12 janvier, 2011

Anima animus !


Moi qui n'ai aucune amitié particulière pour la psychanalyse, j'ai gardé un vieux fond de tendresse pour Jung dont j'ai lu tous les livres sans exception. Il faut se dire qu'à l'époque où je cherchais un psy, je n'y connaissais rien et il aura fallu que j'en fasse six pour tomber sur un septième que je trouve sympa. Les six premiers m'ont souverainement déplus pour différentes raisons. En réalité, je crois qu'il y a eu deux types de psys qui ne m'ont pas plus.

Il y a eu ceux qui me prenaient de haut, le cul collé sur une fauteuil derrière leur bureau, tel des PDG recevant un agent de maîtrise venant mendier une augmentation. Tout dans leur gestuelle et leur manière d'être me déplaisait, qu'il s'agisse du ton de leur voix, de leur manière de se croiser les mains, leur façon de s'asseoir bien calé dans leur fauteuil comme s'ils s'éloignaient sciemment de moi et même leurs somptueux cabinet où tout était trop ordonné. Comme j'étais venu partager et non me soumettre, j'ai rapidement mis fin à nos échanges.

Puis il y a eu les bizarres, les étranges, les cas graves avec lesquels je ressentais une impression de malaise. Ceux qui me donnaient des explications alambiquées me donnant à penser que ce n'était pas possible d'avoir fait autant d'études pour dire autant de conneries ou encore ceux qui jouaient leur rôle de psy à fond en s'astreignant à me regarder fixement en ne me répondant que des "hmm-hmm" parcimonieux. J'ai ainsi le souvenir d'un mec, psychiatre de son état, dont le cabinet était décoré dans un camaïeu de beige à vomir et dont le costume beige aussi se confondait dans le décor : une sorte de caméléon avec une paire d'énormes lunettes.

Et puis, il y a eu le septième avec qui j'ai accroché. J'ai su très très rapidement que ce ne serait pas le meilleur psy du monde mais qu'en revanche il serait d'une droiture et d'une honnêteté sans faille. Qui à choisir entre des mauvais, autant aller vers celui qui est honnête : c'est déjà quelque chose. D'ailleurs quelques mois après quand il m'avait demandé pourquoi j'avais décidé de rester avec lui, j'avais été très franc. Je lui avais expliqué que je venais de consulter une telle brochette de toquards que j'avais apprécié sa simplicité. Et puis j'avais rajouté que j'avais apprécié le joyeux bordel qui régnait dans son cabinet qui me rappelait mon côté désordonné. Et enfin, je lui avais glissé qu'ayant aperçu un Figaro posé sur le lit, je m'étais dit que pour une fois que je tombais sur un psy qui ne soit pas de gauche, cela méritait que je m'arrête un peu.

A l'époque, je ne connaissais rien de Jung et il était jungien. Afin de me mettre à niveau et de savoir à quelle sauce je serais mangé, j'avais commencé à lire Jung afin de partager le plus de connaissances avec mon psy. J'avais trouvé Jung un peu inefficace mais plutôt marrant à lire dans la mesure où j'avais apprécie son côté professeur Nimbus cherchant de tous côtés. Et donc j'ai fait une analyse jungienne qui ne m'a pas apporté grand chose. En revanche mon psychanalyste et moi nous tutoyons et buvons des coups aujourd'hui et ça c'est très sympa.

Dans les faits, j'ai retenu peu de choses de ces années d'analyse jungienne. En revanche j'ai apprécié les archétypes et notamment les notions d'anima et d'animus dont il faisait état. Ces pôles féminins présents chez les hommes ou masculins chez les femmes, à un degré variable, m'ont toujours fasciné. Et je crois que dans de nombreux cas, mon travail de clinicien aura consisté à régler l'anima ou l'animus de mes patients en évitant qu'ils soient dans le trop ou le trop peu. J'ai donc appris à reconnaitre en moi une anima assez monstrueusement puissante et à l'accepter. Ce qui fait de moi un mec hyper sensible, autant qu'une fille de douze ans qui vient d'avoir ses premières règles, tout en n'oubliant pas de rester un mec avant tout.

J'ai aussi su reconnaitre l'animus chez les femmes et c'est quelque chose que j'apprécie. Rien de plus chiant qu'une femme qui ne soit que femme, je m'en lasse très vite. J'ai toujours adoré les nanas un peu couillues, chez qui un solide animus positif se manifestait. Je préférerai toujours Jeanne d'Arc ou Scarlett O'Hara que les héroïnes coconnes de films sentimentaux.

Tout cela pour vous dire que si vous avez été étonné par les deux derniers messages postés par cette chère Laurence parce que vous étiez habitué à ma manière d'écrire, ne vous inquiétez surtout pas ! Laurence est une femme dotée d'un animus positif assez puissant. Ce qui fait que tandis que je n'aurais pas osé poster de telles photos, me retranchant derrière mes pudeurs de vieille fille, Laurence bien plus couillue que moi n'a pas hésité un seul instant. Je suis d'ailleurs ravi de cette liberté qu'elle a prise.

Cela m'amuse toujours que la petite Laurence (155cm au garrot) et cette grosse brutasse de Gringeot (198cm et 135 kilos) puissent s'entendre comme larrons en foire. Il faudrait que je leur demande s'ils n'ont pas été potes de régiments ? Parfois je les imagine bien dans un régiment d'infanterie perdu dans l'est de la France.

Je préviens simplement le Gringeot qu'il doit se méfier car si Laurence donne toute la puissance de son animus, il se pourrait qu'un jour elle lui mette la main au panier en lui disant "alors ça roule ma grosse ?". Et si d'aventure il se trouvait que le Gringeot soit offusqué de ces manières, je suis sûr que Laurence saurait lui répondre "Allez fais pas ta pimbêche ma jolie !" pour le mettre en confiance.

2 Comments:

Blogger Laurence said...

Mais nooooooooon ! pour mettre le Gringeot en confiance, il suffit lui gratouiller le crâne !

15/1/11 12:10 AM  
Blogger Lucie Trier said...

Oui, de même que les femmes surdouées semblent souvent dotées d'un taux de testostérone anormalement élevé, il serait intéressant d'étudier le surplus d'oestrogènes chez les hommes surdoués.

Les gens avec une polarité interne, ça croustille toujours plus.

Ceux là restent de marbre devant des chieuses 100% oestrogéniques. Celles-là restent de marbre devant les obtus 100% testostéroniques. Vous savez, ces types avec une mâchoire un peu carrée, qu'on représente habituellement en plein processus de rasage, dans une pub Mennen, ou autre.

15/1/11 3:53 PM  

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