Ah les jeunes !
Mercredi soir, voici deux semaines, je prends le métro avec ma dernière patiente. On papote de tout et de rien. La sachant de gauche, je n'ai jamais abordé de sujets politiques avec elle, bien que l'on s'entende très bien.
C'est elle qui me parle de politique et semble abattue par les résultats du front national aux élections européennes. Moi, j'avoue que je m'en fous un peu voire totalement. D'ailleurs tout le monde semble s'en foutre vu que les émissions politiques n'ont pas duré plus d'une heure.
Comme elle est en vaine de confidences, je lui explique que j'ai noté que mes jeunes patients, les moins de trente ans, se radicalisent beaucoup. C'est ainsi que je lui apprends qu'un bon nombre a voté FN. Elle n'en reviens pas et ce d'autant plus que je lui parle de gens émanant de CSP+ ultra-diplômés.
Elle semble bouche-bée. Alors je lui explique qu'effectivement, beaucoup ont lu et apprécié Alain Soral ou Alain de Benoist, applaudi aux sketches de Dieudonné, soutiennent Poutine tout en n'étant pas pour autant rigides comme on pourrait l'imaginer. Ils en ont marre, attendent que cela craque et finalement font tout pour précipiter la chute.
La pauvre n'en revient pas et me demande ce que j'en pense. Je lui explique que, quadra comme elle, il m'est difficile de me placer dans la tête d'un jeune de vingt-cinq ans et que je suppose que leur vie n'est plus la même que la nôtre. J'ai fumé dans les cafés, j'ai roulé vite sur les autoroutes sans rien risquer, j'ai aussi roulé modérément bourré, j'ai hurlé au voleur quand on me vendait un Coca pour dix-huit francs (2,80 euros), autant dire que je viens d'une autre époque. Et puis mon boulot, c'est de comprendre et non de juger les gens.
La pauvrette semble abasourdie. Certes, elle est assez intelligente pour comprendre que rien ne va, que l'on est au bord de la faillite mais rien n'y fera, elle restera socialiste jusqu'à la mort. Qu'on puisse emprunter d'autres voies, la fait frémir. Sans doute que déjà pour elle, voter UMP est le comble du fascisme ! Et encore, je tais le fait qu'un de mes petits patients, avocat de profession, m'ait donné l'url d'un blog dénommé sobrement FDP de la mode, ce matin même en me disant que c'était super drôle. Je crois que lire cette prose outrancière l'aurait achevée. Alors je me suis tu.
Elle semblait pensive et m'a demandé ce que nous allions devenir. Moi je n'ai pas pris parti. Je me suis contenté de lui dire qu'ayant un petit bout de terrain, en cas de problèmes majeurs, je ferai de la patate parce que ça vient tout seul et puis des poules pour les œufs et aussi du lapin parce que ça baise tout le temps et que c'est d'un bon rapport. Au pire on en reviendra à l'économie du troc et avec la bouffe je suis mieux placé que bien d'autres.
Elle m'a juste dit que c'était fou, complètement fou en se demandant comment on avait pu en arriver là. J'ai fait l'économie de lui expliquer quelques principes libéraux de base pour tenter de relancer la machine. De toute manière, elle ne croit qu'à l'intervention de l'état alors ce n'est pas le genre à lire Bastiat. Elle m'aurait forcément parlé de renard libre dans un poulailler libre ! Comme je l'aime bien tout de même, je n'ai rien dit, j'ai partagé sa douleur. Je n'ai même pas dit : ben oui ma chérie tu vois où nous entrainent quarante ans de socialismes et d'intervention de l'état ! Non, j'ai été mutique !
En tout cas, je n'ai pas dit que personnellement je rêvais d'un coup d'état à la manière de celui du 18 brumaire ! Parce que sur ce coup là, on ne peut pas dire que Bonaparte se soit soucié des partenaires sociaux ni de la société civile. Et ça c'est vraiment très mal !
2 Comments:
A tous ces socialistes paniqués par le retour du faschisme et qui ne voient le salut que dans l´état tout puissant, j´aime à citer Mussolini: "Tout dans l´état, tout par l´état et rien en dehors de l´état"......Ou le maréchal Pétain qui dans un un discours du 11 octobre 1940 , écoeuré par “la faillite universelle de l’économie libérale”, expliquait aux Français que l’économie devait être “organisée et contrôlée”, et “subordonnée à l’intérêt national”…..Et si celà ne suffit pas je cite Hitler qui dans mein kampf écrit : "La lutte contre la finance internationale et le grand capital est devenu le point le plus important de la lutte de la nation allemande pour son indépendance et sa liberté économique"......
@Bernard : non dans mein Kampf Adolf écrit: "und der Kampf gegen ApfelmuBkuchen finanzielle Unabhängigkeit ist das wichtigest Punkt die deutsche Kunditorei kampfen müssen oder es wird das Ende vom Lied für milchschokoladen Brot sein"
:-D
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