Couple de serrage !
J'ai eu ma première moto à l'âge de 15 ans, c'était une Suzuki TS50. Celle-ci, je ne l'ai pas bricolée. Ensuite, parce que c'était mythique, j'ai eu un Zündapp KS 50, une petite bombe allemande qui roulait vite.
Bien sur comme tous les jeunes, je n'allais pas rouler à 45km/h comme un crétin : la loi je m'en branlais totalement. Tant et si bien que le moteur de la belle a été kité pour passer de 49,9cm3 à 65cm3. Fut rajouté un pot de détente de la mort et un un beau guidon qu'on appelait un Z-bar. Et comme j'avais un goût de chiottes, elle a été repeinte en violet métallisé tandis que les jantes à bâtons étaient recouvertes d'un doré du plus bel effet !
Elle tapait le 130km/h chrono du moins quand elle marchait. Parce que le petit deux temps avait tendance à consommer du piston. On appelait cela les serrages ! Ça chauffe, le piston se dilate dans le cylindre et tout se bloque. Alors on revient à pied et on se dit qu'on va mettre de l'huile de synthèse.
On mettait tous de la Motul, je crois que c'était de la "2300". Elle était adaptée aux hauts régimes et sentait bon. Encore aujourd'hui, quand je vois passer un petit con en scooter bidouillé, la bonne odeur de la Motul me replonge dans mon adolescence.
A cette époque, on ne s'embarrassait pas beaucoup. On se débrouillait pour avoir de la thune (merci papa, merci maman) et zou on courait chez le concessionnaire pour acheter le piston et les segments qu'on remontait. Et après, comme on était persuadés que plus on serrait fort, mieux c'était, on remontait le tout, culasse et bougie, en serrant les écrous sur les goujons comme des bourrins et bien sûr sans respecter l'ordre de serrage.
Alors, comme on travaillait comme des saligauds, on broyait les joints de culasse, on voilait la culasse, on niquait des goujons, on ruinait des filetages, etc. En bref la réalité nous a vite appris que la résistance des matériaux n'était pas prendre à la légère. Ce n'est qu'après qu'on a compris que pour remonter une culasse, opération débile s'il en est, il fallait respecter certaines choses. On a ainsi vite appris qu'on serrait en croix en respectant un ordre de serrage mais aussi un couple de serrage.
Le couple de serrage, c'est à dire la force avec laquelle on visse, est important. Quand c'est trop peu, ça crée une prise d'air, et ca carbure mal, voire cela ne démarre pas du tout. Mais quand c'est trop serré, le risque c'est de tout casser. Parce qu'un moteur ça chauffe, les métaux et alliages différents se dilatent et bougent alors il faut toujours un peu de jeu pour respecter la physique. Alors pour éviter les conneries et les casses ruineuses, on s'est vite équipés d'une clé dynamométrique. Et après on a compris que quand il fallait serrer à 15 daN.m, ce n'était pas 14 ou 16 !
Récemment, j'ai appris que les USA s'étaient jetés sur le secret bancaire suisse, bientôt suivis par l'Europe. Ça m'a rappelé l'époque où je bricolais ma moto ! C'est que le secret bancaire est encore une liberté inadmissible pour les états. Pensez-vous, limitation de vitesse, interdiction de fumer dans un restaurant, ça n'allait pas assez loin dans le contrôle du citoyen. Il fallait qu'on lui serre encore plus la vis. On prend la clé à pipe de 13mm, on l'ajuste sur le citoyen lambda et on serre, on serre à mort jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. Non mais, il ne s'agirait pas de lui laisser la moindre liberté ! L'étanchéité entre le citoyen et l'état doit être plus que parfaite. Pour faire mieux, il faudrait sortir le poste à soudure !
A l'inverse, curieusement j'ai cru comprendre que voici quelques mois encore, ces mêmes états semblent avoir été moins enclins à contrôler les établissement bancaires. Là, le tour de vis était plus souple. On se contentait de mettre un petit tour de clé vite fait. Là, manifestement on s'en branlait un peu de l'étanchéité. On n'a pas voulu trop en faire. Bon, la thune s'est un peu évaporée et c'était prévisible.
Parfois quand j'observe la société, je trouve qu'il faudrait offrir une clé dynamométrique aux élus. Car soit, ils lâchent tout, ce n'est plus assez serré et c'est le bordel assuré. Soit au contraire, ils serrent bien trop fort et c'est l'explosion assurée à court terme.
La mécanique, c'est un truc qui semble con, parce que cela ne demande qu'un simple CAP. Mais bon, pour faire un bon mécanicien, il faut sentir les choses, comprendre comment les pièces interagissent entre elles et par la suite savoir choper de bons coups de mains. Avoir son CAP ne suffit pas !
J'ai vendu mon Zündapp voici bien des années. N'empêche que si je l'avais encore, je ne laisserais jamais messieurs Obama et Sarkozy remonter la culasse ! Parce que même si ça parait con à faire, faut un minimum d'intelligence et de doigté. Parce qu'une culasse mal remontée, c'est pas comme un fumeur ou un helvète menacé, ça vous pète à la gueule.
Bien sur comme tous les jeunes, je n'allais pas rouler à 45km/h comme un crétin : la loi je m'en branlais totalement. Tant et si bien que le moteur de la belle a été kité pour passer de 49,9cm3 à 65cm3. Fut rajouté un pot de détente de la mort et un un beau guidon qu'on appelait un Z-bar. Et comme j'avais un goût de chiottes, elle a été repeinte en violet métallisé tandis que les jantes à bâtons étaient recouvertes d'un doré du plus bel effet !
Elle tapait le 130km/h chrono du moins quand elle marchait. Parce que le petit deux temps avait tendance à consommer du piston. On appelait cela les serrages ! Ça chauffe, le piston se dilate dans le cylindre et tout se bloque. Alors on revient à pied et on se dit qu'on va mettre de l'huile de synthèse.
On mettait tous de la Motul, je crois que c'était de la "2300". Elle était adaptée aux hauts régimes et sentait bon. Encore aujourd'hui, quand je vois passer un petit con en scooter bidouillé, la bonne odeur de la Motul me replonge dans mon adolescence.
A cette époque, on ne s'embarrassait pas beaucoup. On se débrouillait pour avoir de la thune (merci papa, merci maman) et zou on courait chez le concessionnaire pour acheter le piston et les segments qu'on remontait. Et après, comme on était persuadés que plus on serrait fort, mieux c'était, on remontait le tout, culasse et bougie, en serrant les écrous sur les goujons comme des bourrins et bien sûr sans respecter l'ordre de serrage.
Alors, comme on travaillait comme des saligauds, on broyait les joints de culasse, on voilait la culasse, on niquait des goujons, on ruinait des filetages, etc. En bref la réalité nous a vite appris que la résistance des matériaux n'était pas prendre à la légère. Ce n'est qu'après qu'on a compris que pour remonter une culasse, opération débile s'il en est, il fallait respecter certaines choses. On a ainsi vite appris qu'on serrait en croix en respectant un ordre de serrage mais aussi un couple de serrage.
Le couple de serrage, c'est à dire la force avec laquelle on visse, est important. Quand c'est trop peu, ça crée une prise d'air, et ca carbure mal, voire cela ne démarre pas du tout. Mais quand c'est trop serré, le risque c'est de tout casser. Parce qu'un moteur ça chauffe, les métaux et alliages différents se dilatent et bougent alors il faut toujours un peu de jeu pour respecter la physique. Alors pour éviter les conneries et les casses ruineuses, on s'est vite équipés d'une clé dynamométrique. Et après on a compris que quand il fallait serrer à 15 daN.m, ce n'était pas 14 ou 16 !
Récemment, j'ai appris que les USA s'étaient jetés sur le secret bancaire suisse, bientôt suivis par l'Europe. Ça m'a rappelé l'époque où je bricolais ma moto ! C'est que le secret bancaire est encore une liberté inadmissible pour les états. Pensez-vous, limitation de vitesse, interdiction de fumer dans un restaurant, ça n'allait pas assez loin dans le contrôle du citoyen. Il fallait qu'on lui serre encore plus la vis. On prend la clé à pipe de 13mm, on l'ajuste sur le citoyen lambda et on serre, on serre à mort jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. Non mais, il ne s'agirait pas de lui laisser la moindre liberté ! L'étanchéité entre le citoyen et l'état doit être plus que parfaite. Pour faire mieux, il faudrait sortir le poste à soudure !
A l'inverse, curieusement j'ai cru comprendre que voici quelques mois encore, ces mêmes états semblent avoir été moins enclins à contrôler les établissement bancaires. Là, le tour de vis était plus souple. On se contentait de mettre un petit tour de clé vite fait. Là, manifestement on s'en branlait un peu de l'étanchéité. On n'a pas voulu trop en faire. Bon, la thune s'est un peu évaporée et c'était prévisible.
Parfois quand j'observe la société, je trouve qu'il faudrait offrir une clé dynamométrique aux élus. Car soit, ils lâchent tout, ce n'est plus assez serré et c'est le bordel assuré. Soit au contraire, ils serrent bien trop fort et c'est l'explosion assurée à court terme.
La mécanique, c'est un truc qui semble con, parce que cela ne demande qu'un simple CAP. Mais bon, pour faire un bon mécanicien, il faut sentir les choses, comprendre comment les pièces interagissent entre elles et par la suite savoir choper de bons coups de mains. Avoir son CAP ne suffit pas !
J'ai vendu mon Zündapp voici bien des années. N'empêche que si je l'avais encore, je ne laisserais jamais messieurs Obama et Sarkozy remonter la culasse ! Parce que même si ça parait con à faire, faut un minimum d'intelligence et de doigté. Parce qu'une culasse mal remontée, c'est pas comme un fumeur ou un helvète menacé, ça vous pète à la gueule.
11 Comments:
Vous n'avez pas l'air d'un faux-cul, pour un psycho-thérapeute. J'espère que vous ne lisez pas trop de philosophie...vous avez vu ça?:
http://ilikeyourstyle.net/2008/07/09/himym-1138/
Je peux plus matter une série tranquille sans avoir à écouter un philosophe me dire ce qu'elle représente "réellement"...dingue,non?
Technique politicienne pour faire de la mécanique automobile :
1 Ouvrir le capot.
2 Avoir l'air de comprendre comment ça fonctionne et surtout sembler soucieux, pénétré du problème.
3 Prendre un outil, de préférence un marteau parce que ça fait sérieux.
4 Convoquer la presse,
Dire qu'on va régler le problème, même si il n'y a pas de problème.
5 Taper, visser, dévisser, tripatouiller.
6 Affirmer qu'il faut être volontaire, enlever sa veste et se retrousser les manches.
7 Constater que ça fonctionne de moins en moins bien et affirmer que les responsables doivent être punis. Accuser le grand capital et l'ultralibéralisme.
8 Prendre les journalistes à parti et leur faire constater qu'il était temps de prendre le problème à bras le corps.
9 Acheter avec de l'argent qu'on n'a pas de nouveaux outils. Prendre les plus chers.
10 Affirmer à ceux qui avaient besoin de la voiture qu'on ne les laissera pas tomber et que l'Etat sera toujours là pour eux. En appeler à la solidarité nationale.
11 Créer des commissions d'enquête dotée de gros budgets, nommer des experts réputés pour savoir exploser un moteur en un temps record et leur demander de faire des recommandations (qui a crié "Attali"?)
12 Nationaliser les garages, fonctionnariser les garagistes. Créer de nouvelles lois de la mécanique plus adaptées au cas d'espèce.
13 Prendre l'avion avec un maximum de conseillers et de journalistes, se déplacer dans le monde, faire des discours
14 Reprendre au point 4. Penser à s'augmenter de temps en temps.
Allez, un peu de pub si vous le voulez bien cher Philippe :
http://cafe-du-commerce.hautetfort.com/
A bientôt.
Cette parabole me laisse pantois.
Quelle puissance dans la métaphore, quelle richesse dans l'allégorie!
@Yop : merci du compliment ! :))
@Laurent J : Excellent, c'est cela oui !
@El Gringo : Laurence m'avait dit que l'article te plairait. Putain un KS 50 c'est autre chose que ta Harley. Je t'aurais enrhumé si je l'avais encore :))
Alors la, je suis sur le cul!
Sacre veinard avec sa Zundapp. Moi je me suis tape la vieille peugeot bleue de mon pere, avec le variateur merdique qui faisait qu'on pouvait pas demarrer dans les cotes (yen a beaucoup dans la banlieue ouest!) sans pedaler (et mon frere qui lui a eu une 403 rallye neuve d'enfer, l'enfoire!)!
Je revais d'une Sachs a l'epoque...
Ceci dit, votre RJ49, comment se fait elle qu'elle n'est pas subi le traitement psy pour faire des burnouts aux feux rouges?!?
@Monoi : j'ai un beau deux temps 125cm3. Il attend d'être monté. Après le problème, ce sont les freins. On peut pas parler de freins d'ailleurs, plutôt de ralentisseurs..
Et puis il faudrait que Le Gringeot s'en occupe !!!
Y'en a qui disent que les freins, c'est pour les filles (moi je ne le dis pas!).
Peut etre que des freins a disques pour kart, ca peut s'adapter?
Ceci dit, un 125 2T, ca rigole pas ca. Vous allez faire du surplace dans un nuage de fumee!! Je pense meme que la RJ risque de faire comme la 2CV de bourvil dans le corniaud. Mais bon, quelle rigolade!
A vous lire, je pense plutôt qu'une expérience en remontage de culasses devrait être exigée des candidats aux fonctions électives.
Vive la clé dynamométrique citoyenne. Laïque et obligatoire, aussi. Heu... non. Juste dynamométrique, finalement.
Haha Monoi, on sent toute votre jalousie ! Tremblez tous parce que je devrais taper le 70km/h !
Faudra faire des annonces a 10km a la ronde quand vous sortirez avec, que les femmes, enfants et vieillards aient le temps de se mettre a l'abri!
Jaloux moi?! Meuh non, je fais juste dans le modele au dessus, celui pour les hommes.
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