TCA, mode, publicité et réglementations !
Dans l'article précédent, je parlais des TCA. Comme je l'expliquais, je trouve intéressant que l'on se saisisse de ce problème. La mode influence les comportements et il est utile d'expliquer aux plus jeunes et aux plus influençables que la mode reste une forme d'art mineur et n'a pour d'autre vocation que de vendre des vêtements.
La mode n'est pas un système philosophique et n'a pas pour vocation de rentre heureux. C'est une industrie qui, comme telle n'a d'autre but que de faire des bénéfices. Cela ne me choque guère. Cependant, comme je l'ai déjà écrit, si je crois au progrès technologique, je ne crois pas au progrès humain. Et je sais que pour s'enrichir, certains sont prêts à tout. C'est la raison pour laquelle, je pense qu'il faut traquer l'escroquerie dès lors qu'elle se manifeste.
Que l'on vende du rêve ne m'ennuie pas, cela s'appelle de l'utopie, et c'est une forme de littérature. En revanche, que l'on vende du rêve en faisant croire que c'est la réalité devient dérangeant. On entre dans une problématique addictive.
J'ai reçu beaucoup de toxicomanes. L'héroïne ça marche bien, sinon les gens n'en prendraient pas. A moins d'avoir de sérieux problèmes psychiatriques, jamais un toxicomane ne pensera que l'héroïne change sa vie. Ce n'est qu'un filtre qu'il place entre lui-même et un environnement jugé trop difficile à supporter. Les choses sont claires. Tant que la stratégie fonctionne, le toxicomane se drogue. Quand les problèmes de santé ou d'insertion sérieux commencent, une demande de soin existe.
La mode et son corollaire, régimes, porno-chic et chirurgie esthétique, fonctionne aussi aujourd'hui comme une drogue. Changer d'apparence pour changer de vie semble être le leitmotiv du plus grand nombre.
La puissance publique s'aperçoit aujourd'hui des ravages que ces faux espoirs peuvent produire et tente aujourd'hui, sous l'égide d'un député UMP, Valérie Boyer, de nous proposer un énième texte qui n'est encore qu'une tentative de contrôle social comme le sont le plan national nutrition-santé ou l'interdiction de fumer dans les lieux de convivialité.
Sauver un drogué en lui imposant un contrôle social destiné à lui interdire de se droguer n'a jamais rien résolu. Tout le monde sait qu'un héroïnomane sevré mais non "guéri" de son addiction devient un alcoolique.
Punir l'incitation à l'anorexie est une bêtise. D'une part, hormis les sites pro-ana (tels qu'ils s'intitulent) prônant très clairement l'anorexie, il me semble bien difficile de distinguer ce qu'est une incitation à l'anorexie. Ainsi que je l'écrivais précédemment, une photographie de mode reste un moyen d'expression artistique. Choisir une fille maigre relève donc du libre arbitre de l'artiste. Bernard Buffet ou Modigliani n'ont peint que des gens maigres, doit-on interdire leurs oeuvres ?
D'autre part, n'oublions pas que cette même puissance publique est celle qui a mis au point le plan national nutrition santé prônant la minceur. Celui, trop gros, que naguère on nommait un bon vivant, est devenu un malade gouverné par des conduites pathologiques. Les messages répétés durant les spots de publicité nous enjoignant de ne pas grignoter entre les repas, ni de manger trop gras ou sucré, sont autant d'avertissements que l'on pourrait qualifier de pro-ana.
L'état par son emprise de plus en plus prégnante sur l'individu, au travers de lois stupides, resserre le contrôle social sur l'individu. Qu'est-ce que l'anorexie mentale si ce n'est justement le contrôle total de l'individu sur lui-même dans l'espoir vain de ne plus souffrir et de gommer toutes ses émotions ? L'état tel qu'il est devenu depuis quelques années, est lui-même anorexigène, dans la mesure où il laisse croire à un individu qu'en s'imposant un contrôle permanent il trouvera le bonheur. C'est le culte de la performance à tout prix. Peu importe de savoir pour quoi l'on vit, il faut vivre vieux et bonne santé. Fini ce brave Sénèque qui nous expliquait "il faut vivre ce que l'on doit et non ce que l'on peut". Vivre pour vivre est devenu la règle. Pol Pot revient sur un mode light.
Ainsi, après avoir prôné les régimes draconiens, avec les cinq fruits et légumes quotidiens, les bienfaits du sport, les mérites d'un corps minces, voici que notre état schizophrène se met à prendre en compte les méfaits de ces politiques de contrôle social. Toutefois, loin d'abandonner sa détestable emprise, notre cher état en remet une couche en combattant les excès de ce qu'il a contribué à engager. Le mot d'ordre est toujours de ne plus être gras, mais en plus il faudra songer à ne pas devenir trop maigres non plus.
C'est ainsi que notre fumeuse ministre de la santé présente une charte de bonne conduite sur l'image du corps. Elaborée par un groupe de travail réunissant des professionnels de la mode, de la publicité et des médias, cette charte engagera ses signataires à lutter contre l'anorexie par la "promotion de la diversité corporelle".
Oui, vous avez bien lu. Cet état tentaculaire et fou qui veut nous faire maigrir à tout prix et nous garder en bonne santé. Ce désir n'est bien sur pas mu par un amour du citoyen mais simplement par la nécessité de garder en bon état d'usage des individus sur qui repose la sacro-sainte solidarité. Les citoyens sont pour les élus une sorte de cheptel dont ils doivent prendre soin.
Il y avait des gros parés de tous les défauts. Ils coutaient cher à la sécurité sociale car ils souffraient de maladie cardio-vasculaires. On a voulu les faire mincir. Dorénavant, après que l'on se soit occupé de ces gros, on s'est aperçu qu'il y en avait aussi de trop maigres qui mettent pareillement leur vie en danger.
Alors l'état en bon éleveur propose une charge pour "la promotion de la diversité corporelle". Il devra donc y avoir des minces un peu ronds et des minces un peu maigres et bien sur des minces tout court. Tout ce qui est à la marge sera combattu qu'on se le dise. Les gènes n'existent pas, les failles non plus, pas plus que les vulnérabilités.
Allons, un effort, à force de contrôle social, on devrait tous y arriver. Demain sera l'avènement d'un genre nouveau composé de citoyens aussi standardisés que les poulets de l'INRA. Dès lundi, merci de vous présenter à votre mairie pour la pesée citoyenne. Qu'on se le dise, tous ceux dont l'IMC sera supérieur ou inférieur à deux à ce qu'il devrait normalement être seront puni d'une peine d'amende et envoyé en camp solidaire d'apprentissage diététique.
Mais terminons sur une note positive et rassurons les élus qui pourraient venir sur ce blog. en effet, sur ce blog nous sommes en adéquation avec la "charte pour la promotion de la diversité corporelle" puisqu'il y a une toute petite mince et un grand gros. Les mauvaises langues nous surnomment d'ailleurs "le gigot et sa gousse d'ail" !
La mode n'est pas un système philosophique et n'a pas pour vocation de rentre heureux. C'est une industrie qui, comme telle n'a d'autre but que de faire des bénéfices. Cela ne me choque guère. Cependant, comme je l'ai déjà écrit, si je crois au progrès technologique, je ne crois pas au progrès humain. Et je sais que pour s'enrichir, certains sont prêts à tout. C'est la raison pour laquelle, je pense qu'il faut traquer l'escroquerie dès lors qu'elle se manifeste.
Que l'on vende du rêve ne m'ennuie pas, cela s'appelle de l'utopie, et c'est une forme de littérature. En revanche, que l'on vende du rêve en faisant croire que c'est la réalité devient dérangeant. On entre dans une problématique addictive.
J'ai reçu beaucoup de toxicomanes. L'héroïne ça marche bien, sinon les gens n'en prendraient pas. A moins d'avoir de sérieux problèmes psychiatriques, jamais un toxicomane ne pensera que l'héroïne change sa vie. Ce n'est qu'un filtre qu'il place entre lui-même et un environnement jugé trop difficile à supporter. Les choses sont claires. Tant que la stratégie fonctionne, le toxicomane se drogue. Quand les problèmes de santé ou d'insertion sérieux commencent, une demande de soin existe.
La mode et son corollaire, régimes, porno-chic et chirurgie esthétique, fonctionne aussi aujourd'hui comme une drogue. Changer d'apparence pour changer de vie semble être le leitmotiv du plus grand nombre.
La puissance publique s'aperçoit aujourd'hui des ravages que ces faux espoirs peuvent produire et tente aujourd'hui, sous l'égide d'un député UMP, Valérie Boyer, de nous proposer un énième texte qui n'est encore qu'une tentative de contrôle social comme le sont le plan national nutrition-santé ou l'interdiction de fumer dans les lieux de convivialité.
Sauver un drogué en lui imposant un contrôle social destiné à lui interdire de se droguer n'a jamais rien résolu. Tout le monde sait qu'un héroïnomane sevré mais non "guéri" de son addiction devient un alcoolique.
Punir l'incitation à l'anorexie est une bêtise. D'une part, hormis les sites pro-ana (tels qu'ils s'intitulent) prônant très clairement l'anorexie, il me semble bien difficile de distinguer ce qu'est une incitation à l'anorexie. Ainsi que je l'écrivais précédemment, une photographie de mode reste un moyen d'expression artistique. Choisir une fille maigre relève donc du libre arbitre de l'artiste. Bernard Buffet ou Modigliani n'ont peint que des gens maigres, doit-on interdire leurs oeuvres ?
D'autre part, n'oublions pas que cette même puissance publique est celle qui a mis au point le plan national nutrition santé prônant la minceur. Celui, trop gros, que naguère on nommait un bon vivant, est devenu un malade gouverné par des conduites pathologiques. Les messages répétés durant les spots de publicité nous enjoignant de ne pas grignoter entre les repas, ni de manger trop gras ou sucré, sont autant d'avertissements que l'on pourrait qualifier de pro-ana.
L'état par son emprise de plus en plus prégnante sur l'individu, au travers de lois stupides, resserre le contrôle social sur l'individu. Qu'est-ce que l'anorexie mentale si ce n'est justement le contrôle total de l'individu sur lui-même dans l'espoir vain de ne plus souffrir et de gommer toutes ses émotions ? L'état tel qu'il est devenu depuis quelques années, est lui-même anorexigène, dans la mesure où il laisse croire à un individu qu'en s'imposant un contrôle permanent il trouvera le bonheur. C'est le culte de la performance à tout prix. Peu importe de savoir pour quoi l'on vit, il faut vivre vieux et bonne santé. Fini ce brave Sénèque qui nous expliquait "il faut vivre ce que l'on doit et non ce que l'on peut". Vivre pour vivre est devenu la règle. Pol Pot revient sur un mode light.
Ainsi, après avoir prôné les régimes draconiens, avec les cinq fruits et légumes quotidiens, les bienfaits du sport, les mérites d'un corps minces, voici que notre état schizophrène se met à prendre en compte les méfaits de ces politiques de contrôle social. Toutefois, loin d'abandonner sa détestable emprise, notre cher état en remet une couche en combattant les excès de ce qu'il a contribué à engager. Le mot d'ordre est toujours de ne plus être gras, mais en plus il faudra songer à ne pas devenir trop maigres non plus.
C'est ainsi que notre fumeuse ministre de la santé présente une charte de bonne conduite sur l'image du corps. Elaborée par un groupe de travail réunissant des professionnels de la mode, de la publicité et des médias, cette charte engagera ses signataires à lutter contre l'anorexie par la "promotion de la diversité corporelle".
Oui, vous avez bien lu. Cet état tentaculaire et fou qui veut nous faire maigrir à tout prix et nous garder en bonne santé. Ce désir n'est bien sur pas mu par un amour du citoyen mais simplement par la nécessité de garder en bon état d'usage des individus sur qui repose la sacro-sainte solidarité. Les citoyens sont pour les élus une sorte de cheptel dont ils doivent prendre soin.
Il y avait des gros parés de tous les défauts. Ils coutaient cher à la sécurité sociale car ils souffraient de maladie cardio-vasculaires. On a voulu les faire mincir. Dorénavant, après que l'on se soit occupé de ces gros, on s'est aperçu qu'il y en avait aussi de trop maigres qui mettent pareillement leur vie en danger.
Alors l'état en bon éleveur propose une charge pour "la promotion de la diversité corporelle". Il devra donc y avoir des minces un peu ronds et des minces un peu maigres et bien sur des minces tout court. Tout ce qui est à la marge sera combattu qu'on se le dise. Les gènes n'existent pas, les failles non plus, pas plus que les vulnérabilités.
Allons, un effort, à force de contrôle social, on devrait tous y arriver. Demain sera l'avènement d'un genre nouveau composé de citoyens aussi standardisés que les poulets de l'INRA. Dès lundi, merci de vous présenter à votre mairie pour la pesée citoyenne. Qu'on se le dise, tous ceux dont l'IMC sera supérieur ou inférieur à deux à ce qu'il devrait normalement être seront puni d'une peine d'amende et envoyé en camp solidaire d'apprentissage diététique.
Mais terminons sur une note positive et rassurons les élus qui pourraient venir sur ce blog. en effet, sur ce blog nous sommes en adéquation avec la "charte pour la promotion de la diversité corporelle" puisqu'il y a une toute petite mince et un grand gros. Les mauvaises langues nous surnomment d'ailleurs "le gigot et sa gousse d'ail" !
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