Drôle d'époque !
Ce matin, comme à mon habitude, je prends un café et j'attrape le Parisien. Un article parle de la commémoration du onze novembre. Manifestement, Nicolas S. a été plus efficace que ses prédécesseurs. Tandis qu'un Chirac, se contentait de balancer une gerbe en restant deux secondes devant la tombe du soldat inconnu, Nicolas organise une vraie cérémonie en invitant même une centaine de mômes d'un collège Jacques Prévert, de je ne sais plus où (Normandie ou Bretagne ?) à y assister.
Quelques uns de ces petits crétins sont interviewés dans le Parisien. J'apprends donc avec stupeur qu'une gamine de quatorze ans, ne savait pas ce qu'était l'armistice, tandis qu'une autre savait à peu près ce qu'était un armistice, mais ne savait pas de quelle guerre on parlait. Un ou une troisième ne savait même pas qu'il y avait eu une guerre.
Cela ne m'étonne qu'à moitié et je me dis qu'il doit s'agir d'une classe de demeurés qui finiront tous dans un LEP pourri de province, en CAP chaudronnerie ou coiffure. Je sais, je peux sembler cruel mais je suis réaliste. Et puis c'est une manière d'être moins anxieux, que d'imaginer que ces réponses délirantes furent données par les plus crétins d'entre eux.
A midi, un de mes rendez-vous est annulé et je décide d'aller déjeuner chez Fleur de Lotus, le traiteur chinois à côté de mon cabinet. Manque de pot, deux appels téléphoniques font que je m'y rends vers 12h35, alors que les glands du lycée public voisin viennent de sortir des cours. Je salue Fleur de Lotus et grille la queue des petits abrutis pour aller m'asseoir. Comme je mange toujours la même chose, Fleur de Lotus connait la commande par coeur et vient me l'apporter à table.
A côté de moi, une bande d'adolescents bêtes et laids, composés de crevettes mâles arrogantes peignées comme des dessous de bras, et de petites poupées Barbie décérébrées habillées comme des sacs, papotent bruyamment. Je les observe en me demandant si j'étais aussi con à leur âge. Décidemment je déteste les jeune. Les jeunes sont de plus en plus bêtes. S'ils n'étaient pas d'aussi bons consommateurs, on pourrait dire que les jeunes ne servent à rien. D'ailleurs, même quand j'étais jeune, je n'aimais pas les jeunes. C'est assez classique chez les capricornes : on nait vieux !
D'après les livres qu'une des pouffes a posé sur la table, ce sont des élèves de première. A un moment, leur discussion s'engage sur les cérémonies de la veille. La petite blonde juste à côté de moi, qui est aussi mignonne qu'elle a l'air stupide, explique "que heureusement que Sarko a fait cette cérémonie parce qu'elle ne savait pas ce que l'on fêtait le onze novembre".
Un de ses copains, qui semble moins bête, lui demande si elle plaisante ou si elle est conne. Et la petite blonde se met en colère en lui disant qu'on ne peut pas tout savoir. Sa copine, juste en face, qui est beaucoup moins jolie mais qui a une grande gueule, prend sa défense en disant au type que ce n'est pas important de savoir ce qui s'est passé au siècle dernier. D'autres voix s'élèvent contre l'affreux individu qui a osé se montrer intolérant envers sa petite camarade !
D'un seul coup, je me suis senti vieux. Vieux et triste. Parce que si j'avais eu vingt ans de moins, je serais peut-être parti m'installer ailleurs. Mon fantasme de Manhattan dans le comté de Nye, Nevada, m'a repris. Parfois la compagnie des crotales et des coyotes doit être préférable que celle de ces crétins incultes.
Enfin, j'ai fait mes petits exercices cognitifs et la vague de tristesse qui me submergeait a reflué. Encore quelques années, et ils vont se prendre le réel en pleine gueule : ça me fera des clients. Finalement, cette époque est formidable ... pour ma profession.
Quelques uns de ces petits crétins sont interviewés dans le Parisien. J'apprends donc avec stupeur qu'une gamine de quatorze ans, ne savait pas ce qu'était l'armistice, tandis qu'une autre savait à peu près ce qu'était un armistice, mais ne savait pas de quelle guerre on parlait. Un ou une troisième ne savait même pas qu'il y avait eu une guerre.
Cela ne m'étonne qu'à moitié et je me dis qu'il doit s'agir d'une classe de demeurés qui finiront tous dans un LEP pourri de province, en CAP chaudronnerie ou coiffure. Je sais, je peux sembler cruel mais je suis réaliste. Et puis c'est une manière d'être moins anxieux, que d'imaginer que ces réponses délirantes furent données par les plus crétins d'entre eux.
A midi, un de mes rendez-vous est annulé et je décide d'aller déjeuner chez Fleur de Lotus, le traiteur chinois à côté de mon cabinet. Manque de pot, deux appels téléphoniques font que je m'y rends vers 12h35, alors que les glands du lycée public voisin viennent de sortir des cours. Je salue Fleur de Lotus et grille la queue des petits abrutis pour aller m'asseoir. Comme je mange toujours la même chose, Fleur de Lotus connait la commande par coeur et vient me l'apporter à table.
A côté de moi, une bande d'adolescents bêtes et laids, composés de crevettes mâles arrogantes peignées comme des dessous de bras, et de petites poupées Barbie décérébrées habillées comme des sacs, papotent bruyamment. Je les observe en me demandant si j'étais aussi con à leur âge. Décidemment je déteste les jeune. Les jeunes sont de plus en plus bêtes. S'ils n'étaient pas d'aussi bons consommateurs, on pourrait dire que les jeunes ne servent à rien. D'ailleurs, même quand j'étais jeune, je n'aimais pas les jeunes. C'est assez classique chez les capricornes : on nait vieux !
D'après les livres qu'une des pouffes a posé sur la table, ce sont des élèves de première. A un moment, leur discussion s'engage sur les cérémonies de la veille. La petite blonde juste à côté de moi, qui est aussi mignonne qu'elle a l'air stupide, explique "que heureusement que Sarko a fait cette cérémonie parce qu'elle ne savait pas ce que l'on fêtait le onze novembre".
Un de ses copains, qui semble moins bête, lui demande si elle plaisante ou si elle est conne. Et la petite blonde se met en colère en lui disant qu'on ne peut pas tout savoir. Sa copine, juste en face, qui est beaucoup moins jolie mais qui a une grande gueule, prend sa défense en disant au type que ce n'est pas important de savoir ce qui s'est passé au siècle dernier. D'autres voix s'élèvent contre l'affreux individu qui a osé se montrer intolérant envers sa petite camarade !
D'un seul coup, je me suis senti vieux. Vieux et triste. Parce que si j'avais eu vingt ans de moins, je serais peut-être parti m'installer ailleurs. Mon fantasme de Manhattan dans le comté de Nye, Nevada, m'a repris. Parfois la compagnie des crotales et des coyotes doit être préférable que celle de ces crétins incultes.
Enfin, j'ai fait mes petits exercices cognitifs et la vague de tristesse qui me submergeait a reflué. Encore quelques années, et ils vont se prendre le réel en pleine gueule : ça me fera des clients. Finalement, cette époque est formidable ... pour ma profession.
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