29 janvier, 2012

Gloire et immortalité ! (3)


C'est carrément fou ! Après l'épisode de l'éditrice et celui de l'hebdomadaire, je pensais que mon heure de gloire était largement passée et que l'on me laisserait enfin à ma médiocrité. Mais non, on me poursuit encore. Pourtant la profession ne manque pas de stars toujours prêts à passer à la télévision et à donner leurs avis autorisés. A tel point que parfois je me demande s'ils ont encore le temps de voir des patients.

Et bien non, voyez vous, les stars ne suffisent plus au système qui réclame du vrai, de l'humain et qui fait donc appel au second couteau que je suis. C'est ainsi qu'une grande chaîne m'a directement contacté dernièrement. Bon, je dis que c'est la gloire mais ce n'est qu'une demie gloire puisque ce qui les intéresse plus que mon avis autorisé, c'est ma capacité à leur procurer du gibier pour des émissions mettant en scène des gens qui ne vont pas bien et suivent une thérapie.

Ceci dit le journaliste est très sympa avec moi, je ne peux pas le nier. Simple et gentil même ce qui est rare pour quelqu'un ayant une carte de presse en poche si j'en crois mon expérience de la profession. Alors, le deal serait que je lui trouve des beaux cas que l'émission pour laquelle il bosse pourrait suivre et même qu'une séquence pourrait être filme dans mon cabinet à moi.

Alors il faut en plus des cas précis parce que toutes les pathologies ne semblent pas passer bien à l'écran. En plus de mon côté il faudrait que je trouve quelqu'un que je connais bien et qui se plie à l'expérience sans y laisser de plumes. Ce qui veut dire que cela représenterai pour le patient mais aussi pour moi un sacré travail d'acteurs.

Ceux auxquels j'ai pensé, sont évidemment sympas et je suis en excellent termes avec eux. C'est ainsi qu'après de longues heures passées dans mon fauteuil où je finis par avoir mal au cul, il m'arrive souvent de me poser par terre pour faire la séance. Finalement, je me suis aperçu que les gens s'en foutaient. Mais bien sur, je ne me vois pas passer comme cela à la télévision. Pfff, on jaserait ! Alors il faudrait que je vienne cravaté, que je m'asseye correctement dans le fauteuil; Le cendrier aurait bien sur disparu et j'aurais enfin passé l'aspirateur. 

Bref, on jouerait mon patient et moi au patient et au psy qui passent à la télé et se conforment au stéréotype de la séance telle qu'on l'envisage chez les téléspectateurs moyens. Justement en parlant de moyens, moi je perdrais les miens vu que je ne me sentirai plus libre et je crois que le résultat serait à la hauteur des talents d'acteurs de Johnny Halliday quand il interprète le commissaire David Lansky, un moment d'anthologie de la télévision justement.

J'avais pensé à un moment à proposer à un pote de jouer le patient un peu limite pour satisfaire ce journaliste très sympathique et lui rendre service. Mais, l'émission étant très grand public, je ne vois personne capable de faire cela sans risquer de se compromettre à jamais dans sa vie. Bon, peut être que le Gringeot pourrait à la limite vu qu'il n'a plus de vie professionnelle.

Mais à priori, quand on le voit c'est le mec qui ne peut pas avoir de pathologie et les téléspectateurs s'en rendraient compte; Le Gringeot est totalement étranger au DSM IV. C'est impossible, son esprit est totalement carré, borné et apte à produire perpétuellement des réponses adaptatives simples à tous les problèmes même complexes puisqu'il s'agit généralement de baiser ou de péter la gueule ou d'émettre des prises de positions tranchées (c'est grand, c'est haut, c'est petit, etc.). 

Le Gringeot a des rêves simples (une paire de nichons et une nouvelle Harley), des regrets simples (pas eu assez de beaux nichons et pas assez de Harleys), des doutes simples (en poires ou en pommes parce que c'est bien les deux / Street bob ou softail parce que les deux modèles sont bien) et une vie simple entre ses Harley, la paire de nichons du moment qui occupent ses mains et bien sur sa gazinière Faure brun flammé avec mijoteur dont il ne se séparera jamais. Alors le Gringeot n'est pas le mec susceptible d'aller mal et ce d'autant plus qu'il a fait pas mal de physique et que pour lui tout déséquilibre mental se résout avec les règles d'hyperstatisme qu'il a apprises très jeune tandis qu'il pense que la spcyhologie c'est pour les pédés et les femmes. Bref même si le Gringeot se fout de sa réputation, je ne le vois pas dans le rôle du patient. 

Et puis il faut dire que la télévision a meilleure presse en province qu'en Ile de France. C'est sur que les émissions consommant du témoin à la pelle ont plus de chances de se tourner dans le Nord, en Lorraine ou dans le Sud que par chez nous. Si vous me jugez méchant avec nos amis provinciaux, regardez Confessions intimes ou Le grand frère et vous verrez que je dis la vérité. Moi le problème c'est que je suis sur Paris. J'avais bien envisagé de demander à Laurence si dans son club de gym, elle n'aurait pas quelqu'un qui voudrait passer à la télé mais je n'ose pas trop de peur qu'elle le prenne un peu mal, un peu comme si je lui disais "eh Lolo parmi tes potes demeurés, y'en a pas un qui n'aurait pas honte d'étaler sa bêtise face à six millions de téléspectateurs en croyant que cela lui serait utile ?". Non, je ne peux décemment pas demander ça, ce serait un coup à me fâcher avec elle. Sinon, j'ai bien eu des patients de Thionville, faudrait peut-être que je les rappelle ? En forçant un peu sur l'accent, ce serait pas mal peut-être !

Bon alors je cherche parce que j'aimerai bien lui rendre service à ce petit journaliste et ce d'autant plus que l'on a des origines communes. Bon enfin je ne sais pas s'il est du nord ou du sud. A la limite s'il est napolitain ou sicilien je pourrais lui jouer la rivalité nord/sud et lui dire que jamais un piémontais ne l'aidera. Ça me fera une belle excuse.

Bon quoiqu'il en soit voilà. Je lance donc un appel ici même; Si parmi vous cher(ère) lecteur(trice) quelqu'un veut passer à la télévision en prime time qu'il me le fasse savoir en m'écrivant à :

pa6712@yahoo.fr

6 Comments:

Blogger Stephanie P. said...

Alors je ne vois que moi qui n'ai absolument plus rien à perdre en termes de crédibilité ou de réputation.
Par contre si je dois aussi vendre mon âme, je préférerais que ce soit bien payé (vivre à Paris coûte très cher, manifestement et les TS médiatisées demandent une garde-robe de prix, cf Loana), on vous a dit quelque chose à ce sujet ?
Ce qui m'inquiète plus, c'est que je ne suis pas du tout télégénique, même très maquillée, (encore moins très maquillée).
Mais floutée, pourquoi pas ?
Je m'inquiète aussi pour vous, après mon passage vous verriez débarquer chez vous tous les allumés de France, une cour des miracles improbable.
Ah décidément je ne finirai pas ma vie riche et célèbre, tant pis.

13/2/12 12:36 PM  
Blogger philippe psy said...

Oui j'aurais du être le psy de Loana. Pff, c'est dans ces moments là qu'on regrette de ne pas avoir fait plus de réseau chez les "people"

13/2/12 12:52 PM  
Blogger Stephanie P. said...

Je plaisante sur Loana mais :
- je refuse de la "mépriser", je ne suis pas assez bien pour ça
- elle s'en sortirait certainement mieux avec quelqu'un comme vous (enfin, je crois)

13/2/12 1:24 PM  
Blogger philippe psy said...

Je ne méprise aucunement Loana et je pense que je saurais traiter un cas de la sorte. Et puis, comme elle est déjà médiatique, on aurait pu passer à la télé sans que cela ne lui nuise :)

13/2/12 6:39 PM  
Blogger Lucie Trier said...

Principe premier : toujours placer une conversation sur l'hyperstatisme entre la tarte et les Ricard. C'est Grand. Regards ébahis et sifflements d'admiration garantis, le Gringeot ne le sait pas mais je ne dors plus, j'étudie l'élégance Opel Vectra, les systèmes de suspension et les vis-écrous.

14/2/12 1:39 AM  
Blogger El Gringo said...

"Bref même si le Gringeot se fout de sa réputation, je ne le vois pas dans le rôle du patient."

Dommage, une fois dans le showbiz, j'aurais peut être trouvé un petit job chez Marc Dorcel...

21/2/12 10:07 AM  

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