Hommes et femmes !
Juste au moment où je voulais publier un article sur les différences entre hommes et femmes, voici que le magazine Sciences et Avenir publie carrément non pas un article mais un dossier sur le sujet intitulé : "Homme Femme, la sciences face aux idées reçues".
Et là dès le début pour bien montrer que l'on ne va pas donner dans l'idéologie, on vous balance qu'il y a des idées reçues mais que la science va trancher souverainement. Parce que la science c'est bien connu, c'est un peu Thémis tenant en main une balance et qui les yeux bandés va rendre justice ; mais attention, pas une justice humaines sujette à caution. Non parce que la science, comme la Thémis des grecs, c'est la justice immanente, c'est à dire celle qui ne passe pas par la médiation d'une procédure judiciaire et bêtement humaine mais relève directement des dieux. Dire que je pensais que dans les différents labos de recherche on était recrutés en fonction des diplômes obtenus alors qu'en fait il faut avant tout être issu de la cuisse de Jupiter.
Déjà le titre met en condition le lecteur qui comprend qu'on va lui expliquer que tout ce qu'il pensait était faux et que la science va trancher définitivement pour remettre un peu d'ordre dans le chaos des idées. Il y a un petit fumet quasi soviétique dans l'approche journalistique mais j'y reviendrai à la fin de mon petit article à moi. On ne vous dit pas que l'on va vous livrer ce qu'en pense la science en fonction des connaissances actuelles, non on vous dit que vous aviez des idées reçues dont on va vous débarrasser prestement parce que vous n'étiez que des crétins pour penser ce que vous pensiez.
Alors, ma première impression en lisant l'article, c'est que je m'aperçois que la science s'était lourdement trompée puisque les connaissances actuelles semblent radicalement opposées aux connaissances plus anciennes. Et pire, ce revirement ne date pas d'un siècle mais de dix ans. En gros en dix années, toute les connaissances ont été bouleversées. Mais rien ne me prouve que les données actuelles ne seront pas elles aussi bouleversées dans dix ans. Je me demande ce que titrera Sciences et Avenir dans dix ans ? A moins que cette fois-ci on tienne enfin le bon bout et que l'on sache définitivement tout des hommes et des femmes. Et puis au pire, avec de bons tribunaux, voire des purges, on peut établir une science orthodoxe capable d'une vraie pérennité.
Ainsi, avant on pensait que le cerveau était sexué mais maintenant on sait que c'est faux. D'ailleurs toute thèse contraire sera dorénavant taxée de neurosexisme c'est écrit en gros dans l'article ! Comme il y a le racisme, le sexisme, il y a maintenant le neurosexisme pour châtier les déviants.
Parce qu'avant la science n'avait produit aucune recherche digne de ce nom mais uniquempent d'énormes mensonges faisant la part belle aux stéréotypes. En gros il semblerait qu'avant la science pensait que les hommes et les femmes avaient des capacités différentes tandis que maintenant, on sait que c'est faux et que tout ce que l'on avait trouvé n'était du qu'à la phallocratie ambiante et à des résultats complètement biaisés d'études totalement inféodées à la domination masculine. Si on a souvent taxé les femmes d'appartenir au sexe faible c'est en gros parce que les hommes sont des salauds.
C'est sans doute du au fait qu'avant les labos étaient justement tenus par ces salauds d'hommes tandis que dans le dossier de Sciences et Avenir, ce sont des femmes chercheurs (chercheuses) qui nous livrent le fruit de leurs recherches. Et c'est bien connu, tandis que l'homme est un arnaqueur qui tire la couverture à lui, la femme est juste et intègre et vous dit vraiment la vérité. Donc, j'en déduis que si hommes et femmes sont égaux, ils ne le sont pas tant que cela parce qu'en termes moraux du moins, il semble que l'homme soit menteur tandis que la femme soit loyale.
Alors que nous apprend l'article. En gros qu'à part en ce qui concerne la reproduction, nous serions pareils. Alors là, les bras m'en tombent. Moi qui pensais naïvement que les femmes voulaient toujours faire couturière tandis que les garçons étaient toujours pompiers, je suis carrément sur le cul. Donc, en termes d'intelligence, nous serions égaux ? Et bien ça ! Il fallait au moins ce dossier de Sciences et Avenir pour nous le faire savoir. Parce que moi dans l'ignorance crasse qui est la mienne, je n'avais jamais entendu parler de Marie Curie ou de Maria Montessori par exemple.
Et l'article nous explique que si dans certaines disciplines les femmes sont sous-représentées ou obtiennent de plus mauvais scores, c'est parce qu'elles subissent un stéréotype négatif qui leur fait croire qu'elles sont moins douées pour certaines disciplines que les hommes. Tandis que si on les soutient, elles réussissent aussi bien que les hommes. Bref, on redécouvre le modèle d'auto-apprentissage que Bandura a créé dans les années 1960. En bref si vous dites à quelqu'un que c'est un con qui ne va pas réussir, il aura moins de chance de réussir que si vous l'encouragez en lui expliquant qu'il a ses chances. Alors là, retrouver ce que l'on sait depuis cinquante ans ou presque, c'est de la recherche !
Et puis même moi qui suis sans doute un putain de macho éduqué à l'ancienne, n'ayant jamais fait tourner une machine à laver ni même recousu un bouton de ma vie (la faute à l'éducation que me donna ma mère), je n'ai jamais pensé qu'une femme était plus bête qu'un homme. Et en termes de compétences, je vous assure que mon épouse est une formidable navigatrice. Je n'ai jamais investi dans un GPS, parce qu'avec ma corse assise à côté et une carte Michelin achetée 3€, j'irai au bout du monde sans l'assistance d'une demoiselle de chez Garmin ou chez Tomtom. Non, j'en était persuadé avant de lire Sciences et Avenir, toutes les femmes ne sont pas de pauvres connes mièvres et timorées qui adorent le rose. On se demande à quel genre de connards doivent être maqués nos chercheuses ou quels abrutis de père elles ont pu avoir pour imaginer que les hommes pensent forcément autant de mal des femmes.
Ce qui est amusant c'est de mettre la plasticité du cerveau en avant comme si le cerveau était une entité globale. On a beau tenter de tuer la psychanalyse, elle revient sans cesse en avant. C'est curieux pourtant je me souviens de ce que disait Arthur Koestler dès les années cinquante dans Le cheval dans la locomotive : faire une psychanalyse, c'est tenter de faire parler d'une seule voix, un crocodile, un cheval et un homme, en référence aux connaissances que l'on avait du cerveau et de sa manière de fonctionner. En bref, on avait imaginé que le cerveau se composait de strates plus ou moins spécialisées, rhinencéphale, diencéphale, etc., mais là on voit que l'ensemble est soumis à une plasticité. Pourquoi pas, après tout je ne suis pas spécialiste du sujet alors je crois ce que l'on me dit.
Finalement, j'ai appris que hormis la reproduction, les hommes et les femmes sont pareils. Ce qui revient à dire qu'à part des détails minimes comme le système urogénital, et quelques babioles annexes comme le systèmes pileux, la taille et la masse musculaire, les hommes et les femmes sont pareils. C'est vrai en plus que nous avons deux bras, deux jambes, une tête etc. Parfois je me demande pourquoi en tant que mâle hétéro je préfère exclusivement les femmes ? Ce doit être du à un conditionnement que j'ai subi à base de stéréotypes et de vilains préjugés que ma mère, cette mauvaise femme soumise au patriarcat, m'a enfoncé dans la tête de force en perpétuant les valeurs faussées dont elle avait elle-même été victime. Je mériterais un internement dans un camp de tolérance pour avoir eu autant de pensées sexistes.
Bref, le dossier évacue d'un grand geste ample la reproduction en faisant néanmoins un petit détour par l'endocrinologie pour nous dire que bon, si chez le rat, le niveau de testostérone ou d’estrogènes implique des tas de trucs, pour l'être humain c'est différent à cause de la vie en société. Alors la prochaine fois qu'on testera des médocs sur des animaux, il faudra se dire que c'est un peu à l'arrache parce que la vie en société fait de nous des mammifères très différents d'un chimpanzé. Et nous revoilà avec l'éternel débat entre l'inné et l'acquis. Et puis, on expliquera cela aux femmes ménopausées ou à tous ceux qui souffrent de troubles thyroïdiens. Tout cela c'est dans la tête, utilisez la plasticité de votre cerveau parce que les hormones, hein faut pas en faire tout un plat non plus, ça doit jouer un peu mais pas beaucoup sauf pour les rats peut-être.
Et là ma foi, j'avoue que parvenu à la fin de l'article, je n'étais pas très avancé. A moins d'imaginer que je venais de lire des positions purement idéologiques, je n'ai pas été très persuadé par les résultats proposés. Alors les études actuelles présentées dans le dossier concluent que les hommes et les femmes sont identiques. Et que les différences que les vieux cons comme moi ont constaté ne sont dues qu'aux stéréotypes et aux préjugés, c'est à dire aux constructions sociales. Pourquoi pas, même si j'aurais aimé savoir pourquoi ces constructions sociales se sont maintenues durant des dizaines de milliers d'années sous des latitudes différentes ? Cela personne ne le dit bien sur.
Et puis, le dossier dans lequel "la science tranche enfin pour nous éclairer et nous éloigner de la superstition" ne nous explique pas non plus pourquoi malgré une égalité de fait dans les sociétés développées, il existe encore une forme de sexualisation des activités qui fait que les femmes et les hommes semblent se spécialiser. D'ailleurs on notera que si la "mode" est à la pratique d'activité réputées masculines par les femmes (moto, politique, etc.), il semblerait que les hommes ne soient pas pressés de pratiquer les activités réputées féminines.
Curieusement, à part une sorte de désir de revanche inspiré par le fait que l'on présente les hommes comme des oppresseurs contre lesquels il faille se battre, il ne semble pas que les sexes aient autant évolué que cela. Et si l'on se réfère à certaines professions autrefois exercées par les hommes et aujourd'hui sur-investies par les femmes (magistrature, avocature, professorat, médecine, etc.), on pourrait par exemple avancer que c'est du au fait que ces professions soient aujourd'hui soumise à des concours pour lesquels les femmes pourraient être favorisées. En revanche, dès lors que l'on monte dans la hiérarchie, ce sont les hommes que l'on retrouve en majorité, peut-être parce qu'il s'agit pour "monter" d'avoir des enjeux de territoires nécessitant justement de la testostérone. Cela personne ne le dit, ou si on vous dira encore que ce n'est du qu'à ces vilains stéréotypes et au fait que les hommes font barrage. En revanche, je crois me souvenir qu'en politique ou en management, on nous a souvent fait la leçon selon laquelle il y aurait une manière féminine de diriger plus douce et plus à l'écoute des autres tandis que les hommes seraient brutaux et prévaricateurs.
Donc en résumé, j'aurai appris dans ce dossier dans lequel la science devait avoir la peau des idées reçues sur les différences entre hommes et femmes sont illusoires et ne reposent que sur des stéréotypes et des préjugés, c'est à dire sur une interprétation erronée du réel. Et là-dessus fermez le ban et ne tentez même pas de poser une question parce que cela serait mal vu, vous seriez coupable de sexisme. Parce que si les hommes et les femmes sont égaux, il ne faut pas être grand clerc en lisant cet article pour constater que les femmes sont plus égales que les hommes tout de même.
Alors que penser de tout cela ? N'étant pas neurobiologiste, je ne me hasarderai pas à dire si tout ceci est vrai ou faux. Je n'ai pour tout viatique que mon ressenti et cela fait bien mince face aux études publiées par des femmes diplômée d'universités prestigieuses. Je rappelle que je parle de tout cela comme un brave candide, un simple quidam qui croit savoir mais ne sait rien tant que la science ne lui a pas ouvert les yeux. D'ailleurs, on m'explique un peu la même chose en politique en me disant que je suis trop idiot pour avoir des idées et que cela me dépasse et qu'il faut que quelqu'un s'occupe de moi. Bref, je suis sous tutelle permanente.
En revanche la chose dont je suis sur, c'est que c'est un mensonge éhonté que de présenter des études scientifiques comme étant parfaitement neutres et totalement débarrassées des préjugés de celles qui les conduisent. La science, notamment dans certains domaines touchant la société ou les affaires, est infestée d'idéologie comme le prouve par exemple le vaste débat sur le réchauffement climatique. N'oublions pas non plus le grand Lyssenko, héros de l'Union soviétique (ce n'est pas rien comme titre) et fêté comme un grand scientifique, qui déclarait que la nature des plantes peut-être moulée par les conditions du milieu et qui désigna les partisans de Mendel comme des ennemis du peuple soviétique. C'est le même qui expliqua qu'il y avait deux sciences, l'une bourgeoise et fausse par essence et la science prolétarienne, vraie par nature. Bref ce n'est pas parce que l'on est scientifique que l'on dit la vérité.
Si j'étais méchant et carrément injuste, je dirais qu'en lisant le dossier de Sciences et Avenir, j'ai parfois distingué l'ombre du grand Lyssenko planer derrière ces thèses soutenues comme étant vraies et définitives. Et puis bon, j'avoue que je me méfierai toujours de ces thèses bidons à base de sciences humaines. Tout cela "pue" les Gender studies qui débarquent en force. Non qu'il faille rester à tout prix dans une représentation ultra stéréotypée des sexes mais que ce renversement brutal et permanent laisse augurer quelque chose qui ressemble bien plus à un combat qu'à des recherches scientifiques exemptes elle-mêmes de ces fameux stéréotypes qu'elles sont justement sensées combattre. Quand la misandrie l'emporte sur la misogynie, personne ne gagne.
Parce que lorsque l'on en est réduit à interpréter des faits à l'aune de la psychologie sociale, c'est qu'au pire on est dans l'erreur manifeste, au mieux que l'on n'a pas trouvé mieux pour expliciter un phénomène trop complexe pour le niveau actuel des connaissances. Ainsi, on a pu invoquer que les gros et les drogués étaient faibles de caractère avant de comprendre les mécanismes inhérent à la prise de poids ou à l'addiction. Les thèses psychosociales sont le plus souvent le fait d'esprits simples pour qui le monde décidément trop complexe apparaît cruel et injuste et qui préfèrent plaquer une solutions toute faite que d'admettre que pour l'instant il n'y a pas d'explications satisfaisantes.
Interpréter sans cesse, donner des significations biaisées à tout et tout le temps, c'est appauvrir la réalité du monde pour le rendre factice et conforme à des fantasmes enfantins de toute puissance. A force de vouloir combler le vide de nos connaissances avec n'importe quoi, on finit par ne plus être crédible. Et justement, puisque l'article parlait de plasticité du cerveau, s'il y a un champ d'études qui bénéficie d'une grande plasticité, c'est bien les sciences humaines où l'on a pu raconter tout et n'importe quoi avec le plus grand sérieux. L'affaire Sokal rafraîchira la mémoire à certains.
Mais je ne suis qu'un crétin alors je garderai mon avis pour moi. Et puis, même si jusqu'à ma mort je penserai qu'il existe des différences fondamentales entre hommes et femmes et que je suis sur de ne pas me tromper, j'avoue que j'aime pourtant la compagnie des femmes. D'ailleurs elles représentent deux tiers de ma clientèle et je m'entends fort bien avec elles. Et puis, tous ceux qui me connaissent vous l'expliqueront, j'ai toujours préféré les femmes de tête aux coconnes à frou-frous alors on ne peut guère me taxer de sexisme.
Et pour clôturer cet article, je laisserai la parole à une femme peu suspecte d'être inféodée aux hommes :
"Le plus beau chez un homme viril c'est un peu de féminité ; le plus beau chez une femme féminine, c'est un peu de masculinité"
Susan Sontag "Against interpretation"
Écrivain féministe gauchiste et ... capricorne ;)
11 Comments:
Susan Sontag, la lesbienne ?
Je ne sais pas qui dirige le secteur marketing de Sciences & Vie, un mâle brutal ou une douce femelle, mais une chose est sûre: quelle que soit la prose qu'il/elle a cherché à te refiler, il a réussi sa mission. Tu as acheté le numéro!
C'est l'essentiel.
L'éternelle grande question...celle qui taraude tout le monde.
Sûr qu'avec son étiquette de journal scientifique sérieux, Sciences@Vie amadouait les méfiants et les dubitatifs.
Et maintenant, ils vont être encore plus méfiants et dubitatifs!
D'après ce que tu en dis, cet article a l'air furieusement "tendance" et sommes toutes, assez niaiseux.
C'est curieux cette maladie qui incite les bonnes gens à tout niveler en rang d'oignon sur la même brochette. Qu'est-ce que ça peut bien faire que les hommes et les femmes soient différents? On dirait que c'est une incongruité.
En admettant même que l'unique différence se niche dans les détails biologiques (hypothèse simple), ça paraît difficile de passer outre. C'est pas rien d'avoir un zizi ou une zézette! Des gros biscoteaux ou des petits pieds délicats. De pouvoir porter des mouflets ou pas.Nier que ça détermine pas mal de choses revient à nier l'alternance du jour et de la nuit.
Etrange aveuglement...
Bel article.
Je crois aussi profondément que les hommes et les femmes sont différents.
Depuis une dizaine d'années la volonté "liberatrice" de décloisonner les carcans de genre au profit des variabilités individuelles s'est fortement accrue. La volonté est louable sur le papier, mais cela se fait au prix parfois de l'objectivité scientifique. On connaît pourtant de mieux en mieux les effets de la testostérone et de l'oestrogène sur les aptitudes et les comportements humains. Et des deux côtés, il n'y a pas que du joli joli. En ce sens la démarche des chercheuses gender studiques est pourvue d'une œillère idéologique, mais il me semble illusoire de croire que les précédents chercheurs mâles furent moins orientés. Reconnaître cela n'a rien à voir avec la misandrie il me semble.
Néanmoins le sens unique, phallocentré ou hystérocentré, est un tombeau. Il existe des corrélations entre certaines aptitudes intellectuelles et l'oestrogène.(shocking!, je sais) Ceux, de plus longue date médiatisés et valorisés, entre d'autres aptitudes et la testostérone ont un air plus familier. Des deux je te dresserai la liste si ça t'intéresse.
Il y a aussi des formes de bêtise oestrogénocentrée, et testostérocentrée.
En bref, les deux hormones sont limitantes sur cetains aspects, et stimulantes sur d'autres. La teneur de ces aspects est en train d'être définie de plus en plus précisément n'en déplaise à Science et Vie, bien qu'on n'en connaisse encore qu'une infime partie.
Cela explique que les hommes surdoués soient pourvus d'un taux d'oestrogènes grimpant au plafond, et inversement pour les femmes "de tête" et la testostérone. La dernière étude sur ce sujet est anglaise, et date de l'année dernière. God Save The Queen. Cela explique également le fonctionnement de ton super radar analytique, et pourquoi tu t'acclimates particulièrement bien avec les femmes en tant qu'homme. Quant à moi sans prétendre être géniale j'ai plein de poils au menton comme tu le sais.
Sinon je suis très jalouse de Susan Sontag qui nous a piqué notre concept de "polarité interne". Même si elle l'a dit avant, en fait elle n'existe pas vraiment : Mme Bovary c'est moi ;)
Melle C
@Il sorpasso : je trouvais assez rigolo de clôturer cet article par une citation de Mlle Sontag. Au moins ne serai-je pas taxé de sexisme ;)
@Léo Froufrou : tout à fait d'accord avec votre analyse. Et si j'ai acheté Sciences&Avenir (et non Sciences et vie), c'est pour m'éviter d'avoir à me farcir le pensum d'un chercheur en sciences sociales tentant de démontrer l'absence de différences entre hommes et femmes. Lire 15 pages idiotes vaut mieux que 200 stupides. J'ai fait le bon choix.
Excellent billet!
"il ne faut pas être grand clerc en lisant cet article pour constater que les femmes sont plus égales que les hommes tout de même."
Mais il n'y a pas que dans cet article.
Par exemple, nous avons bien un "observatoire de la parité entre les femmes et les hommes" (payé par nos impôts), mais là aussi on constate que seules les femmes sont "défendues".
79% des SDF sont masculins, mais on s'en fout. 73% des suicidés sont des hommes, mais c'est un hasard. En tous cas, et sauf erreur de ma part, l'observatoire n'en parle pas.
Et pendant ce temps, Paulo dort dans sa "CAMIONETE", à moins qu'il ne se soit déjà suicidé…
Faut aussi voir la loi... la bonne loi francaise, juste et égalitaire.
http://www.sos-papa.net/pages/chiffres.htm
En autre chiffres :
98% des prestations sont payées par l'époux.
Un enfant de 2 ans est confié dans 2% des cas au père.
Toute classe d'age confondu le taux est de 13% et ne change pas.
34% des enfants ne voient plus jamais leur père
Ah on me dit que beaucoup de magistrats sont des femmes ? Aucun lien.
Le père d'un pote, a du payer, à son ex-épouse qui l'a trompé,(il l'a prouvé au tribunal etc), des compensations parce qu'elle était habitué à "un certain niveau de vie".
Ah et pour finir, la pension allimentaire est fixée... par le juge. Il n'y a pas deregle ou bareme officielle...
@Thomas Grosso,
Lisez le blog d'Eolas, un des derniers articles parle de ce que vous mentionez et il semblerait que la realite soit un peu plus complique que cela.
merci pour votre article.
c'est un questionnement que j'ai souvent : quelle différence ai-je avec un homme ? en quoi sommes nous différents ? pourquoi tant de mal à se comprendre ? il n'y a qu'à taper sur google "comprendre les femmes" ou "comprendre les hommes" pour voir l'étendue du questionnement.
mais est ce que toutes femmes peuvent se vanter d'avoir ses qualités données aux femmes : la tendresse, la douceur, la compréhension, la grâce, l'empathie, la sensibilité, la patience, et j'en passe, tous autant positifs ?
perso, ma patience est limitée, ma sensibilité est plus due à des vécus douloureux, je n'ai guère d'empathie pour la connerie, et si je peux etre douce, attentive, compréhensive, aussi timide et inconstante, je peux aussi être agressive, autonome et créative. et j'ai aussi des poils au menton :)
et pour autant je me sens très différente de mes congénères masculins, et je ne les comprend pas.
dans ma tête, je suis leur égale, dans les faits, c'est autre chose.
j'ai récemment discuté avec un homme d'un certain age, marié mais ayant plein de maitresse. il est amoureux de l'une d'elle, mais il ne comprend pas pourquoi elle ne veut plus faire l'amour avec lui. il y a des hommes à ce point cons ?
si l'homme crie à la différence des sexes, pourquoi ne cultive t(il pas l'empathie ?
pour ma petite histoire personnelle, j'ai vecu en couple avec un garcon, ("garcon" et pas "homme"), qui ne supportait pas que je puisse reussir là où lui n'arrivait pas. il se vantait de sa supériorité intellectuelle et d'une créativité dédié aux hommes, par le seul fait qu'étant incapable de procréer, je devais laisser la création matérielle aux hommes. Étant dans le milieu de l'art depuis petite, je n'ai pas pu comprendre ses propos, ni les entendre.
alors même si je suis restée avec lui pendant longtps, et que j'ai pu me réduire en position masochiste à une passivité féerique, cela ne m'a pas rendu heureuse, et renforcée dans mon incompréhension du sexe "fort".
alors au delà d'une connerie puissante, je n'ai certes pas compris sa detresse face à son incapacité à se révèler, à être indépendant, et si pourtant j'ai tout fait pour le pousser à s'émanciper, à prendre confiance en lui en lui montrant la voie, moi je disparaissais. et lui s'engouffrait encore plus dans sa connerie, persuadé d'etre l'intelligent, l'homme, et persuadé que la femme aime se faire dominer.
mais avant de se mettre en couple, de vouloir être dans un moule rassurant, devenez des être humains! cultivez les qualités "dites" féminines, compréhension, empathie, douceur, aide. devenez vous -même, sans vouloir calquer votre bon papa, ou des copains un peu con-con.
cesser d'ecouter soral, zemmour et leur propos puants dus à je ne sais quoi comme infériorité (y a t-il derriere un papa tout puissant?), cessez de penser à provoquer pour provoquer, cesser de penser avec un phallus tout puissant. Comprenez que les femmes ne sont pas la pour satisfaire une prise de pouvoir mais peuvent vous aider, tout comme vous pouvez aider la femme à s'épanouir.
je suis encore peut etre très marquée, et très en retrait (cela se ressent-il?), mais j'espere, j'espere. et je pense que la compréhension de l'autre vient apres la comprehension de soi-même. les fantasmes des uns ne sont pas ceux des autres. moi aussi, j'ai du chemin à faire pour accepter cette virilité mal placée, et pour accepter que nos visions sont différentes. sans doute que l'humour sur soi-même peut aider à celà.
Différents ou pareils alors?
En regardant type par type, on s'y retrouve un peu mieux déjà :
-La personnalité "normale", y a que 2 grandes versions : avec mère / sans mère. Là on a couvert 100% du groupe normal (après je le divise en 6 sous-groupes, mais là dans cette discussion-ci on s'en fiche).
Je précise que les femmes qui sont issues de familles où le père ne représente rien de positif pour la mère et où ça se retrouve chez la fille sont bien prises en compte dans ce découpage : elles font partie du groupe sans mère, et la mère endosse la dimension phallique qui chez d'autres est associée au père.
Et les familles où le fils ou la fille ont été privés très jeunes voire à la naissance de leur mère, mais où celle-ci était réellement aimée par le père et l'aimait en retour, he bien ces enfants-ci font partie du groupe avec mère.
Bon j'espère qu'avec ces 2 précisions on est en phase sur la composition du groupe normal... je reprends!
Donc avec ces 2 versions de la personnalité normale, y a pas de réelle différence psychologique entre les 2 sexes.
Y a des différences induites par des différences de condition liées au sexe (on peut s'attendre à ce que beaucoup de femmes qui n'ont pas eu d'enfant ressentent, arrivées à un certain âge, le désir d'en avoir avant que ça ne soit plus possible physiquement, et que les hommes pas forcément, mais même là, elles auront pas forcément une attitude bien différente de celle qu'aurait eu un homme qui aurait été à leur place, disons en rêvant qu'il était une femme placée dans cette situation)
Même avec la personnalité mélancolique, fleuron du groupe "normal", et très peu éloignée de la personnalité névrotique (comme en témoignent les passages éclairs très impressionnants que certains réussissent de l'une à l'autre au cours des psychothérapies bien menées), y a pas de différence significative. Il faut bien sûr comparer sur des individus de même caractère, sociologiquement proches, et de niveaux d'intelligence voisins. Et à ce moment c'est flagrant.
Donc s'il ne s'agit que de la personnalité normale, OK l'article est dans le vrai (enfin par hasard, parce qu'avec leurs justifications pseudo-scientifiques fumeuses, je me vois pas leur accorder le crédit que des liens logiques sous-jacents sous-tendent leurs positions)
-Bon maintenant la personnalité paranoïaque, là déjà, y a pas mal de différenciation entre les 2 sexes, avec les conséquences que l'on constate :
1) potentiel artistique "systématique", ce qui est tout de même assez hallucinant, mais bon je vous invite à renouveler la constatation par vous-même, je mets qui que ce soit au défi de me trouver un contre-exemple, je vous attends sur celle-là!
Tiens d'ailleurs pourquoi c'est presque toujours la musique? Mais c'est parfois la poésie ou la peinture, j'en ai vu 2 exemples, assez fabuleux d'ailleurs pour ce qui concerne la peinture, une artiste exceptionnelle...Bref!
2) aisance physique, dimension du corps très assumée. Alors les données fondamentales de la personnalité paranoïaque jouent beaucoup là-dessus, avec le noyau constitutif du moi paranoïaque "j'inclue tout ce qu'il y a de positif et j'en suis seul détenteur" qui joue également dans le sens d'apporter de l'aisance par la qualité de la délimitation du moi, supérieure à celle de la personnalité normale. Mais le degré supérieur de différenciation sexuelle joue également, en apportant de "l'espace" avec des places spécifiques dévolues à l'homme et à la femme, avec beaucoup moins de "collisions" pour occuper le terrain relationnel puisque chacun tire un bénéfice intérieur de la dissymétrie des rôles.
(suite plus bas)
(suite de au-dessus)
-Les personnalités "réelles" :
Pour faire court je vous fais que les pervers et les narcissiques, on aura couvert l'essentiel de ce qu'on peut voir.
Bon là on a encore un degré supérieur de différenciation sexuelle, qui se matérialise par contre surtout dans la nature de la relation à soi-même plutôt que dans celle à l'autre : Ils sont assis sur 2 chaises à la fois on va dire, l'absence d'accès au fonctionnement névrotique et la dictature de la réalité exercent sur leur relation à l'autre une pression telle qu'ils ont très peu de marge de manœuvre. Bien souvent on les prend en flagrant délit de jalousie vis-à-vis du conjoint ou de l'ami(e) à la personnalité normale pour son accès au désir intense et à une passion amoureuse beaucoup plus complète (plus fragile aussi mais bon...) que celle à laquelle ils accèdent.
-La personnalité névrotique :
je vous fais 2 groupes sinon ça va être trop compliqué :
1) les obsessionnels, les hystériques et la personnalité adulte dans sa forme "contrainte" (degré élevé d'individualisation, mais grosse carence liée à des relations insatisfaisantes qui ne permettent pas de franchir le cap vers la personnalité adulte "en pleine possession de ses moyens", talent artistique inexistant) :
Encore un degré de différenciation supplémentaire, mecs directifs et au côté sadique exacerbé, nanas soumises et très maso, tout ceci souvent dans les actes mais pas toujours, par contre systématiquement au niveau fantasmatique.
2) La personnalité adulte à 100% :
He ben pareil, mais par contre c'est un peu plus dur à voir (excepté pour le sujet, qui a pleinement accès à ses capacités introspectives, a une conscience très nette de son désir, et est en contact avec le noyau résiduel correspondant à l'autre sexe dans son moi propre), pour 2 raisons :
1) Le degré de liberté du moi, qui fonctionne littéralement sans entraves (sans entraves relationnelles du moins), assure un degré de puissance personnelle qui fait qu'ils sont toujours débordants d'énergie et d'assurance, et ne craignent aucune confrontation verbale. Dans ce contexte, il est parfois plus difficile de déceler le côté passif des femmes. C'est le paradoxe du fonctionnement névrotique (qui n'est qu'apparent) : le côté maso parfaitement assumé se retrouve à la source d'un désir très puissant, source de la force qui permet de ne jamais avoir besoin d'être maso dans les conflits avec les autres! lol
2) L'activité est très internalisée et il est bien difficile de savoir de quoi il retourne à moins que la personne s'exprime sur ce qu'elle ressent.
Appendice :
Les sorciers : bon vu la taille du groupe on aurait pu zapper, mais pour le plaisir de pouvoir se dire qu'on a été exhaustifs dans notre classification allons-y :
-Les sourciers, les gens qui lisent sans sortir les lettres des enveloppes, ceux qui arrivent à se passer des messages sans se parler, les voyants (bon les vrais ok ,commencez pas à me charrier merci! lol) : Bon ils sont issus que de 2 groupes, la personnalité normale version avec mère ou bien la personnalité adulte.
Ils ont les degrés de différenciation sexuelle de leurs groupes d'origine, voir plus haut.
-Les versions complètes avec tous les attributs : Toujours issus du groupe adulte, avec une dimension narcissique très au-delà de celle de leurs contre-parties adultes classiques, ils leur sont globalement similaires mais ont plus de marge de manœuvre avec le noyau correspondant à l'autre sexe.
Voili voilou! Si vous voyez une inexactitude ou une erreur quelque part merci d'avance si vous prenez le temps d'écrire un commentaire pour la mentionner.
J'ajouterais que les théories racistes scientifiques sont l'oeuvre de positivistes, la branche "dure" en philosophie des sciences, dont la maxime pourrait être : je ne crois que ce que je mesures ! Et bien entendu, ils affirmaient mesurer le degré de fainéantise en mesurant la taille du crane ou que sais-je encore.
Je dirais que concernant les questions de ce genre abordées par la science, il y a peut être la même tentation de faire dire à des mesures et faits scientifiquement établis des choses qui relèvent de l'interprétation.
A méditer, le fait que "femme" et "homme" sont des concepts qui existent bien avant l'ère scientifique...
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