Déresponsabilisation du citoyen !
Je viens de lire dans le Canard Enchainé à paraitre demain une information capitale. Ainsi, en page quatre du vénérable journal satyrique, on apprend que "La campagne contre l'obésité mettrait publicitaires et industriels à la diète".
Notre grosse ministre de la santé et accessoirement des sports, continue sur la lancée de son gras prédécesseur Xavier Bertrand, en s'en prenant à l'obésité infantile. Le constat est sans appel et alarmant puisque 3,5% des enfants de 3 à 17 ans souffrent d'obésité et 14,3% sont en surpoids.
Vous avouerez que la perspective de cours de récréation encombrées de jeunes obèses à de quoi faire frémir. On les imagine déjà gras comme des porcelets ahanant et suant pour trimbaler leur adiposité et leur cartable ! Soudain, l'un d'eux vaincu par l'effort s'écroule victime d'une crise cardiaque. L'autopsie révélera que son coeur noyé dans la mauvaise graisse jaune était à bout. Le scénario est atroce et il était temps que l'empire du bien s'occupe de ce problème crucial.
On objectera que l'obésité a aussi à voir avec la génétique et que face à ce phénomène, nous ne sommes pas égaux. Ainsi, les enfants en surpoids âgés d'un dizaine d'années ayant au moins un parent obèse ont un risque de 80 % de devenir obèses à l'âge adulte contre 10 % de risque si les deux parents sont maigres. Mais bon, on s'en fout. Dès lors, osons braver l'état en affirmant qu'il y a toujours eu des obèses et qu'il y en aura toujours à moins d'un traitement miracle. Lorsque j'étais jeune et que je lisais Le petit Nicolas, je me souviens bien qu'Alceste était le gros copain qui mangeait tout le temps. Il y aussi des petits comme par exemple Laurence.
On pourrait imaginer aussi que même si les facteurs environnementaux jouent un rôle important (malbouffe et absence de dépense physique), il revient aux parents d'éduquer leurs enfants. Moins de sucreries, de télévision et de jeux vidéo mais en revanche, des coups de pompes dans le cul pour les envoyer jouer dehors et hop, le tour est joué. Mais encore une fois, l'état sait mieux que tout le monde ce qu'il faut faire.
L'état pense que c'est la publicité qui est responsable de l'obésité. En regardant des réclames pour des produits caloriques, l'enfant grossirait donc ? Tiens, je trouve cela étonnant. C'est aussi bête que de dire qu'une femme moche deviendrait belle en regardant les publicités pour cosmétiques dans Elle. Enfin, il me semble !
Le constat est cependant dramatique puisque l'influence de la publicité sur les jeunes n'est plus à démontrer. Ainsi le Canard explique que selon une étude réalisée en octobre dernier pour le ministère de la Santé, 47% des 8-14 ans confessent qu'elle donne envie de manger ou de boire, 62% réclament ce qu'ils ont vu à la télé... et 91% déclarent l'obtenir grâce à la faiblesse de leurs parents.
Dès lors la solution retenue par notre bonne mère Bachelot est toute trouvée : ne pas vanter pour ne pas tenter. Dire que la publicité est là pour informer et pour tenter me semble superflu mais manifestement, ceci avait échappé à notre gracieuse ministre. L'idée en soi est horrible puisqu'elle dénie toute responsabilité à l'être humain. "C'est pas de ma faute, c'est la publicité qui est responsable" pourront bientôt dire tous ceux qui à un moment ou un autre ont craqué. Le danger est que cette maudite publicité ne touche pas que les petits. Les grands aussi ont des tentations et ils apprennent à se frustrer. Dans ma profession on explique même qu'apprendre à se frustrer est une des conditions majeures pour accéder à la maturité.
Avec ce slogan "Ne pas vanter pour ne pas tenter" on sombre dans les délires gauchistes des années soixante-dix. J'ai par exemple un bon ami, un peu curieux parfois, qui m'expliqua naguère que le voleur n'était pas responsable de ses actes. Mais, qu'il fallait trouver la source de son comportement jugé abusivement délictuel dans le fait que la société de consommation offre à sa convoitise des tas de choses que ne pouvant acquérir, il est contrait de voler.
Comme vous le savez, moi qui roule dans ma vieille Saab 900, j'irai donc dès samedi chez le concessionnaire le plus proche pour dérober le cabriolet 9-3 que je trouve joli bien qu'un peu m'as-tu-vu. Avec toute la publicité que Saab m'envoie, je suis couvert. Si je suis arrêté, mon système de défense sera en béton puisque je dirai qu'en vantant, ils m'ont tenté. Je suis sûr d'être relaxé. On marche vraiment sur la tête avec les élus !
Forte de cette grande idée gauchiste, notre plantureuse ministre souhaite ainsi interdire la publicité alimentaire dans les émissions pour les jeunes. Bien sûr, avant de prendre une telle mesure, des réunions sont programmées au ministère de la santé. C'est ce que notre ministre nomme une concertation. On y retrouve des médecins, des parents d'élèves, des publicitaires, des diététiciens et aussi des professionnels de l'agroalimentaire.
Roselyne trouve alors plus pur qu'elle puisque les diététiciens et nutritionnistes observent que les enfants regardent aussi beaucoup la télévision avec leurs parents en début de soirée. Ces professionnels de la santé souhaiteraient donc que l'interdiction aille plus loin et que l'on ne voie plus de publicités alimentaires entre 7 heures et 21 heures. Les professionnels de l'agroalimentaire ont évidemment hurlé en menaçant le gouvernement de représailles terribles du genre camions bloquant les autoroutes.
Un de leurs représentant a expliqué que leurs publicités en seraient bientôt réduites à passer entre les films X tard dans la nuit ! Quant aux patrons de chaines, ils expliquent que ces publicités rapportent énormément et qu'ils ne voient pas comment ils pourront financer leurs programmes. Bref, c'est un beau bordel comme tout ce que touche un élu.
Pourtant, si l'on reprend l'étude commandée par le ministère de la santé, moi un seul chiffre m'étonne, celui qui avance que 91% des 8-14 ans déclarent obtenir ce qu'ils ont vu à la télévision grâce à la faiblesse de leurs parents. Plutôt que de légiférer à outrance, seule chose que savent faire les pitres que nous élisons, il serait bon de rappeler aux parents que le chef, c'est celui qui maitrise le nerf de la guerre, c'est à dire l'argent. Le jour où les parents enfin responsables diront à leurs gosses que plutôt qu'un paquet de Haribo, c'est une baffe qu'ils vont se manger dans leurs vilaines petites bouches, tout rentrera dans l'ordre.
J'ai eu des parents adorables pourtant il ne me semble pas que tous mes caprices furent satisfaits. Ce faisant, l'éducation qu'ils me donnèrent ont permis aux législateurs de l'époque l'économie de lois stupides ! A l'époque, quand je demandais quelque chose, la réponse était invariable : "puisque tu réclames, tu n'auras rien". Et pan dans mon museau.
Sinon, à toutes fins utiles, souhaitant aider nos élus, je peux aussi leur proposer une solution intéressante. Ainsi, durant la dernière guerre mondiale, on a coutume de dire qu'il n'y avait pas de gros. Alors qu'attend Madame Bachelot pour restaurer les tickets de rationnement ?
Notre grosse ministre de la santé et accessoirement des sports, continue sur la lancée de son gras prédécesseur Xavier Bertrand, en s'en prenant à l'obésité infantile. Le constat est sans appel et alarmant puisque 3,5% des enfants de 3 à 17 ans souffrent d'obésité et 14,3% sont en surpoids.
Vous avouerez que la perspective de cours de récréation encombrées de jeunes obèses à de quoi faire frémir. On les imagine déjà gras comme des porcelets ahanant et suant pour trimbaler leur adiposité et leur cartable ! Soudain, l'un d'eux vaincu par l'effort s'écroule victime d'une crise cardiaque. L'autopsie révélera que son coeur noyé dans la mauvaise graisse jaune était à bout. Le scénario est atroce et il était temps que l'empire du bien s'occupe de ce problème crucial.
On objectera que l'obésité a aussi à voir avec la génétique et que face à ce phénomène, nous ne sommes pas égaux. Ainsi, les enfants en surpoids âgés d'un dizaine d'années ayant au moins un parent obèse ont un risque de 80 % de devenir obèses à l'âge adulte contre 10 % de risque si les deux parents sont maigres. Mais bon, on s'en fout. Dès lors, osons braver l'état en affirmant qu'il y a toujours eu des obèses et qu'il y en aura toujours à moins d'un traitement miracle. Lorsque j'étais jeune et que je lisais Le petit Nicolas, je me souviens bien qu'Alceste était le gros copain qui mangeait tout le temps. Il y aussi des petits comme par exemple Laurence.
On pourrait imaginer aussi que même si les facteurs environnementaux jouent un rôle important (malbouffe et absence de dépense physique), il revient aux parents d'éduquer leurs enfants. Moins de sucreries, de télévision et de jeux vidéo mais en revanche, des coups de pompes dans le cul pour les envoyer jouer dehors et hop, le tour est joué. Mais encore une fois, l'état sait mieux que tout le monde ce qu'il faut faire.
L'état pense que c'est la publicité qui est responsable de l'obésité. En regardant des réclames pour des produits caloriques, l'enfant grossirait donc ? Tiens, je trouve cela étonnant. C'est aussi bête que de dire qu'une femme moche deviendrait belle en regardant les publicités pour cosmétiques dans Elle. Enfin, il me semble !
Le constat est cependant dramatique puisque l'influence de la publicité sur les jeunes n'est plus à démontrer. Ainsi le Canard explique que selon une étude réalisée en octobre dernier pour le ministère de la Santé, 47% des 8-14 ans confessent qu'elle donne envie de manger ou de boire, 62% réclament ce qu'ils ont vu à la télé... et 91% déclarent l'obtenir grâce à la faiblesse de leurs parents.
Dès lors la solution retenue par notre bonne mère Bachelot est toute trouvée : ne pas vanter pour ne pas tenter. Dire que la publicité est là pour informer et pour tenter me semble superflu mais manifestement, ceci avait échappé à notre gracieuse ministre. L'idée en soi est horrible puisqu'elle dénie toute responsabilité à l'être humain. "C'est pas de ma faute, c'est la publicité qui est responsable" pourront bientôt dire tous ceux qui à un moment ou un autre ont craqué. Le danger est que cette maudite publicité ne touche pas que les petits. Les grands aussi ont des tentations et ils apprennent à se frustrer. Dans ma profession on explique même qu'apprendre à se frustrer est une des conditions majeures pour accéder à la maturité.
Avec ce slogan "Ne pas vanter pour ne pas tenter" on sombre dans les délires gauchistes des années soixante-dix. J'ai par exemple un bon ami, un peu curieux parfois, qui m'expliqua naguère que le voleur n'était pas responsable de ses actes. Mais, qu'il fallait trouver la source de son comportement jugé abusivement délictuel dans le fait que la société de consommation offre à sa convoitise des tas de choses que ne pouvant acquérir, il est contrait de voler.
Comme vous le savez, moi qui roule dans ma vieille Saab 900, j'irai donc dès samedi chez le concessionnaire le plus proche pour dérober le cabriolet 9-3 que je trouve joli bien qu'un peu m'as-tu-vu. Avec toute la publicité que Saab m'envoie, je suis couvert. Si je suis arrêté, mon système de défense sera en béton puisque je dirai qu'en vantant, ils m'ont tenté. Je suis sûr d'être relaxé. On marche vraiment sur la tête avec les élus !
Forte de cette grande idée gauchiste, notre plantureuse ministre souhaite ainsi interdire la publicité alimentaire dans les émissions pour les jeunes. Bien sûr, avant de prendre une telle mesure, des réunions sont programmées au ministère de la santé. C'est ce que notre ministre nomme une concertation. On y retrouve des médecins, des parents d'élèves, des publicitaires, des diététiciens et aussi des professionnels de l'agroalimentaire.
Roselyne trouve alors plus pur qu'elle puisque les diététiciens et nutritionnistes observent que les enfants regardent aussi beaucoup la télévision avec leurs parents en début de soirée. Ces professionnels de la santé souhaiteraient donc que l'interdiction aille plus loin et que l'on ne voie plus de publicités alimentaires entre 7 heures et 21 heures. Les professionnels de l'agroalimentaire ont évidemment hurlé en menaçant le gouvernement de représailles terribles du genre camions bloquant les autoroutes.
Un de leurs représentant a expliqué que leurs publicités en seraient bientôt réduites à passer entre les films X tard dans la nuit ! Quant aux patrons de chaines, ils expliquent que ces publicités rapportent énormément et qu'ils ne voient pas comment ils pourront financer leurs programmes. Bref, c'est un beau bordel comme tout ce que touche un élu.
Pourtant, si l'on reprend l'étude commandée par le ministère de la santé, moi un seul chiffre m'étonne, celui qui avance que 91% des 8-14 ans déclarent obtenir ce qu'ils ont vu à la télévision grâce à la faiblesse de leurs parents. Plutôt que de légiférer à outrance, seule chose que savent faire les pitres que nous élisons, il serait bon de rappeler aux parents que le chef, c'est celui qui maitrise le nerf de la guerre, c'est à dire l'argent. Le jour où les parents enfin responsables diront à leurs gosses que plutôt qu'un paquet de Haribo, c'est une baffe qu'ils vont se manger dans leurs vilaines petites bouches, tout rentrera dans l'ordre.
J'ai eu des parents adorables pourtant il ne me semble pas que tous mes caprices furent satisfaits. Ce faisant, l'éducation qu'ils me donnèrent ont permis aux législateurs de l'époque l'économie de lois stupides ! A l'époque, quand je demandais quelque chose, la réponse était invariable : "puisque tu réclames, tu n'auras rien". Et pan dans mon museau.
Sinon, à toutes fins utiles, souhaitant aider nos élus, je peux aussi leur proposer une solution intéressante. Ainsi, durant la dernière guerre mondiale, on a coutume de dire qu'il n'y avait pas de gros. Alors qu'attend Madame Bachelot pour restaurer les tickets de rationnement ?
5 Comments:
Lorsque le comportement n'est plus dominé par des aspirations spirituelles et altruistes, les désirs matériels prennent la place vacante.
Ces désirs matériels sont attisés par la publicité.
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J'affirme même que les deux seuls ressorts véritables de l'économie de marché sont le désir de consommation et le niveau de productivité.
Appliquons ce principe pour en mesurer l'efficience :
1) Lorsque la productivité augmente et que le désir de consommer ne suit pas cette évolution, il faut de moins en moins de personnes pour faire face à la demande. Les moins productifs ou les moins dociles sont évincés du marché du travail. c'est le développement du chômage.
2) Lorsque le désir de consommer augmente, et que le niveau de productivité ne suit pas, c'est la baisse du chômage. Il y a une forte demande, et beaucoup de monde est nécessaire pour répondre à la demande.
3) Lorsque le désir de consommer augmente beaucoup plus que la productivité, c'est l'endettement des particuliers comme en 1929 et en 2005-2007, et la crise financière si l'Etat surprotège les banques prêteuses. Il y a une consommation qui dépasse la capacité financière réelle.
********
Autant la productivité est le fait de facteurs multiples tels que le niveau de formation et le niveau d'interventionnisme, autant l'apétit de consommation est en corrélation directe avec la puissance de la publicité.
La publicité est devenue à l'économie de marché ce que la propagande est au socialisme. Un moteur vital.
Il n'y a pas qu'en France, rassurez vous.
La connerie est veritablement universelle, c'est meme probablement une constante.
La derniere entendue a la radio hier au RU, c'est que la taille des verres de vin dans les bars rend les gens alcooliques...
Encore plus drole, sur CNN (on a ca en boucle au bureau), le titre c'est "France moves to ban glamorizing the thin", avec a cote un petit titre qui dit "illegally thin" !!!
Putain, vaut mieux pas etre gros et maigre en France...
@Sylvain, vous avez raison mais la tentation fait partie du monde et parfois consommer est un pi-aller pour des situations dramatiques.
@monoi : oui c'est la taille des verres, vous avez raison !
Tiens, je suis tombe la dessus...
http://junkfoodscience.blogspot.com/2008/04/obesity-paradox-15-no-need-to-stroke.html
Ca peut vous interesser.
Re-la taille des verres: un peu mon neveu que c'est les verres, c'etait un medecin qui le disait et c'etait a la radio !
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