Flics !
Je viens de lire les derniers articles publiés par mon confrère H16. Celui-ci et celui-là encore, sont en corrélation directe avec un phénomène que j'observe de plus en plus chez mes chers patients : la haine du flic, de l'élu et du pouvoir en général. Et parlant de haine, je pèse mes mots.
Le plus préoccupant est que cette détestation absolue du pouvoir et de ses milices armées (police et gendarmerie nationale) n'est plus le fait de quelques gauchistes ou anarchistes chevelus et formés à l'agit-prop' mais de bons bourgeois plutôt conservateurs que l'on s'attendrait à trouver dans les rangs de l'UMP.
Les récents événements de Saint-Aignan et de Grenoble démontrent à quel point le gouvernement n'a plus aucune prise sur le réel. Aucune des fonctions régaliennes qu'il a pour devoir d'assumer n'est plus prise en charge. Ne lui reste plus pour pré-carré que la production de textes plus stupides les uns que les autres pour donner le change et faire croire qu'il remplit ses fonctions. Pour le reste, les choses concrètes, la règle actuelle semble être d'organiser un Grenelle comme si une réunion pouvait donner le change et faire croire qu'on agit. Évidemment, tout être doué de raison a compris, qu'il s'agisse d'économie ou de sécurité, que le gouvernement était aussi capable que le général Weygand en 1940.
Suite aux "événements qui se sont déroulés" à Grenoble alors que les journaux expliquaient qu'on avait osé tirer sur la police, un de mes chers patients trentenaire et diplômé m'a fait la réflexion suivante : "ils peuvent flinguer tous ces salauds de flics, ça en fera autant de moins sur les routes à m'emmerder alors que je travaille". Le poussant un peu plus dans ses retranchements, je me suis aperçu que cet homme sans problèmes venait juste de dépasser une sorte de point de non retour. Jusque là docile, ce salarié modèle venait de s'apercevoir qu'en France, on s'en prenait surtout aux gens honnêtes plutôt qu'aux voyous qu'ils soient issus des "quartiers en difficulté" ou bien des ministères.
Depuis quelques temps déjà, j'assiste à une recrudescence de genre de réflexions. Ainsi voici un an à peu près, un autre patient lui aussi arrêté sur le bord de la route pour avoir dépassé de cinq kilomètres heure la vitesse autorisée avait initié cette longue litanie de la "haine du flic" en me faisant une étrange confession. Il m'avait expliqué qu'en regardant ce "trou du cul de flic lui parler comme à un chien avec les techniques qu'on lui avait apprises durant son école de police telles que poser sa voix et assurer son regard, il avait été pris d'envies de meurtre". Selon lui, plutôt que de s'intéresser au discours de l'agent de police, son regard était fixé sur l'arme de service du fonctionnaire et "il s'était demandé s'il aurait le temps de la prendre, d'ôter le cran de sécurité, de la pointer vers le flic et de lui vider son chargeur en pleine tête".
J'avais été très surpris par ce discours tellement violent venant de quelqu'un généralement gentil et plutôt docile. Mais entre le moment où ce patient s'était exprimé et aujourd'hui, j'ai noté que la haine du flic avait très largement débordé les classes sociales où elle était habituellement cantonnée. L'iniquité de l'époque n'échappe à personne et surtout pas aux honnêtes gens qui en plus de financer la gabegie étatique doit en plus courber l'échine devant les voyous autant que devant la maréchaussée sensée la protéger des premiers.
Il faut dire que de l'affaire Julien Dray jusqu'au scandale Woerth, en passant par toutes les agressions ordinaires, rien n'est fait pour rassurer le brave bourgeois qui se voit de plus en plus spolié tandis que ses droits s'amenuisent de jour en jour. Les pouvoirs corrompus finissent toujours mal. Lorsque l'on n'est pas sociopathe, l'iniquité devient vite insupportable.
N'étant ni politologue ni sociologue, je n'ai pas étudié ce phénomène ni même tenté de savoir s'il se généralisait. Je n'ai fait que noter de manière très intuitive que de telles réflexions d'une rare violence étaient maintenant monnaie courante chez des gens habituellement plus mesurés ou généralement plutôt du côté de l'ordre. Mon intuition me dit juste que nous aurons des lendemains difficiles. On dit souvent qu'il faut se méfier de la colère du mouton.
Rien ne dure et il faut se souvenir que des tyrans ont fini avec douze balles dans la peau au petit matin dans la cour d'une prison tandis que d'autres ont reçu une balle dans la nuque à genoux au bord d'une fosse.
« S’ils arrivent au trône par des moyens divers, leur manière de régner est toujours à peu près la même. Ceux qui sont élus par le peuple le traitent comme un taureau à dompter, les conquérants comme leur proie, les successeurs comme un troupeau d’esclaves qui leur appartient par nature. »
Etienne de la Boétie "Discours de la servitude volontaire".
33 Comments:
C'est peut-être aussi l'impunité permanente qui alimente cette haine. On a, quasiment tous désormais, entendu des histoires d'horreurs infligées gratuitement à des innocents, jamais suivies de juste châtiment. Le genre d'hstoires qui font bouillir le sang, vous savez sûrement ce que je veux dire.
Peut-être qu'à force (et à raison, à mon sens d'agoriste) les vexations infligées très arbitrairement aux honnêtes gens par la police, mais aussi tout le reste de la bureaucratie ordinaire de l'état, finissent par y être assimilées.
C'est toujours un plaisir de vous lire. Dans ce billet, vous faites état d'un phénomène que je constate également dans mon entourage. Ce n'est pas les brillantes et récentes prestations de nos forces de l'ordre qui vont arranger la chose (je pense par exemple au facteur sanctionné pour ne conduire son vélo que d'une seule main).
Dans son roman Quinzinzinzili, publié en 1935 (republié chez Arbre Vengeur), qui évoque l'anéantissement de la société avec quelques années d'avance, l'auteur, Régis Messac, écrit au début de son ouvrage: "Dans la période qui précéda immédiatement la deuxième guerre mondiale, l'opinion européenne sembla uniquement préoccupée de scandales qui n'avaient au fond qu'une importance minime, et auxquels d'ailleurs personne ne comprenait grand'chose. Ces histoires de brigands, destinées à amuser la galerie, faisaient songer aux jeux des gamins qui s'amuse à jouer aux gendarmes et aux voleurs et qui, lorsqu'ils sont fatigués d'être gendarmes, changent aussitôt de place avec les voleurs. On ne pouvait jamais savoir si le policier chargé de poursuivre les escrocs n'était pas à la solde du chef escroc, et l'on attendait à chaque à voir le ministre de la justice arrêté et conduit en prison par ses propres subordonnés."
Comme le disait feu Pierre Despoges:"Etonnant, non?"
Monsieur Psy, vous prenez quoi en ce moment ?
Je trouve vos articles de mieux en mieux, en plus d'être lettré comme c'est pas permis, vous avez une mémoire infernale (et que je me souvienne de la Boetie comme ça ... pfff.. chapeau bas), et dernièrement, vous laissez un peu plus de place à votre sensibilité plutôt qu'à votre humour protecteur.
Donc encore un coup, merci !
Et un jour, je pense que qqn vous proposera de publier certains de ces textes et que ce coup ci, vous ferez l'effort de vous y mettre, car cela n'en sera plus un (car à mon avis, c'est une proposition qu'on a déjà du vous faire).
Bon week end.
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J'irais même jusqu'à dire que l'immense majorité des blogs de la Réacosphère n'existent que parce que ce sentiment d'iniquité existe, qu'elle soit légale, fiscale, sociale, raciale.
La violence faite aux honnêtes gens en tous domaines est en pleine explosion; je la constate de la même façon que vous face au public au quotidien. La grande nouveauté est que les gens réagissent de plus en plus. Aujourd'hui, les commentaires des articles publiés sur Libération.fr ont pris le ton de ceux de Lefigaro.fr il y a un an, et les commentaires sur ce-dernier sont d'une unanime virulence réactionnaire parfois stupéfiante.
Les brèves de comptoir rapportent des incidents dans les transports en commun où des mamies respectables font la leçon aux petites frappes qui ne payent pas leurs titres de transport, avec l'assentiment des chauffeurs de bus (du jamais vu!) qui ne démarrent plus tant que les jeunes ne s'en sont pas acquittés et sans que le reste du bus ne râle pour le retard qui s'accumule.
D'autres encore saisissent la HALDE, symbole de l'Etat-mamma et de la politique débilitante et émasculée menée par nos élus, pour mieux montrer sa perversité et la perversité de notre époque.
On entend de plus en plus parler de gens qui veulent se réarmer, qui de couteaux de chasse, qui de battes de baseball, qui de poings américains, au cas où.
Tous les jours ont leurs lots de signaux faibles, insignifiants pris indépendamment mais préoccupants une fois mis en relation. Curieux de voir ce que ça pourrait donner dans les urnes.
Peut-être est-ce la crise qui engendrerait un besoin d'individualisme et une envie de sécurité et de justice? par suite, comme ces choses ne sont plus offertes par un Etat socialisant quoi qu'on en dise, favorisant la masse, fermant les yeux dès que la réalité y saute et pondant des lois et décrets par centaines et dénuées de sens commun... ceci explique peut-être cela.
Cela existe réellement en vrai les honnêtes gens ?
(je pars du principe que vous les distinguez de l'honnête homme, sinon vous l'auriez écrit)
Sans déconner, la dernière fois que j'ai fait un trajet à l'aéroport j'ai croisé 3 radars automatiques et un groupe de pandores avec leurs jumelles (1h le trajet aller). J'ai eu mon permis juste avant que Sarko ne durcisse le ton au ministère de l'Intérieur, je suis heureux d'avoir eu quelques mois de plaisir à conduire. Mais aujourd'hui, je reste à 100-105 sur l'autoroute quoi qu'il arrive, à moins qu'il ne s'agisse de traverser la France. Je ne veux plus savoir si je suis sur un tronçon à 110 ou 130, quand ce n'est pas un "virage dangeureux" à 90... ça change tout le temps et c'est mal foutu dans mon coin, il faudrait une concentration de tous les instants et c'est épuisant. Le moindre dépassement devient un dilemme cornélien. La moindre bretelle d'autoroute limitée à 50 est un supplice, entre le type qui fout la pression derrière car il est pressé et pour qui je suis désolé car je le comprends, et le radar qui est parfois planqué dans cet endroit piégeux censé assurer ma sécurité, cette repression a un coût psychique démesuré. Lorsque je prends le volant pour faire le moindre véritable trajet, une colère noire emerge doucement mais sûrement à mesure que le temps passe.
Bordel de merde, j'ai pas 30 ans et je suis obligé de m'acheter la paix au prix d'une conduite de papi ! Quand je pense que mon grand-père obligeait ma mère à taper le 220 sur l'autoroute pour lui apprendre les bases.
Sans parler de cette mafia que sont les auto-écoles et les examinateurs. Le permis est à un coût exhorbitant et en + ils se permettent de décider à notre place comment il faudrait qu'on travaille comme si on était à l'école ! Personne n'a envie de revivre cette torture ! Moi ils ont essayé de me refuser l'accès à l'examen du code pour lequel j'avais payé car je n'avais pas acheté le bouquin de code ni suivi leurs "cours" de merde, et que c'était "trop tôt" à leur goût. Leur "cours" consistaient à faire 1 pauvre série en 1 heure, étouffant dans une salle bondée lorsque ce n'était pas carrément debout s'il n'y avait plus de places ! Hey les cocos, on est au 21è siècle hein ! En 1h j'en ai fait 10 sur Internet des séries ! Quelle horreur rien que d'y repenser. Finalement, comment j'ai eu mon code ? 2 jours d'entraînement intensif avant l'examen, c'est passé tout seul. S'ils croyaient que j'allais les engraisser encore + en achetant leur bouquin de merde !
Que dire de l'examen de la conduite, apparemment ça ne choquait pas grand monde que l'examinateur et le propriétaire de l'auto-école passent 10 minutes dans un coin retranché en train de feuilleter de la paperasse et parler à voix basse. Oh comme c'est dommage, tu as fait une faute ! Il va donc te falloir acheter des heures de conduite en + qui n'étaient pas comprises dans ton forfait ! Il te reste 4 essais !
Moi aussi j'étais un mec sage, mais ma patience a fini par s'user et j'ai déjà "dérapé" 2 fois, et je ne sais pas jusqu'où ça ira un jour. La dernière fois c'était avec un contrôleur de train. Je suis monté dans le mauvais train sans m'en rendre compte, car un TGV qui se rendait à la même destination est arrivé pile à l'heure prévue et sur la voie indiquée de mon propre train qui était en fait en retard. Je suis donc monté dedans sans m'apercevoir de rien.
Mais lorsque j'ai tendu le billet au contrôleur, un rictus sadique a défilé 1/4 de seconde sur son visage et j'ai compris qu'il allait prendre son pied. Ce carnassier procédurier était tombé sur son met préféré : non pas le fraudeur grossier qui se planque des les chiottes, trop gras à son goût, ni le calculateur et sa viande élastique, mais bien le tendre et savoureux usager de bonne foi qui paye son trajet. Bien sûr, j'ai été calme au début, je lui expliqué la situation. Bien sûr, il n'en a pas démordu, car "le TGV arrive plus vite à sa destination, vous prenez de l'avance", ce qui était loin de m'arranger puisque j'allais devoir patienter plus longtemps avant mon rdv. Et puis si mon train était en retard, c'était quand même de leur faute à la base non ? Le rictus que j'avais aperçu avant m'a fait opté pour la stratégie du contre-pied, je ne voulais pas qu'il s'amuse trop alors j'ai coupé court à la discussion en prenant un ton autoritaire : "allez prenez ma carte qu'on en parle plus". A chaque fois qu'il ouvrait la bouche je lui coupais la parole "Allez allez, je paye, pas la peine d'épiloguer, je le fais même de bon coeur si ça vous fait plaisir". Visiblement frustré d'avoir perdu la main, il a en + été victime d'un coup du sort juste derrière : l'impression du reçu ne fonctionnait plus sur sa machine.
Il a alors subitement changé de ton, m'expliquant qu'il était le seul contrôleur à bord du train et qu'il se souviendrait de moi, que ça ne poserait donc pas de problème. Ah ah ! Merci mon Dieu ! A mon tour ! Je suis alors redevenu calme et impassible, j'ai tourné mon regard vers le paysage et je lui ai dis de la manière la plus tranquille possible : "J'exige mon reçu monsieur, c'est dans les règles et c'est important de respecter les règles vous savez. Vous êtes obligé de me le fournir maintenant que j'ai payé". Il a essayé de négocier en bonne intelligence une 2e fois, je lui ai montré par l'exemple ce que c'était de parler à un mur inflexible avec un gros "CONNARD" taggé dessus. Cet enculé a passé 20 minutes à réparer sa machine de merde dans l'entre-wagons, il a finalement réussi et est revenu victorieux avec un petit mot bien réfléchi qu'il a prononcé la bouche en coeur : "Vous savez monsieur, j'ai été correct avec vous, pas la peine d'être désagréable comme ça, vous voyez comme tout s'arrange". Ah le salaud, il était plus fort que moi. J'ai cédé. "Correct ?! Vous vous foutez de ma gueule ?!", j'ai entamé une diatribe et je lui ai dit tout ce que je pensais de sa corporation de merde et de la SNCF en général, j'essayais de trouver du soutient parmi les autres passagers qui avaient tout suivi mais préféraient regarder le paysage. J'ai évité les insultes directes mais je n'ai pas pû m'empecher de ponctuer mon éructation par un "Vous ne perdez rien pour attendre, vous verrez".
Il a saisi la perche, feignant de ne pas comprendre que je parlais de la SNCF en général : "Vous êtes en train de me menacer ? C'est très grave ça monsieur". C'était le mot de trop, alors j'ai du jouer l'apaisement. Il a disparu, et par précaution j'ai préféré descendre du train à la prochaine station de peur de me faire accueillir par la police à l'arrivée. On ne sait jamais dans notre société actuelle.
Voilà comment la SNCF a pourri une de mes journées. Mais cette anecodote là n'est rien comparée à la 2e, du métro cette fois-ci. Je la raconterai une autre fois. Reste que j'ai prévu de me casser de ce pays très prochainement, avant la fin de cette année.
La police énerve et agace pour une bonne raison : on ne la voit plus comme une protection, mais comme une agression permanente... Ca fait peur, parce que si cette fonction d'aide et de service leur est ôtée dans notre imaginaire, à qui va-t-on pouvoir l'attribuer ?
Je ne fais que passer!! mais épicier vénéneux n'a rien eu a objecté concernant mon délire paranoïac...
Je pense également que je vais me chercher un psy moins con!! Non seulement vous avez fait étalage de ma connerie plusieurs fois en postant le même message MAIS en plus vous avez été posté celui je dis que je suis également francine!! pfff maintenant à qui je vais échanger!!!
bien que je sois une victime également des radars et de la discipline bête et méchante pratiqué par les gendarmes (des radars en ligne droite, et des pv pour oubli de carte grise à 11euros) mais pour leur défense, je dirais que les radars sont parfois protecteurs lorsqu'ils sont bien placées. Les radars pas les gendarmes.
@Boudeuse : Parfois on se croit sage et mesurée mais on est totalement à côté de la plaque. Rassurez-vous, je vous prouverai pourquoi. Souvenez-vous que Dieu vomit les tièdes. :)
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@Boudeuse : oui vous tentez de vous rattraper et c'est adroit. Mais je répondrai tout de même à votre premier commentaire. :)
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Je suis evidemment d'accord avec vous, je remplacerais juste innocent par solvable.
Vous n'avez d'interet que si vous payez.
Ceci dit, la France n'est pas le seul pays ou c'est un probleme. Au Royaume-Uni, ca fait longtemps que lorsqu'on sort de chez soi, on est considere comme coupable par defaut. Vous ne savez pas de quoi, mais si ca vous tombe dessus, va falloir prouver son innocence. Si vous etes solvable, bonne chance.
C'est pourquoi d'ailleurs le nouveau gouvernement a apparemment arrete la multiplication des radars (on a de plus en plus de ces "vitesse moyenne" qui sont encore pires car vous etes epie en permanence pendant des kilometres) et prepare actuellement un "repeal act" pour abroger nombre des mesures prises par les travaillistes pendant 13 ans. Je n'en attend pas grand chose, mais bon, c'est un signe.
On peut faire chier l'anglais pendant longtemps, mais a un moment, ca risque de peter et l'anglais peut etre violent.
Question pour un champion, mode Julien Lepers « on ».
Un indice pour vous téléspectateurs : « punching-ball ball »
Attention.... Top :
Comme la pluie, toujours trop ou pas assez, jamais au bon endroit, jamais non plus au bon moment. Dans mes fonctions premières je devais assurer l'ordre mais depuis quelques années, on m'emploie surtout pour que la population se défoule sur moi. Mis constamment en avant par les médias, je sers d'écran de fumée aux politiciens qui me privent de tout moyen d'action qui me permettrait de remplir ma fonction première. Je constate impuissant, à la lâcheté de mes concitoyens qui me reprochent de ne pas courir après les voleurs, délinquants, criminels et autres mais qui ne me soutiennent jamais en faisant pression sur ceux qu'ils ont pourtant élu, personne n'a manifesté à Saint Aignan ou à Grenoble pour que l'Etat se donne les moyens pour mettre fin à cette petite guerre civile, et pas en achetant la paix sociale mais en ripostant coup pour coup. Malgré tout, dans ma petite ville tranquille par rapport à d'autres endroit de France mais où la moyenne des vols à main armée est supérieure à 1 par semaine (on a des pics à un par jour à certaines périodes de l'année mais grâce aux vacances, les retours au pays, la moyenne redescend), je passe dans certaines rues fortement fréquentées par des étudiants bobos pour éviter que ceux ci ne finissent la nuit en slip dépouillés par les racailles qui leurs tournent autours comme des requins et je reçois des insultes, voir des projectiles, de la part... des personnes que je viens protéger par ma présence. Je constate impuissant que mes collègues se laissent entrainer par cette escalade et deviennent effectivement plus durs parfois avec des gens qui ne le méritent pas. Je les entends se justifier par des « ils n'ont qu'à pas voter toujours pour les mêmes ». Je constate que le fossé se creuse et qu'il est de plus en plus dur de rester serin. Je suis... Je suis...
Mode Julien Lepers « off »
Je prévois les commentaires : je n'ai qu'à quitter la police. C'est prévu mais ça ne se fait pas comme ça, sur un coup de tête. Je n'avais qu'à pas y entrer. C'est vrai, j'aurais pu rester chômeur et profiter des aides sociales en me drapant de toute ma dignité méprisante, « moi flic, jamais! ». Soit dit en passant, une société de plusieurs million de personnes sans force de l'ordre, ça n'existe pas et ça n'a jamais existé. La police est un métier honnête et indispensable encadré par des gens que VOUS laissez au pouvoir. Autrement dit, VOUS AVEZ LA POLICE QUE VOUS MERITEZ.
Un petit mot à l'attention de Philippe psy, j'aime vos articles, j'aime votre style et je suis en général plutôt d'accord avec vous sauf sur un point : il n'est pas toujours facile de changer de vie. Si vous même deviez repartir de zéro parce que l'Etat vous empêchait d'exercer par des mesures tatillonnes, le feriez vous? Je vous ai déjà posé la question et vous vous êtes bien gardé d'y répondre.
Vous même qui répétez à longueur de billet combien il est pénible de vivre en France, êtes vous parti vous installer à l'étranger? Comprenez bien que je ne vous ressers pas le couplet de « La France, on l'aime où on la quitte », j'essaye juste de vous faire comprendre que changer de métier ou de vie aujourd'hui n'est pas forcément possible pour tout le monde.
Ici, je défends la police. Quand je suis au boulot, j'essaye de faire valoir vos points de vues qui ne sont pas, malgré ce que j'écris, dénué de tout pertinence. Bref, j'en prends plein la gueule de tout les côtés. Je me demande si je ne suis pas un peu maso. Je crois que je vais aller consulter mon psy.
Bravo Laurent J. Je signale ma présence parce que l'abscence de publication d'article m'inquiète profondément de la part de mr psy qui pourtant n'est pas partie en vacances puisqu'il vient modérer les coms!!
Un point de vue sain est un point de vue nuancé ce qui est un exercice très difficle surtout pour un commentaire.
Il serait peut etre temps que tout ce petit monde de citoyen francais s'écoute, se comprenne et finisse par redéfinir les bases de la société. qu'importe la voie choisit (libertarisme social démocrate (oulala) libéralisme pure et dure) mais il est important que tout le monde sans exception arrète d'écouter les média, de disserter dans son petit coin et de mater son nombril...Ne laissons plus les élus, prendre des initiatives, disserter sur ce qui ne va pas en france, je pense qu'au regard de ces quelques blogs,des discours que l'on peut entendre sur les bancs publiques de la part de vieilles dames même dans mon quartier populo gaucho caviar (ils sont pour moi indéfinissables mes petits voisins).
Au revoir
Laurent J.
Je ne compte plus les fois ou des petits prolos frustres m'ont agresse avec leur pouvoir de fonctionnaire pour me piquer mon shit au black ou simplement m'insulter. Ca ne m'a jamais liberer du devoir de me battre contre des racailles quelques minutes plus tard pour rentrer chez moi plus ou moins en un seul morceau. Alors je ne compte plus sur toi et tes collegues pour me proteger. Je ne vote pas, je ne donne aucun credit a des clowns tristes pour gouverner ma vie. Je suis alle voir les racailles et j'ai achete un flingue. Et quand je rentre en fRance (j'ai quitte cet endroit nauseabond), je sais qu'il m'attend au cas ou.
Bon courage, et prenez soins de votre famille. Quand ca va cracker, il ne fera pas bon d'avoir un uniforme.
Si j'avais été obligé de choisir, je pense que j'aurais préféré ne rien faire de ma vie plutôt que de la passer à emmerder mes concitoyens, dans le meilleur des cas.
A chaque fois que j'ai rencontré des flics, c'était quand même des abrutis finis. Je me souviens même m'être fait "bousculer" parce qu'ils ne voulaient pas me laisser sortir d'une manif'.
De grâce, recentrons les forces publiques sur les vrais maux de notre beau pays.
@ Thomas : Beau Pays ? Tu parles des US ?
Je ne sais pas trop si c'est un reflexe genre "c'était mieux avant" ou "c'est typiquement français", mais je déteste ce pays de plus en plus.
Par expérience, je dirais que j'adore 20% flics, parce qu'ils ont l'intelligence de leurs études, ce que je trouve touchant, et qu'en se montrant sympa avec eux, ils te le rendent. En revanche, ma dernière expérience (et ce n'est qu'une des nombreuses histoires que je pourrais raconter, et chaque citoyen en a des tonnes comme celle-la) de la police m'a laissé un peu perplexe :
En plein Paris, un soir de juin, je cherche à garer ma 106 flambant neuf de 95, dont le contrôle technique est expiré, ce dont je me fous royalement, puis qu'elle part à la casse dans les jours suivants (4 pour être précis).
Tournant dans le quartier depuis presque 35 minutes, je commence à en avoir un peu plein les bourses, lorsque j'aperçois une place magnifique qui me tend les bras, mais m'oblige à effectuer une marche arrière périlleuse sur un peu plus de 7 mètres. C'est le coeur téméraire que j'enclenche la marche arrière et fais ronfler le moteur tout puissant de ma voiture de course, obligeant un pigeon à prendre son envol, sous peine de décoiffage. Le créneau n'est qu'une formalité pour le pilote de 106 que je suis, connaissant cette voiture sur le bout des doigts, et ayant un talent certain pour les créneaux les plus dangereux. C'est alors que surgissant de nulle part, probablement après avoir retiré son camouflage urbain à la hâte, un panier à salade se porte à ma hauteur. En descendent 5 hommes braves et poilus (oui 5 hommes !), vetus de leur si bel uniforme, et arborant fièrement les couleurs de mon pays.
"Monsieur, la marche arrière fonctionne bien sur votre voiture !" Je comprends que j'ai à faire à un grand comique, une sorte de Jean-Marie Bigard à képi.
"C'est exact Monsieur, et c'est étonnant pour une voiture dont le contrôle technique n'est pas valide" réponds-je avec autant d'humour et un sourire bienveillant.
(suite)
L'un de ses "collllègueuh" se met à courir vers la vignette. "Mais pourquoi court-il ? La voiture est garée" Me mets-je à penser.
Je Tente alors d'expliquer que le véhicule que je conduis sera détruit quelques heures après notre conversation. Bigard me coupe, comme s'il avait perdu son humour "Oui mais Monsieur, le véhiculeuh que vous connduisez est toujoureuh sur le voie publiqueuh".
"Certes" réponds-je "Exigez-vous de moi que je me présente à votre commissariat avec un contrôle technique en règle dans les 5 jours ?" "Non, Monsieur, je vais vous verbaliser, pas pour votre conduite dangereuse, mais pour avoir maintenu un véhicule sur la voie publique sans contrôle technique".
J'ai pris 80 € dans la gueule, ou un truc dans le genre, juste parce qu'il fallait ramasser un peu de blé, et que me mettre une prune pour un fait de conduite les emmerdait.
Alors, cher Laurent J, j'ai bien lu tout ce que vous avez écrit et j'y ai trouvé beaucoup de bon sens. Seulement, aujourd'hui, la police est devenue l'ennemi du citoyen, elle n'est plus là pour le protéger, elle l'emmerde profondemment, et lorsqu'on croise une voiture à pompon, bah on évite de croiser le regard hargneux des petits merdeux qui se prennent pour des rois à l'intérieur.
Je comprends bien tout ce que vous dites, mais vous ne me ferez pas croire que l'état est responsable des comportements déplacés de l'homme en bleu.
La responsabilité de l'Etat est dans la loi. L'application, c'est vous, sur le terrain, et là vous avez le choix. 20% font le bon choix, 80% font le mauvais. Vous avez passé des concours pour entrer dans la police, personne ne vous y a obligé. Parfois, il faut accepter ce que l'on est et ce que l'on a. Des gens vivent toute leur vie en étant ouvrier, chauffeur poids lourds, couvreurs, caissiers, et ne font pas chier leur monde juste pour satisfaire leur désire de pouvoir. C'est ce que vous faites.
Si ça doit changer, ça viendra de qui ? L'Etat ? Il doit vous dire d'être plus gentil avec les gens, de distinguer un sourire d'un cran d'arrêt ou Un malfrat d'un pauvre type ?
Vos comportements déviants, tout le monde commence vraiment à en avoir plein le cul.
GCM merci.
Enfin un vrai texte et pas une formule lapidaire vas y que je te fasse une pirouette.
Je vous croyais conducteur émérite de Lotus, au regard cerné (et pas seulement par les forceuh de l'ordreuh), joueur de poker flanquée de courtisanes, et la ben je crois que je perçois pourquoi Philippe vous tient en amitié :
vous conduisez une Peugeot 106 ! (et accessoirement vous êtes pertinent et drôle).
@GCM : Vous avez entièrement raison. Verbaliser quelqu'un qui, après avoir pris une rue en sens interdit à fond de marche arrière, déclare ne pas être en règle au niveau de son contrôle technique, c'est absolument ahurissant... Du comportement de pervers déviant à l'état brut.
Ils auraient pu passer en faisant l'air de rien. Ou vous dire : « allons, mon bon monsieur, c'est pas bien ça. Promettez moi que vous ne le ferez plus et que vous allez passer votre véhicule au contrôle technique ».
Mais c'est vrai qu'ils auraient pu faire la différence entre une personne comme vous qui présente bien et une racaille qui présente mal. Sauf que... c'est ce qui s'appelle le délit de faciès. Et on retrouve la notion de double nœud dont parlait Philippe dans un article il y a quelques mois...
Cet agent, un vrai salaud pour avoir osé vous verbaliser à vous, vous a fait cadeau du sens interdit (en général, c'est une convocation au tribunal et c'est plus cher) et n'a retenu que le contrôle technique pour vous obliger à vous mettre en règle. Car, voyez vous, je vous souhaite bien du plaisir si vous deviez être accidenté par un véhicule démuni du contrôle technique : l'assurance va se débiner à coup sur : elle n'assure que les véhicules en règle avec le contrôle technique. En gros, votre indemnisation, vous allez l'attendre longtemps, après une longue procédure auprès d'un fond de solidarité pas trop pressé.
Vous ne nous aimez pas, rassurez vous, c'est réciproque. Et dites vous bien que nous autres, sales flics, nous passons assez bien de votre amitié. Pour vous un policier sympa, c'est celui qui prends les décisions qui vous intéressent. Aujourd'hui trop sévère, demain il sera laxiste pour avoir laissé partir la personne dont le véhicule est démuni du contrôle technique, qui en plus avait pris un sens interdit et qui a accidenté un parent proche.
Pour se lancer avec un tel argumentaire, assurément, il faut être capable de tout oser, ce qui vous classe selon Audiard dans une certaine catégorie peu recommandable. Mais enfin, taper sur les flics, c'est facile et ça fait toujours mouiller certaines femmes alors vous auriez tort de vous en priver.
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à Laurent J
Ce qui était drôle dans le texte de GCM c'était le parti qu'il avait pris dans la narration.
Celui de l'humour un brin narcissique qui tournait en dérision les forces de l'ordre.
Rien ne dit que cela se soit exactement passé de la sorte.
Et si c'est le cas, ben, force est de reconnaître qu'il est tombé sur des collègues à vous sympa et que lui ben c'est un type plein d'a propos qui a couru le risque de ne pas tomber sur des collègues à vous aussi sympas justement.
Bonne journée
Je pense que les officiers de police seraient plus respectés s'ils étaient plus craints.
Première mesure: divisons leur nombre par trois. Avec les économies énormes ainsi générées, on augmente leur salaire en échange d'un oubli conventionnel des 35 heures, et on les équipe de bagnoles qui font peur, genre Dodge Charger V8 avec pare-buffles pour déraciner les platanes, grille de protection conducteur et vitres blindées, ordinateur portable avec accès direct à toutes les infos sans l'intermédiaire de talkie-walkies complètement nazebroques, d'armes qui font peur aussi, Desert Eagle .50 à la ceinture et Mossberg 590 dans le coffre.
Toujours avec les économies générées sur les salaires (et les retraites!), des cours de close combat obligatoires trois fois par semaine entre 20 et 40 ans, puis une fois par semaine au-delà.
Quand on en sera là, les flics auront plus de chance d'être respectés, car craints de tous. Depuis quelques décennies, les politiques et les profs ont cherché à convaincre, malheureusement avec succès, que tous les avis se valent et qu'il faut écouter chacun. Dans la vraie vie, c'est celui qui frappe le plus vite, le plus fort et qui a le plus gros pétard qui a raison.
Seconde mesure, sans laquelle la première serait absolument sans intérêt: que le chef de la police soit élu au niveau local par le peuple qu'il est censé protéger et non nommé par je ne sais qui, et qu'il soit la personne devant laquelle les vilains se présentent en comparution immédiate, plutôt que devant une juge gauchiste à peine rentrée de congés de maternité.
Car voyez-vous Laurent, tant que la racaille court, aucun citoyen lambda n'acceptera de se faire détrousser pour être passé à l'orange sans penser que vous êtes un enfoiré. Une fois qu'elle sera mise hors d'état de nuire (la racaille), tout naturellement, les dangers publics deviendront aux yeux du peuple ceux qui téléphonent ou fument au volant.
Responsabilité, force, prestance et surtout légitimité. Légitimité bilatérale d'ailleurs, qui forcera celui qui a tort à fermer à son tour sa gueule, qui au lendemain de l'élection perdue ou gagnée du chef de la police, qui une fois pris en excès de vitesse en ville.
Pour l'instant, la bande de jeunes en 307 break avec leurs SIG ou Manhurins en plastoc ne fait pas ce que la majorité silencieuse attend d'elle car elle ne dispose pas de la structure et des moyens nécessaires.
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Qu'est-ce que c'est que ce bordel!
@Epicier vénéneux, je ne sais pas il ya eu un bug je pense ??? Zuuut. Il ne vous reste qu'à tout réécrire.
@GCM : tu connais mon avis sur les flics ... De toute manière, je n'attends pas d'héroïsme d'un fonctionnaire. Le mec qui choisit la sécurité de l'emploi et donc la gamelle ne sera jamais un héros. Dans ce modèle-ci, j'en connais même un qui fait partie de la BAC mais dont la femme lui interdit de s'acheter un PC parce qu'elle ne veut pas qu'il passe trop de temps sur le net. Imaginez ce type qui joue les cadors de nuit mais met les patins pour entre chez lui.
@Laurent J. : je vous comprends et ne vous blâme pas. On fait ce qu'on peut dans la vie. Ceci étant dit, je connais un de vos confrère, qui ayant passé trente ans chez les CRS a toujours refusé de jouer ce jeux. Comme il me le dit : "mon métier c'est gardien de la paix, c'est un beau métier. Je ne suis pas collecteur d'impôt ni milicien à la solde du pouvoir".
Gardien de la paix, voici un terme qui devrait faire réfléchir tous les flics avides de promotion à n'importe quel prix. Moi, je crois à la justice immanente et je me dis que le flic qui m'emmerde sur le bord de la route trouvera toujours son maître.
Et puis je me dis aussi que si le pauvre gars est comme il est, c'est qu'il y a dans sa vie beaucoup de frustrations. Alors, si pour mieux vivre, il doit se renarcissiser à mes dépens je m'en fous. Moi, je remonte dans ma Mercedes et j'arrive dans ma jolie maison, tandis que lui, il dormira dans son HLM de fonction.
Et puis parfois, divin plaisir, comme je suis un ancien juriste, je discute et je pinaille.
Pourquoi la Police laisse à ce point les criminels s'en prendre à la population ? Parce que c'est ce que veut l'état qui tient sa laisse: le gouvernement n'assume plus depuis des décennies le fait qu'il constitue le monopole de la violence et de la prédation contre les citoyens.
Violence policière: c'est là tout bêtement la définition même de ce que la Police fait, son métier, sa fonction - c'est de s'en prendre aux gens et maintenir le monopole en question, par la force.
Mais comme le pouvoir est attribué par concours de popularité (élections) ses détenteurs ou dépositaires n'assument pas du tout dans les faits et les décisions ce caractère violent et (à mon sens d'anarchiste jusnaturaliste) proprement criminel de prédateur. Le grizzly veut se faire passer pour un bœuf. Et du coup il castre ses forces armées, laissant s'installer et croître une multitude de petits concurrents de la fauche à main de plus en plus armée et de la mise en coupe réglée du résident.
C'est le terreau parfait pour un renversement de l'opinion publique en faveur de fascistes sans complexes.
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