Crise financière !
Zut, moi qui parle de tout, voici que je m'aperçois que je n'ai pas encore abordé la crise financière que nous traversons !
Alors que dire ? Franchement rien parce que cela me passe au-dessus de la tête. Pourtant il n'en fut pas toujours de même. Fut un temps, j'étais jeune alors, où j'ai même été président d'un club de bourse d'une ESC. Je me souviens que je lisais Le journal des finances, La cote Desfossés, Les Echos et La Tribune.
C'était le début des boursicoteurs, on venait là-dedans comme on aurait joué au poker sauf que c'était bien plus rigolo et technique. Et puis, on pouvait se la raconter. Je me souviens encore de moi, en costume cravate, jouant les importants chez notre conseiller clientèle qui était une blonde canon et bandante à souhait. Elle avait à peine dix ans de plus que nous et une manière de croiser les jambes plutôt agréable. C'était à peu près l'époque de Top Gun et Kelly Mc Gillis faisait fanstamer dans le genre executive woman.
C'était l'époque des minijupes ,et dans nos têtes on entendait crisser le nylon de ses bas. Je dis des "bas" parce que c'est ce que l'on imaginait mais je suppose que c'était des collants. De toute manière, même si nous gérions à l'époque près de 300 000 F, ce qui n'était pas si mal, ce n'était pas encore suffisant pour pouvoir lui mettre la main au panier ni même aller mater sous ses jupes.
Un canon pareil était juste fait pour flatter les appétits de petits cons des sup' de co , leur faire ouvrir des comptes une fois qu'ils seraient immergés dans la vie professionnelle, les plomber de crédits, mais devait nécessiter un budget d'entretien que nous n'avions pas. Bref, elle devait vivre avec un type beaucoup plus âgé qu'elle et évidemment bourré de fric. C'est du moins ce que nous imaginions, jaloux que nous étions.
Alors que dire ? Franchement rien parce que cela me passe au-dessus de la tête. Pourtant il n'en fut pas toujours de même. Fut un temps, j'étais jeune alors, où j'ai même été président d'un club de bourse d'une ESC. Je me souviens que je lisais Le journal des finances, La cote Desfossés, Les Echos et La Tribune.
C'était le début des boursicoteurs, on venait là-dedans comme on aurait joué au poker sauf que c'était bien plus rigolo et technique. Et puis, on pouvait se la raconter. Je me souviens encore de moi, en costume cravate, jouant les importants chez notre conseiller clientèle qui était une blonde canon et bandante à souhait. Elle avait à peine dix ans de plus que nous et une manière de croiser les jambes plutôt agréable. C'était à peu près l'époque de Top Gun et Kelly Mc Gillis faisait fanstamer dans le genre executive woman.
C'était l'époque des minijupes ,et dans nos têtes on entendait crisser le nylon de ses bas. Je dis des "bas" parce que c'est ce que l'on imaginait mais je suppose que c'était des collants. De toute manière, même si nous gérions à l'époque près de 300 000 F, ce qui n'était pas si mal, ce n'était pas encore suffisant pour pouvoir lui mettre la main au panier ni même aller mater sous ses jupes.
Un canon pareil était juste fait pour flatter les appétits de petits cons des sup' de co , leur faire ouvrir des comptes une fois qu'ils seraient immergés dans la vie professionnelle, les plomber de crédits, mais devait nécessiter un budget d'entretien que nous n'avions pas. Bref, elle devait vivre avec un type beaucoup plus âgé qu'elle et évidemment bourré de fric. C'est du moins ce que nous imaginions, jaloux que nous étions.
Avec quelques autres, on avait bien buché les techniques boursières. Mais comme on était un peu fainéants, on s'était dit que plutôt que de faire de savantes analyses, il valait mieux donner dans le délit d'initié. Et comme, dans notre club, il y avait le fils d'un cadre sup' d'une très importante banque, qui était un bon pote, croyez-moi on avait des tuyaux de première bourre.
A côté, nous avions un concurrent, un autre club, rempli de types sérieux, les mêmes que ces nazes qui aujourd'hui viennent de se faire niquer dans cette crise financière, une bande d'incapables qui pensera toujours que la technique remplace utilement le talent. Ce club avait des performances bien en-deçà des nôtres. C'est normal, tricher rapporte plus que travailler honnêtement.
Mais pourtant, ils étaient capables d'établir des feuilles de calcul savantes et de suivre tout ce fourbi avec conscience. En revanche, sitôt leur nez chaussé de lunettes éloignés de leur tableur fétiche, ils étaient bien incapables de "sentir" les choses. C'est le genre de mecs qui auraient investi dans un club de vacances au bord de la mer d'Aral si ils avaient eu la preuve chiffrée que le truc tienne la route. Que la mer d'Aral disparaisse peu à peu, ils s'en seraient foutus.
Pourtant, alors que nous nous détestions cordialement, sans le savoir, eux et nous, portions en nous-même les germes de cette crise financière et de toutes celles qui viendront après. Eux, avec leurs "puissantes "analyses financières, et nous avec nos "délits d'initiés", on était surtout là pour faire du fric rapidement. Les boîtes en question, on s'en tapait. On achetait et on revendait. C'était la bonne époque du RM où on pouvait faire des reports pourvu qu'on achète une quotité exigée.
On prenait des risques, on se sentait galvanisés. De toute manière, on ne pouvait pas perdre puisqu'on était bons. Du moins on nous en persuadait sitôt après avoir réussi le concours d'entrée. On était tellement cons, qu'on rêvait tous d'avoir un écran Reuters chez nous pour mater les cours boursiers. Ben oui, y'avait pas le net à cette époque.
En gros, même si chacun d'entre nous savait ce qu'était l'affectio societatis, on s'en tapait très largement. Nous n'étions pas de vrais actionnaires mais de simples petits branleurs âpres au gain, de petits macs à la recherche de gagneuses encore meilleures. Le truc, lorsque l'on parlait d'une boîte, c'était de se dire qu'on avait fait 80% avec Machin SA, sans même savoir parfois quelle était cette boîte. Je me souviens par exemple d'un bon coup sur Tollens, société dont j'ai su bien après qu'elle vendrait de la peinture.
C'était aussi la grande époque des introductions sur le second marché et de la privatisation. La stratégie de l'entreprise, on s'en foutait, de même que ses réussites futures. Voilà l'exemple que nous donnaient nos professeurs : ne surtout pas créer mais tenter le fric facile. Un peu plus, et on aurait eu une UV de proxénétisme et de deal. Nos concurrents, à force d'analyses savantes, et nous, à force de rechercher le tuyau en or, le truc qui va cracher des thunes sans efforts, nous en perdions le sens du réel. Et puis, plus cela allait, plus nos appétits s'aiguisaient. De toute manière, en cas de pertes, à la fin on se dit toujours qu'on va se refaire.
Si, nous en avions eu le temps et l'envie, sans doute que nous aurions abordé des marchés de plus en plus risqués. Totalement déconnectés de l'économie, on aurait fini comme des bookmakers en restant persuadés que nous étions des cadors des marchés. Après tout, quand on est book, on peut parier sur des trucs réels mais aussi sur des trucs aussi improbables que l'endroit où se posera une mouche dans un bar. A la fin, les cotes et les savants calculs ne veulent plus dire grand chose. On finit par jouer à jouer.
Finalement, tout ceci s'est terminé par un krach. La bourse, gonflée artificiellement par ce genre de pratique a explosé. Les PER bidon, la survalorisation de sociétés, tout cela s'est achevé tristement. Par chance, on n'a rien perdu tandis que de petits actionnaires ont perdu pas mal de fric. Nous avons été épargnés, non pas parce que nous avions tout prévu. Bon, à nos moments de clairvoyance, on se disait bien que nos aller-retours à trente pour cent minimum, ne dureraient pas éternellement. Mais bon, on se serait dit, "un dernier petit pour la route", jusqu'à ce qu'on finissent sur le bas-côté, plombés.
En fait, à la fin de l'année scolaire, une fois diplômés début juillet, on a vendu les actifs du club tandis que le krach est intervenu en octobre. N'ayant plus aucune position, on s'en est bien sorti. Merci au hasard et au Dieu des petits branleurs de nous avoir évité la banqueroute. Je ne sais pas comment on s'en serait sorti ? En laissant un drpeau à la banque ? Sans doute que non, il aurait fallu rembourser. Alors, tout merdeux, on se serait adressé à nos parents ou on aurait pris des emprunts.
Pensez-vous que cela ait calmé les gens ? Non, quelques années après d'autres pigeons se sont fait avoir sur le Nasdaq. Des crétins qui ne se rendaient même plus compte que leur paquet d'actions ne leur donnait droit que de posséder qu'une petite partie d'une boîte d'informatique merdique, les fameuses dot com, ayant pour tout actif que deux serveurs pourris, deux bureaux et deux chaises sur lesquelles étaient assis deux geeks fumeux persuadés d'avoir eu l'idée du siècle. souvenez-vous, c'était cette période où des ânes bâtés s'entrainaient à débiter leur laïus dans un temps imparti, persuadés qu'ils étaient qu'il leur faudrait un jour convaincre un capital-risqueur pressé dans une cabine d'ascenseur.
A la même époque, un autre secteur spéculatif, celui des bagnoles de collection a encore séché quelques crétins. C'est l'époque où j'ai connu des mecs qui investissaient 50 000F dans une 403 Peugeot pourrie, persuadé d'avoir fait le placement du siècle, alors qu'ils étaient simplement pris dans une fièvre spéculative. Sur ce oup là, je m'en suis encore bien sorti. En matière de voiture ancienne, je n'ai jamais eu qu'une 204 cabriolet achetée une misère à un mec dans la mouise et une Fiat 500 que j'ai revendues dans l'état.
Alors, la crise financière actuelle est-elle une crise du libéralisme ? Moi, je pense que non. Parce qu'être libéral, ce n'est pas faire n'importe quoi. Cette crise, c'est juste une gueule de bois un lendemain de fête. On boit, on boit, on se dit qu'on va tenir le coup et après, on se demande ce qu'on a bien pu faire pour en arriver là. Parce que l'alcool, comme le fric facile, ça fait perdre la tête. Mais à un moment donné, le réel revient toujours en force. Le soir de biture, certains pensaient coucher avec un un canon, et se retrouvent le lendemain avec un boudin dans leurs lits. Et bien sur, on se dit qu'on ne reboira pas, mais on connait la valeur des promesses d'alcoolique !
Moi, je pense que la crise financière, c'est un peu pareil. Il y a sans doute une belle bande d'escrocs dans le lot mais à la base, il y a tout de même une gros problème. Parce que penser qu'on va s'enrichir en fourguant des emprunts à des mecs qui n'ont pas de fric, il faut vraiment être un con. On peut tout tenter, du taux zéro, tu taux variable intégral, à la base si vous ne pouvez espérer qu'un mobilhome, il ne faut pas rêver de château.
Moi qui ai bossé dans le logement HML, je sais que derrière si'l n'y a pas l'état et les collectivités territoriales, on ne peut rien. Parce que riches ou pauvres, la chargé foncière et les couts de constructions ne diffèrent pas beaucoup.
Ou alors, si on prend un risque aussi considérable et qu'on n'est pas con, c'est justement que l'on fait supporter ce risque à d'autres. Le marché, quoiqu'on en dise, a toujours raison : même bien emballé, un produit merdique reste un produit merdique.
En bref, dans ce jeu de dupes, il y a forcément un crétin quelque part qui finira par payer la facture. Ce qui est drôle, c'est que ce soient des traders sûrs d'eux qui aient pris la gamelle. On saura dorénavant qu'il y a des épiciers mieux inspirés que ces trous du cul de traders. L'arnaque, comme les bonnes vieilles ventes pyramidales, est payante pour certains, mais ceux qui sont au bout, finissent toujours par se faire niquer.
En bref, je reste libéral, je pense simplement que le réel finit toujours par revenir en force, quel que soit le domaine considéré. Et ce qui me fait rire, c'est que ces petits cadors de la haute finance, viennent encore pleurer dans les jupes de l'état ou retraversent le channel pour pointer aux assedics quand tout va mal.
Mais bon, qu'attendre de mecs qui bossent dans des banques ? Une banque, c'est un peu comme une grosse administration, nulle raison d'y trouver des types plus courageux qu'à la Poste. Après tout jouer avec le fric de son employeur est-ce vraiment courageux ? Sans doute pas plus que les fils de famille qui viennent flamber dans les cercles de jeu parisien avec le blé de papa. Dommage que tout ce petit monde ne soit pas à son compte, sinon on aurait pu prononcer des interdictiosn de gérer à la pelle.
Ces gens sont des wannabes mais certainement pas des entrepreneurs. Plutôt que paniquer, on devrait en profiter pour se foutre de leur gueule. Je connais deux trois mecs qui n'ont pour tout bagage qu'un CAP, mais sont richissimes, qui ne se seraient pas fait niquer comme eux. Comme disait Montaigne : Mieux vaut avoir la tête bien faite que bien pleine.
On pourrait par la même occasion se foutre de la gueule de leurs employeurs. Parce que franchement, confier la gestion de fonds aussi importants à des petits cons de de 25/30 ans bourrés de testostérone et gonflés de leur importance, n'est pas l'idée du siècle. Il me semblait qu'un tôlier avait une obligation de direction et de contrôle ?
On pourra aussi s'interroger utilement sur le rôle des autorités de tutelles qui auraient du verifier et prévoir tout cela mais qui ne l'ont pas fait. Parce que finalement, plutôt que la faillite du libéralisme, cette crise représente la faillite de l'état dans ce qu'il a pourtant de regalien : faire la police. Produits véreux, absence totale d'informations, bilans truqués, n'importe quelle PME ayant joué à cela aurait déjà eu son patron en garde à vue.
Dans une cour de récréation d'une école primaire, une institutrice tient mieux son petit monde que les autorités de tutelle de Wall Street et autres places financières. La DGCCRF quand elle vérifie qu'on ne vous refile pas des produits périmés ou trafiqués dans un restau, semble finalement plus efficace que les autirutés qui régulent les marchés financiers. Finalement, quoiqu'en disent les légendes urbaines, il y a moins de risque d'être empoisonné dans un kebab que de se faire arnaquer en effectuant un placement.
Que ce soit aux Etats-Unis ou ailleurs, s'il ya bien une faillite, c'est celle de l'information que doivent pourtant garantir des autorités de tutelles, et sans lesquelles, il n'y a plus de règles du jeu. Et sans information fiable, que l'on soit investisseur, capitaine de navire, pilote d'avion ou simple piéton, on finit généralement par se casser la gueule.
A côté, nous avions un concurrent, un autre club, rempli de types sérieux, les mêmes que ces nazes qui aujourd'hui viennent de se faire niquer dans cette crise financière, une bande d'incapables qui pensera toujours que la technique remplace utilement le talent. Ce club avait des performances bien en-deçà des nôtres. C'est normal, tricher rapporte plus que travailler honnêtement.
Mais pourtant, ils étaient capables d'établir des feuilles de calcul savantes et de suivre tout ce fourbi avec conscience. En revanche, sitôt leur nez chaussé de lunettes éloignés de leur tableur fétiche, ils étaient bien incapables de "sentir" les choses. C'est le genre de mecs qui auraient investi dans un club de vacances au bord de la mer d'Aral si ils avaient eu la preuve chiffrée que le truc tienne la route. Que la mer d'Aral disparaisse peu à peu, ils s'en seraient foutus.
Pourtant, alors que nous nous détestions cordialement, sans le savoir, eux et nous, portions en nous-même les germes de cette crise financière et de toutes celles qui viendront après. Eux, avec leurs "puissantes "analyses financières, et nous avec nos "délits d'initiés", on était surtout là pour faire du fric rapidement. Les boîtes en question, on s'en tapait. On achetait et on revendait. C'était la bonne époque du RM où on pouvait faire des reports pourvu qu'on achète une quotité exigée.
On prenait des risques, on se sentait galvanisés. De toute manière, on ne pouvait pas perdre puisqu'on était bons. Du moins on nous en persuadait sitôt après avoir réussi le concours d'entrée. On était tellement cons, qu'on rêvait tous d'avoir un écran Reuters chez nous pour mater les cours boursiers. Ben oui, y'avait pas le net à cette époque.
En gros, même si chacun d'entre nous savait ce qu'était l'affectio societatis, on s'en tapait très largement. Nous n'étions pas de vrais actionnaires mais de simples petits branleurs âpres au gain, de petits macs à la recherche de gagneuses encore meilleures. Le truc, lorsque l'on parlait d'une boîte, c'était de se dire qu'on avait fait 80% avec Machin SA, sans même savoir parfois quelle était cette boîte. Je me souviens par exemple d'un bon coup sur Tollens, société dont j'ai su bien après qu'elle vendrait de la peinture.
C'était aussi la grande époque des introductions sur le second marché et de la privatisation. La stratégie de l'entreprise, on s'en foutait, de même que ses réussites futures. Voilà l'exemple que nous donnaient nos professeurs : ne surtout pas créer mais tenter le fric facile. Un peu plus, et on aurait eu une UV de proxénétisme et de deal. Nos concurrents, à force d'analyses savantes, et nous, à force de rechercher le tuyau en or, le truc qui va cracher des thunes sans efforts, nous en perdions le sens du réel. Et puis, plus cela allait, plus nos appétits s'aiguisaient. De toute manière, en cas de pertes, à la fin on se dit toujours qu'on va se refaire.
Si, nous en avions eu le temps et l'envie, sans doute que nous aurions abordé des marchés de plus en plus risqués. Totalement déconnectés de l'économie, on aurait fini comme des bookmakers en restant persuadés que nous étions des cadors des marchés. Après tout, quand on est book, on peut parier sur des trucs réels mais aussi sur des trucs aussi improbables que l'endroit où se posera une mouche dans un bar. A la fin, les cotes et les savants calculs ne veulent plus dire grand chose. On finit par jouer à jouer.
Finalement, tout ceci s'est terminé par un krach. La bourse, gonflée artificiellement par ce genre de pratique a explosé. Les PER bidon, la survalorisation de sociétés, tout cela s'est achevé tristement. Par chance, on n'a rien perdu tandis que de petits actionnaires ont perdu pas mal de fric. Nous avons été épargnés, non pas parce que nous avions tout prévu. Bon, à nos moments de clairvoyance, on se disait bien que nos aller-retours à trente pour cent minimum, ne dureraient pas éternellement. Mais bon, on se serait dit, "un dernier petit pour la route", jusqu'à ce qu'on finissent sur le bas-côté, plombés.
En fait, à la fin de l'année scolaire, une fois diplômés début juillet, on a vendu les actifs du club tandis que le krach est intervenu en octobre. N'ayant plus aucune position, on s'en est bien sorti. Merci au hasard et au Dieu des petits branleurs de nous avoir évité la banqueroute. Je ne sais pas comment on s'en serait sorti ? En laissant un drpeau à la banque ? Sans doute que non, il aurait fallu rembourser. Alors, tout merdeux, on se serait adressé à nos parents ou on aurait pris des emprunts.
Pensez-vous que cela ait calmé les gens ? Non, quelques années après d'autres pigeons se sont fait avoir sur le Nasdaq. Des crétins qui ne se rendaient même plus compte que leur paquet d'actions ne leur donnait droit que de posséder qu'une petite partie d'une boîte d'informatique merdique, les fameuses dot com, ayant pour tout actif que deux serveurs pourris, deux bureaux et deux chaises sur lesquelles étaient assis deux geeks fumeux persuadés d'avoir eu l'idée du siècle. souvenez-vous, c'était cette période où des ânes bâtés s'entrainaient à débiter leur laïus dans un temps imparti, persuadés qu'ils étaient qu'il leur faudrait un jour convaincre un capital-risqueur pressé dans une cabine d'ascenseur.
A la même époque, un autre secteur spéculatif, celui des bagnoles de collection a encore séché quelques crétins. C'est l'époque où j'ai connu des mecs qui investissaient 50 000F dans une 403 Peugeot pourrie, persuadé d'avoir fait le placement du siècle, alors qu'ils étaient simplement pris dans une fièvre spéculative. Sur ce oup là, je m'en suis encore bien sorti. En matière de voiture ancienne, je n'ai jamais eu qu'une 204 cabriolet achetée une misère à un mec dans la mouise et une Fiat 500 que j'ai revendues dans l'état.
Alors, la crise financière actuelle est-elle une crise du libéralisme ? Moi, je pense que non. Parce qu'être libéral, ce n'est pas faire n'importe quoi. Cette crise, c'est juste une gueule de bois un lendemain de fête. On boit, on boit, on se dit qu'on va tenir le coup et après, on se demande ce qu'on a bien pu faire pour en arriver là. Parce que l'alcool, comme le fric facile, ça fait perdre la tête. Mais à un moment donné, le réel revient toujours en force. Le soir de biture, certains pensaient coucher avec un un canon, et se retrouvent le lendemain avec un boudin dans leurs lits. Et bien sur, on se dit qu'on ne reboira pas, mais on connait la valeur des promesses d'alcoolique !
Moi, je pense que la crise financière, c'est un peu pareil. Il y a sans doute une belle bande d'escrocs dans le lot mais à la base, il y a tout de même une gros problème. Parce que penser qu'on va s'enrichir en fourguant des emprunts à des mecs qui n'ont pas de fric, il faut vraiment être un con. On peut tout tenter, du taux zéro, tu taux variable intégral, à la base si vous ne pouvez espérer qu'un mobilhome, il ne faut pas rêver de château.
Moi qui ai bossé dans le logement HML, je sais que derrière si'l n'y a pas l'état et les collectivités territoriales, on ne peut rien. Parce que riches ou pauvres, la chargé foncière et les couts de constructions ne diffèrent pas beaucoup.
Ou alors, si on prend un risque aussi considérable et qu'on n'est pas con, c'est justement que l'on fait supporter ce risque à d'autres. Le marché, quoiqu'on en dise, a toujours raison : même bien emballé, un produit merdique reste un produit merdique.
En bref, dans ce jeu de dupes, il y a forcément un crétin quelque part qui finira par payer la facture. Ce qui est drôle, c'est que ce soient des traders sûrs d'eux qui aient pris la gamelle. On saura dorénavant qu'il y a des épiciers mieux inspirés que ces trous du cul de traders. L'arnaque, comme les bonnes vieilles ventes pyramidales, est payante pour certains, mais ceux qui sont au bout, finissent toujours par se faire niquer.
En bref, je reste libéral, je pense simplement que le réel finit toujours par revenir en force, quel que soit le domaine considéré. Et ce qui me fait rire, c'est que ces petits cadors de la haute finance, viennent encore pleurer dans les jupes de l'état ou retraversent le channel pour pointer aux assedics quand tout va mal.
Mais bon, qu'attendre de mecs qui bossent dans des banques ? Une banque, c'est un peu comme une grosse administration, nulle raison d'y trouver des types plus courageux qu'à la Poste. Après tout jouer avec le fric de son employeur est-ce vraiment courageux ? Sans doute pas plus que les fils de famille qui viennent flamber dans les cercles de jeu parisien avec le blé de papa. Dommage que tout ce petit monde ne soit pas à son compte, sinon on aurait pu prononcer des interdictiosn de gérer à la pelle.
Ces gens sont des wannabes mais certainement pas des entrepreneurs. Plutôt que paniquer, on devrait en profiter pour se foutre de leur gueule. Je connais deux trois mecs qui n'ont pour tout bagage qu'un CAP, mais sont richissimes, qui ne se seraient pas fait niquer comme eux. Comme disait Montaigne : Mieux vaut avoir la tête bien faite que bien pleine.
On pourrait par la même occasion se foutre de la gueule de leurs employeurs. Parce que franchement, confier la gestion de fonds aussi importants à des petits cons de de 25/30 ans bourrés de testostérone et gonflés de leur importance, n'est pas l'idée du siècle. Il me semblait qu'un tôlier avait une obligation de direction et de contrôle ?
On pourra aussi s'interroger utilement sur le rôle des autorités de tutelles qui auraient du verifier et prévoir tout cela mais qui ne l'ont pas fait. Parce que finalement, plutôt que la faillite du libéralisme, cette crise représente la faillite de l'état dans ce qu'il a pourtant de regalien : faire la police. Produits véreux, absence totale d'informations, bilans truqués, n'importe quelle PME ayant joué à cela aurait déjà eu son patron en garde à vue.
Dans une cour de récréation d'une école primaire, une institutrice tient mieux son petit monde que les autorités de tutelle de Wall Street et autres places financières. La DGCCRF quand elle vérifie qu'on ne vous refile pas des produits périmés ou trafiqués dans un restau, semble finalement plus efficace que les autirutés qui régulent les marchés financiers. Finalement, quoiqu'en disent les légendes urbaines, il y a moins de risque d'être empoisonné dans un kebab que de se faire arnaquer en effectuant un placement.
Que ce soit aux Etats-Unis ou ailleurs, s'il ya bien une faillite, c'est celle de l'information que doivent pourtant garantir des autorités de tutelles, et sans lesquelles, il n'y a plus de règles du jeu. Et sans information fiable, que l'on soit investisseur, capitaine de navire, pilote d'avion ou simple piéton, on finit généralement par se casser la gueule.
Libellés : u
11 Comments:
Ah si not'président nous parlait comme ça !
Par rapport à cette crise, n'étant pas un technicien de la chose,je me demande toujours comment cela a pu se produire.
Je m'étonne toujours que l'on s'aperçoive des choses quand il est trop tard.
A-t-on à faire à des crétins ou à des escrocs ?
...On a affaire à l'humanité, parmi laquelle on trouve cependant comme analystes les plus convaincants, à mes yeux, une fois de plus, les libéraux :
http://www.fahayek.org/index.php?option=com_content&task=view&id=1770&Itemid=1
Cher Philippe,
Sauriez-vous analyser les comportements des trois super-zéros de la malfinance ?
Ce serait aussi une façon de tester la pédagogie de cette méthode. Que voulez-vous, j'ai confiance dans votre jugement.
Ah Ah Ah , je rigole, je me gondole, je triomphe.
Je rigole et je suis rasséréné à la fois. Ce que j'ai décrit sur la "maîtrise des crises monétaires" se réalise à la virgule près.
Même si monsieur Philippe psy me qualifie d'orgueilleux, je prétends qu'il en sera de même pour les autres sujets. Ce que j'ai écrit se réalisera. Cela se réalisera sur les algocarburants, l'autonomisation des établissements d'enseignement, le cas israélien, le mode de rémunération des médecins et la régulation du système de santé, le rétablissement de l'organisation traditionnelle des pouvoirs,...etc...etc...
Bref, les sujets concernés par la décision politique.
Cela se réalisera car ce sont des idées qui ne sont pas les miennes. Je suis récepteur d'idées qui me préexistent, suivant le mécanisme décrit par toute la lignée des penseurs traditionnels, de Platon à René Guénon.
Je suis plongé depuis quelques semaines dans le sujet des finances publiques, dans les rapports de la cour des comptes et du Parlement. Je travaille pour un article sur la dépense publique et son impact économique.
D'autre part, je garde en tête de rédiger de manière didactique des articles qui sont à l'état brut.
Bon, voilà, c'est la première remarque du jour.
*******************
Deuxième remarque
-----------------
(qui -par courtoisie- aurait du être la première, mais mon élan m'a emporté)
Bravo à Philippe Psy pour son article. Un peu long, mais très riche d'enseignements sur le détachement entre l'économie réelle et l'économie financière.
En fait, ce récit est un conte allégorique, où tous les personnages de la crise actuelle sont dessinés. Superbe, je me suis régalé. Merci.
Toju.
Ah ! Les années Nanard Tapis.
A l’époque je m’étais goinfré en vendant aux petits cons prétentieux, dont je ne valais pas plus, moult poudre de perlimpinpin.
Tous les cinq ans je me marre, la bulle éclate, tous les pigeons pleurent, et les initiés qui jouent à la baisse se gaufrent grave !
La meilleure œuvre pédagogique et de revoir le film « Le Sucre »
Petits ! Petits ! Petits !
Vous le voyez ou le detachement entre l'economie reelle et l'economie financiere? Les 2 sont lies, et c'est parce que l'economie reelle vivait dans une bulle que l'economie financiere avait facilite, que les 2 se cassent la gueule en meme temps.
Dire que c'est la faute aux banquiers est un peu decevant de votre part, parce que moi les coupables, je les vois plutot du cote de Grenspan, G. Brown et tous nos politiciens de merde qu'on entendait pas beaucoup protester quand les choses marchaient bien. Ils etaient meme plutot bien la a dire qu'ils etaient quand meme bien fort, eux qui avait cree un monde sans inflation, et ou tout le monde s'enrichissait.
Il y a eu des sonnettes d'alarme, mais nos chers dirigeants les ont bien ignorees. Ces abrutis qui n'ont rien vu venir et qui se posent en sauveur et donneurs de lecons, ca me fait vomir.
Maintenant, ils nous parlent de vouloir creer encore plus de regulations comme si celles qui existent avaient servi a quelque chose! Il est clair d'ailleurs que ces dernieres ont probablement empire les choses par effet mecanique, mais ca, on ne l'entend pas beaucoup.
En bons politiciens, quand ca part en couilles, ca devient la faute des autres, les banquiers en particulier. Vous en connaissez beaucoup des banquiers (ou traders)? Il se trouve que je connais bien le milieu, et que des cons, il n'y en a pas plus qu'ailleurs. Croyez moi, les choses ont bien changees depuis 1987.
D'ailleurs, les agences de notation , ce sont plutot des comptables qu'on y trouve...
Pour moi, les cretins sont ceux qui ont emprunte sans reflechir, au dessus de leurs moyens. Pareil, je ne me rappelle pas avoir entendu beaucoup de gens se plaindre de l'argent facile a l'epoque.
Par contre soyez sur d'une chose: ce sont les gens comme vous et moi, qui ont gere leur vie raisonablement, qui vont payer. Et il y a beaucoup de traders parmi nous. Ca, c'est la realite.
Quand aux bulles, ca fait des siecles que ca existe, ca n'est pas particulier a notre epoque.
Jérôme KERVIEL, sors de ce corp...
Monoi, ces crédits pourris n'ont pas été octroyés par hasard non?
Je ne critique pas les banques, juste celles qui se sont fait refiler ces produits pourris. Un épicier a plus de bon sens !
Je suis d'accord avec vous, le Community Reinvestment Act par exemple qui fait qu'on a pas le droit de ne pas preter a des gens qui n'en ont pas vraiment les moyens pour cause de discriminations...
http://en.wikipedia.org/wiki/Community_Reinvestment_Act
http://www.forbes.com/opinions/2008/07/18/fannie-freddie-regulation-oped-cx_yb_0718brook.html
Justement de cela, personne n'en parle. L'idéologie se marie mal avec le bon sens.
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