20 mai, 2009

Jolie chieuse !


Quand une très jolie femme est une chieuse invétérée, il faut toujours traquer l'incohérence dans le personnage qu'elle présente. L'incohérence se signale dès lors que vous notez que dans la personnalité de la chieuse existe une antinomie. Ainsi, elle pourra être chieuse mais finalement assez sympa. Ou alors, elle aimera jouer la belle mais se taira quand elle est en public. Ou encore, son discours sera affirmé mais très pauvre en détails. Il faut que votre radar tourne pour que vous puissiez traquer ces petits bugs.

Ensuite, on peut envisager deux sortes de problèmes :

S'il n'y a aucune incohérence et la chieuse n'est que chieuse alors, soyez sûrs que ce n'est qu'une petite conne habituée à être au centre de la scène. Ses exigences héritées de l'adolescence, époque à laquelle elle était au centre de l'univers, l'ont transformée en petite princesse pénible habituée à être obéie. Le traitement ne relève pas de la psychothérapie mais du dressage.

Dans ce cas, on pourra tenter différents stages. Tentez d'abord un stage d'un mois en Corse où l'on saura la mettre à sa juste place. Elle videra les oiseaux tués par les hommes à la chasse, tandis que ceux-ci discuteront en buvant leur Casa. Si cela ne fonctionne pas, envoyez-la trois mois en Sicile où normalement le fait de porter un fichu noir et de manger après les hommes devraient la ramener à de plus justes considérations. Et enfin, pour les plus récalcitrantes, existe aussi le stage de six mois en Albanie, pays où l'on sait parler aux femmes. Là-bas un bon dresseur moustachu devrait vous la renvoyer docile comme vous la vouliez et capable de servir la soupe à l'heure ET chaude !

En revanche, si vous notez une incohérence, tentez d'en savoir plus. Dans tous les cas, vous aurez à faire à un gros vilain complexe que la chieuse tente de dissimuler en surcompensant et en se mettant en scène.

C'est la logique du handicap social qui amène ceux qui en sont affligés à agir comme peuvent souvent (mais pas tout le temps) agir des handicapés physiques. Cet extrait du livre de Roger Mucchielli, "Les complexes personnels", devrait vous renseigner utilement.

Dans ce cas, le sentiment d'indignité qui résulte du complexe, non reconnu comme tel mais vécu sur le mode général du mécontentement permanent de soi, empoisonne toutes les initiatives, tous les projets et toutes les relations. La personne devient agressive et tente d'occuper l'espace coûte que coûte pour ne pas se sentir menacée d'anéantissement.

J'avais eu l'occasion de rencontrer une de ces petites blondes particulièrement chieuse. Quand on m'avait parlé du cas, j'en avais hâtivement conclu, que j'aurais à faire à une hystérique de base, une emmerdeuse qui depuis son adolescence a le monde à ses pieds.

L'ayant reçu, j'ai vite ressenti certaines incohérences et notamment la manière dont elle parlait. Elle semblait choisir ses mots, comme si elle tenait à me présenter une image parfaite d'elle. Lorsqu'elle aborda ce qui la tourmenta, encore une fois plutôt que s'exprimer simplement, elle utilisa des concepts psychanalytiques complexes qu'elle maitrisait mal. Sans doute en avait-elle eu connaissance dans quelque journal féminin ou dans un quelconque guide Marabout.

Je la laissai s'exprimer, me contentant juste de recadrer son discours et de la recentrer pour lui éviter de psychologiser vainement. Je la vis deux fois, le temps d'être sûr de moi. A la troisième séance, j'étais sûr de mon coup : la belle souffrait sans aucun doute d'un complexe d'infériorité résultant certainement d'études médiocres.

Et là, bingo ! Elle habituellement si sûre d'elle, se décomposa. Elle tenta d'abord de nier mon point de vue mais je n'en démordis pas. Je lui expliquai qu'elle avait parfaitement le droit de venir me raconter la messe mais que je conservais le droit de ne pas la croire.

Alors contre toute attente, elle m'expliqua qu'elle se trouvait d'une banalité affligeante et d'une médiocrité à toute épreuve. Puis, elle modéra ses propos. Elle m'expliqua que face aux gens qu'elle rencontrait, elle se trouvait moyenne en tout. Lorsqu'elle écoutait une telle ou untel, raconter quelque chose, faisant preuve d'un talent quelconque, elle se sentait misérable et diminuée. Alors, m'expliqua-t-telle, il ne lui restait que son physique à mettre en valeur et à occuper l'espace en jouant la séductrice pénible, afin de ne pas courir le risque d'être transparente.

Tout ceci se traite fort bien en développant les habiletés sociales. Je rappelle qu'il existe aussi des chieurs patentés et que ce trait de caractère n'est pas l'apanage des femmes uniquement !

12 Comments:

Blogger Stéphanie said...

Euh, la femme mange avant ou après le chien ? Elle a le droit de s'asseoir à table ?
Et c'est quoi cette obsession pour "la soupe chaude ET à l'heure" ?
Ah les bonshommes !! :))

22/5/09 10:49 AM  
Blogger philippe psy said...

Ben c'est important la soupe chaude et à l'heure non ? C'est drôle que vous ne le compreniez pas !

Quant au chien, il peut manger avec son maître !

22/5/09 5:27 PM  
Anonymous Anonyme said...

Cela me fait penser au petit blaireau qui sort d' une grande école à la Françaiiiise, et qui pérore à fond les manettes, sur des sujet qui reposent sur des carcans idéologiques du bien pensant français...et ça fuse en GV, le doute ? jamais ressenti !
Par contre il y a une jambe qui est secouée par des spasmes nerveux incontrôlés.... Pour ma part je préfère la chieuse qui a souvent un très bon fond!

22/5/09 10:56 PM  
Blogger philippe psy said...

@Marie : Je ne comprends pas ce que vous vouliez exprimer.

23/5/09 12:37 AM  
Anonymous Anonyme said...

juste que je préfère la chieuse au chieur....elle est chieuse mais souvent avec charme par contre le chieur et juste chiant !

25/5/09 10:54 PM  
Blogger Alexis said...

Cher Professeur Philippe,

Il n'y a pas si longtemps je me suis avoir par un spécimène d'incohérence tel que décrit dans votre brillant article. Et, après analyse avec l'un de vos éminent (mais moins que vous) confrères, il s'est avéré qu'il s'agissait d'une perverse narcissique...bonjour les dégats...

27/5/09 11:46 AM  
Anonymous Anonyme said...

Haha très fort. Déjà le mec est psy mais il met trois séances avant de répérer un complexe d'infériorité chez Nelly Oleson qui fait de la home-made psychanalyse avec des vrais bout de vocabulaire scientifique dedans. Bon passons. Après tout les études ne donnent pas de l'instinct et les gens qui doutent sont moins dangereux.

Mais ce que j'aime le plus, vraiment, c'est comment le bon docteur nous livre en toute intimité les deux-trois arcanes secrètes de sa grande magie occidentale qui lui donnent bien évidemment un avantage notoire sur le commun des mortel en matière de "maîtrise de la femme". Héhé... ce ne serait pas aussi nocif, ça serait presque touchant.

Vous savez ce que je vois, Grand-Marabout, lorsque vous dites à vos lecteurs : "Si elle prend trop de place, cherchez la faille." Je vois, sous couvert de schéma patriarcal, un homme qui a si peur de voir autrui (en particulier l'autrui par excellence : la femme) exercer sa volonté de puissance, que confronté quelque chose de vraiment beau, à la force magistrale et corrosive de cette beauté, à l'évidence aristocratique de son pouvoir sur les êtres et sur les choses, à la femme-océan qui d'une tempête emporte tout sur son passage, il ne lui accorderait le droit d'exister qu'à condition qu'elle se repente.

Marx et Freud sont si proches... Je vois en face de vous l'homme riche (au sens métaphorique) au mieux mis en demeure de s'amender de lui-même auprès du petit peuple, d'apprendre à singer les goûts, les us et coutumes du grand nombre, au pire de se défaire d'une part de ses bien, c'est-à-dire tout simplement de se castrer. Ne vous amusez pas à faire semblant de ne pas savoir de quoi je parle : la camisole chimique n'est rien d'autre qu'une castration. Et les hystériques de Charcot, ces êtres-culture que Freud n'a jamais réussi à soigner, parce que leurs crises ne s'avéraient rien d'autre que l'orgasme du sexe turgescent qu'elles étaient corps et âme devenues, il aurait fallu pour les castrer les passer à la guillotine.

Votre hantise : les forces de la nature. Votre réussite : les aimés du Seigneur qui marchent dans leurs petits souliers.

4/6/09 6:37 AM  
Anonymous Anonyme said...

Exemples du caractère profondément nuisible de votre pseudo-science : la dénommée Marie s'est exprimée on ne peut plus clairement, ailleurs qu'ici n'importe qui aurait compris ce qu'elle voulait dire. Vous l'avez fixée dans les yeux à travers vos lunettes et vous lui avez dit : "Ce n'est pas très clair, tout ça. Reformulez." Au lieu d'admettre sainement que Marie avait eu la grande finesse de vous opposer, par jeu, le parti-pris contraire au vôtre dans le but de dénoncer le caractère également partial de vos allégations, vous avez refusé de vous remettre en cause par réflexe. Vous avez protégé votre discours comme s'il s'était agit d'une vérité globale et ambivalente inattaquable, mais ce n'était pas le cas.

Je suppose que vous accueillerez favorablement le coup du "Il s'est avéré qu'il s'agissait d'une perverse narcissique bonjour les dégâts", cela en dira beaucoup sur vous et assez peu sur cette fille (à part qu'elle est manifestement sortie avec gros beauf rose-cochon qui n'a pas inventé la poudre). J'adore cette façon de considérer tous les gens qui nous donnent du fil à retordre comme des malades.

***

Tant que j'y suis à vous écrire un roman, que pensez-vous de ce texte de Cioran ?

"Mais sans une forte dose de démence, nulle initiative, nulle entreprise, nul geste. La raison : rouille de notre vitalité. C’est le fou en nous qui nous oblige à l’aventure ; qu’il nous abandonne et nous sommes perdus : tout dépend de lui, même notre vie végétative ; c’est lui qui nous invite à respirer, qui nous y contraint, et c’est encore lui qui force notre sang à se promener dans nos veines. Qu’il se retire, et nous voilà seuls! On ne peut être normal et vivant à la fois. Si je me maintiens dans une position verticale et que je m’apprête à remplir l’instant qui vient, si, en somme, je conçois le futur, un heureux détraquement de mon esprit en est cause. Je subsiste et j’agis dans la mesure où je déraisonne, où je mène à bien mes divagations. Que je devienne sensé, et tout m’intimide : je glisse vers l’absence, vers des sources qui ne daignent pas couler, vers cette prostration que la vie dut connaître avant de concevoir le mouvement, j’accède à force de lâcheté au fond des choses, tout acculé à un abîme dont je n’ai que faire puisqu’il m’isole du devenir."

***

Pour info : je suis la folle N°01 officielle de la réacosphère. Vous en êtes le psychothérapeute. Nous devrions nous entendre.

Bien à vous,

M.

4/6/09 6:37 AM  
Blogger philippe psy said...

@ Millie : merci pour vos longs commentaires. Nelly Olson est bien trop jeune pour que l'on puisse diagnostiquer un "complexe d'infériorité", lequel est d'ailleurs un concept appartenant à la psychologie Adlerienne. A ce stade, on parlerait plutôt de gamine mal élevée.

Cioran m'ennuie et il se trompe. Dans l'exemple que vous proposez, c'est le prototype même du littéraire qui pond des théories à deux balles. Il fait intervenir dans le même texte les notions de "démence" et de "normalité" et se perd un peu. On pourrait éventuellement parler de trouble bipolaire le concernant. Toutefois ne l'ayant pas connu, je ne m'aventurerai pas sur ce terrain.
Je comprends toutefois que ce type de texte plaise aux très jeunes.

4/6/09 11:58 AM  
Blogger Alexis said...

On dirait qu’une corde sensible a été touchée. C’est bien de voir un article du second degré illustré par autant de premier degré complètement hystérique. CQFD.

4/6/09 1:38 PM  
Anonymous Anonyme said...

"Il fait intervenir dans le même texte les notions de "démence" et de "normalité" et se perd un peu."

Lol. Les gens qui emploient des concepts ayant trait à votre lithurgie en leur donnant un autre sens forcément "se perdent un peu". C'est quoi cette déformation professionnelle qui vous fait voir de la folie partout où il y a inventivité et liberté d'esprit ?

"On pourrait éventuellement parler de trouble bipolaire le concernant."

Parce que c'est un crime contre la pensée, la bipolarité ?

Non, j'ai déjà fréquenté des psy mais tous ne sont pas comme vous. Tous ne sont pas aussi cons. Ca existe, les vrais professionnels.

4/6/09 2:58 PM  
Blogger philippe psy said...

Oups Millie, vous aurais je touchée ? Pardonnez-moi d'avoir une autre lecture de ce texte. Allez moi aussi j'ai eu vingt ans, je vous pardonne !

Je me doutais que vous avez déjà fréquenté des psys :) Un "je ne sais quoi" dans vos propos me disait que vous en aviez vu ou que vous devriez en voir !

4/6/09 4:50 PM  

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