Sean s'est marié !
Ceux qui me lisent depuis longtemps connaissent bien mon ami Sean, le slave fou au prénom irlandais. Il s'est marié ce matin dans une mairie d'arrondissement parisien. Rendez-vous était pris à onze trente mais Sean était en retard comme d'habitude.
La salle des mariages, comme souvent à Paris, était superbe. En attendant que l'élu veuille bien apparaître, je me suis amusé à chercher la photo de notre bienaimé Président. Et, c'est cachée derrière de lourdes tentures que je l'ai trouvée : manifestement, ici on n'aime pas trop le petit Nicolas. Le pauvre petit était donc relégué à un endroit où l'on ne pouvait pas le voir, à moins d'être préposé à l'entretien des vitres.
Pour ma part, et au-delà de tout parti pris politique, je comprends cette démarche visant à dissimuler cette ridicule photographie. Refusant tout net de me marier sous le regard du précédent Président Chirac, c'est aux États-Unis que je suis allé convoler. Si un jour, je suis élu maire, ma première mesure sera de planquer la photo du président en exercice dans un local technique quelconque à l'abri de tout regard. Emporté, que dis-je, dépassé par mon succès inespéré, ma seconde mesure sera de faire un coup d'état dans le genre de celui du 2 décembre 1851, de me faire sacrer empereur, puis de faire sécession. Ensuite, à moi la vie de satrape !
Minuscule Néron des temps moderne, j'exercerai un pouvoir fort basé sur l'accomplissement de mes volontés et caprices les plus fous. Je descendrai ainsi une fois par mois, la rue principale en Microcar RJ49 salué par la foule. Une fois les habitants pressurés, tondus, vidés, spoliés, humiliés et volés, las de ce pouvoir et menacé d'être traduit devant le TPI comme un vulgaire dirigeant Serbe, je m'enfuirai en Amérique du Sud au moyen d'un Learjet85 peint en noir mat et dépourvu d'immatriculation, où je coulerai une retraite paisible sous un faux nom. Il se peut alors que dans mon palais de marbre perdu en pleine jungle, je me mette à méditer sur ce que fut ma vie en faisant mon examen de conscience. J'aurais pu rallier l'UMP en vieux cacique repenti, mais je préfère la solitude de mon palais de marbre.
Mais laissons de côté mes rêves fous de pauvre type frustré ayant juré de se venger de ses humiliations, et revenons aux épousailles de Sean. L'élue faisant fonction d'officier d'état civil qui a présidé à la cérémonie valait son pesant d'or. Coiffée comme un dessous de bras et attifée comme l'as de pique, c'est en pauvresse digne d'un roman de Zola que l'élue avait choisi de se présenter face à ses administrés. Heureuse de ce qu'elle avait sans doute trouvé aux soldes de Vêtimarché et de Kiabi, à moins que ce ne soit en fouillant dans les sacs de la Croix Rouge ou du Secours Populaire, elle est entrée souriante dans la salle des mariages.
Après avoir expliqué que la cérémonie se plaçait sous les bons auspices de la République, un peu comme un curé rappellerait que son église est la maison de Dieu, l'élue annona un discours vide d'une voix morne, n'omettant pas de rappeler les articles du Code civil relatif au contrat de mariage. A ses côtés, une sorte de Pierrot lunaire gavé de neuroleptiques, si j'en crois sa gestuelle ralentie et ses tic nombreux, coiffé comme le Pierre Richard des grandes années, faisait office de greffier.
La cérémonie dénuée de toute pompe et solennité était barbante à souhait. Sean ayant revêtu un joli costume, ayant pour une fois discipliné les poils blonds qui ornent son chefs, et Madame Sean, toute mignonne dans sa jolie robe blanche, faisaient vraiment tâche face aux gueux représentant la puissance publique. Si vous décidez de vous marier en été dans cette mairie, ne faites pas de frais de toilette : se présenter en short et tongues ne jurera pas.
Moi j'étais subjugué par l'incroyable volume de la très grosse tête de Sean que j'apercevais de dos. J'ai même noté qu'il avait un mince bourrelet de cou. C'est rigolo les mecs qui ont des bourrelets de cou. Dans les films, vous pouvez être sur qu'un type qui a un bourrelet de cou est forcément un dominateur sanguinaire dénué de toute empathie qui pratique soit le trafic de drogue ou d'armes, à moins qu'il ne soit promoteur immobilier et acharné à déloger des pauvres ou encore à détruire un petit mas provençal super joli pour y implanter une usine d'incinération d'ordures. D'ailleurs ça ne trompe pas, dans les sagas de l'été, le mec qui a un bourrelet de cou, s'ingénie toujours à ennuyer la jolie Ingrid Chauvin.
Curieusement, Sean a un bourrelet de cou et est dénué d'empathie. Il y a peut-être une recherche à faire sur ce sujet dans la mesure ou le bourrelet de cou pourrait être corrélé à des traits sociopathiques. Ceci étant dit, dans le privé Sean est un garçon charmant. Il n'y a que dans les rapports professionnels que c'est un prédateur. C'est curieux, c'est un peu comme les pitbulls et les dobermans, qui peuvent s'avérer affectueux avec leurs maîtres mais dévorer le premier enfant venu. Il faudra que je vérifie si les chiens les plus dangereux ont aussi un petit bourrelet de cou. On pourrait faire de la prévention efficace en fichant tous les individus, humains ou canins, présentant un bourrelet de cou !
A un moment donné, un peu inquiet, je me suis même tâté l'arrière du cou et j'ai constaté que je n'avais pas de bourrelet de cou : je suis un mec bien. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai immédiatement songé que sur la grosse tête carrée plantée de cheveux blonds et courts en épis de Sean, ne manquait plus qu'une belle casquette plate de VOPO Est-allemand. Ah les beaux trafics qu'il aurait pu faire et la cruauté qu'il aurait pu investir dans cette noble profession. C'est à en regretter la chute du mur de Berlin en 1989. Décidément, feu le communisme permettait aux plus cruels d'entre nous, de belles carrières.
A la fin de la cérémonie, une fois les époux déclarés unis par les liens du mariage, un ami africain expliqua que même dans un village de brousse de son pays, le représentant de l'état aurait eu plus de dignité. Ce à quoi, Toju qui était le témoin de Sean répliqué que cette cérémonie était à l'image de notre beau pays. Il n'a sans doute pas tort. Ceci dit de l'avis d'autres invités au mariage, il se peut que cette femme ait été une élue verte ce qui l'excuserait, puisque selon ces personnes, les verts sont toujours vêtus comme des sacs, à croire que ce serait même une preuve de leur engagement citoyen.
Moi, je n'ai (presque) rien dit parce que je sais me tenir et puis parce que j'étais content que Sean ait trouvé une épouse. J'ai juste adressé mes vœux les plus sincères de bonheur aux jeunes mariés, qui s'envolent demain pour les États-Unis en voyage de noces. Après avoir écumé les interstates de Californie et du Nevada au volant de sa Mustang Shelby de location, gageons que Sean nous reviendra frais et dispos pour de nouvelles aventures au cours desquelles il licenciera encore des tas de gens ! Et comme Sean a eu une belle promotion, ce n'est plus un simple régiment qu'il pourra décimer mais une division toute entière.
La salle des mariages, comme souvent à Paris, était superbe. En attendant que l'élu veuille bien apparaître, je me suis amusé à chercher la photo de notre bienaimé Président. Et, c'est cachée derrière de lourdes tentures que je l'ai trouvée : manifestement, ici on n'aime pas trop le petit Nicolas. Le pauvre petit était donc relégué à un endroit où l'on ne pouvait pas le voir, à moins d'être préposé à l'entretien des vitres.
Pour ma part, et au-delà de tout parti pris politique, je comprends cette démarche visant à dissimuler cette ridicule photographie. Refusant tout net de me marier sous le regard du précédent Président Chirac, c'est aux États-Unis que je suis allé convoler. Si un jour, je suis élu maire, ma première mesure sera de planquer la photo du président en exercice dans un local technique quelconque à l'abri de tout regard. Emporté, que dis-je, dépassé par mon succès inespéré, ma seconde mesure sera de faire un coup d'état dans le genre de celui du 2 décembre 1851, de me faire sacrer empereur, puis de faire sécession. Ensuite, à moi la vie de satrape !
Minuscule Néron des temps moderne, j'exercerai un pouvoir fort basé sur l'accomplissement de mes volontés et caprices les plus fous. Je descendrai ainsi une fois par mois, la rue principale en Microcar RJ49 salué par la foule. Une fois les habitants pressurés, tondus, vidés, spoliés, humiliés et volés, las de ce pouvoir et menacé d'être traduit devant le TPI comme un vulgaire dirigeant Serbe, je m'enfuirai en Amérique du Sud au moyen d'un Learjet85 peint en noir mat et dépourvu d'immatriculation, où je coulerai une retraite paisible sous un faux nom. Il se peut alors que dans mon palais de marbre perdu en pleine jungle, je me mette à méditer sur ce que fut ma vie en faisant mon examen de conscience. J'aurais pu rallier l'UMP en vieux cacique repenti, mais je préfère la solitude de mon palais de marbre.
Mais laissons de côté mes rêves fous de pauvre type frustré ayant juré de se venger de ses humiliations, et revenons aux épousailles de Sean. L'élue faisant fonction d'officier d'état civil qui a présidé à la cérémonie valait son pesant d'or. Coiffée comme un dessous de bras et attifée comme l'as de pique, c'est en pauvresse digne d'un roman de Zola que l'élue avait choisi de se présenter face à ses administrés. Heureuse de ce qu'elle avait sans doute trouvé aux soldes de Vêtimarché et de Kiabi, à moins que ce ne soit en fouillant dans les sacs de la Croix Rouge ou du Secours Populaire, elle est entrée souriante dans la salle des mariages.
Après avoir expliqué que la cérémonie se plaçait sous les bons auspices de la République, un peu comme un curé rappellerait que son église est la maison de Dieu, l'élue annona un discours vide d'une voix morne, n'omettant pas de rappeler les articles du Code civil relatif au contrat de mariage. A ses côtés, une sorte de Pierrot lunaire gavé de neuroleptiques, si j'en crois sa gestuelle ralentie et ses tic nombreux, coiffé comme le Pierre Richard des grandes années, faisait office de greffier.
La cérémonie dénuée de toute pompe et solennité était barbante à souhait. Sean ayant revêtu un joli costume, ayant pour une fois discipliné les poils blonds qui ornent son chefs, et Madame Sean, toute mignonne dans sa jolie robe blanche, faisaient vraiment tâche face aux gueux représentant la puissance publique. Si vous décidez de vous marier en été dans cette mairie, ne faites pas de frais de toilette : se présenter en short et tongues ne jurera pas.
Moi j'étais subjugué par l'incroyable volume de la très grosse tête de Sean que j'apercevais de dos. J'ai même noté qu'il avait un mince bourrelet de cou. C'est rigolo les mecs qui ont des bourrelets de cou. Dans les films, vous pouvez être sur qu'un type qui a un bourrelet de cou est forcément un dominateur sanguinaire dénué de toute empathie qui pratique soit le trafic de drogue ou d'armes, à moins qu'il ne soit promoteur immobilier et acharné à déloger des pauvres ou encore à détruire un petit mas provençal super joli pour y implanter une usine d'incinération d'ordures. D'ailleurs ça ne trompe pas, dans les sagas de l'été, le mec qui a un bourrelet de cou, s'ingénie toujours à ennuyer la jolie Ingrid Chauvin.
Curieusement, Sean a un bourrelet de cou et est dénué d'empathie. Il y a peut-être une recherche à faire sur ce sujet dans la mesure ou le bourrelet de cou pourrait être corrélé à des traits sociopathiques. Ceci étant dit, dans le privé Sean est un garçon charmant. Il n'y a que dans les rapports professionnels que c'est un prédateur. C'est curieux, c'est un peu comme les pitbulls et les dobermans, qui peuvent s'avérer affectueux avec leurs maîtres mais dévorer le premier enfant venu. Il faudra que je vérifie si les chiens les plus dangereux ont aussi un petit bourrelet de cou. On pourrait faire de la prévention efficace en fichant tous les individus, humains ou canins, présentant un bourrelet de cou !
A un moment donné, un peu inquiet, je me suis même tâté l'arrière du cou et j'ai constaté que je n'avais pas de bourrelet de cou : je suis un mec bien. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai immédiatement songé que sur la grosse tête carrée plantée de cheveux blonds et courts en épis de Sean, ne manquait plus qu'une belle casquette plate de VOPO Est-allemand. Ah les beaux trafics qu'il aurait pu faire et la cruauté qu'il aurait pu investir dans cette noble profession. C'est à en regretter la chute du mur de Berlin en 1989. Décidément, feu le communisme permettait aux plus cruels d'entre nous, de belles carrières.
A la fin de la cérémonie, une fois les époux déclarés unis par les liens du mariage, un ami africain expliqua que même dans un village de brousse de son pays, le représentant de l'état aurait eu plus de dignité. Ce à quoi, Toju qui était le témoin de Sean répliqué que cette cérémonie était à l'image de notre beau pays. Il n'a sans doute pas tort. Ceci dit de l'avis d'autres invités au mariage, il se peut que cette femme ait été une élue verte ce qui l'excuserait, puisque selon ces personnes, les verts sont toujours vêtus comme des sacs, à croire que ce serait même une preuve de leur engagement citoyen.
Moi, je n'ai (presque) rien dit parce que je sais me tenir et puis parce que j'étais content que Sean ait trouvé une épouse. J'ai juste adressé mes vœux les plus sincères de bonheur aux jeunes mariés, qui s'envolent demain pour les États-Unis en voyage de noces. Après avoir écumé les interstates de Californie et du Nevada au volant de sa Mustang Shelby de location, gageons que Sean nous reviendra frais et dispos pour de nouvelles aventures au cours desquelles il licenciera encore des tas de gens ! Et comme Sean a eu une belle promotion, ce n'est plus un simple régiment qu'il pourra décimer mais une division toute entière.
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