25 mai, 2010

Hybristophilie !

Un couple de tueurs en série. Qui l'aurait cru en les voyant ?

L'immense majorité des gens que je reçois est sans mystère, on les perce à jour sans aucun problèmes. Ce sont ds gens comme vous et moi, de simples cas d'anxiété ou de dépression comme il en existe des dizaines de milliers. Leurs comportements qui passeraient pour étranges aux yeux de non spécialistes ne sont jamais mystérieux pourvu qu'on les inscrivent dans un cadre clinique convenable.

Bien que n'en ayant jamais rencontré, je pense que les tueurs en série qui passionnent les foules et font de si bons sujets de cinéma ne provoqueraient en moi aucune surprise non plus. Même si l'on spécule sur l'origine de ces troubles, la sociopathie et la psychopathie n'ont rien de très mystérieux. On a même pu envisager une échelle de prédiction de la dangerosité des individus, c'est vous dire si ces comportements sont prévisibles. La psychiatrie criminelle utilise différents outils dont l'échelle de Hare pour prévenir les risques.On parle alors de dangerosité psychiatrique ou criminologique selon que le sujet ait ou non une pathologie psychiatrique avérée.

Et puis s'agissant d'hommes non schizophrènes, on peut aisément comprendre que des mauvais traitements entrainant une rage et une frustration alliés à un taux de testostérone importants amènent des fantasmes morbides qui dégénèrent parfois en violence. Finalement du tueur en série au militaire de carrière, les hommes se distinguent souvent par un potentiel de dangerosité important. Passer du normal au pathologique peut se faire en quelques instants.

En revanche, et sans doute parce que j'ai un préjugé positif sur les femmes, je suis toujours étonné lorsque j'ai face à moi une femme chez qui je décèle un potentiel de dangerosité. Les cas sont beaucoup plus rares et l'histoire criminelle fait état de bien peu de cas de tueuses comparé au nombre de tueurs. Il est à noter que bon nombre de ces tueuses ayant défrayé la chronique sont avant tout des femmes ayant été associées aux crimes de leur conjoint. Comment juger les cas de Monique Olivier, la compagne de Michel Fourniret ou encore celui de Karla Homolka, compagne de Paul Bernardo, qui ira jusqu'à lui livrer sa jeune sœur afin qu'il en abuse et la tue ?


Si l'on se penche sur ce second cas, parmi les explications avancées pour expliquer le comportement de Karla Homolka, on avance qu’elle était excitée par la menace qu’elle ressentait avec Bernardo. On parle alors d'hybristophilie". L’hybristophile (du grec "hybrizein", commettre un outrage contre quelqu’un et de "philie", qui aime) est excité sexuellement par le fait de savoir que son partenaire a commis un acte violent tel qu’un viol, un meurtre ou un cambriolage de banque. Bonnie Parker (l’amie de Clyde Barrow) était sûrement une hybristophile.

Selon le professeur John Money, un spécialiste en sexologie, « le comportement de l’hybristophile n’est pas complaisant, mais complice : la complaisance signifie que vous suivez des instructions ; la complicité signifie que vous devenez volontairement l’équivalent du partenaire ».

Même si cet éminent professeur de psychologie avait raison, je trouve qu'il en reste à des jugements hâtifs. En effet, contrairement à son compagnon qui passe à l'acte pour assouvir un fantasme sexuel, rétribution immédiate amenant un soulagement d'une tension, il me semble que la femme hybristophile possède des motivations bien plus complexes. Les quelques cas d'hybristophilie que j'ai eu à connaitre avait tout du délire à deux, ce type de délire non schizophrénique dans lequel un individu plus faible en vient à vivre sous la coupe d'un grand paranoïaque. La seule différence réside dans le fait que contrairement au conjoint(e) d'un grand paranoïaque qui est entrainé(e) malgré elle(lui) dans le délire, il semblerait que l'hysbristophile soit au contraire très demandeuse de participer aux actes délictueux ou criminels de son compagnon.

J'ai récemment eu le cas d'une très jeune femme, d'une rare beauté et d'une intelligence au dessus de la moyenne, dont la vie sexuelle est d'une perversité redoutable. Comme elle me l'avoue, parce que nous nous connaissons bien, les hommes gentils l'ennuient tout simplement. Elle n'est bien qu'avec des "sales types". Compte-tenu de son intelligence et de son milieu social, elle n'est pas du genre à sortir avec des dealers de cité, ceci sans doute parce qu'elle n'en connait pas. Alors, elle se rabat sur ce que le milieu qu'elle fréquente lui offre de pire.

L'homme qui a le plus compté pour elle semble être un garçon de son âge qui se déclare bissexuel et passionné par Les liaisons dangereuses. Son grand truc est de séduire des filles ou des garçons, de les faire tomber amoureux, de les humilier, avant de les jeter. Elle m'avouait qu'à sa demande, elle avait joué ce genre de jeux, interprétant différents personnages qu'elle joue à la perfection, de la nunuche à la la pétasse en passant par la fille simplement sympa ou encore la bombe sexuelle pour lui amener ses proies, ayant même été jusqu'à séduire d'autres femmes alors qu'elle n'a jamais eu de pulsions homosexuelles. Elle s'imagine simplement que c'est son Valmont.

Tandis que je lui demande jusqu'où elle aurait pu aller pour lui, elle me répond qu'elle aurait été capable de faire du mal à des gens qu'elle aime, parents ou amis, sur sa simple demande. Tandis qu'elle me fait ses confidences, elle est encore une superbe jeune femme maitrisant parfaitement le rôle qu'elle tient face à moi.

Puis, plus nous approfondissons nos entretiens thérapeutiques, plus ses motivations apparaissent au grand jour. Comme je lui explique que son copain est un sociopathe d'une rare perversité, elle n'en disconvient pas. Ce qui lui plait chez lui, alors qu'elle n'ignore pas ses penchants pathologiques, c'est avant tout qu'il l'accepte telle qu'elle est avec ses troubles et ses contradictions. En tant que grande hystérique suscitant souvent le rejet du fait de ses comportements outrés, elle a simplement trouvé qui l'instrumentalise et utilise les traits pathologiques de sa personnalité tandis que les autres hommes se lassent de ses comportements. D'ailleurs, en dépit de sa très grande beauté, cette jeune femme est désespérément seule.

Puis, analysant ses motivations plus en avant, elle me parle aussi de ses complexes d'ancienne fille pas très jolie. Oui, l'adolescence peut faire des ravages et telle jeune femme splendide que vous croisez dans la rue peut avoir été une adolescente boulotte et timide en grande souffrance. C'est manifestement son cas.

Elle m'explique alors que dans la prestigieuse entreprise où ils travaillent, elle adore sentir qu'elle et son compagnon sociopathe dominent largement les autres. Elle imagine qu'ils sont comme un couple de prédateurs lâchés au milieu de proies dont ils usent et abusent comme bon leur semble. Elle sourit tandis qu'elle m'explique combien les gens sont bêtes. Elle me dit ainsi que comme son compagnon et elle sont très beaux, les gens leurs font confiance et se laissent manipuler sans efforts.

Ce qui lui plait aussi, c'est de ressentir la perversité de son compagnon. Elle habituellement hautaine et méprisante, se mue pour lui en une copie un peu perverse de la bonne épouse, n'hésitant pas à cuisiner ou à faire la lessive pour lui mais surtout à encaisser toutes les humiliations et autre dépravations mais aussi le fait d'être instrumentalisée. Elle m'explique qu'elle a l'impression de vivre avec un prédateur dangereux, une sorte de fauve qu'elle serait seule capable de dompter. Puis, par la suite, elle me dit qu'elle trouve un vrai plaisir de lui plaire à lui alors qu'il est potentiellement si dangereux.

Curieusement, tandis qu'elle est face à moi, je ressens toujours un kaléidoscope de sensations contradictoires. Tantôt j'ai face à moi une hystérique dangereuse, une hybristophile qui ne reculerait devant rien pour assouvir ses fantasmes de toute puissance, puis j'aperçois ensuite une pauvre fille qui aussitôt débarrassée de ses oripeaux de gloire n'est qu'une misérable victime de ses complexes d'infériorité.

Voilà tout à fait le genre de cas pour lequel je ne puis me prononcer. Je mets en œuvre mon obligation de moyens, mais je ne suis pas sur de pouvoir faire quelque chose pour elle. Parfois j'ai bon espoir, imaginant qu'une prise de conscience a eu lieu. D'autres fois, j'ai la nette certitude que son destin est fixé et qu'une fois qu'elle aura quitté mon cabinet, j'entendrai parler d'elle dans la presse ou du moins que sa vie sera misérable et sans joie.

Dans tous les cas, je ne sais rien d'elle. Est-elle sincère ou non ? Me mène-t-elle en bateau ? Je n'en sais strictement rien. Lorsqu'elle m'apparait belle et dangereuse, je distingue en elle cette grande souffrance. En revanche, quand elle se présente calme, comme la presque gamine qu'elle est, je ne peux m'empêcher de savoir qu'il suffit de peu de choses pour que la prédatrice se réveille.

Peut-être qu'entre elle et son compagnon, la différence ne réside que dans certains taux d'hormones spécifiques qui font que le passage à l'acte est plus souvent spectaculaire pour un homme du fait de sa violence, tandis qu'une femme agira de manière plus psychologique et nuancée ?

Dans tous les cas, parmi les centaines de personnes que j'ai reçues, voilà bien un "cas" qui ne cesse de me faire réfléchir.

31 Comments:

Blogger Anna said...

Voici de longs mois que je voulais commenter vos articles que je lis dès qu'ils sont publiés.

Vous me connaissez, je n'ai pas de constance, alors je n'ai jamais commenté.

Enfin, je suis ravie de voir que je ne suis pas hybristophile. J'ai beau avoir refusé de beaux partis parce que je les trouvais mous et pas assez virils, ce n'est pas pour autant que je vais épouser un tueur en série !

26/5/10 8:44 AM  
Anonymous Anonyme said...

"D'ailleurs, en dépit de sa très grande beauté, cette jeune femme est désespérément seule".

Ô grand, sublimissime Philippe, guérissez-là et épousez-là ! Ayez l'âme charitable ! Elle n'a, de plus, pas l'air d'avoir de problèmes avec la cuisine !

Plus sérieusement, comment expliquer par exemple, très cher Philippe, et la dynamique de groupe et l'implication de jeunes femmes dans la torture et le meurtre du pauvre jeune garçon du nom de William Modolo ?!

26/5/10 2:37 PM  
Blogger philippe psy said...

Chère comtesse, j'ai plus peur pour l'homme que vous trouverez que pour lui :)))

Ombre, je veux bien tout tenter mais je suis déjà marié. J'imagine les cousins de mon épouse débarquant de Bastia et me demandant des comptes !!! Je ne connais pas William Modolo mais il faut croire que les femmes sont aussi pourries que nous :)

26/5/10 8:04 PM  
Anonymous Anonyme said...

Ou la Chine aussi pourquoi pas !!!

27/5/10 12:39 AM  
Anonymous Anonyme said...

Ha sacré psy adoré ! Eh ben au cas où les cousins ça rigolait vraiment vraiment pas. Allez trouver refuge aux US avec la belle... Comme perverse, elle doit également être experte au lit à mon avis :D Allez vous faites comme vous voulez, moi je m'en fous !

27/5/10 12:39 AM  
Anonymous Anonyme said...

je n'ai pas spécialement envie de faire du pathos, ni de décrire le calvaire qu'a du subir le pauvre p'tit gars. Son cas est suffisamment parlant. J'y avais pensé, en parallèle à ce que vous aviez évoqué dans votre texte concernant les couples de criminels. Les crimes de groupe, où l'élément féminin participe plus "activement" à l'acte de torture, constitue une piste de réflexion intéressante.
http://williammodolotorturevioleettueparlapidation.20minutes-blogs.fr/archive/2010/03/25/hommage-a-william-modolo.html

Toutefois, j'espère vraiment que la justice tranchera avec suffisamment de sévérité cette fois, même si j'en doute.

27/5/10 12:40 AM  
Blogger V. said...

Et si elle était moche et dangereuse est ce que ça vous ferait autant réflechir ?
(c'est une simple question, pas une attaque)
Bonne journée

27/5/10 11:47 AM  
Blogger philippe psy said...

V. les hystériques à défaut d'être toujours très jolies ont toujours quelque chose puisque leur "truc" c'est la séduction. Pour le reste, je ne crois pas que mon efficience soit en rapport avec le physique du patient qui est en face de moi.

27/5/10 12:36 PM  
Blogger Valikor said...

Cette femme est un piège parfait pour un psy masculin... Voyez déjà à quel point elle occupe vos pensées...

27/5/10 12:41 PM  
Blogger V. said...

Non je ne pense pas cela non plus quant à votre efficience.
Mais il y a une nuance entre le "truc" séducteur de n'importe quel(-le) hystérique et "la très grande beauté", puisque ce sont les mots que vous employez.

Je me demandais si la "très grande beauté" ne provoquerait pas une sorte de "sidération", qui vous ferait davantage réfléchir à son cas (plus que si elle était juste hystérique de base). Même chez l' immmmmense professionnel que vous êtes (je le pense sincèrement. Mais bon, la saison n'étant pas aux apres ski ... j'ironise un brin par soucis de vos délicates chevilles (quoi que le capricorne a plutôt des pblms de genoux. sans double sens)).

27/5/10 6:05 PM  
Blogger philippe psy said...

@V. : non j'ai 99,99% de patientes très belles :) Normal, je leurs fais 5% de ristoune sur mes honoraires !

28/5/10 6:48 PM  
Blogger V. said...

vous faites des ristounes ?
Messire mais qu'est ce donc ?
;o)

28/5/10 9:53 PM  
Anonymous Anonyme said...

En effet ! Le psy n'a d'ailleurs pas sauté sur l'occasion pour tenter une approche socio-psychologique quant au rapport de la criminalité féminine avec l'esprit de groupe. C'est dire...
Bon pour les 99,99% je ne sais pas, mais là l'effet ne peut être nul tout de même, c'est clair !

29/5/10 12:20 AM  
Blogger V. said...

Ommmmbrrrééé : sauter sur l'occasion est contraire à l'éthique ! :o)
Mais un capricorne qui consent 5% de "ristoune" ça équivaut quasi a une déclaration d'amour enflammée !
(aïe ! pas taper !)

29/5/10 8:49 PM  
Anonymous Anonyme said...

Pas exactement, non. Sauter sur une occasion pour une analyse scientifiquo-pratique. Ce qui n'a rien de contre-éthique.
En même temps, c'est facile de parler. Mais tout le monde ne peut avoir le génie du capricorne Philippe, ni n'a de 99,99% de patientes très belles, ni ne leur fait les 5% de ristourne... C'est vrai qu'il est so charming notre psy !

29/5/10 11:28 PM  
Blogger V. said...

Merci, Ombre pour l'éclairage ^^
Que n'y ai je songé, sauter sur l'occasion ne signifiait pas séduire sauvagement la patiente !
Et Philippe Psy consent des ristounes.
Pas des ristournes.
C'est complètement différent ! La disparition de la consonne me laisse penser que Philippe Psy est un membre (attention, il y a un piège, Ombrissime... Amenez votre torche ! Non pas celle ci l'autre !) undercover de l'Oulipo.
Ce qui risque de nous entraîner à sauter sur l'occasion d'une analyse scientifico pratique du port de préservatif.

(Revenez Ombre !! Je vous expliquerai le fonctionnement marabout de ficelle de mon esprit gemellien et vous verrez, ça vous fera marrer ! car ça tient la route de l'absurde !)

biz

30/5/10 10:49 AM  
Anonymous Anonyme said...

Pourquoi pas V, Gladly ! J'évaluerais entre-temps le niveau de ma culture sinophile.

30/5/10 10:51 PM  
Blogger V. said...

Ombrella : ça risque de vous prendre un moment non ? sans compter que vous n'y parviendrez pas.

1/6/10 1:07 PM  
Anonymous Anonyme said...

No sé V, peut-être bien. Je me consolerais, dans ce cas, avec un peu musique.
http://www.wat.tv/audio/relaxation-musique-chinoise-1243x_te7a_.html

And so friendly notre psy qui permet les prolongations ! N'est-ce pas ma chère petite lettre ?!

3/6/10 12:11 AM  
Blogger V. said...

Ce qui me rassure avec vous Ombrissime, c'est que je ne comprends rien à ce que vous dites. Ce qui est bon signe pour rester en bons termes. Dès qu'il y a du sens, les termes deviennent mauvais.

Oui, oui, merci Monsieur Psy de nous permettre de jouer les prolongations.
Mais je pense que c'est pour tenter de séduire Zahia via des méthodes discrètes trouvées dans "Ribery's love attitude pour les nuls".

3/6/10 6:10 PM  
Anonymous Anonyme said...

Peu importe. Relaxe ma grande ! Lisez-le ce manuel, c'est en plus livré par le grand Philippe en personne. En espérant qu'il vous permette de devenir un jour bon joueur... pour les nuls ? Entre-temps, hop sur le banc, ça nous fera des vacances.

4/6/10 1:44 AM  
Anonymous Anonyme said...

And so cute notre psy... Cool de pouvoir devenir copain avec Ribery !

4/6/10 1:55 AM  
Blogger V. said...

ah en fait vous faites pas expres vous comprenez vraiment rien et en plus vous êtes une peste :o)
c'est triste.
Si jeune et déjà complètement foutue.

^^

4/6/10 10:19 AM  
Anonymous Anonyme said...

And so hystérique la lettre ! Vous vous comportez vilainement. Vous serez privée de la séance chez le psy, et faut même pas rêver des ristournes.

4/6/10 12:16 PM  
Anonymous Anonyme said...

Appréciez plutôt avec moi cette musique de Ravel que j'écoute à l'instant, ma chérie.
http://www.dailymotion.com/video/xsoj9_maurice-ravel-bolero_music

4/6/10 12:20 PM  
Anonymous Anonyme said...

Et pitié... ta gueule !

4/6/10 12:23 PM  
Anonymous Anonyme said...

L'orchestre est japonais, et non chinois hein !!

4/6/10 12:23 PM  
Anonymous Anonyme said...

L'interprétation japonaise est trop "zen" en fait pour ce genre de musique.

Tenez celle là est meilleure.
http://www.4shared.com/audio/r4Ti5bID/Vivaldi_Mozart_e_Bethoven_-_Bo.htm

Allez bonne écoute à vous petite lettre, et sans rancune.

4/6/10 2:45 PM  
Blogger Unknown said...

Il me semble qu'il faille prendre en compte quelque chose de déterminant: le milieu social. Votre belle patiente n'a manifestement pas grandi au milieu des truands. On prend souvent l'exemple de Bonnie Parker pour illustrer l'hybristophilie, il me semble pourtant qu'il y a une différence entre Bonnie Parker, issue d'une famille pauvre, qui fait des braquages pendant l'époque de la Grande Dépression (ne l'oublions pas), et la belle bourgeoise qui s'ennuie, se languit, et éprouve du plaisir à manipuler et à humilier les autres qu'elle perçoit manifestement comme des inférieurs "les gens sont bêtes", vous dit-elle. J'ai grandi en cité, et j'y ai vu des dealers. Personne ne sort avec eux PARCE qu'ils sont dealers, et si leurs petites amies n'avaient pas toujours la meilleure des moralités, elle n'étaient pas hybristophiles. Quand on vit dans un milieu où la criminalité existe réellement, l'attirance pour le bad boy est contingente, et tient à d'autres choses que celle d'une femme qui recherche spécifiquement des comportements mauvais parce que moins ennuyeux, et qui, en l'absence de délinquant notoire dans ses contacts, se rabat sur un Valmont de boite de conseil et de management. Qui plus est, les délinquants ne sont pas toujours des "sales types", c'est-à-dire que la majorité d'entre eux n'est pas cruelle, et ne jouirait pas des jeux pervers et humiliants auxquels se livre votre cliente. Je doute qu'un caïd de cité ou qu'un dealer,ou qu'un mafieux n'aie pu satisfait votre cliente aussi bien que son double, bourgeois ennuyé qui a lu (mais manifestement pas compris du tout la morale de ce magnifique roman épistolaire) les Liaisons Dangereuses.Enfin, tout ça pour dire, il me semble qu'il faille distinguer les "hybristophiles" en fonction de leur milieu et de leur perception de la personne "mauvaise" convoitée. M'enfin, moi j'y connais rien en psycho, hein. Ce n'est qu'une question...

4/5/11 1:41 PM  
Blogger Nana Mouskouri said...

Est-il possible d'éprouver du plaisir à l'idée d'humilier les gens quand on est par définition dénué d'empathie (concernant le compagnon sociopathe de votre patiente)?

5/12/11 11:16 PM  
Blogger Gisèle said...

Bonjour , je ne sais pas si cela a déjà été évoqué dans les commentaire mais la photo du couple Holmoka/Bernardo est une photo tirée du film "Karla" avec Laura Prepon et Misha Collins. J'aborde ce sujet pour savoir si c'est un parti pris de votre part; Car je trouve que cela enlevé de la illégitimité à votre article. Bonne continuation.

23/1/12 11:38 PM  

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