Archéologie musicale : 19 (dix neuf) !
J'écoute finalement peu de musique. Je suis d'ailleurs étonné de voir tous ces gens dans le métro avec l'IPOD vissé sur les oreilles. Je me demande comment ils font pour subir des heures durant autant de bruit. Moi, la musique ne m'apaise pas, elle me stresse dans la mesure où elle me distrait de mes réflexions. Plus jeune, je n'ai jamais pu travailler avec un fond musical.
J'avais une chaine minable sur laquelle de toute manière, j'écoutais la radio la plupart du temps. Et même aujourd'hui, pour me réveiller, j'ai soit France-Infos soit RMC, non que j'apprécie ces radios mais mon réveil les capte bien et j'apprécie parce qu'on y parle beaucoup. J'entretiens un autre lien avec la musique. Quand j'écoute de la musique, je m'évade et ne peux rien faire d'autre. Je l'apprécie en l'écoutant fort. Et si j'aime quelque chose, alors je l'écoute en boucle, dix ou cinquante fois de suite.
Lorsque je rédige mes articles et que j'ai envie d'un bruit de fond, je mets parfois Bides et Musique. C'est excellent parce qu'on y retrouve des choses improbables, dont on se demande comment elles purent être enregistrées et diffusées, mais aussi beaucoup de nanars qui enchantèrent ma jeunesse dans les années 80. Entendant certains morceaux, je suis parfois ému aux larmes, m'imaginant jeune et frais avec mon beau débardeur jacquard, mes Sebago, mes chaussettes Burlington et ma mèche ! Ne vous foutez pas de ma gueule, c'était la mode et au moins nous étions propres pas comme les jeunes de maintenant qui montrent leur caleçon !
C'est ainsi qu'un soir dernier, alors qu'assis à mon bureau, j'étais en train d'écrire un de ces superbes articles qui vous laisse chaque fois pantois d'admiration, j'entends une voix que je connais prononcer les sinistres paroles suivantes :
Ayant à peine entendu le premier couplet, ma réaction est immédiate. Même si je me dis que c'est aussi beau que du Baudelaire, la colère prend tout de même le dessus et je me dis "mais qu'est-ce qu'elle a cette conne à nous faire chier avec ses aviateurs de merde". C'est vrai quoi, on peut très bien ne pas être pilote sans pour autant être un "homme lourd" comme le susurre cette abrutie. C'est insupportable ce prestige stupide dont jouissent les pilotes à la fin. C'est idiot comme métier pilote après tout.
Je me dis que décidément les femmes sont bien bêtes. Pourquoi pas fantasmer sur les chauffeurs de taxi tant qu'on y est ? Hein pourquoi pas ? Conduire une Mercedes diesel ou piloter un Rafale, après tout c'est presque pareil. Bon, vous me direz que dans le second cas, il y a le prestige de l'uniforme. Moi, je vous répondrai que c'est peut-être vrai mais que n'empêche que c'est plus pratique la Mercedes pour y mettre vos bagages. Donc, l'un dans l'autre, ça se tient ! Bref, n'étant pas pilote, je prends cette chanson comme une insulte personnelle !
Bien entendu, les fins musicologues qui hantent sans relâche mon blog auront évidemment reconnu le morceau d'anthologie intitulé "Aviateur", composé en 1988 par le tandem de choc Souchon & Voulzy et interprété par Véronique Jeannot. Personne n'a jamais vraiment compris ce que signifiait les "aon aon" qu'elle couine à la fin de chaque refrain. Pour ma part, je l'interprète comme étant l'onomatopée censée restituer le bruit d'un jet. A ce propos, un auditeur de Bides et Musique, semble de mon avis puisqu'il laisse le commentaire suivant :
"Pour comprendre ce que veut dire AON AON il faut tendre les bras de chaque côté, bien à l'horizontale, et courir très vite (de préférence dans une cour d'école et avant d'avoir dépassé l'âge de dix ans) en se prenant pour un avion. En prononçant en même temps "AON AON", on a l'illusion presque parfaite d'entendre les réacteurs."
Une chose est sûre, il faut être doté de la voix et du physique de Véronique Jeannot pour pousser des "aon aon" sans risques. A titre indicatif, tapez "aon aon" dans Google et vous aurez la surprise de tomber directement sur la chanson Aviateur. C'est donc une bonne manière de squatter une première place sur Google que d'écrire "aon aon" sur mon blog. Aon, aon, aon, aon, aon, voilà c'est fait.
L'époque était à l'aviation puisque deux ans à peine auparavant, sur les écrans était diffusé Top Gun, grand nanar devant l'Eternel. Cet opus narre les aventures improbables de pilotes de l'US Air Force, crétins caricaturaux affublés de surnoms grotesques : Maverick (Tom Cruise) et Goose (Anthony Edwards). Ce navet était surtout remarquable par la présence de Kelly McGillis, astrophysicienne, surnommée Charlie.
Tous ceux qui ont vu ce navet, se souviennent de son entrée dans la salle de briefing, vêtue d'une jupe ultra courte et d'escarpins à talons aiguille. Ca a du donner des vocations de pilote. Le bruit qui a couru selon lequel j'aurais eu une liaison avec Kelly McGillis est bien sûr sans fondement. Ma ressemblance étonnante avec George Clooney fait qu'on me prête bien plus de liaisons tumultueuses que je n'en ai eues. Dans les faits, ceux qui me connaissent, savent que ma vie tourne autour de la lecture d'ouvrages savants. Je suis un érudit et cet article est là pour vous en convaincre.
Mais laissons-là ces maudits pilotes qui plaisent tant aux femmes et recentrons nous sur des choses plus essentielles que le métier stupide de branleur de manche. Bides et Musique, comme vous le constatez est pour moi, l'occasion inespérée de me plonger dans la délectation morose de ma jeunesse disparue. Le même soir, après avoir entendu Véronique Jeannot ("en coucou, en piper, un aviateur"), mon oreille de mélomane averti est immédiatement alertée par les premiers accords électroniques d'un morceau que j'avais complètement oublié. Il s'agit de Nineteen de Paul Hardcastle un rap des origines (superbe clip et version remix ici) !
Le morceau datant de 1985 (un an avant Top Gun, on remonte encore dans le temps !) traite de la guerre du Vietnam. A l'époque, il en a vendu des millions outre-manche. Le son est géant, on se remémore les bons vieux Yamaha DX7 et autres Roland TR-808. C'est un sampling étonnant d'une voix qui veut sans doute imiter le staccato des M16. C'est assez space.
Mais mieux encore, juste après, voici que le site nous propose la version française interprétée par ... Yves Mourousi, célèbre présentateur de journal télévisé de l'époque, dont la voix désagréable a bercé les oreilles de ma génération. Et là, c'est du lourd. La bande son reste la même et on a vraiment l'impression que c'est le journal télévisé qu'ils ont mis en musique. Imaginez un remix d'un journal de PPDA et vous aurez un peu l'idée totalement délirante que les producteurs ont eue ! A mon sens la version française est bien meilleure !
Je suis content d'avoir retrouvé ce morceau oublié. Cela me permettra de rétorquer à un jeune qui m'emmerde avec son rap, que bien avant sa naissance, moi mon idole c'était Yves Mourousi, célèbre rappeur engagé, et que c'était tout de même mieux qu'Eminem ou Fifty Cents ! Et qu'en plus c'était français, oui Monsieur !
Parce qu'il ne fallait pas que de tels morceaux, joyaux de notre patrimoine national musical, tombe dans l'oubli et l'anonymat le plus total, parce que ce blog n'a plus de ligne éditoriale cohérente depuis déjà très longtemps, je suis légitimement fier (grâce à Bide et Musique) de vous proposer Dix-neuf ! Mettez le son à fond et laissez vous bercer par la voix enchanteresse du regretté Yves Mourousi.
J'avais une chaine minable sur laquelle de toute manière, j'écoutais la radio la plupart du temps. Et même aujourd'hui, pour me réveiller, j'ai soit France-Infos soit RMC, non que j'apprécie ces radios mais mon réveil les capte bien et j'apprécie parce qu'on y parle beaucoup. J'entretiens un autre lien avec la musique. Quand j'écoute de la musique, je m'évade et ne peux rien faire d'autre. Je l'apprécie en l'écoutant fort. Et si j'aime quelque chose, alors je l'écoute en boucle, dix ou cinquante fois de suite.
Lorsque je rédige mes articles et que j'ai envie d'un bruit de fond, je mets parfois Bides et Musique. C'est excellent parce qu'on y retrouve des choses improbables, dont on se demande comment elles purent être enregistrées et diffusées, mais aussi beaucoup de nanars qui enchantèrent ma jeunesse dans les années 80. Entendant certains morceaux, je suis parfois ému aux larmes, m'imaginant jeune et frais avec mon beau débardeur jacquard, mes Sebago, mes chaussettes Burlington et ma mèche ! Ne vous foutez pas de ma gueule, c'était la mode et au moins nous étions propres pas comme les jeunes de maintenant qui montrent leur caleçon !
C'est ainsi qu'un soir dernier, alors qu'assis à mon bureau, j'étais en train d'écrire un de ces superbes articles qui vous laisse chaque fois pantois d'admiration, j'entends une voix que je connais prononcer les sinistres paroles suivantes :
"Moi je n'ai pas d'amour pour les hommes lourds,
aux piétons je dis non,
mon coeur reste sourd sans passion,
aux sans avions,
aon aon aon,
aon aon aon,
les avions"
aux piétons je dis non,
mon coeur reste sourd sans passion,
aux sans avions,
aon aon aon,
aon aon aon,
les avions"
Ayant à peine entendu le premier couplet, ma réaction est immédiate. Même si je me dis que c'est aussi beau que du Baudelaire, la colère prend tout de même le dessus et je me dis "mais qu'est-ce qu'elle a cette conne à nous faire chier avec ses aviateurs de merde". C'est vrai quoi, on peut très bien ne pas être pilote sans pour autant être un "homme lourd" comme le susurre cette abrutie. C'est insupportable ce prestige stupide dont jouissent les pilotes à la fin. C'est idiot comme métier pilote après tout.
Je me dis que décidément les femmes sont bien bêtes. Pourquoi pas fantasmer sur les chauffeurs de taxi tant qu'on y est ? Hein pourquoi pas ? Conduire une Mercedes diesel ou piloter un Rafale, après tout c'est presque pareil. Bon, vous me direz que dans le second cas, il y a le prestige de l'uniforme. Moi, je vous répondrai que c'est peut-être vrai mais que n'empêche que c'est plus pratique la Mercedes pour y mettre vos bagages. Donc, l'un dans l'autre, ça se tient ! Bref, n'étant pas pilote, je prends cette chanson comme une insulte personnelle !
Bien entendu, les fins musicologues qui hantent sans relâche mon blog auront évidemment reconnu le morceau d'anthologie intitulé "Aviateur", composé en 1988 par le tandem de choc Souchon & Voulzy et interprété par Véronique Jeannot. Personne n'a jamais vraiment compris ce que signifiait les "aon aon" qu'elle couine à la fin de chaque refrain. Pour ma part, je l'interprète comme étant l'onomatopée censée restituer le bruit d'un jet. A ce propos, un auditeur de Bides et Musique, semble de mon avis puisqu'il laisse le commentaire suivant :
"Pour comprendre ce que veut dire AON AON il faut tendre les bras de chaque côté, bien à l'horizontale, et courir très vite (de préférence dans une cour d'école et avant d'avoir dépassé l'âge de dix ans) en se prenant pour un avion. En prononçant en même temps "AON AON", on a l'illusion presque parfaite d'entendre les réacteurs."
Une chose est sûre, il faut être doté de la voix et du physique de Véronique Jeannot pour pousser des "aon aon" sans risques. A titre indicatif, tapez "aon aon" dans Google et vous aurez la surprise de tomber directement sur la chanson Aviateur. C'est donc une bonne manière de squatter une première place sur Google que d'écrire "aon aon" sur mon blog. Aon, aon, aon, aon, aon, voilà c'est fait.
L'époque était à l'aviation puisque deux ans à peine auparavant, sur les écrans était diffusé Top Gun, grand nanar devant l'Eternel. Cet opus narre les aventures improbables de pilotes de l'US Air Force, crétins caricaturaux affublés de surnoms grotesques : Maverick (Tom Cruise) et Goose (Anthony Edwards). Ce navet était surtout remarquable par la présence de Kelly McGillis, astrophysicienne, surnommée Charlie.
Tous ceux qui ont vu ce navet, se souviennent de son entrée dans la salle de briefing, vêtue d'une jupe ultra courte et d'escarpins à talons aiguille. Ca a du donner des vocations de pilote. Le bruit qui a couru selon lequel j'aurais eu une liaison avec Kelly McGillis est bien sûr sans fondement. Ma ressemblance étonnante avec George Clooney fait qu'on me prête bien plus de liaisons tumultueuses que je n'en ai eues. Dans les faits, ceux qui me connaissent, savent que ma vie tourne autour de la lecture d'ouvrages savants. Je suis un érudit et cet article est là pour vous en convaincre.
Mais laissons-là ces maudits pilotes qui plaisent tant aux femmes et recentrons nous sur des choses plus essentielles que le métier stupide de branleur de manche. Bides et Musique, comme vous le constatez est pour moi, l'occasion inespérée de me plonger dans la délectation morose de ma jeunesse disparue. Le même soir, après avoir entendu Véronique Jeannot ("en coucou, en piper, un aviateur"), mon oreille de mélomane averti est immédiatement alertée par les premiers accords électroniques d'un morceau que j'avais complètement oublié. Il s'agit de Nineteen de Paul Hardcastle un rap des origines (superbe clip et version remix ici) !
Le morceau datant de 1985 (un an avant Top Gun, on remonte encore dans le temps !) traite de la guerre du Vietnam. A l'époque, il en a vendu des millions outre-manche. Le son est géant, on se remémore les bons vieux Yamaha DX7 et autres Roland TR-808. C'est un sampling étonnant d'une voix qui veut sans doute imiter le staccato des M16. C'est assez space.
Mais mieux encore, juste après, voici que le site nous propose la version française interprétée par ... Yves Mourousi, célèbre présentateur de journal télévisé de l'époque, dont la voix désagréable a bercé les oreilles de ma génération. Et là, c'est du lourd. La bande son reste la même et on a vraiment l'impression que c'est le journal télévisé qu'ils ont mis en musique. Imaginez un remix d'un journal de PPDA et vous aurez un peu l'idée totalement délirante que les producteurs ont eue ! A mon sens la version française est bien meilleure !
Je suis content d'avoir retrouvé ce morceau oublié. Cela me permettra de rétorquer à un jeune qui m'emmerde avec son rap, que bien avant sa naissance, moi mon idole c'était Yves Mourousi, célèbre rappeur engagé, et que c'était tout de même mieux qu'Eminem ou Fifty Cents ! Et qu'en plus c'était français, oui Monsieur !
Parce qu'il ne fallait pas que de tels morceaux, joyaux de notre patrimoine national musical, tombe dans l'oubli et l'anonymat le plus total, parce que ce blog n'a plus de ligne éditoriale cohérente depuis déjà très longtemps, je suis légitimement fier (grâce à Bide et Musique) de vous proposer Dix-neuf ! Mettez le son à fond et laissez vous bercer par la voix enchanteresse du regretté Yves Mourousi.
"En 1965, la guerre du VietNam ressemblait a n'importe quelle autre guerre,
mais n'avait rien à voir.
Elle était différente pour bien des raisons.
Et les combattants aussi étaient differents.
En 39-45, l'âge moyen des soldats était de 26 ans.
Au VietNam, ils en avaient 19.
Au au au au au VietNam, ils en avaient 19.
Au au au au au VietNam, ils en avaient 19.
Au au au au au VietNam, ils en avaient 19.
19, 19, 19, 19, 19"
mais n'avait rien à voir.
Elle était différente pour bien des raisons.
Et les combattants aussi étaient differents.
En 39-45, l'âge moyen des soldats était de 26 ans.
Au VietNam, ils en avaient 19.
Au au au au au VietNam, ils en avaient 19.
Au au au au au VietNam, ils en avaient 19.
Au au au au au VietNam, ils en avaient 19.
19, 19, 19, 19, 19"
4 Comments:
Ah mais si, une chanteuse a fantasmé sur les chauffeurs de Taxi !! Vanessa Paradis en personne, oui oui oui, avec "Joe le Taxi" !! Elle, elle ne couine pas "Aon aon" mais "Cha-cha-chi" !
Moi aussi j'ai une grande culture musicale ;))
Ah, les Sebago et les Burlington, toute ma jeunesse :)
Pour la musique, entièrement d'accord. La généralisation de la musique me fait horreur, et je suis sûr que cela contribue à l'absence de réflexion.
Ylyad en personne venu commenter ! Ainsi nous aurions le même âge ?
Quel rapport entre "AON" et les aviateurs ?
Pour retrouver l'étymologie de cette onomatopée curieuse, il faut faire un travail archéologique dans l'excellentissime production télévisuelle française des années 60 et en exhumer la glorieuse épopée des Chevaliers du Ciel.
Les Chevaliers du Ciel ou Les Aventures de Tanguy et Laverdure est une série télévisée française à succès en 39 épisodes de 26 minutes, dont 13 en noir et blanc, créée par Jean-Michel Charlier, d'après la bande dessinée Les Aventures de Tanguy et Laverdure dessinée par Albert Uderzo, et réalisée par François Villiers. La série a été diffusée à partir du 16 septembre 1967 sur la première chaîne de l'ORTF.
La musique originale fut composée par François de Roubaix et la chanson du générique interprétée par Johnny Hallyday.
Or le tout premier couplet de cet hymne mémorable nous apprend que:
"Les chevaliers du ciel
Dans un bruit de tonnerre
A deux pas du soleil
Vont chercher la lumière"
Dès lors, on comprend aisément l'allusion à peine voilée au mystérieux Charles-Geneviève-Louis-Auguste-André-Thimothée d'Éon de Beaumont né le 5 octobre 1728 à Tonnerre, et surnommé le Chevalier d'Éon.
De là à prétendre que tous les pilotes sont des travelos, il y n'y a qu'un pas que la pudeur m'interdit de franchir.
Sans doute est-ce cette même pudeur qui poussa Alain Souchon et Laurent Voulzy à changer "EON" en "AON" lorsqu'ils composèrent ce tube interplanétaire si bien interprété par Véronique Jannot…
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