08 septembre, 2013

CLA !


Bien aucun de vous, sauf ceux qui trop naïfs ou trop bêtes, par exemple ceux qui font confiance à François Hollande, n'a cru ce que je disais dans mon article précédent. Non, aucun agent ne m'a proposé d'être au centre d'une série, non je ne vis pas à LAX, je n'ai pas de piscine, ni de jardinier mexicain, rien de tout cela n'était vrai !

Je suis toujours le même, un pauvre psy qui roue en Visa Club, un modeste, un humble, un tâcheron qui fait du mieux qu'il peut. Bon, j'arrête là mon misérabilisme à moins que vous ne vouliez me soutenir via paypal pour m'aider à boucler mes fins de mois. Ceci dit, c'est vrai que la Visa suce plus qu'une Mercedes récente. J'ai autant de mal à dépasser le cent-dix kilomètres heures qu'à descendre en dessous de neuf litres au cent ! La bagnole quand on est pauvre, c'est comme la bouffe, on mange de la merde qui fait grossir (patates et pâtes) et on roule dans des daubes qui appauvrissent.

En fait, si je n'ai pas écrit depuis juin sur ce blog, c'est pour trois raisons. D'une part, bien que j'aie eu des tas d'idées, parce que des idées je n'en manque pas, j'ai été un peu fainéant. N'ayant pas la constance de mon confrère H16, je n'ai rien fait. Il faut dire que là, où lui est obligé de coller à l'actualité avec un délai de péremption d'articles assez courts, les miens se lisent même des années après. C'est la différence entre le livre de journaliste dont les invendus passeront au pilon six mois à peine après sa sortie du fait d'une actualité fluctuante et celui d'un auteur, d'un vrai comme Balzac ou Hugo qu'on lit pour les lire, même un siècle après. 

Et puis, il n'y a pas que la fainéantise. Comme vous le savez, n'étant pas monomaniaque ni même hyper-rigide, il n'y a pas que mon blog dans la vie, même si je l'aime bien et ne désire aucunement l'abandonner. J'ai des tas de trucs dans ma vie !

J'ai donc été frappé en juin d'une CLA terrible. La CLA ou Crise Lubique Aigüe est une pathologie qui se manifeste par une débauche d'idées terribles dans la mesure ou bien que l'on sache qu'elles sont sans importance, elles n'en deviennent pas moins centrales et presque obsessionnelles. Ce doit être la même chose que le craving, ce désir ardent que l'on constate chez les personnes addictives qui à un moment donné ou un autre, qu'il s'agisse de bouffer, de boire ou de se droguer, n'ont plus que cela en tête.

Comme vous le savez, à part la clope, je n'ai aucun vice. Et encore, même celui-ci je le maitrise bien grâce à ma clope électronique, celle-la même que Madame le ministre de la santé voudrait taxer et réglementer pour notre bien à tous. Ce à quoi, je répondrai bien à madame le ministre de la santé qu'elle ferait bien de lâcher les couilles (et les ovaires, ne soyons pas sexistes) des vapoteurs et qu'il eut été mieux avisé de sa part de s'occuper de l'éducation son gosse que des problèmes qui n'en sont pas. 

Mais bon, peut-être peut on y avoir une forme d'atavisme quand on constate que le gosse est justement tombé pour extorsion de fonds et que sa mère aussi veut nous extorquer de la thune à grands renforts de taxes diverses. Enfin, je fais peut être du mauvais esprit, peut-être qu'elle est juste soucieuse de notre santé. Ne sombrons ni dans le poujadisme, ni dans l'antiparlementarisme primaire du tous pourris, il existe des politiciens honnêtes !

J'ai ainsi connu quand j'étais jeune, le maire d'un petit village du Loiret (32 habitants) qui avait la réputation d'être très honnête. L'histoire ne dit pas s'il fut honnête par conviction ou parce qu'il n'était pas assez éduqué pour avoir l'idée de gruger voire pour gruger sans être pris. Peut-être qu'issu d'un cursus classique IEP/ENA, le même maire aurait fini par couvrir sa communes de rond-points avant de se présenter à la députation. On n'est pas forcément honnête pour de bonnes raisons !

Mais foin des élus et de leurs turpitudes et concentrons nous sur la CLA ou crise lubique aigüe qui me faucha en juin ! C'est vrai qu'après m'être passionné pour les autorails, je connus une période d'accalmie qui me laissa tranquille. Mais, je ne saurais dire quand, ce ne fut pas une mais de multiples lubies qui m'assaillirent traitreusement me laissant avec aussi peu de volonté qu'un fétu de paille emmené par le vent ! Drossé tel une goélette sans gouvernail dans les mers australes, mes lubies firent de moi leur jouet !

C'est ainsi que j'eus envie de m'acheter une Peugeot 104 berline, un véhicule qui n'offre absolument aucun intérêt ! Puis, j’eus l'idée stupide d'aménager un petit bout de mon jardin dans lequel rien ne pousse parce qu'un cèdre bleu l'empêche, un faux cimetières avec deux ou trois pierres tombales. J'appris à cette époque que des communes, relevant des concessions abandonnées cédaient aussi à vil prix les monuments funéraires qui les ornaient. Vous pouvez ainsi acheter la sépulture en marbre de la famille Chombier et l'installer où vous voulez (même sous un cèdre bleu où rien ne pousse).

Mais ce n'est pas tout, puisqu'après celle stupide du faux cimetière, j'eus l'idée de me faire a propre chapelle dans mon jardin. C'est ainsi que n'étant pas bricoleur pour un sou, je me mis à étudier la construction. Je pense qu’aujourd’hui j'ai les capacités pour être chef de rayon à la plateforme du bâtiment, car qu'il s'agisse de vous conseiller entre du parpaing ou du siporex, je suis l'homme qu'il vous faut. En tout cas, en matère de chapelles, si vous ne voulez pas donner dans le faux gothique cheap, le style art-déco est celui qui demande le moins de compétence, il suffit de savoir coffrer. Quelques planches lorraines, des clous et de la ferraille et zou !


Si cela avait suffit, bien sur que j'aurais écrit ici mais toujours sans savoir pourquoi, je me mis à me passionner pour les canaux ! J'achetai évidemment des ouvrages sur le sujet afin de devenir si ce n'est un spécialiste du moins, un amateur éclairé capable de vous renseigner utilement sur le gabarit Freycinet et les plus beaux pont-canaux du pays ! D'ailleurs, alors que je me suis retrouvé par le plus grand des hasards à Saint-Amand-Montrond au fin fond du Cher, j’étais capable d'expliquer que le canal du Berry avait été aliéné et partiellement comblé. Un jour je vous raconterai comment je me susi retrouvé là où personne ne va jamais parce qu'on est peu à Paris à connaitre Saint-Amand-Montrond by night.

Tant et si bien que ma passion pour les canaux entraina celle consistant à me documenter sur les péniches mais qu'étant créatif par nature, il me sembla judicieux de me poser la question de savoir s'il était plus intelligent d'acheter un bateau fluvial très cher ou bien un voilier démâté que l'on trouve à vil prix. Ceci entraîna le fait de me documenter sur les anciens voiliers qui m'amena à m'intéresser à des unités anciennes mais célèbres tels que le Love-Love. Je créai même un compte sur un forum sur lequel je suivis avec passion les échanges entre propriétaires, tout en sachant au fond de moi que jamais je n'en achèterais un, bien que j'aie fait de la voile et que je sois possesseur du permis fluvial depuis que j'ai dix-huit ans.

Le pire dans tout cela est que je sache que je ne suis ni bipolaire ni rien d'autre et que je sois juste atteint de crises de lubies aigües qui ne se traitent pas et que de toute manière je n'aurais pas du tout envie de traiter parce que j'aime bien cela, m'intéresser à des tas de trucs, creuser puis enfin tout lâcher pour m'atteler à d'autres choses.

Bref, même si cela fait sourire, c'est vraiment ma seule excuse et croyez moi elle de taille, pour vous dire pourquoi je n'ai pas écrit ici ces derniers temps. Et puis, il y a eu les vacances en août ! Ça compte aussi les vacances non ?

Sinon, sachez que bien que la plupart de ces lubies m’aient quitté, je n'en reste pas moins convalescent. C'est ainsi que je viens de finir un fabuleux ouvrage sur les naufragés des terres australes. Ben oui, les cas comme les miens ne se guérissent jamais tout à fait. Septembre et sa cohorte d'obmigations bien réelles a beau arriver, la lubie est là, tapie dans l'ombre, prête à se jeter sur moi, à me dévorer et comme je le disais "à me drosser tel un navire sans gouvernail sur les falaises abruptes d'une ile autrale".

L'image que je choisis n'est pas due au hasard puisque justement, je me suis pris de passion pour les TAAF. Autant je me tape d'aller jamais voir Bangkok, Berlin ou Belize (que des trucs commençant par B !), autant j'adorerais voir les Kerguelen ou l'ile Saint-Paul. C'est idiot parce qu'il n'y a rien à voir que des bases scentifiques moches, des étendues désolées, des cimetières abandonnés, des pêcheries rouillées et des rêves avortés d'iles d'or.

Ce doit être un désir très capricornien !