Mon Dieu, quel con !

Comme vous le savez, j’adore lire les blogs. Dans mes lectures régulières, figurent les blogs libéraux. Pour les trouver, je me rends sur la page du défunt blog "Citoyendurable", dont j'appréciais grandement l'ironie mordante, et je me tape sur les noms de ceux qu'il a mis en lien.

Certains sont intéressants par les analyses qu'ils développent, d'autres en revanche, ont parfois un côté petit prof d'économie, qui sent sa petite école supérieure de commerce de province ainsi que son petit cerveau standard configuré pour tourner à 100 de QI !


De même, tandis qu'il m'arrive de lire des gens qui ont vraiment un talent littéraire, d'autres en restent au niveau de la dépêche de l'AFP, se contentant de reprendre des articles et d'y ajouter des commentaires plats comme de gros tâcherons. Toutefois même ces derniers sont intéressants, par les liens qu’ils proposent. Ainsi, puisque le bon grain côtoie l’ivraie, je suis obligé de trier !


Aujourd'hui, en passant sur What's Next, blog généralement d'honnête facture mais sans génie, j'ai été sidéré par cet article. L'article commençait pourtant bien en recensant toutes les attaques dont a été victime notre président du fait qu'il se soit fait filmer en train de faire du jogging. Je n'ai rien d'un admirateur forcené de notre président nain, toutefois j'admets qu'il a un côté plus cool que son prédécesseur qui semblait avoir tout le temps un manche à balai fiché dans l'anus. De plus que Nicolas aime ou non le jogging me laisse froid, tant qu'il ne m'oblige pas, moi aussi, à m'adonner à cette pratique ridicule, consistant à courir après rien.


Effectivement, après en avoir pris connaissance, ces attaques contre notre président jogger m'avaient semblé stupides et indignes d'un juste combat politique. Je conçois cependant, qu'un socialiste sans projet, idées, ou programmes, n'ait que cela à se mettre sous la dent : combattre les tendances jogginesques de Little Sarko. C’est mince mais ça permet d’occuper le terrain médiatique.


Je parcours donc l'article plutôt correct, jusqu'à tomber sur ceci :

"C'est marrant, parce qu'au fond, l'archétype du blogueur qui jogge et qui vote Sarkozy, c'est évidemment Loic Le Meur. Ce pauvre Loic est d'ailleurs haï par l'ensemble des personnes nommées ci-dessus (les gars, je crois que je mets le doigt sur une tendance de fond là, continuez de lire !). Et qu'incarne Loic ? : le jeune successful entrepreneur qui a le goût de l'effort, le goût du risque, le goût du changement, qui aime dépasser ses limites, qui fait attention à sa santé, qui a récemment arrêté de fumer, et qui entretient sa virilité par le sport. Le genre de type que vous trouvez en millier d'exemplaires dans toutes les capitales occidentales."

Alors là, j'ai franchement rigolé. Se dire libéral et fixer ainsi une norme définissant le beau, le bien et le vrai, c'est mettre un pied, si ce n'est dans le fascisme, je ne sombrerai pas dans la réduction ad hitlerum, mais du moins dans la connerie la plus épaisse ! On se croirait revenu dans les années Tapie ! Etre libéral, heureusement, ce n'est pas forcément promouvoir ce genre d'idoles !


De plus, je connais fort bien le blog de Loïc Le Meur, pour l'avoir lu, et je le trouve fadasse, terne, bête, et vraiment dénué de tout talent. Et je suis très étonné que l’on puisse citer un tel pensum, un tel travail de tâcheron, en exemple. Ce n'est qu'une suite d'articles prétentieux et plats, d'inepties de parvenus, montrant queMonsieur Le Meur a des tas de relations partout dans le monde, qu'il voyage et qu'il connait tous les gadgets informatiques ; du pur name-dropping, aussi cucul que lorsque j'entends de toutes jeunes patientes me dire en consultation qu'elles ont leur entrée au Baron à Paris. Le Meur a un côté pétasse agaçant. De plus, si vous vous rendez sur son blog, n'oubliez pas de regarder sa chronique vidéo rien que pour entendre son accent anglais, c'est à mourir de rire !

Ceci dit, je me suis tout de même pris d'admiration pour Monsieur Le Meur. Comment parvient-il à avoir la volonté de faire tout cela, de lutter contre ses mauvais penchants, en se mettant à courir et cessant de cloper ?

Peut-être a-t-il oublié qu'il allait vieillir et mourir, que c'était inéluctable, et qu'il n'a pas trouvé mieux pour calmer ses angoisses. Où alors, a-il une jeune maîtresse qui lui a reproché ses poignées d'amour et son haleine de chacal ? A moins qu'à force de lécher consciencieusement le cul de l'UMP, il n'ait voulu donner des gages à Xavier Bertrand, star montante, en arrêtant de fumer pour coïncider avec le décret liberticide. Ben oui, faire une carrière en politique nécessite du travail et de l'endurance, mais avant tout une bonne capacité à lécher les culs !

Où alors, dernière option, peut-être Le Meur est-il un surhomme, un übermensch nietzschéen, pour le jeune What’s Next : c’est possible. Le jeune What’s Next se sera alors trouvé une idole à laquelle il souhaite ressembler quand il sera plus grand, un entrepreneur successfull et sportif. C’est finalement très « grèce antique » ce genre d’amitié, au cours de laquelle un homme d’expérience prend sous son aile un plus jeune prometteur. Par contre, prévenons What’s Next, que ce genre d’amitiés viriles et antiques, pour utile qu’elle soit, fait aussi mal au cul.

Et puis, constatez par vous-même, en vous rendant sur le blog dudit Le Meur, que je ne raconte pas de bêtise en révélant sa profonde beaufitude et son odieux comportement de parvenu. C’est ainsi que vous pourrez continuer à rigoler en lisant son article est intitulé "Magnifiques runs à Half Moon Bay", où l'on apprend qu'il court de plus en plus vite comme Forest Gump !

Je n'ai pas la prétention de faire un blog enrichissant, mais si un jour je vous fais un article aussi stupide et grotesquement narcissique, abattez-moi, brûlez mon corps, et jetez les cendres à la poubelle puis interdisez de prononcer mon nom sous peine de mort !

Mais bon, manifestement, ce n'est qu'un chef d'entreprise, on ne lui demande pas d'être supérieurement intelligent, mais tout juste efficace. D’autres pensent pour lui, en lui laissant croire qu’il pense et compte lui aussi. Quelques miettes, via des interviews et des postes de chargé de cours, ici ou là, et notre benêt est heureux ! Et puis, je dois rajouter que connaissant bien le milieu de l'informatique, j'ai trop assisté à l'alliance entre l'ingénieur génial qui se fait niquer et le sup-de-co aux dents longues, pour ne pas être suspicieux. Il me semble impossible qu’un mec qui rédige un blog aussi stupide puisse avoir de bonnes idées, il a du les piquer à quelqu'un !

On y sent toute la sous-culture de l'école de commerce, vaguement élitiste pourvu qu'on ne gratte pas trop en dessous. C'est d’ailleurs à se demander si, sous cette éperdue recherche de reconnaissance, comme le montre son cv délirant digne d'un grand narcissique, ne se cacherait finalement pas un pauvre gosse aux origines très modestes ayant juré un jour de prendre sa revanche, de quitter une morne ville pour vivre dans un beau quartier de Paris ; un petit Rastignac bretonnant. On peut aussi imaginer qu'un physique difficile soit le moteur de cette quête, mais je vous en laisse juge en admirant la photo de notre héros !


Et puis, comme le dit What's Next, Le Meur est, parait-il le genre de type qu'on trouve en milliers d'exemplaires dans toutes les capitales occidentales. Qu'il se rassure, cela ne m'avait pas échappé que ce genre d'imbécile fut un modèle de confection affreusement commun et non du sur-mesure. D'ailleurs, n'est-ce pas stupide de se dire libéral et de vanter ce clonage imbécile !


Mais laissons là, l'analyse psychologique de Monsieur Le Meur, contre qui je n'ai rien pourvu qu'on ne me le présente pas en modèle absolu, pour reprendre la lecture de l'article incriminé. D’ailleurs, si j’étais à la place de Le Meur, j’aurais un peu honte de susciter une telle admiration, si proche de la flagornerie, chez un tel crétin que What's Next. Il est des amitiés qui dérangent et finissent par peser. Toutefois, poursuivant l'article stupide de What's Next, je n'étais pas au bout de mes peines, puisque je suis ensuite tombé sur le paragraphe suivant qui est aussi une vraie perle :

"C'est amusant, ce sont exactement le type de valeurs qui sont vomies par les anti-sarkozystes de tout poil (modérés ou hard-core). C'est à dire ceux qui souvent cultivent l'image de l'anti-virilité (le normalien super intelligent mais tout blanc et maigrelet; le jeune énarque type Giscard jouant au foot avec des grandes chaussettes et des jambes de sauterelle; l'universitaire barbu entouré de ses livres; le fumeur de clopes au comptoir d'un bar enfumé, en train de rouler sa prochaine clope, etc."

Ce blogueur, n'aime donc pas que l'on caricature Sarkozy, mais en revanche use et abuse lui-même de la caricature pour défendre son point de vue, jusqu'à se couvrir de ridicule. Grâce à lui, j'apprends que j'appartiens au modèle de l'anti-virilité, puisque j'adore les bars enfumés. Ceci dit je ne roule pas mes clopes, je trouve que cela fait un peu sale, voire étudiant à Nanterre ! Fort heureusement, je n'ai pas non plus de jambes de sauterelles, ni une barbe crade. Par contre, je dois confesser que je possède des milliers de livres ce qui me rend suspect. Sous Pol Pot j'aurais morflé en tant que dangereux intellectuel, mais sous What's Next, je morfle aussi puisque je suis montré du doigt et traité de lopette gauchiste car le pouvoir victorieux fantasmé par What's Next exige de jeunes hommes sains qui ne pensent pas ! Effectivement, je ne ressemble pas du tout au modèle un peu mussolinien, vanté par mon confrère, du jeune type sain et sportif !

Pourtant je pourrais objecter à ce jeune confrère, qu’un de mes patients, est grand, mince, qu’il ne fume pas, pratique l’aïkido, a fait des études d’économie, mais qu'il vote pourtant à gauche ! Alors qu’en est-il de ce stupide apartheid. Cette subtilité, qui fait qu’on ne soit pas toujours ce à quoi l’on ressemble, est manifestement quelque chose qui aura échappé à mon confrère blogueur pour qui l'apparence l'emporte sur le reste.

Je lui conseillerai donc, de se procurer un manuel basique de psychologie sociale, dans lequel il pourra prendre connaissance des notions de stéréotypes et de préjugés. S’il n’aime pas lire, puisque c’est un vice de gauchiste, il pourra se référer à un vieil article que j’ai rédigé sur le sujet.

Et puis, à force de trop parler de virilité, on devient presque suspect. Ne serait-ce pas que l'on en manque un peu ? A moins qu'un manque de père, par exemple, n'ait empêché de construire une personnalité harmonieuse, nécessitant sans cesse le recours à la caricature pour exister ?

D'ailleurs, cette fameuse virilité, la trouve-t-on forcément dans la course à pied ou le sport en général ou dans l’arrêt du tabac ? Si je songe à Winston Churchill qui se targuait de ne jamais avoir fait de sport, il me semblerait que non, à moins que notre ami guignol, ne pense que sir Winston ait manqué de virilité ? Mais laissons là ce débat, je ne suis pas ici pour traiter de la virilité.


La dictature m’est insupportable, qu'elle soit franche et massive comme chez les cocos, ou bien sournoise et masquée, comme dans le modèle préconisé par What's Next et tellement en vogue à New-York, ersatz d’un monde Orwelien. A trop traîner dans des Starbucks climatisés, on finit par choper un rhume du cerveau ! On finit par soutenir tout et n'importe quoi, par cracher perpétuellement à la gueule de son pays et par trouver que Guantanamo est une idée géniale. L'histoire nous montre que ces jeunes cons, collabos dans l'âme par manque de repère plutôt que par perversité, finissent parfois à Sigmaringen.

Socialistes de droite ou de gauche, même combat ! Je conseillerai donc à What's Next de changer de registre, parce que l’on croirait du Gérard Miller, la culture en moins. Il ne suffit pas d’être cadre expatrié, pour avoir de bonnes idées, et savoir les mettre par écrit. Rien ne ressemble moins au journalisme ou à la littérature que le contrôle de gestion, qu’on se le dise. Tant d’orgueil me fait frémir, si tous ceux qui n’ont rien à dire, et en plus le disent mal, se mettent à écrire, où va-t-on ?

Et puis, à écrire des sottises grosses comme lui, il fait le jeu de la gauche, mais je le crois suffisamment bête pour ne même pas se rendre compte qu’avec de tels articles, il se tire une balle dans le pied. Donc mon bonhomme, abstiens-toi de publier de telles bêtises, ou attends l’autorisation d’un responsable. Imagine-toi, te lançant dans une carrière publique et affirmant de telles bêtises ! Si par malheur, tu avais un Soral en face de toi, tu voles !


Pour ma part, tant pis, bien qu’étant enfin édifié sur ce qu’est un jeune winner de droite, je resterai un untermensch ! M'en fous, Socrate était bien alcoolique !

NB : Merci d'avoir publié mon commentaire ! Etant entendu que si tu passais par mon blog, je publierai ton droit de réponse.