Psy de cinéma !
Mon épouse voulait que je lui achète un livre qui s'appelle "Paris fait son cinéma" mais je l'ai pas trouvé alors je lui ai pris un autre truc. Tant pis, je l'achèterai plus tard quand ils auront été livrés. Il parait que c'est un livre dans lequel on parle de Paris vu dans le cinéma. Bon, les cènes mythiques du cinéma français tout le monde les connait. Arletty sur le cana Saint-Martin clamant son "atmosphère, atmosphère, est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère", tout le monde connait même si en fait, tout cela a été tourné en studio.
Et puis il y a le Paris vu par les américains quand ils y tournent vraiment. Parce qu'en général, ils se contentent de planter une ambiance musicale en collant un air de musette et de garer de vieilles bagnoles, le plus souvent des DS et des 2CV, parce qu'ils doivent penser qu'on ne fabrique que ça, et hop, le tour est joué, l'illusion est parfaite.
Mais bon, moi Paris vu par le cinéma je m'en tape un peu vu que j'y suis presque tous les jours à Paris alors je connais. Et le cinéma, ben je n'aime pas plus que ça. C'est un loisir, un art de compromis, un truc qui m'occupe quand je ne sais pas quoi faire d'autre. Alors parfois je regarde des histrions s'agiter sur une trame plus ou moins bien ficelées et j'aime ou pas ou parfois j'aime bien mais sans plus, ce qui prouve que je ne suis pas binaire.
Ce qui m'aurait plu, c'est qu'on fasse les psys au cinéma ! Là, il y aurait des trucs à dire. On nous voit rarement dans les productions françaises, si ce n'est sous les traits de quelque psychanalistes riche et super intelligent, mais guère plus.
En revanche, le cinéma américain fourmille de psys. Ils en collent même dans le séries policières. C'est vous dire si au pays de l'Oncle Sam, on a le cote et l'on croit en nous, en notre pouvoir super magique. En général, le psy est toujours binaire chez les ricains et souvent représentés dans les productions récentes sous les traits d'une femme sexy parce que c'est bien connu que les femmes écoutent mieux et sont plus intelligentes que nous.
Alors on a soi le modèle de la femme sage qui ne s'en laisse pas compter qui à force d'intelligence et de patience triomphera des résistances de son patient. En général, le patient est toujours un flic que sa hiérarchie envoie chez le psys pour je ne sais quelle raison obscure. Soit généralement parce qu'il a vu un truc dur, mais alors fallait pas faire flic mais assistante maternelle si ce flic ne voulait voir que des bébés mignons et pas patauger dans le sang ! Soit encore parce que ledit flic est un pur rebelle qui se la joue façon maverick en gros perso sans tenir compte de l'équipe !
Et là, c'est toujours pareil, le gros con débarque dans le cabinet de la psy et même qu'au départ il lui explique qu'il ne sait pas ce qu'il vient y faire ou qu'il ne veut pas collaborer. Mais comme il est obligé d'y aller et bien la psy qui sait tout de la psychologie des flics obtus, parvient toujours à force de patience et de finesse ouvrir ces grosses brutes pour révéler leur coeur d'or. Et à la fin, ils se quittent bons amis et le flic dit à la psy que c'était très chouette de faire la thérapie et que maintenant c'est un mec qui a appris à se servir autant de sa sensibilité que de son 38 spécial. Alors la psy, lui sourit l'air de lui dire qu'elle était sure que ça finirait comme ça et qu'elle ne lui en veut pas qu'il ait été si bourrin au début. Ils se serrent la main et tout est bien.
Et puis, y'a le psy de base, celui qu'on intègre au scénario mais à qui on ne sait pas quoi faire dire. Alors les scénaristes qui ne connaissent de notre boulot que l'écoute rogerienne, mettent en oeuvre un confrère qui va user et abuser de la reformulation en prenant l'air super empathique à tel point que l'on peut s'imaginer que le psy est carrément dans la tête du patient. Et là ce sont toujours les mêmes dialogues stupides et creux. Si un patient dit qu'il n'aime pas les haricots verts, le psy - le regard pénétrant - lui réponds : ainsi Bob vous n'aime pes les haricots verts ? Putain si moi un confrère m'avait fait ce coup, j'aurais eu envie de le taper !
Mais le plus beau ce sont les honoraires quand ils en parlent ! Le psy est toujours payé deux ou trois cent dollars de la consultation qui je suppose ne doit pas excéder la demie-heure. Et vous pourrez vérifier, c'est pareil dans les livres. Le psy américain pratique l'écoute active rogérienne et prend beaucoup de pognon, c'est comme ça. C'est un job facile et bien payé.
Le jour où je voudrais moi aussi manger des gâteaux de riches dans des endroits chicos (cf. article précédent), je ferai psy américain. Ça paye bien et c'est pas compliqué.
Alors on a soi le modèle de la femme sage qui ne s'en laisse pas compter qui à force d'intelligence et de patience triomphera des résistances de son patient. En général, le patient est toujours un flic que sa hiérarchie envoie chez le psys pour je ne sais quelle raison obscure. Soit généralement parce qu'il a vu un truc dur, mais alors fallait pas faire flic mais assistante maternelle si ce flic ne voulait voir que des bébés mignons et pas patauger dans le sang ! Soit encore parce que ledit flic est un pur rebelle qui se la joue façon maverick en gros perso sans tenir compte de l'équipe !
Et là, c'est toujours pareil, le gros con débarque dans le cabinet de la psy et même qu'au départ il lui explique qu'il ne sait pas ce qu'il vient y faire ou qu'il ne veut pas collaborer. Mais comme il est obligé d'y aller et bien la psy qui sait tout de la psychologie des flics obtus, parvient toujours à force de patience et de finesse ouvrir ces grosses brutes pour révéler leur coeur d'or. Et à la fin, ils se quittent bons amis et le flic dit à la psy que c'était très chouette de faire la thérapie et que maintenant c'est un mec qui a appris à se servir autant de sa sensibilité que de son 38 spécial. Alors la psy, lui sourit l'air de lui dire qu'elle était sure que ça finirait comme ça et qu'elle ne lui en veut pas qu'il ait été si bourrin au début. Ils se serrent la main et tout est bien.
Et puis, y'a le psy de base, celui qu'on intègre au scénario mais à qui on ne sait pas quoi faire dire. Alors les scénaristes qui ne connaissent de notre boulot que l'écoute rogerienne, mettent en oeuvre un confrère qui va user et abuser de la reformulation en prenant l'air super empathique à tel point que l'on peut s'imaginer que le psy est carrément dans la tête du patient. Et là ce sont toujours les mêmes dialogues stupides et creux. Si un patient dit qu'il n'aime pas les haricots verts, le psy - le regard pénétrant - lui réponds : ainsi Bob vous n'aime pes les haricots verts ? Putain si moi un confrère m'avait fait ce coup, j'aurais eu envie de le taper !
Mais le plus beau ce sont les honoraires quand ils en parlent ! Le psy est toujours payé deux ou trois cent dollars de la consultation qui je suppose ne doit pas excéder la demie-heure. Et vous pourrez vérifier, c'est pareil dans les livres. Le psy américain pratique l'écoute active rogérienne et prend beaucoup de pognon, c'est comme ça. C'est un job facile et bien payé.
Le jour où je voudrais moi aussi manger des gâteaux de riches dans des endroits chicos (cf. article précédent), je ferai psy américain. Ça paye bien et c'est pas compliqué.
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