Curieux !
J'ai dans ma clientèle, bon nombre d'artistes : des vrais et des faux. S'agissant des faux, éliminons-les rapidement.
Il 'agit le plus souvent de jeunes gens mal insérés socialement qui voient dans le statut d'artiste, très valorisé socialement ces dernières années, une bonne manière de se créer un "moi" socialement acceptable. Il vaut mieux en effet se dire "artiste dans la dèche" que titulaire d'un "CAP Agents des services administratifs" et sans emploi. Pour eux, faire partie du monde des artistes est quelque chose de plus simple que faire partie du monde des people, et c'est beaucoup plus simple. Un air un peu compassé, un vernis de culture, une petite compétence, et le tour est joué : on peut devenir vidéaste ou graphiste en peu de temps.
Maintenant, me direz-vous, qu'est-ce qu'un véritable artiste ? Est-ce qui vit de son art ? Auquel cas il faudrait considérer que bon nombre d'artistes très connus mais qui ont du accepter d'autres métiers pour vivre, n'en étaient pas. Vivre de son art n'est donc pas un critère suffisamment opérant pour distinguer le vrai du faux, le bon grain de l'ivraie.
Alors qu'est-ce qu'un véritable artiste ? Ma foi, je suppose que je pourrais me livrer à une savante étude de laquelle sortirait des critères objectifs permettant de diagnostiquer aisément le véritable artiste.
Mais je n'ai aucune envie de me livrer à cette réflexion parce que d'une part, je suis un peu fainéant et que d'autre part, je me fie entièrement à mes impressions. Face à l'artiste véritable, je ressens toujours un "truc".
Déjà, je le trouve différent de moi. Tandis que je vis dans un monde fait de pensées qui ne cessent jamais et que j'organise sans cesse, l'artiste est ailleurs. Le véritable artiste, me donne toujours à penser qu'il est connecté à autre chose, toujours en prise avec une sorte de réservoir immense qui l'alimente sans cesse. Sans pouvoir clairement l'expliquer, c'est ce que je ressens toujours. Comme si la personne face à moi, avait quelque chose d'étrange qui signe l'authenticité de sa démarche. Une impression rémanente qui me donne à penser, qu'il n'a pas choisi son destin mais obéit à quelque chose qui le dépasse et finit par le transcender quand il lui obéit. Voilà, à peu près tout ce que je peux dire de l'artiste véritable. Mais bon, quoique puisse enseigner la psychopathologie, pourtant carrée, la clinique reste une pratique sans doute plus intuitive qui fait qu'on ressent les choses ou non, sans pour autant pouvoir tout expliquer.
Parmi ces "vrais artistes", je reçois de tout. J'ai eu des musiciens, des peintres, des écrivains, des comédiens, des architectes et des photographes, célèbres ou non. Je m'entends généralement très bien avec eux.
Sans doute, que bien que me définissant plutôt comme carré, il doit y avoir en moi une minuscule démarche artistique qui me fait les comprendre et les apprécier. C'est peut-être justement la pratique de la clinique qui force obligatoirement à voir ce qu'il y a derrière le tableau symptomatique que présente un patient. Peut-être qu'un peintre a la même impression face à sa toile blanche ou un écrivain face à sa feuille ? Je n'en sais rien. Toutefois, je me suis souvent aperçu que la "solution" d'un problème me venait souvent à un moment donné mais rarement quand je la cherchais à tout prix. Après tout peut-être existe-t-il une muse des psys ?
J'ai très longtemps joué du piano et je connais bien l'harmonie. J'aurais pu m'acharner mais je ne serais jamais devenu un grand musicien. Sans doute me manquait-il ce "truc" que je sens chez les vrais musiciens. Alors, effectivement je m'entends bien avec eux. Je connais suffisamment la musique pour tenir la route lorsque je discute avec eux et je sais que la musique ne s'invente pas. Etre musicien, quelque soit son talent nécessite toujours du travail. Même le guitariste de rock le plsu défoncé, a forcément bossé des heures durant des années.
J'adore les écrivains parce que la lecture est depuis toujours ma drogue de prédilection. Comme les musiciens, tous les auteurs, qu'ils aient réussi à percer ou non, sont des travailleurs acharnés. Produire un livre ou un scénario exige une vraie discipline. On n'écrit pas quand on le "sent bien" mais plusieurs heures par jour, quitte à tout déchirer le lendemain.
Je m'entends aussi plutôt bien avec les comédiens dès lors qu'ils se sentent en confiance et ne mettent plus en avant leurs traits histrioniques. Sans doute que dans mopn cabinet, le cul collé dans mon fauteuil en cuir, j'adopte aussi mon petit côté "star" qui me fait les comprendre. A moins, que je ne me prenne pour un réalisateur ? Je ne sais pas mais bon, je m'entends bien avec eux la plupart du temps.
Viennent ensuite les peintres et autres artistes graphiques. Là, le pire côtoie le meilleur. Parfois cela passe, parfois non. Mais j'admets évidemment que la qualité de la personne qui est en face d emoi n'est pas liée à l'admiration que j'ai pour lui. Je confesse que je connais peu la peinture. J'admets même piteusement qu'elle ne m'émeut pas. Je peux trouver cela joli, mais rien de plus. Je n'ai jamais mis les pieds au Louvre. Je ne m'en félicite pas, mais c'est ainsi. En revanche, je bénis le fait que lorsque j'étais à Chicago, l'Art Institute ait été fermé. Ne pas voir les œuvres de Mary Cassatt ou d'Edward Hopper ne me manque pas. Je sais : je suis un cuistre.
En revanche, j'adore la sculpture peut-être parce que cet art est dans mon inconscient plus lié à une idée d'effort. Taper dans le caillou exige autant de force que de prudence et cela me rend humble. J'ai eu un sculpteur dans ma clientèle qui pour subsister était aussi tailleur de pierre. A son invitation, j'étais allé lui rendre visite sur un chantier et j'avais été conquis. Je parle de la pierre, mais je pourrais dire la même chose du bois.
Il n'y qu'une catégorie d'artistes avec lesquels, cela n'a jamais bien fonctionné: ce sont les photographes. J'ai reçu des tas de photographes mais j'ai toujours été sur le fil du rasoir. J'ai fait consciencieusement mon travail mais l'alliance thérapeutique a toujours été très limitée.
Pourtant, j'en ai reçu un tas ! J'ai eu des photographes d'art et des photographes de mode et même des photographes d'actualité. A chaque fois, sans me l'expliquer ils m'énervaient. Sans doute trouvais-je qu'il existait un décalage terrible entre ce qu'ils me disaient de leur travail et la réalité que j'en pressentais : appuyer sur bouton.
Certes, il y a des trucs à suivre mais en définitive, photographier revient à appuyer sur un bouton. C'est du moins l'image que j'ai de la profession. Pour me faire une idée plus précise, j'étais allé voir le site d'un grand professionnel. Il y parlait de lumière, d'objectifs, et de pellicules. J'ai senti son professionnalisme mais certainement pas le fait qu'il soit un artiste. D'ailleurs, comme il l'admettait lui-même, ses meilleurs clichés furent le fait du hasard. Et puis, à l'époque du numérique et de l'informatique, le métier me semble encore plus simple. Et puis, moi aussi parfois je fais des photos, notamment en vacances. Il m'arrive de coller mon œil à l'objectif et de me dire que ma photo sera réussie et c'est souvent le cas. Mon cliché ne mérite ra jamais l'honneur d'une galerie mais, je me dis que si moi j'y arrive, c'est que ce n'est pas si difficile, puisque je n'ai jamais rien appris à la photo.
J'ai pourtant eu une fois, un photographe avec qui je me suis bien entendu. Il y avait une vraie sensualité dans son discours, une forme d'authenticité étonnante. Mais bon, comme il me l'a avoué, il gagnait plutôt bien sa vie en faisant du portrait mais se considérait comme un peintre raté. C'est peut-être le peintre que j'aimais en lui.
Pour moi, le photographe est au peintre, ce qu'un musicien d'électro est à un "vrai musicien" un truqueur qui a su domestiquer une technologie, doublé d'un être capable de saisir les choses au bon moment. Je suis déjà rentré dans des galeries proposant une exposition de photos et je suis toujours restée sur ma faim. C'est la même chose lorsque je vois les galeries que proposent certains connectés sur des sites spécialisés comme Flickr. Je ne sais jamais si je dois louer l'intelligence des ingénieurs de chez Leica ou Canon ou le prétendu artiste. Je ne nie pas qu'il y ait du travail mais bon, ça me semble limité. Je trouvais à chaque fois en sortant de l'expo, que la photo était l'art du pauvre.
C'est vrai que bien qu'ayant eu des facilités, j'ai toujours admiré le sens de l'effort, le fait que les choses soient méritées et non injustement acquises. Alors sans doute que je considère les photographes comme des peintres qui ne se sont jamais donné la peine d'apprendre à peindre, préférant saisir le réel, plutôt que de le "reproduire". J'aime le "métier", le fait que pour faire quelque chose, on s'en soit donné la peine. Peut-être même que j'ai parfois considéré que mon boucher, dont la dextérité pour barder un gigot me laisse pantois, était peut -être plus un artiste qu'un photographe. D'ailleurs, j'ai eu une fois un patient qui était boucher et je m'étais bien entendu avec.
Si j'avais été psychanalyste, je me serais penché utilement sur ce curieux contre-transfert pour tenter de l'analyser. J'en aurais sans doute beaucoup appris sur moi. Comme je fais des thérapies cognitives et comportementales, j'évacue le transfert pour me recentrer sur la technique. Alors, musicien ou photographe, que j'apprécie leur art ou non, le patient est au moins sur d'avoir un niveau de prestation minimal identique. Le reste je m'en fous, je ne fais pas mon métier pour me faire des amis. Mais bien sur, c'est toujours mieux quand le courant passe très bien.
Voilà, je préfère les musiciens et les écrivains aux autres formes d'art. Et je trouve que les phtotographes, quelques soient leurs qualités, et ils doivent bien en avoir, ne sont pas tout à fait des artistes. Et donc ? C'est mon droit. Je sais que cela peut choquer surtout à notre époque mais, c'est ainsi.
Vendredi au cours d'une soirée, j'ai entendu une juriste dire que les psys étaient fumeux. C'est aussi son droit le plus strict.
Il 'agit le plus souvent de jeunes gens mal insérés socialement qui voient dans le statut d'artiste, très valorisé socialement ces dernières années, une bonne manière de se créer un "moi" socialement acceptable. Il vaut mieux en effet se dire "artiste dans la dèche" que titulaire d'un "CAP Agents des services administratifs" et sans emploi. Pour eux, faire partie du monde des artistes est quelque chose de plus simple que faire partie du monde des people, et c'est beaucoup plus simple. Un air un peu compassé, un vernis de culture, une petite compétence, et le tour est joué : on peut devenir vidéaste ou graphiste en peu de temps.
Maintenant, me direz-vous, qu'est-ce qu'un véritable artiste ? Est-ce qui vit de son art ? Auquel cas il faudrait considérer que bon nombre d'artistes très connus mais qui ont du accepter d'autres métiers pour vivre, n'en étaient pas. Vivre de son art n'est donc pas un critère suffisamment opérant pour distinguer le vrai du faux, le bon grain de l'ivraie.
Alors qu'est-ce qu'un véritable artiste ? Ma foi, je suppose que je pourrais me livrer à une savante étude de laquelle sortirait des critères objectifs permettant de diagnostiquer aisément le véritable artiste.
Mais je n'ai aucune envie de me livrer à cette réflexion parce que d'une part, je suis un peu fainéant et que d'autre part, je me fie entièrement à mes impressions. Face à l'artiste véritable, je ressens toujours un "truc".
Déjà, je le trouve différent de moi. Tandis que je vis dans un monde fait de pensées qui ne cessent jamais et que j'organise sans cesse, l'artiste est ailleurs. Le véritable artiste, me donne toujours à penser qu'il est connecté à autre chose, toujours en prise avec une sorte de réservoir immense qui l'alimente sans cesse. Sans pouvoir clairement l'expliquer, c'est ce que je ressens toujours. Comme si la personne face à moi, avait quelque chose d'étrange qui signe l'authenticité de sa démarche. Une impression rémanente qui me donne à penser, qu'il n'a pas choisi son destin mais obéit à quelque chose qui le dépasse et finit par le transcender quand il lui obéit. Voilà, à peu près tout ce que je peux dire de l'artiste véritable. Mais bon, quoique puisse enseigner la psychopathologie, pourtant carrée, la clinique reste une pratique sans doute plus intuitive qui fait qu'on ressent les choses ou non, sans pour autant pouvoir tout expliquer.
Parmi ces "vrais artistes", je reçois de tout. J'ai eu des musiciens, des peintres, des écrivains, des comédiens, des architectes et des photographes, célèbres ou non. Je m'entends généralement très bien avec eux.
Sans doute, que bien que me définissant plutôt comme carré, il doit y avoir en moi une minuscule démarche artistique qui me fait les comprendre et les apprécier. C'est peut-être justement la pratique de la clinique qui force obligatoirement à voir ce qu'il y a derrière le tableau symptomatique que présente un patient. Peut-être qu'un peintre a la même impression face à sa toile blanche ou un écrivain face à sa feuille ? Je n'en sais rien. Toutefois, je me suis souvent aperçu que la "solution" d'un problème me venait souvent à un moment donné mais rarement quand je la cherchais à tout prix. Après tout peut-être existe-t-il une muse des psys ?
J'ai très longtemps joué du piano et je connais bien l'harmonie. J'aurais pu m'acharner mais je ne serais jamais devenu un grand musicien. Sans doute me manquait-il ce "truc" que je sens chez les vrais musiciens. Alors, effectivement je m'entends bien avec eux. Je connais suffisamment la musique pour tenir la route lorsque je discute avec eux et je sais que la musique ne s'invente pas. Etre musicien, quelque soit son talent nécessite toujours du travail. Même le guitariste de rock le plsu défoncé, a forcément bossé des heures durant des années.
J'adore les écrivains parce que la lecture est depuis toujours ma drogue de prédilection. Comme les musiciens, tous les auteurs, qu'ils aient réussi à percer ou non, sont des travailleurs acharnés. Produire un livre ou un scénario exige une vraie discipline. On n'écrit pas quand on le "sent bien" mais plusieurs heures par jour, quitte à tout déchirer le lendemain.
Je m'entends aussi plutôt bien avec les comédiens dès lors qu'ils se sentent en confiance et ne mettent plus en avant leurs traits histrioniques. Sans doute que dans mopn cabinet, le cul collé dans mon fauteuil en cuir, j'adopte aussi mon petit côté "star" qui me fait les comprendre. A moins, que je ne me prenne pour un réalisateur ? Je ne sais pas mais bon, je m'entends bien avec eux la plupart du temps.
Viennent ensuite les peintres et autres artistes graphiques. Là, le pire côtoie le meilleur. Parfois cela passe, parfois non. Mais j'admets évidemment que la qualité de la personne qui est en face d emoi n'est pas liée à l'admiration que j'ai pour lui. Je confesse que je connais peu la peinture. J'admets même piteusement qu'elle ne m'émeut pas. Je peux trouver cela joli, mais rien de plus. Je n'ai jamais mis les pieds au Louvre. Je ne m'en félicite pas, mais c'est ainsi. En revanche, je bénis le fait que lorsque j'étais à Chicago, l'Art Institute ait été fermé. Ne pas voir les œuvres de Mary Cassatt ou d'Edward Hopper ne me manque pas. Je sais : je suis un cuistre.
En revanche, j'adore la sculpture peut-être parce que cet art est dans mon inconscient plus lié à une idée d'effort. Taper dans le caillou exige autant de force que de prudence et cela me rend humble. J'ai eu un sculpteur dans ma clientèle qui pour subsister était aussi tailleur de pierre. A son invitation, j'étais allé lui rendre visite sur un chantier et j'avais été conquis. Je parle de la pierre, mais je pourrais dire la même chose du bois.
Il n'y qu'une catégorie d'artistes avec lesquels, cela n'a jamais bien fonctionné: ce sont les photographes. J'ai reçu des tas de photographes mais j'ai toujours été sur le fil du rasoir. J'ai fait consciencieusement mon travail mais l'alliance thérapeutique a toujours été très limitée.
Pourtant, j'en ai reçu un tas ! J'ai eu des photographes d'art et des photographes de mode et même des photographes d'actualité. A chaque fois, sans me l'expliquer ils m'énervaient. Sans doute trouvais-je qu'il existait un décalage terrible entre ce qu'ils me disaient de leur travail et la réalité que j'en pressentais : appuyer sur bouton.
Certes, il y a des trucs à suivre mais en définitive, photographier revient à appuyer sur un bouton. C'est du moins l'image que j'ai de la profession. Pour me faire une idée plus précise, j'étais allé voir le site d'un grand professionnel. Il y parlait de lumière, d'objectifs, et de pellicules. J'ai senti son professionnalisme mais certainement pas le fait qu'il soit un artiste. D'ailleurs, comme il l'admettait lui-même, ses meilleurs clichés furent le fait du hasard. Et puis, à l'époque du numérique et de l'informatique, le métier me semble encore plus simple. Et puis, moi aussi parfois je fais des photos, notamment en vacances. Il m'arrive de coller mon œil à l'objectif et de me dire que ma photo sera réussie et c'est souvent le cas. Mon cliché ne mérite ra jamais l'honneur d'une galerie mais, je me dis que si moi j'y arrive, c'est que ce n'est pas si difficile, puisque je n'ai jamais rien appris à la photo.
J'ai pourtant eu une fois, un photographe avec qui je me suis bien entendu. Il y avait une vraie sensualité dans son discours, une forme d'authenticité étonnante. Mais bon, comme il me l'a avoué, il gagnait plutôt bien sa vie en faisant du portrait mais se considérait comme un peintre raté. C'est peut-être le peintre que j'aimais en lui.
Pour moi, le photographe est au peintre, ce qu'un musicien d'électro est à un "vrai musicien" un truqueur qui a su domestiquer une technologie, doublé d'un être capable de saisir les choses au bon moment. Je suis déjà rentré dans des galeries proposant une exposition de photos et je suis toujours restée sur ma faim. C'est la même chose lorsque je vois les galeries que proposent certains connectés sur des sites spécialisés comme Flickr. Je ne sais jamais si je dois louer l'intelligence des ingénieurs de chez Leica ou Canon ou le prétendu artiste. Je ne nie pas qu'il y ait du travail mais bon, ça me semble limité. Je trouvais à chaque fois en sortant de l'expo, que la photo était l'art du pauvre.
C'est vrai que bien qu'ayant eu des facilités, j'ai toujours admiré le sens de l'effort, le fait que les choses soient méritées et non injustement acquises. Alors sans doute que je considère les photographes comme des peintres qui ne se sont jamais donné la peine d'apprendre à peindre, préférant saisir le réel, plutôt que de le "reproduire". J'aime le "métier", le fait que pour faire quelque chose, on s'en soit donné la peine. Peut-être même que j'ai parfois considéré que mon boucher, dont la dextérité pour barder un gigot me laisse pantois, était peut -être plus un artiste qu'un photographe. D'ailleurs, j'ai eu une fois un patient qui était boucher et je m'étais bien entendu avec.
Si j'avais été psychanalyste, je me serais penché utilement sur ce curieux contre-transfert pour tenter de l'analyser. J'en aurais sans doute beaucoup appris sur moi. Comme je fais des thérapies cognitives et comportementales, j'évacue le transfert pour me recentrer sur la technique. Alors, musicien ou photographe, que j'apprécie leur art ou non, le patient est au moins sur d'avoir un niveau de prestation minimal identique. Le reste je m'en fous, je ne fais pas mon métier pour me faire des amis. Mais bien sur, c'est toujours mieux quand le courant passe très bien.
Voilà, je préfère les musiciens et les écrivains aux autres formes d'art. Et je trouve que les phtotographes, quelques soient leurs qualités, et ils doivent bien en avoir, ne sont pas tout à fait des artistes. Et donc ? C'est mon droit. Je sais que cela peut choquer surtout à notre époque mais, c'est ainsi.
Vendredi au cours d'une soirée, j'ai entendu une juriste dire que les psys étaient fumeux. C'est aussi son droit le plus strict.
7 Comments:
Et les juristes, ils sont comment?
Je crois que ceux qui critiquent les psys ou les trouvent inutiles sont en fait ceux qui en ont le plus peur : parce qu'ils pensent qu'on peut deviner leurs pensées les plus inavouables (leurs "squelettes au fond du placard").
Ce qui est un peu vrai, mais il ne faut pas le dire, sinon vous allez perdre tous vos clients !
J'ai beaucoup apprécié la lecture de ton article.
Je suis assez d'accord : la photographie n'est pas un art au sens "premier" du terme. Elle recquiert des qualités artistiques pour pouvoir faire quelque chose de bon, mais ce n'est pas vraiment un art.
C'est peut-être à ça que servait la distinction entre arts majeurs, et arts mineurs ?
Sinon, tu jouais quoi au piano ? j'en ai fais, et j'en fais toujours peu en dilettante (du classique..).
à bientôt !
@whatever : avant j'étais juriste donc je les adore.
@Stéphanie : vous avez raison, mille fois raison. C'est ce que me dis aussi, ça me rassure !
@Lomig : eh franchement une discipline artistique qui consiste à coller un œil dans le viseur et à appuyer dans le bouton, c'est un peu bidon non ?
Je ressens la même chose en ce qui concerne la photographie. Je crois, sans que j'en sois sûr, que c'est l'absence d'interprêtation qui me frustre. Je peux trouver une photo magnifique, mais rarement fascinante.
Merci Lomig, merci Tom, j'ai eu peur de me faire assassiner. Ben moi non plus, cela ne me touche pas la photo.
Comme dit mon ami El Gringo, la photo c'est un truc de nazes qui n'avaient pas suffisamment de talent pour peindre.
bon, moi je ne dirais pas cela parce que je suis moins fort qu'El Gringo. Mais il y a du vrai dans ce qu'il dit.
J'ai lu pas mal de vos articles. Je partage la plupart du temps votre avis mais là je dois dire que je ne comprend pas. Ne pas être touché par la photographie est une chose (legitime) mais denigrer le savoir faire de certain photographes qui (si ceux sont des vrais) ne retouchent pas leurs photos est un manque cruel d'informations sur le sujet. C'est comme taxer un sculpteur qui utilise de nouveaux outils pour parfaire son art d'être un "fake", de choisir la voie la plus simple et à ce titre que tout ce qu'il fait est de la merde.. Je ne suis pas du tout photographe mais je croit que c'est simplement un manque total de connaissance technique dans le domaine qui vous fait tenir des propos pareil. Enfin que celui ci ne vous fasse pas vibrer est bien different et tres personnel. M'enfin je suis jeune et stupide et vous, vieux est tres (tres tres ) intelligent alors j'admets que vous devez avoir raison.
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