21 mars, 2010

S'ils m'avaient eu avec eux !

Eh Xav ! Ce soir c'est moi qui te la mets !

Bande de blaireaux me disais-je en regardant mollement la soirée électorale. Le PS qui triomphe et nous ressert la même soupe sans se soucier le moins du monde de ce qui se passe chez nos voisins grecs. Et de l'autre côté, la tête du pauvre Xavier Bertrand, forcé de se manger dans les dents la grosse branlée que son parti vient de prendre. Xavier Bertrand qui ne perd pas une once de son arrogance tout de même. Dommage que je ne sois pas dans les parages, sinon je lui aurais dit :"Ben alors elle est où ta grande gueule mon garçon ? Et ce ton odieux et plein de componction de petit arriviste, c'est fini ?". Putain, j'aurais débouché un Champagne millésimé que j'aurais bu sans les socialistes parce que fait pas exagérer quand même.

Putain pour la première fois de ma vie, je ne suis même pas allé voter. Avant j'y allais toujours, même si la plupart du temps c'était pour un bulletin nul parce que j'aimais bien écrire des trucs cons sur un papier et le glisser dans l'enveloppe bleue destinée à l'urne. Là, que dalle, je ne me suis même pas déplacé, qu'ils aillent tous se faire foutre. J'ai réparé mon poulailler et j'ai maté un film.

Je regrette juste un peu de ne pas être allé au dépouillement rien que pour voir la gueule de mes élus UMP. Juste pour leur dire "ben dans le cul la balayette les mecs !". Ils m'auraient traité de gauchiste ou je ne sais quoi. Moi impavide, j'aurais répondu qu'ils n'avaient qu'à consulter leurs listes pour voir que je n'avais pas voté, que je n'étais venu que pour voir la tête des faux vainqueurs et des vrais vaincus.

J'écoutais les socialistes et cela n'a pas raté. Comme d'habitude, ils mettaient dans les dents de l'UMP le cadeau fiscal aux "riches" dénommé "bouclier fiscal". Moi je trouve que c'était une vraie bonne mesure afin d'éviter l'évasion fiscale et pour récompenser le travail. Il faut arrêter avec la lutte des classes, avec cette vision politique basée sur l'envie et la jalousie. Mais comme cela a été mal appliqué ! Justement parce que les pitres de l'UMP n'ont pas compté avec la jalousie des autres, de ceux qui ne payent rien et qui se diraient forcément "et nous alors ?".

Ces derniers temps, un observateur neutre venu dans notre pays aurait pu se dire qu'il valait mieux être François Pinault qu'un prolo. C'est tout le temps vrai que mieux vaut être riche que pauvre mais fut un temps où l'on pouvait se dire "on n'a pas de thunes mais qu'est-ce qu'on rigole". Aujourd'hui, c'est fini. Tandis que le premier se sentait soutenu par une sorte de droite de l'argent totalement amorale, le second a pu se sentir un peu abandonné. D'accord, il y a eu la crise et là les gens ont morflé et on n'y pouvait pas forcément grand chose. Mais il y a eu aussi le prix de l'essence, l'interdiction de fumer dans les bistros, les radars partout, l'interdiction de picoler si on ne voulait pas finir en garde à vue menotté au radiateur comme un délinquant et l'administration très conne dont la vocation semble être de vous faire chier de votre naissance à votre mort.

Si l'UMP m'avait eu dans l'équipe, je les aurais peut-être averti d'une théorie baptisée "théorie de l'équité d'Adams". Que dit-elle cette théorie de la motivation ? Dans les faits, elle est simple. Selon cette théorie datant de 1963, l'individu qui n'est pas aussi con qu'il en a l'air mais aussi beaucoup plus irrationnel qu'on le croit, calculerait un « score » pour lui même, et un score pour autrui, afin de déterminer s'il y a de la « justice sociale ». La motivation viendrait donc des représentations mentales (théorie cognitiviste).
Score = \left ( \frac{R}{A} \right )

Sachant que R correspond aux Résultats (ex. : salaire), et A à l'Apport (ex. : effort donné).

  • Si le score du sujet est égal à celui d'autrui, alors il y a équité, et donc il sera motivé ;
  • Si les scores sont inégaux, alors il n'y a pas équité, et la motivation baisse. Même dans le cas où le sujet serait surestimé, il va perdre de sa motivation, non pas par un changement de comportement, mais par un changement de perceptions.
Dans tous les cas, c'est l'iniquité qui pose problème. L’iniquité survient dans deux cas :

  • Lorsque l’individu est « sous-rétribué », c’est à dire lorsque son score est inférieur à celui de l’individu auquel il se compare ;

  • Lorsqu’il est « sur-rétribué » c’est-à-dire lorsque son score est supérieur à celui de l’individu auquel il se compare.

  • Il semblerait par ailleurs que le sentiment de sous-équité soit plus vite atteint que celui de sur-équité. L’individu vit évidemment mieux le fait d’avoir un score plus élevé que plus bas qu’autrui, situation qu’il justifiera toujours plus facilement.

Le sentiment d’iniquité entraîne toujours chez l’individu un état de tension psychologique :

  • En situation de sous-équité, l’individu va avoir un sentiment de colère de frustration. C'est ce qui s'est passé pour ces élections avec un bras d'honneur massif ;

  • En situation de sur-équité il va culpabiliser. Cela arrive rarement car la plupart des élus et leurs amis vivent tellement éloignés du monde réel qu'ils ne perçoivent pas cette sur-équité. Une certaine frange présente de tels traits sociopathiques que de toute manière leur absence totale d'empathie les empêche à tout jamais de réfléchir aux problèmes du prolo.

Quoiqu'il en soit, rappelons nous que l'individu a toujours en lui une perception de l'équité et qu'en cas d'iniquité, il cherchera toujours chercher à rétablir le sentiment d’équité afin de résoudre sa tension psychologique.

Aujourd'hui pour résoudre ce sentiment d'iniquité, certains ne sont pas allés voter pour ceux qui se disaient leurs amis (fuck l'ump parti de traitres) tandis que d'autres ont voté pour les adversaires.

C'est pourtant simple. Depuis l'empire romain on sait qu'il faut du pain et des jeux pour que le peuple vous foute la paix. Et depuis John Stacey Adams, on sait qu'aussi con qu'il paraisse, le pékin moyen a une perception du rapport de ce qu'il fournit et de ce qu'il ramasse et qu'il a tendance à se comparer aux voisins. Voici des basiques à ne pas oublier. Parfois on se demande ce qu'ils apprennent à l'ENA. Les mecs, passez moins de temps sur les "notes de synthèse" et achetez vous des livres de psychologie sociale ou de psychosociologie des organisations.

J'avais parlé de cette théorie en 2007. Si au lieu de brutaliser de pauvres journalistes de canards locaux, Xavier Bertrand était venu me lire, peut-être qu'il aurait pu dire à ses copains qu'il fallait aussi ne pas désespérer le prolo. Mais non, ce dingue saisi d'Ubris, cet agent d'assurance saisi de vertige après avoir atteint les cimes, se distinguait dans le mangibousime et la vie saine, ne cessant de soumettre les gens à toujours plus de règles, de contraintes, de taxes, de servitude et d'iniquité !

Bon, c'est vrai que les régions on s'en tape un peu mais c'est toujours rigolo de savoir que certains n'iront pas asseoir leurs gros culs dans les fauteuils des conseils régionaux pour dépenser notre blé. Et puis la dernière fois c'était pareil, les socialistes l'avaient emporté aux régionales avant de se prendre une branlée aux présidentielles.

Moi, mon RER B aura toujours du retard. Je m'en tape, grâce au privé, j'ai un portable qui marche et qui me permet de prévenir mon premier patient de mon retard. Ce soir, l'UMP doit regretter et se dire qu'ils auraient du m'avoir avec eux.

Je les préviens que si je suis très bien, je suis aussi très cher. Mais comme disait Audiard, le prix s'oublie mais la qualité reste.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Il s'est trompé de doigt. Ou alors, il vient de se convertir à l'islam.

22/3/10 11:30 PM  
Blogger Unknown said...

J'encourage les lecteurs de ce blog à laisser un commentaire élogieux parce que si le blogueur s'estime sous-rétribué, la qualité ou la quantité des articles va décliner. Il essayait de le faire comprendre en reprenant sa théorie de l'équité mais, il faut parfois mettre les points sur les "i" !

23/3/10 3:49 PM  

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