Paperasserie !
Comme je suis l'heureux possesseur d'une nouvelle voiture, il a fallu que je change les papiers. Je suis donc allé chercher une nouvelle carte grise dans la sous-préfecture voisine. C'est toujours un moment d'angoisse parce qu'on ne sait jamais quand on va en sortir.
A l'intérieur, un clampin préposé à l'accueil vous file un ticket et un formulaire de demande d'immatriculation et vous renseigne sur les formalités à accomplir. On pourrait aisément le remplacer par un panneau d'affichage, une pile de formulaires posés sur une table et une machine à distribuer les tickets. Mais comme l'état français est très riche, il nous offre du personnel. Ceci dit, à défaut d'avoir un job utile, le type est aimable et très correctement vêtu.
Par contre, je ne comprendrai jamais comment fonctionnent les préposées aux guichets. Les jeunes femmes ont l'air vieux et sont attifées comme des mémés, et vous proposent leur visage mafflu au nez chaussé de lunettes seventies à double foyer. En revanche, les plus vieilles sont sèches comme des coups de trique, vêtues comme des gagneuses et vous offrent leur visage maussade et des coupes de cheveux approximatives dans de jolies nuances de rouge. J'avais une patiente qui travaillait à la sécu et qui avait remarqué la même chose dans ses propres services. Monsieur Le Chien, fameux blogueur, dessinateur de talent et fonctionnaire lui-même, a d'ailleurs consacré une de ses planches à l'accoutrement du cadre C dans l'administration.
Deux heures et demie après, j'ai enfin ma superbe carte grise et je peux repartir. Comme j'attends que quelqu'un vienne me chercher, je suis debout sur le perron de la préfecture. Un second clampin est chargé d'ouvrir la porte à distance en appuyant sur un interrupteur. D'un naturel affable, et m'emmerdant passablement, je m'enquiers de son noble métier. Et de fil en aiguille, comme le quidam est ravi qu'on s'intéresse à lui, il m'explique que bientôt les cartes grises seront faites par les garages et que nous n'aurons plus à poireauter comme cela. L'homme plutôt affable, a l'air de trouver l'idée intéressante.
Moi je trouve l'idée carrément géniale puisque nous n'aurons plus à faire la queue. En revanche, le clampin d'accueil qui nous a rejoint n'est pas d'accord. Il m'explique que cela sera payant et que des garages pourront demander entre 50 et 70 euros pour faire cette démarche. Il poursuit en m'expliquant qu'ici c'est gratuit et que ce nouveau transfert de tâches de l'état vers le privé va dont engendrer des coûts qui vont pénaliser les plus pauvres.
Alors comme j'aime bien comprendre, je lui demande si lui et ses petits amis qui œuvrent pour nous dans cette sous-préfecture sont tous des bénévoles. Il se cabre et me dit que non, qu'ils sont fonctionnaires. Je lui dis que puisqu'ils sont payés, finalement il y a un coût mais qu'il est supporté par les contribuables. Il ne peut pas dire le contraire.
Mais l'adversaire est féroce et me répond qu'en tout cas, l'impôt progressif permet de faire payer ce service en fonction des revenus des gens. Bigre, je tiens un vrai socialiste qui défend bec et ongles le service public ! Mais, comme je connais tout plein de socialistes, je ne désarme pas non plus et sournois, je lui dis que ce service des cartes grises est aussi financé par des gens qui n'ont pas et n'auront jamais de voitures et que c'est terriblement injuste de faire financer son salaire par des gens qui n'en ont pas l'utilité. Alors là, comme il n'avait pas pensé à cela, il se tient coi. D'un seul coup, je ne suis plus son ami.
Ça tombe bien bien, puisque je vois la voiture qui viens me chercher arriver, je dirige donc vers la porte. Un bruit électrique, c'est clampin numéro 2 qui vient d'appuyer sur son interrupteur !
A l'intérieur, un clampin préposé à l'accueil vous file un ticket et un formulaire de demande d'immatriculation et vous renseigne sur les formalités à accomplir. On pourrait aisément le remplacer par un panneau d'affichage, une pile de formulaires posés sur une table et une machine à distribuer les tickets. Mais comme l'état français est très riche, il nous offre du personnel. Ceci dit, à défaut d'avoir un job utile, le type est aimable et très correctement vêtu.
Par contre, je ne comprendrai jamais comment fonctionnent les préposées aux guichets. Les jeunes femmes ont l'air vieux et sont attifées comme des mémés, et vous proposent leur visage mafflu au nez chaussé de lunettes seventies à double foyer. En revanche, les plus vieilles sont sèches comme des coups de trique, vêtues comme des gagneuses et vous offrent leur visage maussade et des coupes de cheveux approximatives dans de jolies nuances de rouge. J'avais une patiente qui travaillait à la sécu et qui avait remarqué la même chose dans ses propres services. Monsieur Le Chien, fameux blogueur, dessinateur de talent et fonctionnaire lui-même, a d'ailleurs consacré une de ses planches à l'accoutrement du cadre C dans l'administration.
Deux heures et demie après, j'ai enfin ma superbe carte grise et je peux repartir. Comme j'attends que quelqu'un vienne me chercher, je suis debout sur le perron de la préfecture. Un second clampin est chargé d'ouvrir la porte à distance en appuyant sur un interrupteur. D'un naturel affable, et m'emmerdant passablement, je m'enquiers de son noble métier. Et de fil en aiguille, comme le quidam est ravi qu'on s'intéresse à lui, il m'explique que bientôt les cartes grises seront faites par les garages et que nous n'aurons plus à poireauter comme cela. L'homme plutôt affable, a l'air de trouver l'idée intéressante.
Moi je trouve l'idée carrément géniale puisque nous n'aurons plus à faire la queue. En revanche, le clampin d'accueil qui nous a rejoint n'est pas d'accord. Il m'explique que cela sera payant et que des garages pourront demander entre 50 et 70 euros pour faire cette démarche. Il poursuit en m'expliquant qu'ici c'est gratuit et que ce nouveau transfert de tâches de l'état vers le privé va dont engendrer des coûts qui vont pénaliser les plus pauvres.
Alors comme j'aime bien comprendre, je lui demande si lui et ses petits amis qui œuvrent pour nous dans cette sous-préfecture sont tous des bénévoles. Il se cabre et me dit que non, qu'ils sont fonctionnaires. Je lui dis que puisqu'ils sont payés, finalement il y a un coût mais qu'il est supporté par les contribuables. Il ne peut pas dire le contraire.
Mais l'adversaire est féroce et me répond qu'en tout cas, l'impôt progressif permet de faire payer ce service en fonction des revenus des gens. Bigre, je tiens un vrai socialiste qui défend bec et ongles le service public ! Mais, comme je connais tout plein de socialistes, je ne désarme pas non plus et sournois, je lui dis que ce service des cartes grises est aussi financé par des gens qui n'ont pas et n'auront jamais de voitures et que c'est terriblement injuste de faire financer son salaire par des gens qui n'en ont pas l'utilité. Alors là, comme il n'avait pas pensé à cela, il se tient coi. D'un seul coup, je ne suis plus son ami.
Ça tombe bien bien, puisque je vois la voiture qui viens me chercher arriver, je dirige donc vers la porte. Un bruit électrique, c'est clampin numéro 2 qui vient d'appuyer sur son interrupteur !
9 Comments:
Si j'aurais fait des études, j'aurais têté fonctionnaire...
"Mais l'adversaire est féroce et me répond qu'en tout cas, l'impôt progressif permet de faire payer ce service en fonction des revenus des gens."
Hahaha, quel bénêt. Les prélèvements obligatoires sont partagés entre tous, il n'y a jamais eu de progressivité (voyez la Loi d'Hauser, c'est particulièrement flagrant) sinon dans l'imagination fertile de certains. Les "impôts sur les riches" c'est un mythe de la religion socialiste.
Taxer les revenus locatifs de 100 euros pour faire payer les ignobles propriétaires fonciers = augmenter les loyers de 100 euros et plomber le budget d'une famille de locataires. Pareil pour tout le reste, que ce soit des taxes sur les produits de luxe ou sur les revenus boursiers ou je ne sais quoi encore: le système des prix fait que, quand l'état ponctionne, le prélèvement est redistribué entre tous les acteurs du marché inversement à leur poids concurrentiel. Et bien sûr les fonctionnaires qui s'en chargent prennent une (grosse) commission, donc les pauvres sont perdants quoi qu'il arrive - ce qui fait du clampin un ignoble exploiteur mangeur d'enfants pauvres. Il ne mérite donc que le mépris des honnêtes gens.
Mon cher J, je vous propose d'expliquer tout cela à ce fonctionnaire mais je doute qu'il ait envie de vous entendre.
hmm, le fonctionnaire aurait pu rétorquer que dans un pays ou l'on a une voiture et demie par ménage de toute façon les ceusses qui n'ont pas et n'auront jamais de voitures sont une minorité.
D'ailleurs, si il avait réfléchi, il aurait aussi avancé que la plupart des ménages n'ayant pas de voitures ou qui n'en auront jamais ont surement des revenus trop faibles pour payer des impôts et finalement ne payent pas leur salaire.
Et si on poursuit le raisonnement jusqu'au bout, finalement les gens sans enfants financent aussi des gens qui n'en ont pas l'utilité dans l'enseignement...
La pseudo-justice sociale de l'impôt français est une arnaque sur toute la ligne.
Un ménage sur deux ne paye pas l'impôt sur le revenu. C'est la pire des solutions. C'est trop ou trop peu.
Personne ne devrait échapper à l'impôt sur le revenu, ne serait-ce que pour un montant symbolique. C'est la moindre des choses pour la cohésion sociale et politique de la nation. Cela tombe sous le sens moralement parlant. Surtout dans un pays où l'on attend tout de l'Etat.
A défaut, on pourrait concevoir deux types d'exemptions.
Soit personne ne paye d'impôt sur le revenu, à l'exception d'une petite minorité de bénéficiaires de revenus très élevés (et les ressources de l'Etat sont alors assurées par d'autres types d'impôt).
Soit tout le monde paye l'impôt sur le revenu, sauf une petite minorité de gens qui gagnent vraiment très peu.
Mais qu'un citoyen sur deux soit exempté de l'impôt le plus symbolique pour la solidarité nationale, c'est à la fois une sombre connerie et un scandale monstre.
Au nom de quoi les prétendus pauvres (un Français sur deux: il y a l'air d'en avoir beaucoup, chez nous! bonjour le "modèle social" français!) devraient-ils être dispensés de ce qu'on nous présente comme un devoir citoyen, comme un impératif moral et politique?
Un tel dispositif ne peut que dresser une moitié des Français contre l'autre: d'un côté, ceux qui éprouvent, à juste titre, un sentiment d'injustice parce qu'ils payent pour les autres; de l'autre, ceux qui réclament, inévitablement, toujours plus à l'Etat au prétexte qu'il faudrait "faire payer les riches"... c'est à dire les autres, bien sûr.
Et au final, les "pauvres" l'ont quand même dans le cul.
Car ils croient être dispensés d'impôt, mais, vu tout ce qu'ils raquent en TVA, impôts locaux, taxes sur l'essence, le tabac, les jeux de hasard et l'alcool, contraventions à but uniquement fiscal, sans compter les cotisations de sécurité sociale, ils se font quand même saigner par l'hydre étatique.
De quelque côté qu'on considère le problème, on a choisi la pire des solutions!
Bravooooo, les mecs! Champion, le modèle sociâââl français!
Bonjour,
Je trouve votre ton particulièrement méprisant et très irrespectueux vis à vis de cet employé de la Préfecture.
Un peu d'humilité vous ferait le plus grand bien.
Cordialement.
VM
Déjà, il ne s'agit pas d'une préfecture mais d'une sous préfecture. Jamais je ne me serais moqué d'un employé de préfecture puisque je le fus moi-même ! Alors la préfecture c'est sacré. La sous-préfecture ça l'est moins, donc on peut s'en moquer.
Et puis, cet employé n'a qu'à ne pas dire des bêtises aussi grosses que lui.
D'ailleurs, je ne m'en moque pas puisque je ne fais que souligner les failles de son raisonnement.
Je ne suis pas non plus méprisant. Non, je relate une conversation au cours de laquelle cet employé a dit de grosses bêtises.
Pour le reste, quiconque lit ce blog au premier degré me trouvera tous les défauts de la terre.
Mais en fait, je suis un gentil garçon, je vous l'assure.
"Je trouve votre ton particulièrement méprisant et très irrespectueux vis à vis de cet employé de la Préfecture. Un peu d'humilité vous ferait le plus grand bien." ("VM")
Hahaha! La fréquence avec laquelle on tombe sur ce genre de commentaires sur les blogs français est véritablement pour moi un sujet d'étonnement perpétuel.
On aimerait croire qu'une intervention telle que celle-là est au second degré; mais non, j'en suis persuadé: son auteur se prend tout à fait au sérieux.
Ahurissante arrogance et incroyable mauvaise foi de ces anonymes, sortis de nulle part et destinés à y rentrer aussitôt, qui vous appellent à l' "humilité".
Un peu comme un acteur de films pornos qui donnerait des leçons de chasteté à la cantonade, voyez.
De surcroît, j'aimerais bien que l'on me dise en quoi le mépris serait un sentiment condamnable, de façon générale, ou en quoi cet employé de sous-préfecture serait respectable.
Il y a des gens parfaitement méprisables.
Et le respect, ça se mérite.
Evidemment, le probable fonctionnaire anonyme qui a laissé ce message ne peut pas comprendre une telle notion.
Mériter son salaire, servir l'usager, être responsable de ses actes, s'efforcer de toujours faire mieux, tendre à l'excellence, se mettre en quatre pour satisfaire les moindres désirs du citoyen, voilà des phrases qui pourraient aussi bien être tirées d'un dictionnaire chinois en ce qui concerne les fonctionnaires français.
Les Français respecteront leurs fonctionnaires le jour où ceux-ci cesseront de les mépriser.
Le fonctionnaire, voilà l'ennemi. La vraie lutte des classes, en France, elle est là: entre les fonctionnaires et tous les autres.
Non seulement on les paye à rien foutre, mais en plus il faut qu'ils viennent vous donner des leçons de morale cachés sous des pseudos.
Delenda est fonctionnarium.
On ne méprise jamais assez un fonctionnaire (de bureaux), il faut seulement veiller à mépriser davantage leurs "supérieurs", surtout ceux qui font des heures supplémentaires, et à ridiculiser constamment les directrices et les cadrouilles. Par exemple, en rappelant qu'elles ne doivent leur place qu'à la discrimination par la féminisation de la sélection et à l'enflure (sic) des effectifs opérée essentiellement en réservant les places prétendues "externes" (les deux tiers) aux candidats internes les plus bizarres et les plus efféminés ; et que leur vulgarité et les agressions dont elles sont capables, n'ont été voulues que pour la lopétisation de notre société. La croissance des ministères et autres intermittences de services, n'a jamais été faite pour libérer les femmes, les orphelins et les talents. Au contraire, puisqu'en tant que juges, juristes et autres socioculs, les fonctionnaires enterrent tous les jours les libertés : liberté d'expression, possibilité d'élévation sociale ou financière et d'accès à la connaissance, liberté de mouvement et de refus des relations sexuelles (explosion des viols et "importations" de ceux des personnes âgées). Elles promeuvent au contraire, par
leur type physique, et le ridicule vocabulaire abscons, la bêtise et le tiers-monde ainsi que les loisirs décadents comme l'importations d'enfants et de partenaires sexuels. Elles justifient l'agressivité que développent contre nous, les blancs, les autres ethnies. Elles justifient la discrimination positive : le contribuable ne croit pas que l'on puisse tomber plus bas en recrutant plus loin.
J'en ai autant pour les lopettes qui les supportent et qui entretiennent la légende des promotions au mérite et des difficiles épreuves de "culture générale".
Une ancienne fonctionnaire titulaire.
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