Back to Romania !
Départ de Houston, aéroport rutilant portant le doux nom de George Bush où les dizaines de boutiques et de restaurants donnent encore envie de claquer ses derniers dollars. L'architecture n'a rien de transcendantale mais le résultat est efficace.
Les mesures de sécurité se sont assouplies. On n'a plus l'impression d'être un dangereux criminel. C'est une bonne chose. Dix heures de vol accomplies dans un confort correct.
Arrivée à Roissy-Charles De Gaulle et la réalité revient en pleine face. Une seule queue pour les ressortissants CEE et les autres. Tandis que les américains poussent le vice à faire la différence entre leurs nationaux et les autres, en France, l'égalité règne. Alors on patiente parce qu'on ne peut pas faire autrement. Au sol, une flaque de vomi attend vainement que quelqu'un vienne la nettoyer. Ce sera fait uniquement lorsque nous seront tous passés au contrôle des passeports.
Trois guichets sont ouverts dans lesquels des fonctionnaires de la police de l'air et des frontières regardent d'un oeil presque indifférent les documents qu'on leur présente en les feuilletant d'un doigt distrait. Les chemises sont froissées et l'oeil est terne. Comme la tenue impeccable des fonctionnaires de la US Customs and Border Proctection.
Au quatrième guichet, c'est une femme de ménage avachie qui téléphone sur son portable en tentant de se dissimuler du mieux qu'elle peut. Une de ses copines papote avec elle.
L'aérogare est presque neuve mais déjà passablement délabrée. Elle est sale ou du moins "fait sale". Les plafonds sont recouverts d'un filet pour éviter que le béton ne tombe sans doute sur la tête des passagers. Le sol n'est pas net. Les joints entre les plaques de carrelages sont presque tous partis. Le bas des mur s'effrite comme si le béton était victime d'une curieuse lèpre. Bien entendu, si la climatisation existe, elle ne fonctionne pas et il fait très chaud derrière les grandes baies vitrées. Les toilettes sont à la hauteur du reste, sous-dimensionnées et elles aussi, passablement sales.
On récupère enfin ses bagages à un carrousel très mal conçu, coincé contre un mur et disposant de peu de place. On passe ensuite un poste de douane dans lequel il n'y a aucun douanier.
On sort enfin pour se diriger vers les taxis. Les professionnels on beau dire qu'il y a suffisamment de taxis, on fait tout de même la queue. On monte enfin dans une voiture.
Le chauffeur a branché sa radio sur France Infos. Les premières nouvelles font état de grèves. J'écoute tout cela d'une oreille distraite. Après cela, le chauffeur nous inflige Ado FM, une radio sur laquelle passent des morceaux de raps et de R'nB insupportables.
Bienvenue au pays !
(En choisissant mon titre, j'ai conscience d'avoir été injuste avec la Roumanie puisque l'aéroport international Henri Coanda de Bucarest semble avoir été profondément modernisé).
Les mesures de sécurité se sont assouplies. On n'a plus l'impression d'être un dangereux criminel. C'est une bonne chose. Dix heures de vol accomplies dans un confort correct.
Arrivée à Roissy-Charles De Gaulle et la réalité revient en pleine face. Une seule queue pour les ressortissants CEE et les autres. Tandis que les américains poussent le vice à faire la différence entre leurs nationaux et les autres, en France, l'égalité règne. Alors on patiente parce qu'on ne peut pas faire autrement. Au sol, une flaque de vomi attend vainement que quelqu'un vienne la nettoyer. Ce sera fait uniquement lorsque nous seront tous passés au contrôle des passeports.
Trois guichets sont ouverts dans lesquels des fonctionnaires de la police de l'air et des frontières regardent d'un oeil presque indifférent les documents qu'on leur présente en les feuilletant d'un doigt distrait. Les chemises sont froissées et l'oeil est terne. Comme la tenue impeccable des fonctionnaires de la US Customs and Border Proctection.
Au quatrième guichet, c'est une femme de ménage avachie qui téléphone sur son portable en tentant de se dissimuler du mieux qu'elle peut. Une de ses copines papote avec elle.
L'aérogare est presque neuve mais déjà passablement délabrée. Elle est sale ou du moins "fait sale". Les plafonds sont recouverts d'un filet pour éviter que le béton ne tombe sans doute sur la tête des passagers. Le sol n'est pas net. Les joints entre les plaques de carrelages sont presque tous partis. Le bas des mur s'effrite comme si le béton était victime d'une curieuse lèpre. Bien entendu, si la climatisation existe, elle ne fonctionne pas et il fait très chaud derrière les grandes baies vitrées. Les toilettes sont à la hauteur du reste, sous-dimensionnées et elles aussi, passablement sales.
On récupère enfin ses bagages à un carrousel très mal conçu, coincé contre un mur et disposant de peu de place. On passe ensuite un poste de douane dans lequel il n'y a aucun douanier.
On sort enfin pour se diriger vers les taxis. Les professionnels on beau dire qu'il y a suffisamment de taxis, on fait tout de même la queue. On monte enfin dans une voiture.
Le chauffeur a branché sa radio sur France Infos. Les premières nouvelles font état de grèves. J'écoute tout cela d'une oreille distraite. Après cela, le chauffeur nous inflige Ado FM, une radio sur laquelle passent des morceaux de raps et de R'nB insupportables.
Bienvenue au pays !
(En choisissant mon titre, j'ai conscience d'avoir été injuste avec la Roumanie puisque l'aéroport international Henri Coanda de Bucarest semble avoir été profondément modernisé).
9 Comments:
Oui, mais nous on a la sécu que le monde entier nous envie, c'est vrai, c'est Michael Moore qui l'a dit!
Ben oui, je l'avais oublié ! Pff, absent quelques jours et voici que j'oublie les fondamentaux !
Merci à toi de me le rappeler ! Et puis, les USA ne te plairaient pas, trop de Harley partout !
Monsieur Philippe ! De retour à Cuba !
Bienvenue dans le pays où 54% de la valeur produite est prélevée de force par la collectivité.
Quelquefois, j'entends que nous sommes dans une économie capitaliste. C'est un gag, non ?
La réalité est que nous sommes dans une économie mixte à dominante collectiviste.
Conséquence ? Et bien, la conséquence est la même que dans l'économie soviétique : la désincitation à produire de la valeur. En un mot, le déclin économique.
En l'espèce, comme il reste 46% d'économie de marché avec beaucoup de talents et de pugnacité, le déclin économique n'est que relatif. La position relative de notre pays baisse par rapport à des économies mieux équilibrées. Quant à l'évolution morale et du moral, chacun appréciera.
Mais je cultive l'espoir. Un jour, on retrouvera dans leur plénitude les joies spirituelles, intellectuelles, amicales, amoureuses, épicuriennes, sexuelles, réalisatrices.
Ce jour arrivera plus tôt qu'on ne pense.
*************************
*************************
Bien, je vais vous raconter un truc.
C'était l'été 1989. Je voyageais en Roumanie. C'était l'époque de Ceaucescu. Ceux qui parmi les roumains avaient l'audace de pratiquer le discernement intellectuel étaient envoyés dans le delta du Danube pour y mourir de maladie et d'épuisement. Il s'était créé son petit camp de concentration à lui, le Père Ceaucescu ! Fidèle à la grande tradition des socialismes du XX° siècle.
Pas de nourriture dans un restaurant sur deux, traque permanente par les services de sécurité en imperméable malgré la chaleur, slogans affichés partout, absence complète de touristes, patrouilles militaires au pas cadencé de nuit comme de jour.
Bref. Ambiance socialiste garantie. Il faut dire qu'ils étaient non pas à 54% de collectivisme comme dans la France de 2008, mais à 100%.
Dans ce contexte, j'ai eu la chance, par un réseau implanté dans un autre pays, de rencontrer des opposants. Bien sûr, ces opposants étaient clandestins.
Bien sûr, ces opposants survivaient grâce à un double langage et à une double pensée.
Ce que je sais, c'est que je les ai rencontré en prennant mille précautions quant au trajet et au lieu pour les rencontrer.
Ce que je sais aussi, c'est qu'ils risquaient une promenade de longue durée dans le Delta du Danube, par le fait même de recevoir chez eux un français.
J'ai eu la chance immense de rencontrer à cette occasion un survivant de ces fameux camps. Par je ne sais quelle bizarerie administrative, il avait été relaché. C'était un pasteur,...peut-être sauvé par sa foi et son intense non-violence ??
Dans ce contexte et ce pays du socialisme appliqué (qui me fait dire qu'il est honteux qu'un parti ose encore s'appeler "socialiste"), j'ai aussi rencontré un metteur en scène auteur de pièces, et auteur d'opéras.
Me voilà donc au fait.
Ce metteur en scène avait cessé d'écrire, à mesure que le socialisme fleurissait et venait à contrôler de plus en plus étroitement sa production. Les thèmes, les mots, les phrases, lorsque tout se resserre, il n'y a plus de production possible, il reste uniquement un acte d'obéissance. Obéissance à la collectivité incarnée par le Parti. Obéissance au socialisme, décrété chemin glorieux vers le communisme total.
Je lui ai dit qu'il fallait qu'il écrive malgré tout. Qu'il devait exprimer son talent, quitte à cacher ses oeuvres, et les publier le temps venu.
Mais cet homme était brisé. Chacun sait que pour le socialisme, la fin justifie les moyens. Le talent individuel est scandaleux pour un socialiste authentique, seul prime la collectivité; l'homme est le produit de la société, le bien est le produit de la société, le mal est le produit de la société. La société doit être pure et parfaite et assurer l'égalité de tous : la valeur individuelle est en soi une insulte à l'égalité.
Dans cette machine mentale, cet auteur puissant et charismatique était broyé.
Et pourtant...
Et pourtant c'était à l'été 1989. Le 25 décembre 1989, rappelez-vous, Ceaucescu était abattu par ses compagnons d'armes dans la cour d'une école.
Si cet auteur avait conservé le fil de l'espérance, il aurait ressorti ses oeuvres et les aurait publiées.
Certes, la publication n'aurait pu se faire de suite. La transition roumaine a été très progressive puisque c'est l'entourage immédiat de Ceaucescu qui a pris ensuite le pouvoir après avoir jetté le corps de Ceaucescu dans une fosse commune avec pour linceul une poignée de chaux vive.
Mais la mort du dirigeant socialiste a montré que les situations iniques ont une fin, que l'espérance peut toujours être cultivée.
Le régime politique français actuel, sous domination collectiviste, aura son terme un jour. Sa viabilité est limitée dans le temps.
Consolons-nous, nous sommes dans le temps des héros. Les héros, ce sont ceux qui ont aujourd'hui la lucidité de reconnaître le socialisme là où il est vraiment.
D'aucun prétendent la France est une économie de marché. C'est une affirmation trompeuse. Les rares personnes qui ont conscience de cette tromperie sont acculés à démontrer l'évidence !
Soyons vigilants.
Toju.
Très joli commentaire Sylvain, merci. je pense la même chose que toi : la chute du mur est proche.
Ah ouais !
Et au fait, ça va mieux en Roumanie maintenant ?
Non je demnade, je veux pas polémiquer, je me renseigne pour si j'y vais un jour ....
C'est dommage d'avoir passe une semaine a Vegas pour deprimer a peine atterri en France !!
Moi meme, je vais me faire une viree en Harley au nouveau Mexique la semaine prochaine...Ceci dit, j'aurais probablement la meme impression au retour a Heathrow !
@Fiona : demandez à Sylvain !
@Monoi : ben oui la prochaine fois, je partirai en vacances en corée du Nord comme cela je serai content en revenant !
Si vous faites votre balade, emmenez El Gringo ! En plus il est très fort, il vous protégera des serial-killers qui sévissent là-bas !
@ Fiona : J'ai été en Roumanie 3 fois.
Une fois sous Ceaucescu.
Une fois sous Illiescu.
Une fois en été 2006.
Manifestement, ils passent de l'état de socialisme à l'état d'adorateurs de l'argent. Comme en Chine.
Dire que ça va mieux, c'est exagéré. Disons que ça va différement et que la peur a quitté les esprits.
Alors, je ne suis jamais content ??
Au fond, ma vision du monde est que nous retrouverons un plein épanouissement de toutes les facultés de l'Homme lorsque nous aurons rétabli une société traditionnelle, avec des corporations de métier, un rétablissement du clergé dans ses missions atemporelles, une élite aristocratique au service de la protection des faibles, des solidarités familliales puissantes, un chef d'Etat non partisan, une absence d'idéologisation à toutes les sauces.
Et que veut dire "un plein épanouissement des facultés de l'Homme"?
Je parle là des facultés de guérison, de voyage astral, de prescience, de lecture de l'aura, de télépathie. Bref, tout ce qui permettra de mettre dans la grande poubelle de l'Histoire la télévision, le téléphone, les moyens de transport, la médecine moderne, tous moyens inventés pour remédier à notre dégénérescence.
Vous comprennez pourquoi avec de telles idées je suis dubitatif sur l'évolution des pays libérés du socialisme...
@ Philippe : l'adresse et le titre de mon blog ont de nouveau changé :
projeteuropeen.blogspot.com
Faudra encore qu'ils m'attrappent les serial killers quand je serais sur ma harley, c'est que ca va vite ces choses la...!!
Enregistrer un commentaire
<< Home