28 décembre, 2012

Considérations oiseuses sur l'industrie automobile ! (1)


J'ai rattrapé tout mon retard du dernier trimestre 2012 mais je constate que dans mes digressions oiseuses, j'avais totalement oublié de parler de l'intervention du copain de fac de mon épouse : Arnaud Montebourg.

C'est un truc qui date de juillet je crois et sur lequel j'avais plein de trucs à dire vu que je ne suis pas avare de paroles sur environ tous les sujets. Alors à l'époque, on se plaignait du fait que Peugeot ferme son usine d'Aulnay en région parisienne.

Et là, le père Montebourg s'était dressé tel le rempart du prolétariat contre le capitalisme avide pour dire sa manière de penser à la famille Peugeot. C'est sur que lui, l'avocat entré tôt en politique, il en connait des trucs sur la création d'entreprise et encore plus sur le secteur automobile.

Ceci dit, je ne peux pas le blâmer de croire qu'il connait des tas de trucs puisque je suis pareil, j'adore parler de tout et de rien même que mon pote Toju se foutait de ma gueule en m'appelant le toutologue.

Ceci dit pour en revenir au bel Arnaud, peut-être que tout gamin, il avait le rêve secret d'être agent Peugeot dans son fief de Saône et Loire ! Vous savez, l'agent à l'ancienne, celui qui bichonnait votre 504 et qui ne vous la laissait pas reprendre sans lui avoir fichu un petit coup de peau de chamois. Allez savoir ce que les gosses ont comme rêves ! Moi j'aurais voulu devenir Philippe VII.

Alors le plus rigolo c'est qu'environ un mois avant, mon père et moi avions écumé les concessions automobiles pour qu'il retrouve une petite voiture de ville. Il faut dire qu'il avait planté la précédente en roulant comme un con sur une route verglacée. La caisse était ruinée mais les airbags ayant bien fonctionné, il s'en était sorti sans rien, un peu comme un pilote de F1 qui sort de son cockpit comme une fleur en tenant son volant à la main après un méga crash.

Alors, comme voiture française ou étrangère, mon père s'en tapait, nous voici tous deux partis à la chasse aux bonnes affaires. C'est ainsi qu'un jour, c'était un vendredi, nous voici parvenu à la concession Peugeot la plus proche.

Bon déjà, l'établissement n'était pas super bien tenu et puis la surface de vente était merdique. Peu de modèles exposés et une déco digne de l'ex RDA pour nous accueillir alors que tout frétillant mon père était prêt à payer cash sa nouvelle bagnole.

Bon, on tourne tout de même, on regarde les deux trois voitures exposées sans grand intérêt vu qu'on cherchait une petite caisse et que chez Peugeot et bien c'est la 107. Bon, on sait ce que c'est qu'une 107. Vu la caisse, on n'allait pas s'étendre sur le beau plastique du tableau de bord, le moteur tout merdique ou les jantes en tôle. Nous on attendait un vendeur.

Un vendeur, il y en avait bien un mais il était occupé avec un couple de client. Même que ce devait être des hétérosexuels puisqu'il y avait un homme et une femme. Bon, c'était peut être des cousins ou une soeur et son frère venu la conseiller à moins que ce ne soit le contraire parce qu'il ne faut pas être sexiste et qu'une femme de nos jours peut en connaitre un rayon sur la bagnole. 

Et là, nous on poireautait comme deux cons que le vendeur daigne bien lever les yeux sur nous. Cela nous faisait rigoler vu que je regardais à ma montre, combien de temps il faudrait à ce pauvre con pour nous faire signe. On n'attendait pas qu'il plante ses clients pour venir nous baiser la main et s'occuper de nous. Non, juste qu'il se lève par exemple et nous dise un petit mot du genre : messieurs je finis et je suis à vous de suite. Vous voyez le petit truc aimable qui signale que le mec est un vendeur, un mec aimable et prêt à remplir son office.

Ben dix minutes montre en main après, il n'avait rien dit. Il avait juste levé sa tête pour nous regarder comme si nous étions deux roms venus lui piquer des autoradios. Pourtant mon père était très élégant et moi rasé de la veille. Et de toute manière, on n'a pas des têtes de roms.

Alors, nous on s'est dit que si le SAV était à la hauteur du commercial, ça risquait d'être chaud et on s'est cassé. Bon, j'avais une forte envie de pisser alors j'ai uriné entre deux voitures d'occasion. Vu qu'il n'y avait pas un rat dans ce putain de garage je n'allais pas me gêner. Si j'avais voulu, enfin il aurait fallu que j'aie envie parce que ça se commande pas, j'aurais pu couler un bronze tranquille entre une 5008 et un Partner et me torcher le derche avec la documentation que j'avais prise à tout hasard. Je leur aurais laissé ma bouse et la doc merdeuse en souvenir. Mais bon, suis pas le mauvais gars alors je n'ai fait que pisser un coup.

Bref notre visite chez Peugeot s'est soldée par une pause pipi pour moi mais mon père n'a pas fait de chèque. Donc le solde pour la maison Peugeot s'avère négatif puisqu'ils en sont d'une documentation sur la 107, que j'ai balancée depuis, et d'une odeur d'urine dans le parc de véhicules d'occasions.

Comme Citroën n'était pas loin, on s'est dit qu'on pourrait jeter un coup d'oeil tant qu'on y était. Bon, la C1, qui est la concurrente de la 107 est exactement la même bagnole rebadgée, c'est à dire qu'elle a un logo avec des chevrons plutôt qu'un lion sur la calandre. Ça fait mince comme argument de vente.

La salle d'exposition était plus grande mais de toute manière, la C1 on connaissait en gros. C'est comme la 107, de la citadine basique sauf que mon père voulait la clim, la direction asssistée et le toutim ! Sinon, pour le reste, je trouve que ma Visa à 600 euros en fait autant qu'une C1 à 10 000. en plus la Visa c'est classe et décalé alors que la C1 ça fait caisse d'indigent.

Là aussi, on a attendu le vendeur qui n'est jamais venu. Pour nous occuper, une toute jeune femme, sans doute originaire de la cité du coin, nous a demandé avec un accent wesh à couper au couteau si on voulait des renseignements. Me fiant à mon bon coeur, et éloignant mes préjugés de classe comme un vrai socialiste, je lui ai posé une question à  laquelle elle m'a répondu que "fallait voir avec un vendeur". Bref, elle devait occuper un emploi aidé quelconque du genre "faire sembler de travailler chez Citroën plutôt que de vous droguer dans la cité". 

On a attendu et personne n'est venu. Y'a bien un type qui est passé mais à peine lui avais-je fait signe, qu'il s'est barré dans l'autre sens. Encore un mec qui courait après le boulot. Alors, on s'est dit qu'en visitant le garage on tomberait peut être sur un quidam pour nous renseigner. On est sorti de l'espace de vente et on s'est baladé. On a même vu les stocks de pièces. Mon père m'a même demandé ce que c'était que ça en désignant des gros bordels en alu qui trainaient sur des rayonnages de fer. Je lui ai expliqué que c'était des boites de vitesse. On s'est même aperçu qu'on aurait pu gauler toutes les boites sans nous faire prendre vu qu'on était bien seuls dans cette grande concession Citroën. Mais si mon père est un peu escroc, il n'est pas vçoleur alors on n'a pas taxé les boites de vitesse et on s'est barré comme on était venus.

Finalement, on a visité le garage de long en large, on a eu une documentation merdeuse identique à celle de la 107 sauf que c'est marqué C1 dessus et puis voilà. Et moi, comme j'ai une grosse vessie que je venais de vider chez leur confrère, je me suis abstenu d'uriner entre les voitures.

Le bilan de tout cela, c'est que c'est bien beau de parler de stratégie et de conneries de finance mais que la base du métier, c'est de fabriquer des bagnoles correctes et d'avoir un réseau de vente performant pour assurer derrière. Et manifestement, d'après ce que j'ai vu de PSA près de chez moi, ben c'est pas ça qu'est ça comme on dit. C'était merdique à tous points de vue.

Ensuite, quelques jours après, on est allé chez Toyota où les mecs étaient vraiment pros et chez Fiat où le vendeur, un mec à l'ancienne avec de l'embonpoint et de la tchatche était parfait aussi. Et finalement, je me suis souvenu qu'il y avait un concessionnaire Daihatsu et là bas on est tombé sur le tôlier un mec vraiment sympa qui a fait de bonnes conditions à mon paternel qui lui a signé le chèque pour l'acquisition d'une petite caisse rigolote qui ne ressemble pas à grand chose mais qui est full option et bourrée d'idées pratiques. 

Donc, voilà ce que je peux dire sur le groupe PSA. Mon idée serait de leur conseiller de s'arracher un peu les doigts du cul parce qu'on n'est plus dans les seventies quand les français achetaient français d'abord et que la bagnole japonaise était de la daube.

En plus, quand je suis allé en octobre en Corse, j'avais loué une 308 et ben, j'ai pas été emballé. C'est moche, tellement moche qu'on se demande pourquoi Peugeot s'obstine à dessiner ses voitures plutôt que de sous-traiter chez Pininfarina comme à la grande époque. Et puis dedans c'est moche aussi, c'est plastoc et compagnie et c'est merdique. J'avais beau avoir toutes les options possibles, ma 308 elle faisait quand même caisse de prolo. Bref, la ligne et les finitions, pensez-y les gars.