Méditer dans le désert !
Mon ami Sylvain, celui qui signe Toju ici, et qui rédige par ailleurs un blog assez incompréhensible destiné aux seuls grands initiés, revient d'un séjour dans le désert où il était parti méditer. Je n'étais même pas au courant, sinon je lui aurais dit que c'était un peu naze d'aller exprès dans le désert pour méditer. Le connaissant, il se serait assis et m'aurait dit "O maître enseigne-moi ! Où dois-je donc aller pour méditer alors ?".
Depuis que le Christ y était allé faire un tour durant quarante jours (Marc 1-25), le désert est furieusement tendance pour méditer. De Teilhard de Chardin, en passant par Théodore Monod, il y a tout un tas de types qui ne jurent que par les immensités sablonneuses pour méditer. S'il suffisait de ça, on aurait pu penser que Jean Richard était un philosophe puisqu'il avait aménagé la Mer de Sable à Ermenonville dans l'Oise. Or que je sache, Jean Richard n'est pas un philosophe.
Et la mode a tellement pris que si vous tapez "méditer désert" sur Google, vous aurez tout un tas de voyagistes ou d'associations qui vous proposeront des circuits vous proposant de méditer ou de marcher sur les traces d'untel dans un désert quelconque. Ca fait bobo tendance new-age tous ces trucs là. Ou pire, vieux quinquagénaire en bout de course qui fait semblant d'avoir une conscience.
Pourtant, la question est posée : est-il nécessaire d'être dans le désert pour méditer ? Moi, je dis carrément non. Avoir besoin du désert est une lubie, un peu comme à un moment donné de ma vie, j'ai eu besoin de ma Microcar RJ49 pour exister.
Car moi, je suis honnête, pour avoir l'air médiocre et lutter contre mon égo tout-puissant, ma Fiat Uno ruinée me suffisait amplement. En désirant ardemment ma minivoiture en plastique, je n'étais qu'un poseur, un histrion ridicule. Même, si je ne regrette rien parce que rien qu'en la voyant, je me dis qu'elle est super belle. Mais moi, je suis honnête !
De même, pour méditer, la disposition d'esprit suffit. On peut le faire partout, à la table d'un bistro, assis sur un banc, en marchand dans les labours dans la Beauce, dans le RER, assis à son bureau, en conduisant une Laguna 2 break, à Foug ou même le cul posé sur son canapé.
Rappelons que la méditation est pratique spirituelle et/ou religieuse visant à produire la paix intérieure, la vacuité de l'esprit, des états de conscience modifiés ou l'apaisement progressif du mental voire une simple relaxation, obtenus en se "familiarisant" avec un objet d'observation : qu'il soit extérieur (comme un objet réel ou un symbole) ou intérieur (comme l'esprit ou un concept, voire l'absence de concept). Alors justement, le vrai pro de la méditation, devient capable de produire cela sans qu'une mise en scène spéciale lui soit nécessaire.
Tenez, moi qui vous écris, moi dont la simplicité et la modestie ne peuvent être remises en cause, je médite n'importe où. Je possède cette faculté me permettant de m'abstraire de toutes les contingences pour me concentrer sur n'importe quoi. Ce qui a fait de moi, successivement un élève médiocre, puis un étudiant médiocre parce que mes capacités de concentration étaient plutôt faibles en cours.
Par exemple, pour vous parler encore de moi, alors que ce n'est pas mon genre, je me souviens encore de la manière dont je trouvai le plan de ma thèse. J'étais au volant de mon Alfa-Roméo, et j'allais de Nanterre à Paris, ce qui m'obligeait à traverser le Bois de Boulogne. Là, où de vils esprits, auraient songé à de bien vilaines occupations, moi non. Je laissai mes idées flotter et d'un seul coup, le plan de ma thèse s'imposa à moi d'une manière implacable. Je me garai aussitôt et, prenant un bloc Rhodia, j'écrivis le plan en trois parties ainsi que l'introduction.
Alors si ça c'est pas de la méditation hein ? Imaginez, je roule dans une Alfa-Roméo, dans un trafic soutenu, sur les trottoirs des prostituées provocantes m'aguichent en me montrant leurs seins ou en se frottant l'entre-jambes, mais moi, impérial, je ne vois rien car je médite ! Si en me lisant, vous êtes en train de vous dire "Trop fort ce Philippe !", je vous en remercie mais, rappelez-vous que ce qui est un exploit pour le commun des mortels est généralement un truc normal pour des gens comme moi.
Continuons cette magistrale démonstration en abordant la vie de Boèce (480-525). Alors Boèce, voilà un mec qui rédige un ouvrage fabuleux, "La consolation de la philosophie", alors qu'il est en taule et attend son exécution. Alors que la plupart d'entre nous auraient pleuré leur mère et fait sous eux, le mec Boèce, lui il médite tellement bien qu'il peut ensuite rédiger un bouquin qui est toujours lu des tas de siècles après !
Je rappelle à toutes fins utiles, que ce livre se trouve en édition juxtalinéaire, latin-français, chez Vrin, la libraire de philosophie située place de la Sorbonne, celle qui propose en vitrine des ouvrages aux titres abscons. Et croyez-moi, lire Boèce en édition juxtalinéaire, est vraiment un truc qui vous pose un homme. Je le sais, je l'ai fait, même que tout le monde était étonné que je lise couramment le latin parce qu'ils n'avaient pas vu qu'il y avait le texte en français sur la page d'à côté.
Donc, disons le tout net : le désert, mon cul ! Pas besoin de désert pour méditer, tout ça c'est de la couille, un truc de blaireaux tendances qui veulent se la jouer et cherchent à imiter quelqu'un d'autre.
Un peu comme si dans quelques années, on voyait des tas de gens rouler en Microcar RJ49 pour aborder les sentiers de la simplicité. En fait, ces gens chercheraient simplement à être moi !
Car, en vérité je vous le dis, de même que la barbe et la pipe ne suffisent pas à être un bon psy, la Microcar RJ49 à lutter contre son égo, le désert n'est pas plus propice à la méditation qu'un autre endroit.
Ce qui compte, c'est l'état d'esprit, point barre ! Luttons contre les tartuffes, préférons les vraies gens ! Dès ce soir, je crèe l'Association de Lutte Contre Ceux Qui Méditent Dans le Désert : l'ALCCQMDD !
Et que tous ceux qui me diront que "ALCCQMDD" n'est pas un nom facile à retenir ni très marketing, aillent se faire voir. L'important c'est la sincérité de la démarche, je n'ai cessé de vouloir vous le prouver dans cet article.
Depuis que le Christ y était allé faire un tour durant quarante jours (Marc 1-25), le désert est furieusement tendance pour méditer. De Teilhard de Chardin, en passant par Théodore Monod, il y a tout un tas de types qui ne jurent que par les immensités sablonneuses pour méditer. S'il suffisait de ça, on aurait pu penser que Jean Richard était un philosophe puisqu'il avait aménagé la Mer de Sable à Ermenonville dans l'Oise. Or que je sache, Jean Richard n'est pas un philosophe.
Et la mode a tellement pris que si vous tapez "méditer désert" sur Google, vous aurez tout un tas de voyagistes ou d'associations qui vous proposeront des circuits vous proposant de méditer ou de marcher sur les traces d'untel dans un désert quelconque. Ca fait bobo tendance new-age tous ces trucs là. Ou pire, vieux quinquagénaire en bout de course qui fait semblant d'avoir une conscience.
Pourtant, la question est posée : est-il nécessaire d'être dans le désert pour méditer ? Moi, je dis carrément non. Avoir besoin du désert est une lubie, un peu comme à un moment donné de ma vie, j'ai eu besoin de ma Microcar RJ49 pour exister.
Car moi, je suis honnête, pour avoir l'air médiocre et lutter contre mon égo tout-puissant, ma Fiat Uno ruinée me suffisait amplement. En désirant ardemment ma minivoiture en plastique, je n'étais qu'un poseur, un histrion ridicule. Même, si je ne regrette rien parce que rien qu'en la voyant, je me dis qu'elle est super belle. Mais moi, je suis honnête !
De même, pour méditer, la disposition d'esprit suffit. On peut le faire partout, à la table d'un bistro, assis sur un banc, en marchand dans les labours dans la Beauce, dans le RER, assis à son bureau, en conduisant une Laguna 2 break, à Foug ou même le cul posé sur son canapé.
Rappelons que la méditation est pratique spirituelle et/ou religieuse visant à produire la paix intérieure, la vacuité de l'esprit, des états de conscience modifiés ou l'apaisement progressif du mental voire une simple relaxation, obtenus en se "familiarisant" avec un objet d'observation : qu'il soit extérieur (comme un objet réel ou un symbole) ou intérieur (comme l'esprit ou un concept, voire l'absence de concept). Alors justement, le vrai pro de la méditation, devient capable de produire cela sans qu'une mise en scène spéciale lui soit nécessaire.
Tenez, moi qui vous écris, moi dont la simplicité et la modestie ne peuvent être remises en cause, je médite n'importe où. Je possède cette faculté me permettant de m'abstraire de toutes les contingences pour me concentrer sur n'importe quoi. Ce qui a fait de moi, successivement un élève médiocre, puis un étudiant médiocre parce que mes capacités de concentration étaient plutôt faibles en cours.
Par exemple, pour vous parler encore de moi, alors que ce n'est pas mon genre, je me souviens encore de la manière dont je trouvai le plan de ma thèse. J'étais au volant de mon Alfa-Roméo, et j'allais de Nanterre à Paris, ce qui m'obligeait à traverser le Bois de Boulogne. Là, où de vils esprits, auraient songé à de bien vilaines occupations, moi non. Je laissai mes idées flotter et d'un seul coup, le plan de ma thèse s'imposa à moi d'une manière implacable. Je me garai aussitôt et, prenant un bloc Rhodia, j'écrivis le plan en trois parties ainsi que l'introduction.
Alors si ça c'est pas de la méditation hein ? Imaginez, je roule dans une Alfa-Roméo, dans un trafic soutenu, sur les trottoirs des prostituées provocantes m'aguichent en me montrant leurs seins ou en se frottant l'entre-jambes, mais moi, impérial, je ne vois rien car je médite ! Si en me lisant, vous êtes en train de vous dire "Trop fort ce Philippe !", je vous en remercie mais, rappelez-vous que ce qui est un exploit pour le commun des mortels est généralement un truc normal pour des gens comme moi.
Continuons cette magistrale démonstration en abordant la vie de Boèce (480-525). Alors Boèce, voilà un mec qui rédige un ouvrage fabuleux, "La consolation de la philosophie", alors qu'il est en taule et attend son exécution. Alors que la plupart d'entre nous auraient pleuré leur mère et fait sous eux, le mec Boèce, lui il médite tellement bien qu'il peut ensuite rédiger un bouquin qui est toujours lu des tas de siècles après !
Je rappelle à toutes fins utiles, que ce livre se trouve en édition juxtalinéaire, latin-français, chez Vrin, la libraire de philosophie située place de la Sorbonne, celle qui propose en vitrine des ouvrages aux titres abscons. Et croyez-moi, lire Boèce en édition juxtalinéaire, est vraiment un truc qui vous pose un homme. Je le sais, je l'ai fait, même que tout le monde était étonné que je lise couramment le latin parce qu'ils n'avaient pas vu qu'il y avait le texte en français sur la page d'à côté.
Donc, disons le tout net : le désert, mon cul ! Pas besoin de désert pour méditer, tout ça c'est de la couille, un truc de blaireaux tendances qui veulent se la jouer et cherchent à imiter quelqu'un d'autre.
Un peu comme si dans quelques années, on voyait des tas de gens rouler en Microcar RJ49 pour aborder les sentiers de la simplicité. En fait, ces gens chercheraient simplement à être moi !
Car, en vérité je vous le dis, de même que la barbe et la pipe ne suffisent pas à être un bon psy, la Microcar RJ49 à lutter contre son égo, le désert n'est pas plus propice à la méditation qu'un autre endroit.
Ce qui compte, c'est l'état d'esprit, point barre ! Luttons contre les tartuffes, préférons les vraies gens ! Dès ce soir, je crèe l'Association de Lutte Contre Ceux Qui Méditent Dans le Désert : l'ALCCQMDD !
Et que tous ceux qui me diront que "ALCCQMDD" n'est pas un nom facile à retenir ni très marketing, aillent se faire voir. L'important c'est la sincérité de la démarche, je n'ai cessé de vouloir vous le prouver dans cet article.
15 Comments:
D'ailleurs, très mauvais en math le Toju, jusqu'à soutenir que la consommation annuelle et mondiale de pétrole se monte à 13 milliards de litres.Plutot 30 millards de baril.
Dis-moi Toju : aller méditer dans le désert à l'image du Christ, c'est bien beau mais t'es tu aussi uniquement sustenté de sauterelles et d'eau de pluie ?
Cessez de critiquer Toju, dont la sincérité ne peut être mise en doute.
O maître, regarder "Next" ou "Tarzan" provoque la vacuité de l'esprit. Est-ce donc cela, méditer?
Oui, tu as raison et je constate que tu mets mon enseignement à profit en regardant ces passionnants programmes. Tu peux aussi jeter un coup d'oeil à Total In Love.
Va dans la paix de Philippe !
@Gold : Oups ! 13 milliards de litres est la consommation journalière de pétrole dans le monde.
La consommation annuelle est de 4700 milliards de litres.
Je m'empresse de rectifier la coquille.
Je maintiens le reste du texte à l'identique.
Merci de votre vigilance.
Toju
Qui vous a dit que je partais pour méditer bande d'andouilles ?
Si l'on se met à méditer dans le désert, on peut rapidement barrer en couille tant le lieu est propice. Il vaut mieux méditer dans son propre environnement, dans les voies de sa propre religion, et chercher le cadre le plus solide possible.
Les sectes, et les hopitaux psychiatriques sont remplis d'aprentis sorciers qui ont ouvert leurs chakras de manière désordonnée par des techniques de méditation qui sont hors de leur culture propre.
Toju.
Sylvain,
Vous me rassurez. Ceci dit,je vous imaginais plus dans le désert du Nevada, où l'on peut s'amuser entre deux séances de méditation.
Si Philippe le dit, c'est que c'est vrai ! et toc !
Tu ne vas quand même pas nous faire croire que tu es allé dans le désert pour faire des châteaux de sable ? ou embrasser le cul des chameaux ??
@ Laurence que j'aime :
1) Le désert, c'est beau.
2) C'est émouvant.
3) L'état brut de la nature fait ressentir la présence de la pure transcendance.
4) Le silence et la beauté des lieux sont propices à la prière.
5) L'endroit où il m'est le plus facile de méditer est dans l'église de ma paroisse.
Ceci étant, fier comme un lion, je suis très heureux que Monsieur Philippe Psy fasse des articles sur Toju.
Toju.
@ Mon Toju adoré (un jeune séminariste m'a affirmé dernièrement que je n'étais qu'amour):
Merci pour tes émouvantes et sincères explications. Néanmoins, dans tes points 4 et 5, tu avoues être allé dans le désert pour méditer. Mais je ne me gausserai point. J'aime mon prochain et Toju comme moi même. Ubi caritas Deus ibi est.
"3) L'état brut de la nature fait ressentir la présence de la pure transcendance."
Ben alors autant aller à Etretat ou à la pointe du Raz ou encore dans les forêts de la Meuse, ce sont aussi des endroits où la nature est vierge et brute.
Et si vraiment tu veux du brutal, tu peux aussi aller à Foug où en plsu tu pourras apprendre à jouer du banjo !
@ Philippe. Oui, la pointe du Raz est aussi un lieu à mes yeux où "L'état brut de la nature fait ressentir la présence de la pure transcendance". L'un n'est pas exclusif de l'autre.
@ Laurence que je chéris : ...ni le point 4 ni le point cinq ne parlent de méditation dans le désert.
"4) Le silence et la beauté des lieux sont propices à la prière."
C'est à dessein que je choisis le terme de "prière". La prière et la méditation sont distincts à mon sens.
"5) L'endroit où il m'est le plus facile de méditer est dans l'église de ma paroisse."
Là non plus il est bien loin d'être question de méditer dans le désert, puisque je parle de méditation dans une église. La plus puissante des méditations est pour moi l'adoration silencieuse du saint sacrement. Diminuer pour laisser grandir en soi le Christ.
Tu es un contemplatif et moi un séculier. Alors méditer, pff, ben bof , quoique peut être que je médite sans le savoir.
C'est possible ça, de méditer sans le savoir ?
Réponds moi grand gourou au regard bleu acier et aux cheveux d'acier !!!
@Mon Toju d'amour : as-tu médité pour que Monsieur Bababama remporte les présidentielles aux States ?
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