04 novembre, 2008

Parlons prostitution ! "reloaded"

Alors là, elles vont gagner leur IPOD celles-là !

J'avais mis en "marque page" un lien donné par un article du Parisien et intitulé "Phénomène de comportement pré-prostitutionnel chez les adolescentes".

Tout d'abord, j'ai été étonné de constater qu'il y avait un Institut National de la Prostitution. Ca doit faire drôle d'y travailler surtout que sur le site figure la mention "Actualité de la prostitution en France et dans le monde".

On a presque l'impression que le site va nous donner les meilleurs spots où trouver les bonnes chaudasses voire des comparatifs entre les gagneuses de différents pays et des dossiers spéciaux sur des pratiques exotiques. J'imagine déjà Le Gringeot envoyer sa lettre de candidature pour aller jouer les essayeurs tiens ! Dans les faits, je suppose que l'INP poursuit d'autres buts que je vous laisse découvrir sur leur site.

Revenons à nos moutons. Dans un article du 22 mai dernier, on nous apprend qu'il existerait une recrudescence des comportements pré-prostitutionnels chez les adolescentes, lesquelles n'hésiteraient pas à pratiquer différents "jeux" ou à proposer leur image dénudée en échange d'un peu d'argent ou de cadeaux en nature.

L'INP se propose alors de tenter de comprendre ce qui dans la société a pu amener ces adolescentes à adopter de tels comportements. Sont mis en avant, la marchandisation du corps humain, l'absence de valeurs, la société où tout se réduit à l'argent et aux signes d'appartenance, etc.

C'est sans doute vrai mais, je ne me lasse jamais de contempler les explications pleines de bon sens de ceux qui ont tout fait pour que la société en arrive là. Car, proposerait-on justement quelques mesures de bon sens, que l'on se ferait taxer de poujadisme.

On peut en effet noter que dans les milieux où les valeurs sont conservées, les demoiselles ne troquent pas leur candeur ni leur honneur contre un lecteur MP3. Qu'elle soit guide de France et se prénomme Anne-Charlotte, voilée et dénommée Aycha ou fille de profs et acharnée à entrer à normale Sup', une demoiselle élevée avec certaines valeurs ne risque pas d'adopter de tels comportements. Les valeurs constituent un filtre.

Mais une fois que l'on a constaté cela, il semble cependant bien difficile d'appréhender ce problème en pratiquant sans cesse la double contrainte comme ne cessent généralement de la pratiquer les mouvements censés leur venir en aide.

Puisque selon la plupart de ces mouvements (généralement gauchistes,) soit la demoiselle pratique la vertu, et auquel cas, elle subira l'opprobre de ces petits talibans du laisser-faire intégral qui la jugeront coincée, soit elle n'a plus de limites, auquel cas elle devient sujet d'inquiétude. Pauvre gamine, qui, quoiqu'elle fasse sera toujours stigmatisée par ces gens bien intentionnés.

D'ailleurs en lisant la publication de cet institut, on constante qu'on retombe fatalement sur l'explication qui n'en est pas une. Ainsi, vers le bas de l'article, une certaine Dominique Versini, explique : "on connaissait une prostitution d'étudiantes en lien avec la précarité mais là c'est différent". La précarité, l'autre, la société, tout fonctionne pourvu qu'on ne parle jamais de responsabilité personnelle, qu'il s'agisse de celle de la personne qui se livre à la prostitution ou de celle des parents dans le cas d'une mineure.

Décidément, ces gens ne changeront jamais. Cette dame, que l'on présente comme la "défenseur" (sic) des enfants, juge à juste titre préoccupant que des gamines adoptent des comportements limite en échange d'un lecteur MP3 mais trouve les excuses les plus farfelues pour excuser les plus âgées.

Ce qui est drôle, c'est d'invoquer la précarité pour expliquer la prostitution d'étudiantes françaises. A croire que l'on vit dans un pays en voie de développement. De plus, c'est faire un très mauvais procès aux "pauvres". Pour ma part, je connais des demoiselles issues de milieux qu'on appelle aujourd'hui "défavorisés" qui ont poursuivi en médecine voire jusqu'à l'agrégation dans d'autres disciplines sans pour autant vendre leurs charmes, mais en usant d'un moyen très simple qu'on appelle le travail.

Bon, il est certain que si une étudiante, en plus du nécessaire exige du superflu, voire du super-superflu, il faudra qu'elle paye de sa personne parce que ce n'est pas en allant taffer chez Mc Do qu'on peut tout s'offrir.

Voici quelques jours, revenant de mes consultations, je pestais parce que j'ai attendu trop longtemps chez Mc Do. Le directeur passant par là, m'a entendu et nous avons discuté ensemble. Il m'a dit que si j'arrivais à lui trouver une dizaine de salariés, je n'attendrais plus. Il a poursuivi en me disant qu'il trouvait drôle d'entendre notre président vouloir créer des "emplois subventionnés" alors que lui ne trouvait personne.

Plutôt que des grands discours sociaux, c'est peut être cela le secret : se souvenir du prix des choses. Considérer qu'une gamine de treize ans doit à tout prix posséder un ipod à 400 €, une paire de lunettes de soleil de pute D&G à 350 € et un jean Diesel à 150 € , un GSM dernier cri , etc., est manifestement une erreur.

Les marchands existent depuis tout temps et existeront toujours. Leur logique est de vendre. A l'autre bout, les ados désireux de se trouver des symboles d'appartenance, de s'agréger en tribus, seront toujours les mêmes crétins influençables.

Le comportement pré-prostitutionnel, ça n'arrive certainement pas à tout le monde. Entre le marchand cupide et l'adolescent débile, un filtre - l'éducation- permet d'optimiser la rencontre entre ces deux mondes.

Nul doute qu'entre la godiche coincée et la pouffiasse délurée, qui peuvent être les deux faces d'une adolescente en souffrance, l'indigence et l'abus de tout, peut exister un juste milieu. Quand on commence à tolérer qu'une gosse de quinze ans ait près de mille euros de facture de téléphone, le réel a disparu et le pire reste à craindre.

Il me semble qu'à l'inverse de Dominique Versini (que je ne connais pas), je suppose qu'existe un lien évident entre des étudiantes se prostituant et des adolescentes se "pré-prostituant". Si le cas des étudiants ne choque presque pas du fait de leur âge (elles sont majeures), celui des gamines semblent poser problème.

Pourtant à notre époque, il semblerait que les différences d'âge s'atténuent. Alors que les visuels d'une marque comme Comptoir des cotonniers, vantant les ressemblances entre mères et filles, ne choquent pas, pourquoi vouloir à tout prix trouver des différences de comportement entre des adolescentes et des jeunes étudiantes plus âgées ?

De la même manière qu'on a pu montrer que les ados étaient de plus en plus grands chaque décennie qui passait, on pourrait sans doute prouver qu'ils sont de plus en plus aguerris. A notre époque, finis les Play-Boy qu'on allait mater sous le manteau en cour de récré, le net a éduqué tout le monde de manière plus efficace. Dès lors, il me semble qu'en termes de comportements sexuels, un jeune d'aujourd'hui soit plus malin qu'un jeune d'il y a seulement vingt ans.

C'est alors tout bénéfice pour les vendeurs de tous poils, qui n'ont dès lors face à eux qu'une masse confuse d'adultes ou pseudo-adultes allant de la très jeune femme qui se pense mure, à la vieille qui se croit jeune. Un comportement outrancier d'une gamine de douze ans qui aurait naguère choqué est-il encore anormal de nos jours ? Finalement peut-être pas plus que de voir des quinquagénaires porter des jeans taille basse et se comporter et minauder comme des adolescentes.

Quand plus personne ne veut vieillir, et que la séduction reste le maître mot de la société, on finit par tout faire pour séduire. Et quand il s'agit de séduire, certaines mettent le paquet et sont prêtes à tout. La quinquagénaire ne reculera ni devant le ridicule ni devant les factures astronomiques de botox pour avoir l'air jeune et attirante. Quant à la gamine, pourquoi reculerait-elle devant des comportements que la morale réprouve ?

Séduction et morale n'ont rien à voir. Tandis que la première est dictée par les gènes et gère la reproduction, la seconde est une construction culturelle. Sans doute, peut-on encore se souvenir que c'est l'idée de culture qui permet de s'affranchir de l'état de nature et s'émanciper de nos origines animales. Sans doutes que pour certain(e)s, dont ces adolescentes dont parle l'article, l'état de nature reste bien plus confortable.



Parfois avec les ados, la pédoculthérapie marche assez bien. On est gentil, on est sympa, on leur montre qu'on a lu Dolto, mais quand ils commencent à faire chier, on marque des limites. On peut donc aussi leur apprendre que si la séduction est une donnée biologique inhérente à notre condition humaine, la présence de notre néo-cortex rend aussi possible des comportements allant au-delà de la simple pouffiasserie.

Bref, vendre son cul pour un ipod n'est pas une fatalité, en tant qu'être humain on peut aussi trouver d'autres satisfactions. Encore faut-il que les adultes ne renoncent pas à leurs devoirs vis à vis des plus jeunes.


Top classe !

3 Comments:

Blogger cgaudeul said...

helas, mon cher Philippe.
Ce jour, ma brute a enfin terrassé la tienne.
Rien a voir avec la prostitution, soit, mais, comme tu le vois, tes lecteurs ne reculent devant aucune épreuve, même jouer à ce jeu totalement débile, pour t'aider à prendre conscience de l'hypertrophie de ton égo...
médite sur ta défaite...

4/11/08 10:48 AM  
Blogger El Gringo said...

J'ai même entendu parler de jeunes "esthéticiennes" qui provoquaient des accidents en proposant leurs prestations dans des voitures en plastique...

4/11/08 12:15 PM  
Blogger philippe psy said...

@cegaudeul : Je n'ai pas d'égo, sinon jamais je n'aurais avoué que je jouais à ce type de jeu débile ni que je roulais en RJ49 !

@El Gringo : euh précise la marque de la voiture en plastique car j'en ai une aussi !!!

@GCM : pourquoi souris tu? Mon article a t il éveillé des échos chez toi ? Ce serait totalement fortuit, sois en sur.

5/11/08 1:41 AM  

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