'eurent pas d'audience. Peu importe l'audience pour nos flics de la pensée, l'important était que le produit fut conforme à l'idéologie dominante et que, quel que soit le film, il diffuse un message binaire (Salauds de riches contre gentils pauvres, salauds de blancs contre gentils immigrés, etc.).

Plus c'était cousu de fil blanc confinant à la lourdeur absolue que n'auraient pas reniée des productions Est-allemandes, mieux c'était. Le pauvre Pierre Richard, ainsi que d'autres comiques moins importants, ont sombré en se mettant au pas. Lui qui excellait dans les rôles de Pierrot lunaires et décalés ne résista pas au rôle d'artiste d'état conscient et pénétré que l'époque lui imposait. Sa carrière s'arrêta.

Je crois d'ailleurs que c'est la nostalgie de ces comédies faciles qui a imposé le succès du film Bienvenue chez les ch'tis. Le film est disons-le, très moyen et ne fait que reprendre les gags habituels de Dany Boon. Un film comme La Grande Vadrouille (qu'Allociné classe dans les road movies !), va beaucoup plus loin en opposant deux personnages diamétralement opposés dans une parodie de lutte des classes, le grand bourgeois instruit Stanislas Lefort et le prolo Augustin Bouvet. De la même manière un film comme La Carapate, interprété par le même Pierre richard (avocat de gauche) et Victor Lanoux (bandit réactionnaire) donnait une vision beaucoup plus pondérée des événements de mai 68 que ne le font les émissions ou articles récents.

Mais l'époque étant tellement sinistre, les gens s'accommodent d'un produit de seconde zone comme Bienvenue chez les ch'tis pour tenter de rire malgré tout. Quand on a faim, on mange de tout. Alors que reste-t-il d'un film aussi moyen qu' Un chien dans un jeu de quilles ? Rien du tout parce que ce genre de film n'est pas fait pour instruire mais pour délasser et détendre, chose qui semblera toujours suspecte à nos petits flics de la pensée lecteurs du Monde. Ceci dit, une affaire récente nous apprend que certains cultureux de haut niveau savent aussi se détendre mais pas devant des comédies.

Ah si, de ce film restera juste un passage mémorable. L'histoire est simple : la ferme de son frère étant menacée par les agissements d'un notable, Pierre Richard décide de s'opposer à ses manœuvres et pour ce faire, décide de recruter une bande de mauvais garçons vivant sur un bateau échoué. Lorsqu'il les rencontre, il se lance dans l'exercice difficile du test psychotechnique pour déterminer qui est un vrai chef et réussit bien entendu à se les mettre à dos. Pierre Richard avant que vaincu par les flics de la pensée, ne se prenne pour un intello, était vraiment géant dans les rôles de crétin inspiré. Mais c'était une autre époque.

Tout ce que vous vouliez savoir du métier de psychologue !

Libellés :