Nanananéreuuuuh ! Je vous emmerde et puis voilà !
Quand j'étais jeune, ma mère me racontait un truc qui l'avait marquée. Elle était petite et petit-déjeunait en compagnie de son frère, qui avait six ans de plus. Je vous parle de cela, ça devait être dans les années 38/39, c'est pas la nouvelle du jour. S'il se levait une minute, elle en profitait pour boire son chocolat chaud. Son frère et conséquemment mon oncle, l'engueulait alors et aussitôt, leur père, et donc mon grand-père à moi, lui retournait une claque parce qu'il parlait mal à sa petite sœur qui, biens sûr ne pouvait être que la pauvre petite victime de la grosse brute qu'était son frère aîné.
Parvenue à l'âge de femme, ma mère a regretté d'avoir agi en chipie et trouvait injuste que parce qu'elle était une fille et plus jeune, ce soit son frère aîné qui trinque alors qu'il n'était pas responsable. Comme quoi, les grands criminels se repentent parfois de leurs mauvaises actions. Elle comprenait que c'était un truc de fille, de sale gamine préférée de son papa, et n'y trouvait aucune trace de modernité ou de sagesse. Non, ce qu'elle fit en ces temps d'avant-guerre, profiter de son statut de fille et de cadette pour emmerder son frère aîné, c'était mal. Cela lui faisait même de la peine d'avoir pu se comporter ainsi.
Moi qui lis pour vous la presse intello française afin de vous rendre compte de ce que vous n'auriez pas l'intelligence de comprendre, j'ai été choqué par une image et une légende parus dans le Paris-Match numéro 02533. Dans un article intitulé "Les femmes à l'assaut de la politique", la page 81 montre une photo de Carme Chicon, ministre espagnol de la défense.
Bien sûr, on la voit enceinte, avec cette tête de ravie de la crèche qu'ont aujourd'hui toutes les nanas qui sont en cloque, à croire que c'est un événement rare. La même en Afrique, à la douzième grossesse, aurait sans doute une tronche moins ravie. Mais sur le continent de l'enfant-roi-quand-je-veux-si-je-veux, l'enfant à naître ravit autant que la prochaine tocante qu'on va s'offrir chez Cartier.
Alors, sur la photo, on voit la mère Chicon, dont le nom n'a rien à voir avec le "chicon" du nord qui est une endive, posant de profil, l'air mièvre, le bedon rebondi, avec en fond un vieux Transall pourri, histoire qu'on n'oublie pas qu'elle n'est pas animatrice d'une émission traitant de moufflets, mais bel et bien ministre de la défense.
Jusque là, rien à dire, c'est l'époque qui veut ça. La femme est à la mode alors on en met tout plein partout. Ça fait moderne, comme quand j'étais petit et que sur des pubs pour des produits merdiques, y'avait écrit "utilisé par la NASA" ou "issue de la recherche spatiale", pour qu'on s'imagine que les astronautes utilisaient la daube qu'on nous vendait. Après, y'a eu GTI, qu'on collait au cul de n'importe quelle bagnole pour la vendre. Chaque époque a ses gimmicks, ses trucs. Aujourd'hui, la femme enceinte, bourrée d'oestrogènes, d'endorphines et de cortisol, est tendance. C'est comme ça.
Le pire, c'est la légende qui figure en-dessous. Il y a écrit :
"Blonde enceinte et pacifiste de surcroît. Quand le premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, a nommé Carme Chacon à la Défense, en avril dernier, l'Association des militaires espagnols en a presque avalé ses galons. Son commentaire a été matial : "Ce choix constitue un mépris, voire une provocation envers l'armée". Ultimes gesticulations de la vieille garde. [...]"
En lisant cela, j'ai repensé à l'attitude de ma mère quand elle avait cinq ans et qu'elle s'évertuait à emmerder son grand frère. J'ai trouvé que c'était à peu près pareil. Il ne s'agissait plus pour cette ministre d'affirmer des compétences (que je ne lui nie pas parce qu'elle est femme) mais plutôt de clamer haut et fort : "je suis une femme, j'ai donc tous les droits et même et surtout celui de vous emmerder et de vous humilier, et papa Zapatero me soutient".
La différence essentielle entre ma mère etcette ce ministre, c'est que quand elle se comporta en chipie stupide, ma mère n'avait que cinq ans et qu'elle n'avait pas les mêmes responsabilités. Drôle d'époque où la régression la plus infantile est vécue comme une avancée psychologique.
Dire que je passe mon temps à prôner le dépassement de ces régressions stupides.
Parvenue à l'âge de femme, ma mère a regretté d'avoir agi en chipie et trouvait injuste que parce qu'elle était une fille et plus jeune, ce soit son frère aîné qui trinque alors qu'il n'était pas responsable. Comme quoi, les grands criminels se repentent parfois de leurs mauvaises actions. Elle comprenait que c'était un truc de fille, de sale gamine préférée de son papa, et n'y trouvait aucune trace de modernité ou de sagesse. Non, ce qu'elle fit en ces temps d'avant-guerre, profiter de son statut de fille et de cadette pour emmerder son frère aîné, c'était mal. Cela lui faisait même de la peine d'avoir pu se comporter ainsi.
Moi qui lis pour vous la presse intello française afin de vous rendre compte de ce que vous n'auriez pas l'intelligence de comprendre, j'ai été choqué par une image et une légende parus dans le Paris-Match numéro 02533. Dans un article intitulé "Les femmes à l'assaut de la politique", la page 81 montre une photo de Carme Chicon, ministre espagnol de la défense.
Bien sûr, on la voit enceinte, avec cette tête de ravie de la crèche qu'ont aujourd'hui toutes les nanas qui sont en cloque, à croire que c'est un événement rare. La même en Afrique, à la douzième grossesse, aurait sans doute une tronche moins ravie. Mais sur le continent de l'enfant-roi-quand-je-veux-si-je-veux, l'enfant à naître ravit autant que la prochaine tocante qu'on va s'offrir chez Cartier.
Alors, sur la photo, on voit la mère Chicon, dont le nom n'a rien à voir avec le "chicon" du nord qui est une endive, posant de profil, l'air mièvre, le bedon rebondi, avec en fond un vieux Transall pourri, histoire qu'on n'oublie pas qu'elle n'est pas animatrice d'une émission traitant de moufflets, mais bel et bien ministre de la défense.
Jusque là, rien à dire, c'est l'époque qui veut ça. La femme est à la mode alors on en met tout plein partout. Ça fait moderne, comme quand j'étais petit et que sur des pubs pour des produits merdiques, y'avait écrit "utilisé par la NASA" ou "issue de la recherche spatiale", pour qu'on s'imagine que les astronautes utilisaient la daube qu'on nous vendait. Après, y'a eu GTI, qu'on collait au cul de n'importe quelle bagnole pour la vendre. Chaque époque a ses gimmicks, ses trucs. Aujourd'hui, la femme enceinte, bourrée d'oestrogènes, d'endorphines et de cortisol, est tendance. C'est comme ça.
Le pire, c'est la légende qui figure en-dessous. Il y a écrit :
"Blonde enceinte et pacifiste de surcroît. Quand le premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, a nommé Carme Chacon à la Défense, en avril dernier, l'Association des militaires espagnols en a presque avalé ses galons. Son commentaire a été matial : "Ce choix constitue un mépris, voire une provocation envers l'armée". Ultimes gesticulations de la vieille garde. [...]"
En lisant cela, j'ai repensé à l'attitude de ma mère quand elle avait cinq ans et qu'elle s'évertuait à emmerder son grand frère. J'ai trouvé que c'était à peu près pareil. Il ne s'agissait plus pour cette ministre d'affirmer des compétences (que je ne lui nie pas parce qu'elle est femme) mais plutôt de clamer haut et fort : "je suis une femme, j'ai donc tous les droits et même et surtout celui de vous emmerder et de vous humilier, et papa Zapatero me soutient".
La différence essentielle entre ma mère et
Dire que je passe mon temps à prôner le dépassement de ces régressions stupides.
5 Comments:
Il y a un tout petit détail que les socialos ont oublié: l'Espagne est l'un des premiers objectifs de la guerre de conquête de l'Europe par l'islam. Les musulmans ont été jadis boutés hors d'Espagne, et ils sont bien décidés à se venger de cette humiliation.
Dans ce contexte, placer une femme à la tête de l'armée, de surcroît réputée pacifiste, qui ne trouve rien de mieux que d'exhiber sa grossesse en passant les troupes en revue, c'est, du point de vue de la mentalité musulmane, envoyer un message parfaitement désastreux: nous sommes des femmelettes et nous ne ferons rien pour nous défendre.
C'est la faiblesse de l'universalisme occidental, qui s'imagine que toute l'humanité est à son image. Qui croit que le monde entier est épaté par tant de politiquement correct, de progrès pour les droits des femmes et toussa toussa.
Le fanatique musulman qui regarde ces photos de ministre de la Défense enceinte éclate de rire, redouble de mépris pour l'Occident, et ose à peine croire sa chance: vraiment, la colonisation de l'Europe sera une partie de plaisir.
Jamais il n'aurait pensé que l'histoire lui offre une telle occasion. Il y a de quoi se mettre à croire à Allah.
Vous n'avez peut-être pas tort, mais moi j'en reste au point de vue psychologique.
C'est une régression terrible, une provocation stupide. Tout le monde se moque de que ce soit une femme, mais enceinte et PACIFISTE, c'est du grand n'importe quoi, un peu comme si l'on nommait Besancenot PDG d'une banque d'affaires.
Les gros bidons et les sourires béats partout, moi aussi ça m'énerve. Moi aussi, je la trouve assez ridicule, cette photo. Et la légende qui va avec.
Mais vraiment, non, je ne comprends pas cette incroyable capacité de certains hommes à vouloir absolument voir dans la féminité l'incarnation du mal.
"Elle comprenait que c'était un truc de fille".
.....
Etre jaloux de son frère/de sa soeur, lui piquer sa nourriture ou ses jouets, le charger devant les parents, jouer les victimes ou l'accuser d'avoir cassé tel truc...
...Non, ça n'est pas "un truc de fille", c'est un truc d'enfant, fille comme garçon, c'est de la jalousie.
Tous les gamins sont de véritables petites saloperies qui rivalisent d'ingéniosité pour emmerder leurs semblables.
Non, l'hypocrisie et la fourberie ne sont pas les appanages de la femme dès la petite enfance...
J'ai du mal à croire quand même d'être obligée de faire ce genre de remarques à un psy...
Quand à votre interprétation du fait qu'elle "prend une revanche sur la vie", je crois qu'il n'y a qu'à regarder notre cher Monsieur Sarkosy, pour voir que dans la catégorie "Je suis au pouvoir et je prends ma revanche sur la vie et je vous emmerde, allez vous faire foutre", les hommes ne sont pas plus en reste que les femmes...
Bon j'ai posté mon premier commentaire alors que je découvrais le blog, et paf, ça m'a énervée cette phrase...
J'avoue que je viens de continuer à en lire une bonne partie, et je vais faire plasir à votre ego : je crois que je vous aime bien. Je n'ai même pas vu d'autres trucs énervants. Si j'étais dans mon jour de bonté, je dirais même que c'est un très bon blog.
Faut me pardonner Docteur, mais je crois que je souffre d'une pathologie qui s'appelle le féminisme, combinée avec l'égo démesuré du Capricorne. A ma décharge, il faut signaler que je me balade sur la Réacosphère depuis plusieurs mois, et que si j'adhère à ce club des "Pas-content-de-la-société", les réflexions perpétuelles du style "les femmes c'est fait pour faire de la confiture et des enfants, pas pour parler politique", ça finit par me chauffer un peu la suceptibilité.
Voilà.
Mais bon, un psy Capricorne qui prononce le terme "capricorne" dans presque un tiers de ses posts => + 100 points dans mon estime.
@vilaine fille : non, c'est un truc de filles qu'avait particulièrement bien saisi Goscinny dans le Petit Nicolas lorsqu'il mit en scène un personnage féminin dont il décrivit les interactions avec le groupe.
Souvenez-vous que je ne puis me tromper puisque les capricornes savent tout, voient tout et souffrent aussi d'un orgueil mental démesuré !
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