15 mai, 2010

Dernière journée !

Cours de français débutant : repeat after me one is "un" !

Ce matin, levé tôt pour faire une balade en promène-couillons. Au programme : visite de Liberty Island et de Ellis Island. Une fois le tickets achetés, je me rends compte qu'il y a une heure d'attente. Il faut dire que ces paranoïaques nous font passer un contrôle de sécurité digne d'un aéroport. Pn père commençant à s'énerver, il ne veut plus être traité en criminel et refuse de faire la queue et de passer sous un portique comme un criminel. J'ai donc pour mission de revendre les trois billets.

comme je l'explique à mon père, ici nous sommes aux USA et je ne me vois pas vendre des tickets à la sauvette comme un sénégalais de base. Je ne sais pas si c'est autorisé, et si cela ne l'est pas, je n'ai aucune envie de m'expliquer chez les flics. Fort heureusement, il y a tellement de français à NYC que j'ai vite fait de refourguer mes billets à des compatriotes trop heureux de ne pas faire la queue au guichet.

Puisque nous ne visitons pas ces îles, nous nous baladons alors dans le financial district avant d'arriver à ground zero qui doit maintenant s'appeler devastation area à moins que ce ne soit l'inverse. A la place des deux tours que j'ai connues, puis du grand trou que j'ai connu aussi, un chantier s'active. Un musée a même été ouvert car le 9/11 est la grande affaire des new-yorkais. Une fois dans le musée du mémorial, j'ai très envie de leur demander s'ils ont vu les vidéos de Bigard sur dailymotion. Bien sur je n'en ferai rien parce que je n'ai pas envie d'être lynché. D'ailleurs même ici en France, je tiens pour réel tout ce que l'on raconte sur cet attentat.

Puis, nous remontons Broadway pour enfin parvenir dans l'infâme quartier chinois que je trouve cradingue au plus haut point. Comme je n'ai aucune envie de déjeuner dans un des bouges qui longent Canal Street, un coup de métro et nous nous retrouvons dans la 34 ème rue près de chez Macy's, du Madison Square garden et du Herald Tribune. Putain s'il y avait autant de Délis à Paris qu'à New-York, je ne serais pas obligé de me farcir les traiteurs chinois de mon quartier quand je n'ai pas le temps de déjeuner.

A partir de là, Broadway devient presque piétonne. Tandis que cette initiative m'aurait fait hurler à Paris, ici je trouve cela très chouette. L'avenue a été recouverte d'un bel enrobement rouge sombre et la municipalité y a mis des centaines de petites tables et de chaises en fer rouges sur lesquelles ils fait bon s'asseoir. Chacun est libre d'acheter ce qu'il veut pour déjeuner et de venir s'y asseoir.

Je n'ose pas imaginer ce que serait devenues ces tables et chaises en France. Sans doute auraient elle été pour moitié détériorées et volées pour l'autre moitié en moins d'une semaine. Mais ici, rien n'est volé et les citoyens qui le sont vraiment respectent le bien public. Quoiqu'en disent les sociologues de gauche, la politique de la tolérance zéro a porté ses fruits. Moi, je suis pour. Ils peuvent remplir la prison de Rikers plein la gueule pourvu que l'honnête vacancier que je suis puisse sortir sans risque et poser son cul sur une de ces charmantes petites chaises rouges. De toute manière, ne pas voler est un impératif catégorique. Cela ne se discute même pas.

C'est ainsi que par saut de puce, nous parvenons à Times Square où mon épouse décide d'aller faire deux ou trois courses. Encore une fois, posés sur nos petites chaises de fer rouges, mon père et moi devisons gaiement. Je suis allé chercher deux boissons infâmes et sucrées au Starbuck voisin et nous papotons. Lorque tout à coup, une charmante jeuen femme âgée d'environ vingt ans nous demande si elle peut se reposer un instant sur la troisième chaise libre de notre table.

Des cheveux châtain magnifiques, un micro short laissant dépasser deux jambes magnifiques et tout juste halées, de grands yeux bleus rieurs et un sourire aux dents blanches à damner un saint. Comme elle nous entend parler français, elle nous demande d'où l'on vient. Elle nous pose ensuite plein de questions sur la France et sur ce que l'on pense des USA. Elle me demande de lui apprendre des mots de français. Elle pense qu'en France nous sommes plus près de nos émotions que chez eux. Elle nous explique qu'elle vit de l'autre côté de la rivière dans le New-Jersey et j'en déduis que les donzelles de cet état sont aussi chaudes que les touloises dont j'ai déjà parlé dans ce blog.

Moi toujours sur mes gardes, je me demande si je ne suis pas en train de me faire brancher par une pute, bien qu'elle n'en ait pas l'air. Mais non, insouciante et sociable comme savent l'être les américains, la demoiselle ingénue ne fait que nous parler. Et je l'entends répéter les mots que je lui apprends avec un accent presque parfait. Mon père lui sort aussi quelques mots et la petite rigole. Quant elle apprend qu'il a quatre vingt un ans, elle lui dit "oh eighty-one ? noo, you're so cute !". Et je vois mon brave père se rengorger !

La gamine passe ainsi un quart d'heure vingt minutes avec nous. Puis, des copines à elles, toutes aussi charmantes, la hèlent, elle part en nous saluant. J'ai à peine le temps de penser "ah les belles petites s......" que mon épouse revient les bras chargés de paquet sans doute avertie par un sixième sens. Deux minutes après, la bande de gamines repasse sur le trottoir et elles hurlent "Au revoir Philippe !". On a beau se dire stoïque et revenu de tout mais ça fait toujours du bien de vivre ces petits moments. Prenant conscience que je suis esclave de mes gènes de mâle idiot, je suis obligé d'expliquer à mon épouse que ce sont mes élèves à qui j'ai donné un cours de français ! Et là-dessus, j'entends mon père dire à mon épouse que la petite était vraiment fraîche et jolie et vraiment adorable !

Sérieux comme seul sait l'être un capricorne, j'oublie bien vite ce charmant intermède. Mais bon, il se peut qu'un jour je change d'orientation et que je fasse prof de français à New-York. J'ai un très bon contact avec les jeunes.


6 Comments:

Blogger Epicier vénéneux said...

Elle nous explique qu'elle vit de l'autre côté de la rivière dans le New-Jersey et j'en déduis que les donzelles de cet état sont aussi chaudes que les touloises

Pourtant, il me semble que bon nombre d'Américains s'accordent sur ce point: NJ girls ain't trash! trash gets picked up.

Autant je vous suis sur la sociabilité des Américains, autant je ne les ai jamais sentis insouciants. C'est plutôt l'inverse: nous, les petits Français, avons la naïveté de croire que, si une personne rencontrée au hasard dans la rue s'assoit gentiment à notre table, c'est que primo elle cherche ou veut quelque chose, et que secundo si elle finit par nous importuner et que nous nous montrons hostiles verbalement ou physiquement, cette personne comprendra vite qu'elle doit débarrasser le plancher et l'histoire s'arrêtera là.

C'est, à mon avis, un peu vite oublier qu'on est dans le pays qui systématise les neighborhood crime watches d'incitation citoyenne et non pas étatique et ce, même en plein coeur de NYC.

Vous connaissez bien les Etats-Unis, l'esprit de communauté et le respect du Décalogue des Américains ne vous ont pas échappé. They take care of their own. Dans l'esprit (et dans les faits aussi, d'ailleurs), vous savez que si vous êtes hostiles sans raison et/ou dans votre tort, quelqu'un viendra vous taper sur l'épaule pour vous rappeler fermement quelques règles de base de la vie en communauté.

Naïfs, les Américains?

16/5/10 12:28 PM  
Anonymous Anonyme said...

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

17/5/10 6:57 AM  
Blogger El Gringo said...

"Elle nous pose ensuite plein de questions sur la France..."

Tu lui as parlé de ton ami qui vit près du RER "B"?

17/5/10 12:35 PM  
Blogger philippe psy said...

#@Boudeuse : promis j'irai peut-être de votre côté, tentez une incursion à Battery Park au sud de Manhattan ! Vous verrez aussi plein de sénégalais mais sans doute un peu moins qu'au Sénégal ;)

@ Gringo : j'ai failli lui en parler mais j'ai pensé qu'elle aimait trop la bite pour être présenté à un jeune homme aussi sensible que toi ! En revanche, j'ai vu des latinas qui ne t'auraient pas laissé indifférent ! Elle avaient un air de femme honnnête qui t'aurait plu ! La serveuse du TGI Friday m'a dit qu'elle pratiquait toujours le blow job et qu'elle te ferait toujours 5%.

17/5/10 5:09 PM  
Anonymous Anonyme said...

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

17/5/10 11:02 PM  
Anonymous Anonyme said...

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

17/5/10 11:27 PM  

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