23 septembre, 2013

Ben alors ! Que font les psychanalystes ?


Allons, le souvenir est encore vivace même si lui pensais sans doute être un homme d'état ne restera pas vraiment dans les annales de notre histoire. De qui puis-je donc parler ? Voyons ! De Nicolas Sarkozy bien sur. Certes, comme un bel épouvantail, toutefois un peu mité, il continue de servir occasionnellement quand il s'agit pour le gouvernement actuel que ce n'est pas de sa faute mais de celle de Nicolas Sarkozy. 

Parfois aussi, quand je discute avec quelques socialistes que je connais, ils me reparlent de lui, un peu comme si le détester et le calomnier avait été le combat de leur vie. Alors que soyons francs, tout le monde l'a oublié Nicolas ! Il a beau avoir une barbe de trois jours et trainasser çà et là,  à la manière d'un personnage du cinéma muet persuadé de tenir le premier rôle, tout le monde s'en fout de lui, il est passé à la trappe de l'histoire. Il faut vraiment être un journaliste politique pour s'en soucier et lui donner de l'importance. Voir en Nicolas un personnage providentiel capable de nous sauver, c'est vraiment n'importe quoi ! Certes, même si l'on sait qu'en politique on ne meurt jamais, il n'en reste pas moins que l'oiseau a du plomb dans l'aile et qu'il se passera sans doute un paquet d'années avant qu'on l'oublie, et encore ...

A cette époque, et je me souviens que cela m'avait grandement choqué, tout ce que la gauche comptait de psys renommés, essentiellement des psychanalystes d'ailleurs, s'étaient penchés sur le cas Sarkozy, que dis-je s'étaient jetés telles des hyènes sur le cas de ce pauvre homme. Pourtant, nul n'était besoin d'être un grand clinicien pour percer les mystères de Nicolas, ses failles narcissiques béaient telles des fissures dans bâtiment menaçant ruine. Et puis, j'avais trouvé le procédé assez peu déontologique dans la mesure ou ce que l'on perçoit ne devrait pas dépasser le cadre d'une conversation privée. Est-ce que ces psys auraient aimé qu'on jette en pâture leur psyché sur la place publique. Et les voici, eux prêts à s'indigner de la téléréalité, faire de même en rendant public ce qui aurait du relever de la seule intimité.

Manifestement, cette analyse publique sera restée une mode éphémère puisque je n'ai pas le souvenir d'avoir lu quoi que ce soit sur la psyché de notre nouveau président. Certes François Hollande est moins haut en couleurs que l'ancien président et on aurait beau chercher, fouiller et triturer sa psyché, on ne trouverait rien de plus que ce que présente n'importe lequel des conseillers généraux un peu habile et ambitieux depuis la troisième république : de l'ambition, de la petite magouille politicienne, de l'impéritie nageant finalement dans un bon fond. D'ailleurs la crise syrienne est là pour le prouver, Hollande est très vite dépassé dès qu'il joue dans la cour des grands.

On pouvait haïr Sarkozy mais le peut-on de Hollande ? Certes, les plus paranoïaques jureront que son sourire niais n'est que façade mais qu'en fait il n'est que duplicité, je n'en crois rien. Je peux certes me tromper lourdement et me laisser abuser par un sociopathe qui ne se déclarera que plus tard, mais je crois finalement que Hollande n'est une sorte de Jérome Ozendron, le personnage fétiche des albums de Lauzier, un manipulateur au petit pied, qui contrairement à l'anti-héros de la BD, aura réussi à la faveur d'un immense coup de pot. Hollande, c'est un peu le pote que vous retrouvez trente ans après et dont vous découvrez qu'il est devenu PDG d'un grand groupe alors que dans votre souvenir, c'était uniquement un bon élève doublé d'un gros nul. C'est le mec qui vous fait vous dire : "putain si j'avais su, j'aurais plus bossé parce que j'étais vraiment mieux que lui".

Alors c'est vrai que pour un psy, un qui aimerait la psychopathologie, la psychodynamique, qui adorerait démonter pour voir comment ça marche, François Hollande n'est pas le jouet idéal. Son mécanisme, à l'instar de celui d'un réveille-matin à remontage manuel, est un truc connu voire archi-connu, c'est simple et sans surprise, avec des ressorts et de bêtes rouages, même si finalement ça tourne bien puisqu'il occupe la plus haute marche de l'état.

Bref, on s'en tape un peu et c'est le drame. On adorerait se passionner pour un machiavel et on ne se passionne que pour ses manches trop courtes, ses gaffes et sa cravate de travers. Je comprends donc que mes confrère ne se soient pas jetés comme la misère sur le monde sur le cas de notre bon président. D'ailleurs, c'est à se demander si ce brave type n'est pas juste là pour la figuration et si d'autres ne gouvernent pas en sous-main !

En revanche, parmi la brochette de ministres, sous-ministres et sous-sous-ministres, l'un d'eux se détache du lot. Qui donc ? Allons, vous l'aurez tous deviné puisqu'il s'agit de Manuel Valls, dénommé Manuel Gaz par certains manifestants ou Manolito par les intimes. Pourtant, à moins d'être affligé d'une grave myopie sans correction, n'importe qui aurait remarqué les points communs entre notre ancien président et notre ministre de l'intérieur. 

Qu'il s'agisse de taille, de tics, de grande gueule ou du positionnement politique à géométrie variable (le plus à droite s'ouvrant à gauche ou le plus à gauche pratiquant une politique soit disant sécuritaire de droite), de goût pour les sondages, l'un et l'autre semblent avoir hérité des mêmes options. S'agissant de voitures, quelqu'un de bien plus méchant que je ne le suis nous aurait explique que l'un et l'autre nous font penser à ces petites anglaises que produisirent les firmes britanniques avant de sombrer : un moteur ancien gavé par deux gros carburateurs SU dans une petite carrosserie marrante, toujours dans les tours mais hélas dénuées des dernières options en matière de sécurité (suspensions indépendantes, ABS et airbags), avec une fiabilité très relative, toute une époque et sortie de route assurée ! Sortie de route en 2012 pour Nicolas et sans doute prévue en 2017 pour Manuel dont je suis à peu près sur qu'il ne sera jamais président.

Bref, voici un ministre de gauche qui ne cesse de parler de pacte républicain, à moins qu'il ne s'agisse de valeurs républicaines (qui sont les notres) ou de contrat social mais reste perçu comme étant le plus à droite par les gens de gauche comme (parait-il) les gens de droite et pas un confrère pour se jeter sur un homme pareil que dis-je, un phénomène pareil ! Pour se demander ce qui peut l'animer, ce qui peut lui faire prendre un chemin puis un autre, passant un jour du racisme pur jus (selon les normes en vigueur) au combat antiraciste peu après ! Moi, benoîtement, j'aurais tendance à me dire qu'un homme capable d'autant louvoyer sans se planter, de donner le change avec une telle maestria aux gens de droite comme à ceux de gauche, suit vraiment une trajectoire étonnante méritant une analyse minutieuse de sa psyché.

Son parcours politique atypique méritait aussi une étude minutieuse car il est rassurant de savoir que l'on peut ne pas avoir fréquenté ni l'IEP Paris ni l'ENA et pourtant s'en sortir dans la vie politique. Ce que c'est que d'avoir des amis qui vous aident et vous forment. C'est dans ces moments là que je me dis que si je n'avais pas fréquenté autant d'abrutis sympathiques au demeurant, moi aussi j'aurais pu être ministre. Je n'aurais pas de C6 avec cocarde, je me contenterai de ma Visa, après tout les deux voitures sortent de chez le même constructeur, c'est une consolation dans mes moments de spleen.
Mais bon ce que j'en dis. D'une part, je ne suis pas chargé de faire la psychanalyse des membres du gouvernement et cela tombe bien puisque je ne suis pas psychanalyste. De plus, je l'avais dit à l'époque, je trouve un peu médiocre de jeter ces analyses en pâture. La psychiatrie russe telle qu'on la pratiquait dans l'ex URSS n'est pas ma tasse de thé. Enfin, je ne suis pas assez fou pour m'en prendre à un ministre de l'intérieur ! Autant Guillaume Garot ou Frédéric Cuvillier (je ne les connaissais pas voici une minute, je suis allé pour voir leurs noms), j'osais direct et je sortais ma rapière, autant Manuel Valls, j'avoue avoir un peu peur ! Mais bon, avouons le, comment faire un bon papier en parlant d'illustres inconnus, fussent-ils nourris à nos frais.

J'avoue donc ma lâcheté et je me prosterne devant les puissants. Je n'ai tout de même pas une âme en carton mais tout juste en fer blanc, et certainement pas en acier. Alors, sachez monsieur le ministre de l'intérieur que je vous aime beaucoup. Je n'ai déjà pas participé aux manifs pour tous, évitant en cela d'être mis en garde à vue, ce n'est pas pour me fâcher sur un blog en livrant à l'appétit morbide de quelques voyeurs les secrets de votre psyché que je pourrais discerner.

En plus, c'est vrai, et là ce n'est que mon sentiment et non pas de la psychopathologie, qu'il inspire plus la crainte que Nicolas Sarkozy. Autant, tchatcheur comme je puis l'être, j'aurais trouvé un terrain d'entente avec Sarko que je suis sur que face à Manuel, je suis mort à moins qu eje ne prenne le maquis car on a pu constater qu'en Corse, ce n'était qu'entouré d'une garde impressionnante que notre matamore se déplaçait, se contentant de prononcer son discours dans l'enceinte d'une gendarmerie. Mais, comme je n'ai guère envie de passer des années proscrit dans une bergerie oubliée sur les contreforts du Cinto, je préfère me taire.

Certes, peut-être que le fait que la presse soit de son côté y est pour quelque chose ? On se sent isolé parfois dans un combat quand on a face à soi un ministre, la police, la justice et les supplétifs de la presse. Ça parait peut-être idiot mais c'est plus facile de hurler avec les loups ! Et puis je vous avoue que les coups de menton mussoliniens quand il parle, moi ça me fait frémir ! Et puis parler en France devient assez compliqué, quand ce n'est pas un ministre qui vous tombe dessus, ce peut être une association, ça a vite fait de vous ruiner de raconter n'importe quoi. Alors, pas de psychanalyse hâtive pour monsieur le ministre dont vous ne saurez rien, du moins rien qui ne vienne de mon analyse au cas ou j'aurais pu en faire une !

En conclusion, sachez que je vous apprécie beaucoup monsieur le ministre de l'intérieur ! Me gusta mucho ! M'agrades molt ! Voilà ceci étant dit en français, espagnol et catalan, s'il ne comprend pas que je suis son fan inconditionnel, ce sera vraiment dommage !

En attendant, j'attends que les mêmes illustres confrères qui firent leurs choux gras de l’inconscient de Nicolas Sarkozy fassent de même avec celui de ce ministre.

Moi !

1 Comments:

Blogger cyp said...

Bon c'est pas tout ça, mais la psychanalyse, bon sang...

Tiens : dis moi donc ce que tu penses de SERGE TISSERON.
(cataclop, cataclop)

25/9/13 2:35 AM  

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