Ca rigole plus !
Comme d'habitude, je lis la presse spécialisée, rien que pour vous. Là, je m'attaque à Femme Actuelle, un magazine féminin qui n'oublie pas de proposer des articles de société super intéressants, à côté des recettes de cuisine et des présentations de fringues. C'est passionnant, un peu comme si Moto Journal proposait son regard sur l'actualité.
Alors dans le numéro 1239, en page 10, un article se demande en gros et gros caractères: "La liberté sexuelle des femmes est-elle menacée ?". Rien que cela ! On apprend que "Féministes, politiques et religieux se sont tous élevés contre la décision du tribunal de grande instance de Lille". Ben oui, manifestement ça a du mal à passer cette décision.
C'est dommage que l'article soit long parce qu'il vaut son pesant d'or. A priori, la décision porte sur une caractéristique essentielle du contrat telle que l'avait définie le mari. On peut être d'accord ou non avec lui, cela le regarde. Il la voulait vierge, elle lui avait dit que oui, et le soir des noces, il s'aperçoit qu'elle a menti. Et donc, retour à l'envoyeur chez les parents.
Certains pourraient y voir le signe d'un profond bouleversement dans notre société. Moi non, ce pauvre mec aurait commandé une voiture bleue, et on lui en aurait livré une verte, tout le monde aurait consenti à ce que la vente soit annulée. Alors ? Ceci dit, comme je suis un vrai libéral, je pense que l'affaire doit marcher dans les deux sens. Ainsi, si le marié avait dit à la mariée qu'il était monté comme un âne et que le soir des noces, elle s'aperçoive qu'il était affublé d'un vermicelle, elle aurait aussi du avoir le droit de le lourder. Si il a le droit de refuser un matériel usagé, elle a le droit de refuser un matériel sous-dimensionné.
Mais là, ils en font des caisses et se posent tout un tas de questions :
1) La foi peut-elle dicter la loi ?
En l'occurrence, les trois grandes religions monothéistes prônent la virginité. Si un individu pense que c'est important selon ses croyances, c'est son choix. Parfois la religion, n'est ni au dessus, ni au dessous, ni à côté de la loi, mais incluse dedans. Etre vierge est un état naturel et non le produit d'une mutilation. La virginité n'est donc pas contraire à l'ordre public. Curieusement, la loi autorise la circoncision mais ne devrait pas autoriser la virginité. Si l'on admet par exemple, puisque l'affaire concernait un couple musulman, que la circoncision est une obligation pour l'homme, pourquoi nier que la virginité le soit pour la femme ? De la même manière, on a constaté parfois plus de clémence de la part de la République pour entériner la polygamie qui est pourtant interdite en droit français.
2) Est-ce le retour de la domination masculine ?
Non, puisque cela ne concerne que certains hommes qui trouvent cela important d'un point de vue important et qu'au surplus certaines femmes désirent rester vierges pour les mêmes raisons. La décision du Tribunal n'enjoint pas aux femmes de rester vierges, elles font ce qu'elles veulent, pourvu qu'elles ne mentent pas à leur futur conjoint lorsque celui-ci leur a dit que pour lui, la virginité était importante. Car ce que sanctionne cette décision c'est le mensonge sur une particularité jugée importante pour l'un des conjoints. Le Tribunal ne se positionne pas pour savoir si c'est bien ou pas, pas plus qu'il n'aurait statué pour définir si le bleu était aussi bien que le vert si on avait voulu faire annuler la vente d'un véhicule dont la couleur ne correspondait pas au bon de commande. Si certains hommes préfèrent les blondes et nuisent donc aux brunes qui auraient rêvé de les épouser, est-ce de la domination. Non, il s'agit d'un choix : c'est idiosyncratique.
3) Vers des reconstructions systématiques de l'hymen ?
Et alors ? Pourvu que cette pratique ne soit pas financée par la sécurité sociale, en quoi la reconstruction d'un hymen est-elle plus néfaste que de se refaire la poitrine, le nez ou allonger la bite ? Mais on peut se demander si la jeune femme qui se fait refaire l'hymen ne serait pas aussi stupide que celle qui se fait refaire les seins, dans la mesure où elle est dépendante du regard d'autrui. Si une gamine pense que la présence ou non de son hymen ne regarde qu'elle et envoie balader le mec qui s'en préoccupe, elle gagnera en autonomie. Mais ce n'est pas à la loi de fixer cette règle.
4) Le mensonge, un motif valable d'annulation ?
Ben oui, le mensonge est un motif valable ou alors on admettrait toutes les escroqueries. Or le mariage est un contrat que l'on veuille ou non. L'article 180 du Code civil stipule qu'un des époux peut demander l'annulation s'il y a eu erreur sur la personne ou ses qualités essentielles. Les demandes concernent des dissimulation portant sur le passé du conjoint (précédent mariage, prostitution, etc.) ou ses facultés (impuissance sexuelle, maladie mentale, etc.). En ce sens, si on admet qu'une femme puisse demander l'annulation du mariage parce que monsieur est impuissant, pourquoi ce dernier ne pourrait-il pas exiger d'elle qu'elle fut vierge ? Dans un cas d'impuissance ayant entraîné une annulation, a-t-on vu les hommes se rebeller et hurler qu'ils subissaient la domination féminine ? Non.
Je me demande encore pourquoi un tel fait divers est parvenu à faire la une ? Sans doute qu'il s'agissait pour certain(e)s de libérer les femmes du joug religieux. Et donc, que je sache, en France, pourvu qu'elles n'y renoncent pas pour des motifs qui les regardent (religion, etc.), les femmes jouissent des mêmes droits que les hommes.
Il m'est arrivé plusieurs fois de recevoir de jeunes musulmanes en proie à des angoisses, simplement parce que leur niveau d'étude et le fait qu'elle vivent en occident les mettaient en porte-à-faux vis à vis des traditions familiales. Jamais, je n'ai répondu à leurs questions à leur place. Je peux avoir mes idées, mais c'est à elle de savoir ce qui a le plus d'importance.
Ce "chemin" ne concerne d'ailleurs pas que ces jeunes femmes. J'ai par exemple le souvenir d'un jeune aristocrate dont la famille remontait aux capétiens et qui était en proie à l'hostilité familiale parce qu'il était tombé amoureux d'une roturière. Le conflit entre traditions et modernité, entre raison et passion n'a rien de neuf. Trancher appartient aux individus.
Libre aux femmes d'exercer ou non ces droits. La liberté n'est pas donnée, elle se conquiert.
Alors dans le numéro 1239, en page 10, un article se demande en gros et gros caractères: "La liberté sexuelle des femmes est-elle menacée ?". Rien que cela ! On apprend que "Féministes, politiques et religieux se sont tous élevés contre la décision du tribunal de grande instance de Lille". Ben oui, manifestement ça a du mal à passer cette décision.
C'est dommage que l'article soit long parce qu'il vaut son pesant d'or. A priori, la décision porte sur une caractéristique essentielle du contrat telle que l'avait définie le mari. On peut être d'accord ou non avec lui, cela le regarde. Il la voulait vierge, elle lui avait dit que oui, et le soir des noces, il s'aperçoit qu'elle a menti. Et donc, retour à l'envoyeur chez les parents.
Certains pourraient y voir le signe d'un profond bouleversement dans notre société. Moi non, ce pauvre mec aurait commandé une voiture bleue, et on lui en aurait livré une verte, tout le monde aurait consenti à ce que la vente soit annulée. Alors ? Ceci dit, comme je suis un vrai libéral, je pense que l'affaire doit marcher dans les deux sens. Ainsi, si le marié avait dit à la mariée qu'il était monté comme un âne et que le soir des noces, elle s'aperçoive qu'il était affublé d'un vermicelle, elle aurait aussi du avoir le droit de le lourder. Si il a le droit de refuser un matériel usagé, elle a le droit de refuser un matériel sous-dimensionné.
Mais là, ils en font des caisses et se posent tout un tas de questions :
1) La foi peut-elle dicter la loi ?
En l'occurrence, les trois grandes religions monothéistes prônent la virginité. Si un individu pense que c'est important selon ses croyances, c'est son choix. Parfois la religion, n'est ni au dessus, ni au dessous, ni à côté de la loi, mais incluse dedans. Etre vierge est un état naturel et non le produit d'une mutilation. La virginité n'est donc pas contraire à l'ordre public. Curieusement, la loi autorise la circoncision mais ne devrait pas autoriser la virginité. Si l'on admet par exemple, puisque l'affaire concernait un couple musulman, que la circoncision est une obligation pour l'homme, pourquoi nier que la virginité le soit pour la femme ? De la même manière, on a constaté parfois plus de clémence de la part de la République pour entériner la polygamie qui est pourtant interdite en droit français.
2) Est-ce le retour de la domination masculine ?
Non, puisque cela ne concerne que certains hommes qui trouvent cela important d'un point de vue important et qu'au surplus certaines femmes désirent rester vierges pour les mêmes raisons. La décision du Tribunal n'enjoint pas aux femmes de rester vierges, elles font ce qu'elles veulent, pourvu qu'elles ne mentent pas à leur futur conjoint lorsque celui-ci leur a dit que pour lui, la virginité était importante. Car ce que sanctionne cette décision c'est le mensonge sur une particularité jugée importante pour l'un des conjoints. Le Tribunal ne se positionne pas pour savoir si c'est bien ou pas, pas plus qu'il n'aurait statué pour définir si le bleu était aussi bien que le vert si on avait voulu faire annuler la vente d'un véhicule dont la couleur ne correspondait pas au bon de commande. Si certains hommes préfèrent les blondes et nuisent donc aux brunes qui auraient rêvé de les épouser, est-ce de la domination. Non, il s'agit d'un choix : c'est idiosyncratique.
3) Vers des reconstructions systématiques de l'hymen ?
Et alors ? Pourvu que cette pratique ne soit pas financée par la sécurité sociale, en quoi la reconstruction d'un hymen est-elle plus néfaste que de se refaire la poitrine, le nez ou allonger la bite ? Mais on peut se demander si la jeune femme qui se fait refaire l'hymen ne serait pas aussi stupide que celle qui se fait refaire les seins, dans la mesure où elle est dépendante du regard d'autrui. Si une gamine pense que la présence ou non de son hymen ne regarde qu'elle et envoie balader le mec qui s'en préoccupe, elle gagnera en autonomie. Mais ce n'est pas à la loi de fixer cette règle.
4) Le mensonge, un motif valable d'annulation ?
Ben oui, le mensonge est un motif valable ou alors on admettrait toutes les escroqueries. Or le mariage est un contrat que l'on veuille ou non. L'article 180 du Code civil stipule qu'un des époux peut demander l'annulation s'il y a eu erreur sur la personne ou ses qualités essentielles. Les demandes concernent des dissimulation portant sur le passé du conjoint (précédent mariage, prostitution, etc.) ou ses facultés (impuissance sexuelle, maladie mentale, etc.). En ce sens, si on admet qu'une femme puisse demander l'annulation du mariage parce que monsieur est impuissant, pourquoi ce dernier ne pourrait-il pas exiger d'elle qu'elle fut vierge ? Dans un cas d'impuissance ayant entraîné une annulation, a-t-on vu les hommes se rebeller et hurler qu'ils subissaient la domination féminine ? Non.
Je me demande encore pourquoi un tel fait divers est parvenu à faire la une ? Sans doute qu'il s'agissait pour certain(e)s de libérer les femmes du joug religieux. Et donc, que je sache, en France, pourvu qu'elles n'y renoncent pas pour des motifs qui les regardent (religion, etc.), les femmes jouissent des mêmes droits que les hommes.
Il m'est arrivé plusieurs fois de recevoir de jeunes musulmanes en proie à des angoisses, simplement parce que leur niveau d'étude et le fait qu'elle vivent en occident les mettaient en porte-à-faux vis à vis des traditions familiales. Jamais, je n'ai répondu à leurs questions à leur place. Je peux avoir mes idées, mais c'est à elle de savoir ce qui a le plus d'importance.
Ce "chemin" ne concerne d'ailleurs pas que ces jeunes femmes. J'ai par exemple le souvenir d'un jeune aristocrate dont la famille remontait aux capétiens et qui était en proie à l'hostilité familiale parce qu'il était tombé amoureux d'une roturière. Le conflit entre traditions et modernité, entre raison et passion n'a rien de neuf. Trancher appartient aux individus.
Libre aux femmes d'exercer ou non ces droits. La liberté n'est pas donnée, elle se conquiert.
Il n'est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage.
Périclès
2 Comments:
++++++++++++++++++++++++++++++++
Dol et virginité masculine
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Les hommes, c'est comme la neige, on ne sait jamais combien il va y avoir de centimètres, ni combien de temps cela va tenir.
Toju.
Je partage cette vision mais la reconstruction d'hymen n'a ici aucune importance : quand on exige d'une femme qu'elle soit vierge, même si ce n'est pas précisé dans le texte, je suppose qu'il s'agit plus pour les signataires d'un caractère inné, presque "spirituel" plutôt qu'un état biologique.
Soit, que la femme ne se soit pas précédemment offerte à un autre homme. Ainsi je considère qu'une gamine qui a perdu son hymen lors d'un saut d'obstacle mal exécuté pendant sa séance d'équitation est encore vierge. :p
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