Etrange clientèle parisienne !
Voici quelques temps, j'ai reçu un nouveau patient. Très stressé, c'est un cas assez classique de pauvre type parti dans une quête de sens. Il s'agit en effet d'un type plutôt chanceux, ayant exercé durant des années un pseudo-métier, aux confins du culturo-mondain, et qui, la quarantaine venant, est pris de scrupules à l'idée de n'être qu'un imposteur voire un salaud.
Il est très clair, que par rapport à ses ambitions artistiques, ce type est un imposteur et un jeanfoutre. Un type ridicule et passablement grotesque dont le non-talent artistique ne pouvait prospérer que sous les auspices frelatées du maire actuel de Paris. En revanche, je salue en lui l'homme de markéting et le roi du merchandising. Parce qu'avoir gagné autant de fric en vendant une telle merde, relève de l'exploit !
Cet homme souffre véritablement, car en effet, pour être un bon escroc, il faut avoir de sacrées tendances sociopathiques et notre homme en est dépourvu. Le pauvre reste humain, avec une conscience comme en témoigne son conflit intrapsychique, qui l'amène à souffrir du fait que durant vingt ans de carrière, il se soit foutu de la gueule du monde mais aussi de la sienne.
Jusque là, son cas ne présente pas de difficultés particulières, et j'ai souvent eu ce genre d'individus, qui après s'être perdus dans un parisianisme pervers et sans repères, se retrouvent totalement démunis, lorsqu'ils se confrontent au réel. Je dois pouvoir faire quelque chose pour lui. Je reste même persuadé qu'en six mois maximum, lui et moi auront fait suffisamment de bon travail, pour qu'il ne déprime plus.
Toutefois, une de ses réflexions m'a choquée. Comme il se livrait, à un moment il m'expliqua qu'il avait fait un cauchemar. Chacun d'entre nous, sait ce que peut-être un cauchemar. Dans ces moments là, on fait l'expérience de scénarios terribles durant lesquels on vit des choses atroces.
Lui non, enfin son cauchemar est particulier. Avec la morgue et la suffisance que peuvent avoir ce genre de types, il m'explique qu'il s'est réveillé en pleine nuit, pris d'angoisse et suffoquant presque, parce qu'il avait rêvé qu'il gagnait moins bien sa vie et qu'il devait partir vivre en banlieue. Et me regardant, il me dit : "Vous imaginez ? En banlieue ! Je n'y survivrais pas !".
A cet instant de mon exposé, je dois vous préciser que ce toquard est originaire d'un bled français que je ne saurais même pas situer sur une carte et qu'il est bien sûr de gauche. Cela n'a rien d'étonnant car il faut vraiment être un ségolénophile avec un cerveau vide pour en arriver où il en est. Et puis, je rajouterai qu'il faut véritablement être un cul-terreux de première pour avoir autant plongé dans le parisianisme faisandé (estampillé Bastille), un peu comme s'il avait voulu se laver d'une odeur de purin tenace qui lui faisait honte !
C'est un peu ma croix que d'avoir de plus en plus ce genre d'individus en consultation. J'ai une vraie vocation et véritablement beaucoup d'empathie, ce qui ne me rend pas forcément soumis ni con. Et ce genre de type, me fait plutôt rire. Je pense que si je l'avais rencontré dans une soirée, je l'aurais descendu en flammes, avec moultes réflexions acerbes. Tandis que là, paralysé par ma fonction, je dois rester coi et entendre cet imbécile pérorer et geindre sans que je puisse exploser ! Mais, quand je le connaitrai mieux, je me réservé le droit de le faire, d'exploser parce que manifestement, il y a des choses qu'il doit entendre.
J'ai d'ailleurs noté que mes meilleurs résultats ont été obtenus avec des gens travaillant à Paris mais résidant en banlieue. C'est étonnant. De plus, ce sont des gens avec de vrais métiers, quels qu'ils soient. Ont-ils plus le sens des réalités que les parisiens intra-muros ? A moins que ce ne soit la localisation de mon cabinet qui m'amène tous les pitres que compte la capitale ?
Quand je parle de pitres, je ne parle bien sur pas des parisiens en tant que tels, mais de tous ces provinciaux, mal à l'aise chez eux, et qui ont follement espéré en Paris, comme si notre capitale était un athanor, creuset des alchimistes, capable de transformer la merde en or ! Paris semble être devenu le paradis de toutes les névroses. Ce fut une grande ville pleine d'activité, et c'est devenu un Disneyland, pour post-adolescents attardés.
Ces gens dont je vous parle, n'ont pas quitté leur trou pour un travail, car ça je l'aurai compris, mais simplement par attrait pour les lumières de la ville. Pathétiques petits starlettes, après avoir tout tenté pour se soustraire au réel, les voici en pleine crise morale et existentielle ! A défaut de New-York, ils sont venus à Paris, à défaut de l'éclate perpétuelle, les voici dépressifs !
De même, lorsque j'écris cela, n'imaginez pas que je me moque un seul instant de la province. Pas du tout, et je connais de fort belles villes de province, qui n'ont vraiment rien à envier à Paris. Si, elle en avait le pouvoir, je demanderai bien à Laurence, de transformer Nancy en capitale de la branchitude, afin d'attirer tous ces nazes dans l'est de la France. Paris redeviendrait Paris : les "Trucs-Café" s'appelleraient de nouveau "Le Balto".
Ce genre de clientèle est très difficile. Non que je ne sache pas régler techniquement leur problème, mais simplement que je n'accroche pas. Là, où je devrais être compréhensif, j'ai envie de mépriser et de les renvoyer à leurs chimères. Ils ne m'émeuvent pas, ne me touchent pas, ne me bouleversent pas. Non, rien de tout cela ! Plutôt qu'une thérapie, je me demande si il ne leur faudrait pas un stage de rééducation par le travail, le vrai travail avec obligation de voir un pauvre une fois au moins pour se souvenir de la réalité des choses. Puisqu'ils sont de gauche, des méthodes staliniennes pourraient convenir.
En septembre, j'ouvrirai un cabinet secondaire en banlieue. J'ai déjà le local et et les contacts. De plus en plus, je me demande si à terme, je ne vais pas quitter Paris. Qu'y-a-t-il finalement de plus vulgaire et de plus convenu que de vivre à Paris ?
Quand je vois ce patient, je fais des efforts énormes pour rester sage et l'écouter. Dans ma tête je me fais mes petits exercices cognitifs. Je me répète sans cesse, qu'il ne m'appartient pas de juger les gens, et que ma profession exige du recul et de la neutralité.
Toutefois, me souvenant d'une fable apprise dans mon enfance, j'ai parfois simplement envie de lui dire d'un ton goguenard :
Il est très clair, que par rapport à ses ambitions artistiques, ce type est un imposteur et un jeanfoutre. Un type ridicule et passablement grotesque dont le non-talent artistique ne pouvait prospérer que sous les auspices frelatées du maire actuel de Paris. En revanche, je salue en lui l'homme de markéting et le roi du merchandising. Parce qu'avoir gagné autant de fric en vendant une telle merde, relève de l'exploit !
Cet homme souffre véritablement, car en effet, pour être un bon escroc, il faut avoir de sacrées tendances sociopathiques et notre homme en est dépourvu. Le pauvre reste humain, avec une conscience comme en témoigne son conflit intrapsychique, qui l'amène à souffrir du fait que durant vingt ans de carrière, il se soit foutu de la gueule du monde mais aussi de la sienne.
Jusque là, son cas ne présente pas de difficultés particulières, et j'ai souvent eu ce genre d'individus, qui après s'être perdus dans un parisianisme pervers et sans repères, se retrouvent totalement démunis, lorsqu'ils se confrontent au réel. Je dois pouvoir faire quelque chose pour lui. Je reste même persuadé qu'en six mois maximum, lui et moi auront fait suffisamment de bon travail, pour qu'il ne déprime plus.
Toutefois, une de ses réflexions m'a choquée. Comme il se livrait, à un moment il m'expliqua qu'il avait fait un cauchemar. Chacun d'entre nous, sait ce que peut-être un cauchemar. Dans ces moments là, on fait l'expérience de scénarios terribles durant lesquels on vit des choses atroces.
Lui non, enfin son cauchemar est particulier. Avec la morgue et la suffisance que peuvent avoir ce genre de types, il m'explique qu'il s'est réveillé en pleine nuit, pris d'angoisse et suffoquant presque, parce qu'il avait rêvé qu'il gagnait moins bien sa vie et qu'il devait partir vivre en banlieue. Et me regardant, il me dit : "Vous imaginez ? En banlieue ! Je n'y survivrais pas !".
A cet instant de mon exposé, je dois vous préciser que ce toquard est originaire d'un bled français que je ne saurais même pas situer sur une carte et qu'il est bien sûr de gauche. Cela n'a rien d'étonnant car il faut vraiment être un ségolénophile avec un cerveau vide pour en arriver où il en est. Et puis, je rajouterai qu'il faut véritablement être un cul-terreux de première pour avoir autant plongé dans le parisianisme faisandé (estampillé Bastille), un peu comme s'il avait voulu se laver d'une odeur de purin tenace qui lui faisait honte !
C'est un peu ma croix que d'avoir de plus en plus ce genre d'individus en consultation. J'ai une vraie vocation et véritablement beaucoup d'empathie, ce qui ne me rend pas forcément soumis ni con. Et ce genre de type, me fait plutôt rire. Je pense que si je l'avais rencontré dans une soirée, je l'aurais descendu en flammes, avec moultes réflexions acerbes. Tandis que là, paralysé par ma fonction, je dois rester coi et entendre cet imbécile pérorer et geindre sans que je puisse exploser ! Mais, quand je le connaitrai mieux, je me réservé le droit de le faire, d'exploser parce que manifestement, il y a des choses qu'il doit entendre.
J'ai d'ailleurs noté que mes meilleurs résultats ont été obtenus avec des gens travaillant à Paris mais résidant en banlieue. C'est étonnant. De plus, ce sont des gens avec de vrais métiers, quels qu'ils soient. Ont-ils plus le sens des réalités que les parisiens intra-muros ? A moins que ce ne soit la localisation de mon cabinet qui m'amène tous les pitres que compte la capitale ?
Quand je parle de pitres, je ne parle bien sur pas des parisiens en tant que tels, mais de tous ces provinciaux, mal à l'aise chez eux, et qui ont follement espéré en Paris, comme si notre capitale était un athanor, creuset des alchimistes, capable de transformer la merde en or ! Paris semble être devenu le paradis de toutes les névroses. Ce fut une grande ville pleine d'activité, et c'est devenu un Disneyland, pour post-adolescents attardés.
Ces gens dont je vous parle, n'ont pas quitté leur trou pour un travail, car ça je l'aurai compris, mais simplement par attrait pour les lumières de la ville. Pathétiques petits starlettes, après avoir tout tenté pour se soustraire au réel, les voici en pleine crise morale et existentielle ! A défaut de New-York, ils sont venus à Paris, à défaut de l'éclate perpétuelle, les voici dépressifs !
De même, lorsque j'écris cela, n'imaginez pas que je me moque un seul instant de la province. Pas du tout, et je connais de fort belles villes de province, qui n'ont vraiment rien à envier à Paris. Si, elle en avait le pouvoir, je demanderai bien à Laurence, de transformer Nancy en capitale de la branchitude, afin d'attirer tous ces nazes dans l'est de la France. Paris redeviendrait Paris : les "Trucs-Café" s'appelleraient de nouveau "Le Balto".
Ce genre de clientèle est très difficile. Non que je ne sache pas régler techniquement leur problème, mais simplement que je n'accroche pas. Là, où je devrais être compréhensif, j'ai envie de mépriser et de les renvoyer à leurs chimères. Ils ne m'émeuvent pas, ne me touchent pas, ne me bouleversent pas. Non, rien de tout cela ! Plutôt qu'une thérapie, je me demande si il ne leur faudrait pas un stage de rééducation par le travail, le vrai travail avec obligation de voir un pauvre une fois au moins pour se souvenir de la réalité des choses. Puisqu'ils sont de gauche, des méthodes staliniennes pourraient convenir.
En septembre, j'ouvrirai un cabinet secondaire en banlieue. J'ai déjà le local et et les contacts. De plus en plus, je me demande si à terme, je ne vais pas quitter Paris. Qu'y-a-t-il finalement de plus vulgaire et de plus convenu que de vivre à Paris ?
Quand je vois ce patient, je fais des efforts énormes pour rester sage et l'écouter. Dans ma tête je me fais mes petits exercices cognitifs. Je me répète sans cesse, qu'il ne m'appartient pas de juger les gens, et que ma profession exige du recul et de la neutralité.
Toutefois, me souvenant d'une fable apprise dans mon enfance, j'ai parfois simplement envie de lui dire d'un ton goguenard :
4 Comments:
faux ton meilleur résultat tu l'as obtenu avec un povincial vivant a pais qui a fini pa habite la banlieue alos qu'il etait au sommet de la "barnchitude" en vivant dans le 11eme et qu'il continue a avoi un "tavail branché"
hubert
"En septembre, j'ouvrirai un cabinet secondaire en banlieue."
Même que pour l'inauguration, il y aura une mega-teuf avec de la croutonnade, du gris de Toul, des clopes, Laurence, les cousins du maquis. Et on sera tous invités!
Moi j'ai même acheté une Solara sur Ebay pour y aller...
bon jarrive pas a t'avoir au tel ; il faudrait que tu me dises quand tu as un trou cette semaine pour t'amener virginie, c'est celle dont je t'avaos parlé ki viet de perdre son mari, soit pour dejeuer soit en terrasse tous les jours sauf ercredi
a plus
hubert
"rééducation par le travail" : peste, comme vous y allez... Une rééducation par le chômage devrait suffire, avec quelque temps de vache enragée, puis l'accès à un "vrai" métier (s'il en est capable, ce qui n'est pas évident après avoir glandé autant de temps).
Mais au plus fort de sa détresse, vous saurez partager votre croutonnade avec lui, n'est-ce pas ?...
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