Ma jeunesse fout le camp !
Roger Gicquel est décédé ! Un pan entier de ma jeunesse qui fiche le camp. A partir d'aujourd'hui, tous les enfants venant à naître débarqueront dans un monde où Roger Gicquel n'est plus ! Cela fera une différence de plus entre eux et moi. Déjà qu'ils n'avaient pas connus le franc, ils ne connaitront pas notre présentateur vedette non plus. Bien entendu, la même chose s'applique aussi à Patrick Topaloff, artiste lui aussi décédé ce week-end et dont on aurait tort de déconsidérer l'œuvre. Topaloff est en effet le témoin d'une époque révolue, période légère et insouciante qui avait le mérite de ne pas tout prendre ni au sérieux ni au tragique.
Vendredi, au cours d'une soirée, le Gringeot, Olive mon copain riche et moi avons abordé des tas de trucs comme cela, vestiges engloutis de nos belles années enfuies. J'ai soudainement pris conscience que mon arrière-grand-mère que j'ai connue très âgée, avait ainsi fait la révérence à l'impératrice Eugénie, l'épouse de Napoléon III. Le Gringeot nous racontant sa jeunesse m'a fait prendre conscience qu'effectivement les cinémas pornos avaient disparu.
Je me souviens encore de celui du boulevard Saint-Michel, presqu'en face de la Sorbonne, maintenant remplacé par un Gibert. Les titres à l'affiche étaient toujours rigolos. C'est ainsi qu'une année, il y avait eu "Charlotte mouille sa culotte". Mes amis et moi, plutôt prudes et bien éduqués, nous demandions toujours qui pouvait aller dans ce genre d'endroits. Nous imaginions une salle un peu cradingue avec des messieurs éloignés les uns des autres se livrant à des activités coupables.
Le Gringeot étant plus âgé que nous et ayant suivi une filière technique, a longtemps fréquenté ce genre d'endroit et nous a expliqué qu'il y allait avec ses copains et que ce n'était pas du tout comme cela. Généralement les salles étaient bondées et malgré une nette tension dans le pantalon, les gens restaient plutôt sages, se contentant d'emmagasiner du fantasme dans lesquels ils puiseraient le moment venu, seuls ou accompagnés.
J'ai trouvé cela curieux. Moi je ne m'imagine pas regardant un porno dans une salle avec un copain assis à côté. C'est vrai quoi, on n'est pas des bêtes ? Ou alors peut être que nous sommes trop sensibles ? Sans doute a-t-on des pudeurs d'officiers que ne possède pas le seconde classe. D'ailleurs qui étaient ses fameux amis avec lesquels il fréquentait les cinémas pornos ? Sans doute des gens alors sans histoire mais rattrapés quelques années plus tard par leur sexualité exigeante : Jean-Pierre Treiber, Francis Heaulme, etc
Peut-être que le mâle, le vrai est un mec capable de faire ça comme il irait "aux putes" : en groupe, passant après son copain sur la prostituée avec laquelle il aurait négocié un tarif de groupe. Tiens, il faudra que je demande si le Gringeot fréquentait les prostituées avec ses copains Treiber et Heaulme après leur séance de porno ? .
Ça me rappelle quand j'ai effectué mon "stage ouvrier" en première année de sup-de-co. J'aurais pu l'effectuer dans un bureau à ne rien glander mais j'ai préféré être sérieux et je me suis retrouvé à faire les "trois huit" dans une usine. On commençait à six heures du matin et à dix heures il y avait une pause durant laquelle on allait fumer notre clope en mangeant d'énormes sandwiches offerts par la direction. J'avais vingt et un ans et j'étais le jeunot perdu parmi des hommes, des vrais. De vraies brutes épaisses auprès desquels je passais pour un gamin bien que je n'aie jamais été un gringalet. Mes manières me désignaient comme un petit branleur parmi ces hommes faits aux nuques épaisses et aux mains calleuses.
Je me souviens qu'un des grands jeux de ces brutasses étaient de se poursuivre en tentant de se "choper les couilles" selon l'expression consacrée. S'attraper les testicules, bien que plus correct et courtois n'eut en rien décrit la sauvagerie de la pratique consistant à faire mal à son camarade en lui comprimant les bourses. Un type plus brutal et plus bête que les autres était champion ! Il parvenait toujours à prendre un de ses copains par le cou et d'un coup vif il refermait sa grosse patte d'ouvrier sur son entre-jambe jusqu'à ce qu'il gueule.
Comme mon père était pote avec le proprio de l'usine, j'ai échappé à ce traitement fort heureusement. Je me demande si le Gringeot a joué à se "choper les couilles" avec ses copains de la filière technologique ? Si c'est une sorte de rituel obligatoire quand on travaille dans le secteur secondaire ? D'ailleurs, à l'époque ou l'ouvrier en bleu de chauffe est devenu un opérateur en blouse blanche, cette charmante pratique a-t-elle perduré ?
En bref, ma jeunesse fout le camp. Les cinémas pornos ont fermé, vaincus par la VHS puis par le Net, et Roger Gicquel est mort terrassé par une longue maladie. J'espère tout de même que dans les rares ateliers qui restent en France, la tradition du "chopage de couilles" perdure. Ce serait dommage que tout foute le camp.
Même si l'on sait que rien ne dure, et surtout pas les hommes mortels ni certains loisirs vaincus par d'autres technologies, ça a tout de même du beau les traditions.
Vendredi, au cours d'une soirée, le Gringeot, Olive mon copain riche et moi avons abordé des tas de trucs comme cela, vestiges engloutis de nos belles années enfuies. J'ai soudainement pris conscience que mon arrière-grand-mère que j'ai connue très âgée, avait ainsi fait la révérence à l'impératrice Eugénie, l'épouse de Napoléon III. Le Gringeot nous racontant sa jeunesse m'a fait prendre conscience qu'effectivement les cinémas pornos avaient disparu.
Je me souviens encore de celui du boulevard Saint-Michel, presqu'en face de la Sorbonne, maintenant remplacé par un Gibert. Les titres à l'affiche étaient toujours rigolos. C'est ainsi qu'une année, il y avait eu "Charlotte mouille sa culotte". Mes amis et moi, plutôt prudes et bien éduqués, nous demandions toujours qui pouvait aller dans ce genre d'endroits. Nous imaginions une salle un peu cradingue avec des messieurs éloignés les uns des autres se livrant à des activités coupables.
Le Gringeot étant plus âgé que nous et ayant suivi une filière technique, a longtemps fréquenté ce genre d'endroit et nous a expliqué qu'il y allait avec ses copains et que ce n'était pas du tout comme cela. Généralement les salles étaient bondées et malgré une nette tension dans le pantalon, les gens restaient plutôt sages, se contentant d'emmagasiner du fantasme dans lesquels ils puiseraient le moment venu, seuls ou accompagnés.
J'ai trouvé cela curieux. Moi je ne m'imagine pas regardant un porno dans une salle avec un copain assis à côté. C'est vrai quoi, on n'est pas des bêtes ? Ou alors peut être que nous sommes trop sensibles ? Sans doute a-t-on des pudeurs d'officiers que ne possède pas le seconde classe. D'ailleurs qui étaient ses fameux amis avec lesquels il fréquentait les cinémas pornos ? Sans doute des gens alors sans histoire mais rattrapés quelques années plus tard par leur sexualité exigeante : Jean-Pierre Treiber, Francis Heaulme, etc
Peut-être que le mâle, le vrai est un mec capable de faire ça comme il irait "aux putes" : en groupe, passant après son copain sur la prostituée avec laquelle il aurait négocié un tarif de groupe. Tiens, il faudra que je demande si le Gringeot fréquentait les prostituées avec ses copains Treiber et Heaulme après leur séance de porno ? .
Ça me rappelle quand j'ai effectué mon "stage ouvrier" en première année de sup-de-co. J'aurais pu l'effectuer dans un bureau à ne rien glander mais j'ai préféré être sérieux et je me suis retrouvé à faire les "trois huit" dans une usine. On commençait à six heures du matin et à dix heures il y avait une pause durant laquelle on allait fumer notre clope en mangeant d'énormes sandwiches offerts par la direction. J'avais vingt et un ans et j'étais le jeunot perdu parmi des hommes, des vrais. De vraies brutes épaisses auprès desquels je passais pour un gamin bien que je n'aie jamais été un gringalet. Mes manières me désignaient comme un petit branleur parmi ces hommes faits aux nuques épaisses et aux mains calleuses.
Je me souviens qu'un des grands jeux de ces brutasses étaient de se poursuivre en tentant de se "choper les couilles" selon l'expression consacrée. S'attraper les testicules, bien que plus correct et courtois n'eut en rien décrit la sauvagerie de la pratique consistant à faire mal à son camarade en lui comprimant les bourses. Un type plus brutal et plus bête que les autres était champion ! Il parvenait toujours à prendre un de ses copains par le cou et d'un coup vif il refermait sa grosse patte d'ouvrier sur son entre-jambe jusqu'à ce qu'il gueule.
Comme mon père était pote avec le proprio de l'usine, j'ai échappé à ce traitement fort heureusement. Je me demande si le Gringeot a joué à se "choper les couilles" avec ses copains de la filière technologique ? Si c'est une sorte de rituel obligatoire quand on travaille dans le secteur secondaire ? D'ailleurs, à l'époque ou l'ouvrier en bleu de chauffe est devenu un opérateur en blouse blanche, cette charmante pratique a-t-elle perduré ?
En bref, ma jeunesse fout le camp. Les cinémas pornos ont fermé, vaincus par la VHS puis par le Net, et Roger Gicquel est mort terrassé par une longue maladie. J'espère tout de même que dans les rares ateliers qui restent en France, la tradition du "chopage de couilles" perdure. Ce serait dommage que tout foute le camp.
Même si l'on sait que rien ne dure, et surtout pas les hommes mortels ni certains loisirs vaincus par d'autres technologies, ça a tout de même du beau les traditions.
2 Comments:
Et la perruque?
Pas un mot sur la perruque?!?
Moi je veux bien continuer à faire ton éducation mais sois tout de même un peu attentif!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Travail_en_perruque
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