31 mars, 2014

Elections piège à cons !


Allez, je dois bien l'avouer, même si je n'ai pas voté, je n'ai pas été mécontent que les socialistes se prennent une branlée hier ! C'était plutôt drôle de voir leurs têtes. Mais bon, je n'ai pas passé la soirée à écouter les politiciens. Je m'en foutais un peu. C'est le privilège de l'âge. J'ai beau avoir parfois gardé une âme d'enfant, à force de voir le même tour depuis trente ans, je finis par le connaitre et m'en lasser.

Tout a commencé pour moi en 1981 alors que j'étais élève à Sainte-Marie. L'élection de François Mitterrand avait eu l'effet d'un coup de tonnerre. Nous qui vivions avec Giscard à la tête du pays, notre Kennedy auvergnat, dans ce qui s'apparentait à un régime de droite sociale, voilà que la gauche revenait alimentant les pires fantasmes.

Cette fois, ça y était, les rouges étaient à nos portes, le couteau entre les dents, on n'attendait plus que les chars russes pour parachever le tout. Pensez donc que si dans notre école catholique, on avait eu peur ! Nous n'étions pas précisément des fils de prolos alors l'angoisse des parents se communiquaient à nous. On se voyait dépossédés de tout, chassés de nos grandes maisons pour vivre dans les kolkhozes. On aurait été obligé d'abandonner les Sebago pour aller chez Bata et nos Burlington pour porter de la chaussette de tennis vendues en pack de dix !

Et puis la gauche a tenté d'appliquer le fameux programme commun et elle s'est abimée contre le mur du réel. Ça n'aura duré qu'un an avant que le pouvoir ne change de cap. Les délires de grand soir ont cessé et la dictature du prolétariat a vécu. J'ai juste le souvenir de la grande manifestation pour l'école libre en 1984. Ce qui n'a pas empêché le pouvoir socialiste de faire maintes et maintes bourdes même après avoir renié l'essentiel de leur programme commun, tant et si bien que cinq ans après, la droite gagnait les élections législatives et que la cohabitation commençait. On était tous contents !

Puis deux ans après, la droite n'ayant tenu aucune de ses promesses, Mitterrand était de nouveau élu. Alors on a fait la tête ! Mais la gauche durant cinq ans, ne tenant aucune de ses promesses non plus, ce fut de nouveau la droite qui gagna aux législatives suivantes. On fêta cela dignement !

Puis ce fut la droite et encore la droite avant que Sarkozy ne fut battu par Hollande. Mais durant toutes ces années, ce fut toujours le même balancier. Les uns ne tenant jamais leurs promesses, l'électeur rageur votait pour les concurrents, espérant sans doute que cette fois-ci, ils tiendraient les leurs ! Et puis de temps à autre, la gauche qui maitrisait bien les réseaux jetait tout le monde dans la rue et spécialement les jeunes et hop, la droite échouait lamentablement à réformer quoi que ce soit. Parce que si la gauche est mauvaise gestionnaire, elle est talentueuse pour mettre des bâtons dans les roues de l'opposition.

Bref depuis trente-trois ans que je m'intéresse à la politique, je n'ai vu que des crétins espérer que des menteurs cessent de mentir en leur donnant un blanc-seing à chaque fois pour en fin de compte se retrouver cocus.

Mais attention des cocus heureux de l'être puisque à chaque alternance, un camp ou l'autre fêtait toujours sa victoire sans jamais se souvenir que ce mouvement de balancier transformerait tôt ou tard les gagnants du soir en perdants des prochaines élections. A la fin j'ai même trouvé fascinant que l'on puisse ainsi se soucier des élections à ce point.

La gauche admettait enfin  l'existence du marché et la droite s'éloignait de sa cupidité de boutiquier pour devenir sociale. Seuls ceux croyant les professions de foi des élus se prenaient encore au jeu. Quand on avait un peu grandi, on savait que de toute manière, ce serait la même partition qui serait jouée quelque soit les musiciens. Allez, je veux bien admettre qu'il y a sans doute un peu plus de cuivres d'un côté ou de bois de l'autre, mais dans l'ensemble, rien ne change jamais quelque soit l'orchestre.

La seule chose que j'ai vue évoluer, ce sont les attaques incessantes contre les libertés publiques fondamentales. Bien sur, les uns et les autres ne s'y sont jamais pris comme feu les dictateurs qui n'avaient décidément rien compris à la psychologie sociale. Non, nos modernes élus ont été assez habiles pour toujours faire croire au bon peuple que tout venait de lui ou que c'était pour son bien. A croire qu'ils ont fait du Petit traité de manipulation destiné aux honnêtes gens leur livre de chevet.

Tant et si bien que le vocabulaire politique a totalement évolué. Les notions de responsabilité, de devoir, d'initiatives, et de manière générale tout ce qui relevait peu ou prou de la virilité a presque totalement disparu au profit de notions vagues de solidarité, de partage, de redistribution, de valeurs républicaines, et de manière générale, toutes choses qui font penser à un christianisme dévoyé, au prêchi-prêcha mièvre que l'on voit affiché à la porte des églises. La verticalité a cédé face à l'horizontalité.

Au fur et à mesure qu'on obligeait les enfants à rouler casqués en vélo et à voyager sur des sièges conçus pour eux en voiture, j'ai vu les adultes applaudir des deux mains quand l'état leur a interdit de fumer dans les bistros et les magazines parlant de réussir les concours administratifs en bonne place dans les kiosques. Dans le même temps j'ai vu les codes juridiques grossir jusqu'à en devenir obèses ! 

Finalement, l'état a su tellement faire croire qu'il était indispensable au bonheur de tous, et mieux encore, qu'il était seul capable de le garantir, que tout le monde a tendu sa sébile vers lui. Plus on leur mentait, plus on leur promettait monts et merveilles, plus ils y croyaient. Leur désir c'était de redevenir des enfants dont la maman s’occuperait toute leur vie. 

Aucun de ces crétins n'a compris que pour chaque avantage financé, chaque privilège garanti, il faisait de même en finançant ceux des autres. Toute le monde est devenu l'obligé de tout le monde et seuls les élus ont finalement occupé le haut de la chaine alimentaire. Et aucun de ces ânes qui sont prompts à conspuer les roms tendant la main dans le métro en expliquant qu'ils n'ont pas la sociale et pas la chômage, ne songe un instant qu'ils sont exactement comme eux... Et que finalement leur horizon indépassable ce n'est surtout pas la liberté mais "la chômage et la sociale" !

Alors hier c'était le tour de la droite et dans quelques temps, ce sera la gauche. Depuis le temps qu'on me fait le coup de l'alternance pour me faire croire que les choses changent, je ne me fais plus avoir.

Droite ou gauche, Hidalgo ou Juppé, en France tout finit toujours pas un tramway !

2 Comments:

Blogger El Gringo said...

"En France tout finit toujours par un tramway!"
Comme dirait Harlem...
;-)

31/3/14 11:03 PM  
Blogger Unknown said...

Et bien moi j'ai plus confiance aux élus de droite qui sont moins hypocrites et moins mauvais perdants.Comme des papas!

2/4/14 6:16 PM  

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