24 juin, 2009

Du nouveau chez Picard !


Vous pensez bien que l'affaire Courjault m'a passionné et que j'allais vous en parler. Cette pathologie nouvelle que l'on nomme "déni de grossesse" est-elle réelle ou alors n'est-elle qu'une simple manip' destinée à faire avaler qu'aujourd'hui une femme, simplement parce qu'elle est femme, pourra tuer impunément ses enfants sans encourir de risques ?

Allons-nous assister à l'avènement d'un temps où différentes catégories de la population n'encourront plus les foudres de la justice, laquelle leur reconnaitra des circonstances forcément atténuantes voire les exemptant de toute responsabilité ? Peut-être l'émergence de jugements sympas qui diraient que ce qui s'est passé n'est pas joli-joli mais qu'on comprend tout de même, que ça va pour cette fois et qu'il ne faut pas recommencer !

Mais revenons au "déni de grossesse" ! Alors est ce que cela existe ou non ? Pff, j'ai pour ma part du mal à y croire et les conclusions des pseudo-experts cités par la défense ne m'ont pas convaincu, surtout celles de l'obstétricien qui était peu claires et de plus mâtinées d'explications psychanalytiques à deux balles : on aurait cru Edwige Antier la célèbre pédiatre quand elle joue à la psy dans ses meilleurs jours. Et puis, il y a les journaux qui tentent de dresser un portrait mesuré de la meurtrière.

Libé explique ainsi :
Adolescente, Véronique se réfugie dans sa chambre pour lire des romans. Elle ne se plaint pas de ce monde rude : «Je n’ai pas eu une enfance malheureuse dans le sens où on n’a manqué de rien matériellement, mais il n’y avait pas de communication.» On ne fêtait pas les anniversaires chez les Fièvre. Elle ne parvient pas à se situer dans le temps, mélange «les dates de naissance» et «de tous les événements de ma vie» : «J’ai du mal avec le temps qui passe.» Et le poids des maternités qui s’enchaînent, comme sa mère.

Ca m'a fait rigoler. Si toutes les filles de paysans un peu rudes tuaient leurs mômes, ça se saurait. Ça me rappelle certaines de mes patientes légèrement hystériques ou coconnes quand elles me disent "personne ne se disait je t'aime chez moi". C'est un truc qui me fait toujours rire. Comme si dans les familles on passait son temps à se lécher la pomme et à se dire qu'on s'aime ! Pff, cessez de lire les articles psy de Biba ou de Cosmo !

Et puis, bon, je ne suis pas une femme alors des trucs m'échappent. Mais peut on attendre un môme et ne rien sentir ? Et les règles alors ? Et le mari ? Il ne voit rien ? Bon, ok pourquoi pas, je ne suis pas gynéco. Mais bon, s'il y a un gosse qui nait, c'est qu'ils baisaient ensemble et qu'elle ne prenait pas de contraception ni lui d'ailleurs. Ayant déjà deux gosses, ça prouve qu'ils n'étaient pas stériles et ils devaient connaitre les risques. Alors comme ça le père Courjault baise à couilles rabattues et ne se pose pas de questions, ni elle non plus.

Vous voulez savoir quoi ? Ben moi, je trouve que l'histoire pue un peu et qu'on essaie de nous entuber sur ce coup là. C'est le genre d'affaire où je préférerais être procureur qu'avocat. Parce que j'imagine que la mère Véro, elle a essayé de nous la faire à l'envers sur ce coup là.

Et puis bon, ok je ne connais rien au sujet, je l'admets, je n'ai que mes pistes de réflexion. Bon, je valide ce curieux "déni de grossesse". Mais une fois que l'enfant est né ? Bon ok, je comprends qu'elle panique, qu'elle accouche seule et qu'elle n'en veuille pas. Mais bon elle les a quand même tués les mômes non ?

Et puis beurk, elle en a brûlé un dans la cheminée, pff, faut vraiment être perverse ou sacrément déjantée pour faire ça. On peut aussi abandonner des gosses quand on n'en veut pas. Johnny et Laetitia lui aurait pris ! Mais là non, elle les tue. Au "déni de grossesse" s'ajoute donc un déni d'humanité total. Et cela ne révolte personne. Putain d'époque pourrie où tout se vaut !

Je comprends que scientifiquement on puisse chercher si ce "déni de grossesse" est réel ou si c'est une entube parce que c'est passionnant. Mais d'un point de vue moral, c'est vraiment dégueu.


Alors d'accord, elle ne devait pas tourner rond la mère Véronique. Pour flinguer ses trois gamins et en congeler deux comme des steaks hachés, c'est sûr qu'elle devait avoir pété un boulon. Il n'empêche que moi, j'aurais été moins clément que les jurés.

Parce que quoiqu'on vive et endure, on peut toujours ouvrir les pages jaunes et regarder à la lettre "p" pour psychiatre ou psychologue et se faire aider. On peut aussi faire le 15 ou même prendre sa voiture, un bus voire un vélib et aller se faire interner ; on appelle cela une HL.

Quelles que soient ses difficultés que je ne nie pas, ses gosses ne sont pas responsables de son état. Moi je lui aurais collé plus que les huit ans qu'elle a pris. Parce qu'aller aussi mal quand on est normalement intelligent et être aussi con, ça mérite la palme d'or !

Mais bon, d'un autre côté il y a les mômes congelés et là je m'interroge. Parce que putain, si elle était aussi perverse et mauvaise la mère Courjault, elle aurait pu s'en débarrasser. C'est tout petit un nouveau-né, alors un sac poubelle et hop, ni vu ni connu, on dégage ça vite fait aux ordures.

Mais elle, elle a décidé de les garder. Alors pourquoi ? Remords, culpabilité, pétage de plomb total, démarche pseudo rationnelle dont la logique n'appartient qu'à elle ? Je n'en sais rien du tout. On dit que dans le doute il faut s'abstenir mais bon, on ne peut pas ne rien dire tout de même et laisser passer ça !

Alors que faire ? Je compulse le Code pénal et je lis qu'elle peut en prendre pour vingt ans maximum. J'ai ma petite idée sur ce coup là ! Alors voilà :

Attendu que même si elle semble barrée, je ne vais pas pour autant l'acquitter parce que faut pas déconner tout de même ! Parce que je veux bien comprendre mais pas pour autant tout accepter !

Attendu que je ne vais pas non plus lui en mettre plein la gueule en lui collant la peine maximale parce que justement elle me semble quand même atteinte au niveau de la tête et que moi, je suis plutôt du genre bon gars qui n'aime pas s'acharner sur les tarés !

Attendu que je sais qu'astrologiquement j'ai mars en balance et même que cela me permet d'être juste mais parfois de ne pas trop vouloir choisir me contentant de pencher pour des moyennes bidons et des solutions médianes qui mécontentent tout le monde mais que c'est comme ça parce qu'on ne se refait pas.

Statuant contradictoirement et en premier ressort, par arrêt susceptible d'appel :
Déclare la mère Courjault coupable d'avoir flingué ses trois mômes et la condamne en conséquence à la peine de dix ans de réclusion !

Affaire suivante !

2 Comments:

Blogger Unknown said...

c'est bizarre Philippe
ça ressemble à des avortements très tardifs
tu devrais nous faire un papier sur les coutumes en la matière
les Romains qui exposaient le petit dont ils ne voulaient pas
les avortements massifs de foetus bien viables
les sensibilités de l'époque
la psychologie des peuples
le rapport au pénal

29/6/09 7:39 PM  
Blogger Caroline said...

Un article où je ne suis absolument pas d'accord avec vous ! Pour l'atteinte psychologique je n'en sais rien, je suis pas médecin. Michel Onfray lui aussi estime que si déni de grossesse il ne peut pas y avoir déni de meurtre!!! lol Il semblerait que vous soyez contre les avortements ? Contraception oui, mais avortement non ????

Ah Vous êtes certainement vieux mr psy mais pas autant que moi!

3/11/10 4:48 PM  

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