Démesure helvète !
J'en ai parfois marre d'entendre critiquer les français. Nous serions, si l'on en croit les barbares qui nous entourent : sales, indisciplinés, toujours en retard aux rendez-vous, peu doués pour les langues étrangères, égoïstes, etc.
Bref, que de vilains défaut on nous accable sans cesse ! J'ai beau me douter que ceux qui disent cela ne sont que des jaloux, c'est assez pénible à lire ou à entendre d'autant plus que ce n'est pas forcément vrai. Il suffit de mettre les pieds aux USA pour constater que certains n'ont jamais dépassé les limites de leur état et n'ont pour tout viatique linguistique que l'anglais abâtardi qui leur sert de langage. Mais à eux, on ne leur dit jamais rien !
Bon, je veux bien admettre que l'on soit "un peu" indisciplinés. Quand on voit les belles files d'attente dans lesquelles personne ne resquille, ou encore les lignes que personne ne s'aviserait de franchir dans certains pays, on se dit que la discipline a parfois du bon, que ça permet d'être efficace. Et puis, le bon vieux sens refait surface et on se dit que marcher au pas, c'est aussi très chiant.
Je me souviens ainsi d'une année à l'aéroport de Chicago où par affluence massive d'avions, la plupart des gens qui avaient des correspondances avaient raté leur avion. Les très rares personnes qui s'étaient permises de demander au flics de la CBP de pouvoir passer avant les autres, s'étaient fait rabrouer violemment. La règle était la règle et il n'y avait pas à discuter. J'avais songé que la même scène dans un aéroport français aurait donné lieu à un grand chahut avec force vocifération et que l'on aurait pas eu tort.
L'affaire des minarets suisses, sur le fond de laquelle je ne me prononcerai pas, est amusante à plus d'un point. D'une part, parce que comme dans tout vote contemporain, on constate que dès que le résultat n'est pas conforme aux attentes des technocrates, le peuple devient suspect. Mais, je laisserai aux blogs plus spécifiquement politiques, le soin de commenter cet aspect des choses.
Mais, ce qui m'aura le plus amusé ce sont les réactions que j'ai lues dans le Parisien le lendemain de la votation des suisses. Interrogés par un journaliste, des musulmans vivant en France s'exprimaient sur ce résultat et ce qu'il signifiait pour eux.
La conclusion d'une jeune femme interrogée m'a semblée surréaliste. Tandis qu'elle commence par exprimer sa défiance vis à vis du résultat à ce référendum suisse, elle conclut sur une note d'optimisme en expliquant en substance : "heureusement je ne pense pas que cela arriverait en France car nous sommes un plus modérés que les suisses".
Rappelons que nos voisins helvètes, aussi souvent caricaturés que nous, se distinguent depuis quelques siècles par une neutralité absolue, la production de chocolat, de coucous, d'horlogerie et le secret bancaire. Pour le reste, chacun se souviendra de l'incroyable violence se dégageant dans la littérature suisse ! Heidi de Johann Spiri, roman d'une violence inouïe mettant en scène l'opposition terrible entre une petite prolétaire élevée dans les alpages et Clara, petite handicapée symbolisant déjà la maladie que porte en elle-même l'industrialisation, en est un exemple frappant.
D'ailleurs spour ceux qui ne l'ont pas lu ou ne s'en souviendraient plus, rappelons que la petite Heidi devenant malade loin de ses alpages, est obligée de retourner vivre dans ses chères montagne. C'est bien d'une ode à la décroissance et d'un panégyrique aux modes de vie alternatifs qu'il s'agit. Heidi, roman prétendument pour la jeunesse, n'a rien de mesuré quand on sait le lire entre les lignes. Roman engagé s'il en est, Heidi laissait déjà préfigurer la totale démesure de nos voisins suisses !
D'ailleurs Wikipedia, la conscience du net, ne s'y trompe pas puisque dans l'article consacré à ce roman, il est explicitement dit :
"L’ère industrielle, avec ses bouleversements sociaux, est à l’origine du succès de ce roman. Il réside dans la confrontation de l’univers alpestre, naturel et sain, avec la vie citadine en mutation industrielle auquel est associé la maladie et l'indifférence."
Cette réflexion à priori ahurissante de la part de cette jeune femme rapportée par le Parisien apporte finalement de l'eau à mon moulin. La prochaine fois que j'entendrai des commentaires acerbes sur les français, je pourrai répondre avec certitude que nous avons certes nos défauts mais que nous sommes tout de même bien plus modérés que nos voisins suisses !
Dire qu'on nous reproche nos bains de sang de l'Argonne ou de Verdun alors qu'à côté de nous, dans de verts paysages bucoliques, un roman aussi engagé et violent que Heidi passait presque inaperçu ! Je le dis haut et fort : vous voici enfin démasqués les helvètes !
Dans un prochain article, je vous entretiendrai de l'insondable cruauté du cochon d'inde ! Parce que cela non plus, personne n'en parle ! Pourtant avec ses petits yeux noirs et méchants et ses incisives acérées, ce petit rongeur ami prétendu des enfants, cache bien son jeu !
Bref, que de vilains défaut on nous accable sans cesse ! J'ai beau me douter que ceux qui disent cela ne sont que des jaloux, c'est assez pénible à lire ou à entendre d'autant plus que ce n'est pas forcément vrai. Il suffit de mettre les pieds aux USA pour constater que certains n'ont jamais dépassé les limites de leur état et n'ont pour tout viatique linguistique que l'anglais abâtardi qui leur sert de langage. Mais à eux, on ne leur dit jamais rien !
Bon, je veux bien admettre que l'on soit "un peu" indisciplinés. Quand on voit les belles files d'attente dans lesquelles personne ne resquille, ou encore les lignes que personne ne s'aviserait de franchir dans certains pays, on se dit que la discipline a parfois du bon, que ça permet d'être efficace. Et puis, le bon vieux sens refait surface et on se dit que marcher au pas, c'est aussi très chiant.
Je me souviens ainsi d'une année à l'aéroport de Chicago où par affluence massive d'avions, la plupart des gens qui avaient des correspondances avaient raté leur avion. Les très rares personnes qui s'étaient permises de demander au flics de la CBP de pouvoir passer avant les autres, s'étaient fait rabrouer violemment. La règle était la règle et il n'y avait pas à discuter. J'avais songé que la même scène dans un aéroport français aurait donné lieu à un grand chahut avec force vocifération et que l'on aurait pas eu tort.
L'affaire des minarets suisses, sur le fond de laquelle je ne me prononcerai pas, est amusante à plus d'un point. D'une part, parce que comme dans tout vote contemporain, on constate que dès que le résultat n'est pas conforme aux attentes des technocrates, le peuple devient suspect. Mais, je laisserai aux blogs plus spécifiquement politiques, le soin de commenter cet aspect des choses.
Mais, ce qui m'aura le plus amusé ce sont les réactions que j'ai lues dans le Parisien le lendemain de la votation des suisses. Interrogés par un journaliste, des musulmans vivant en France s'exprimaient sur ce résultat et ce qu'il signifiait pour eux.
La conclusion d'une jeune femme interrogée m'a semblée surréaliste. Tandis qu'elle commence par exprimer sa défiance vis à vis du résultat à ce référendum suisse, elle conclut sur une note d'optimisme en expliquant en substance : "heureusement je ne pense pas que cela arriverait en France car nous sommes un plus modérés que les suisses".
Rappelons que nos voisins helvètes, aussi souvent caricaturés que nous, se distinguent depuis quelques siècles par une neutralité absolue, la production de chocolat, de coucous, d'horlogerie et le secret bancaire. Pour le reste, chacun se souviendra de l'incroyable violence se dégageant dans la littérature suisse ! Heidi de Johann Spiri, roman d'une violence inouïe mettant en scène l'opposition terrible entre une petite prolétaire élevée dans les alpages et Clara, petite handicapée symbolisant déjà la maladie que porte en elle-même l'industrialisation, en est un exemple frappant.
D'ailleurs spour ceux qui ne l'ont pas lu ou ne s'en souviendraient plus, rappelons que la petite Heidi devenant malade loin de ses alpages, est obligée de retourner vivre dans ses chères montagne. C'est bien d'une ode à la décroissance et d'un panégyrique aux modes de vie alternatifs qu'il s'agit. Heidi, roman prétendument pour la jeunesse, n'a rien de mesuré quand on sait le lire entre les lignes. Roman engagé s'il en est, Heidi laissait déjà préfigurer la totale démesure de nos voisins suisses !
D'ailleurs Wikipedia, la conscience du net, ne s'y trompe pas puisque dans l'article consacré à ce roman, il est explicitement dit :
"L’ère industrielle, avec ses bouleversements sociaux, est à l’origine du succès de ce roman. Il réside dans la confrontation de l’univers alpestre, naturel et sain, avec la vie citadine en mutation industrielle auquel est associé la maladie et l'indifférence."
Cette réflexion à priori ahurissante de la part de cette jeune femme rapportée par le Parisien apporte finalement de l'eau à mon moulin. La prochaine fois que j'entendrai des commentaires acerbes sur les français, je pourrai répondre avec certitude que nous avons certes nos défauts mais que nous sommes tout de même bien plus modérés que nos voisins suisses !
Dire qu'on nous reproche nos bains de sang de l'Argonne ou de Verdun alors qu'à côté de nous, dans de verts paysages bucoliques, un roman aussi engagé et violent que Heidi passait presque inaperçu ! Je le dis haut et fort : vous voici enfin démasqués les helvètes !
Dans un prochain article, je vous entretiendrai de l'insondable cruauté du cochon d'inde ! Parce que cela non plus, personne n'en parle ! Pourtant avec ses petits yeux noirs et méchants et ses incisives acérées, ce petit rongeur ami prétendu des enfants, cache bien son jeu !
5 Comments:
Vous oubliez le toblerone, qui colle les dents et qui empeche d'appeler au secours quand on se fait attaquer par un cochon d'inde entraine en Suisse.
Et vous oubliez l'armée suisse qui comprend plus de 300.000 réservistes armés jusqu'aux dents !
L'aventure du zurnisme continue. Je trouve sur le web le passage suivant :
"El zurnisme, que es la creación de un neologismo para obtener una exclusividad de referencia."
Toju.
en tout cas une chose est sûre, le peuple français est le peuple des idées! les français plus que d'autres, ont le temps de réfléchir mais l'opinion varie d'un pays à autre, de culture à une autre, chacun son point de vue, on ne sais jamais reellement tant qu'on as pas vécu en France. Je suis angolaise, j'ai vécu en France pendant 8 ans et actuellement je vis a Lisbonne et je trouve que les français n'ont pas autant de défauts que ça! Tous les gens ont des défauts!
Philippe, pouvez-vous m'envoyer un e-mail à laure_allibert@hotmail.com ? J'aurais une question professionnelle à vous poser et je n'ai pas trouvé votre e-mail. Merci d'avance !
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