Il ya des femmes et des hommes !
Mars et Vénus par Véronèse
Jeudi dernier, j'ai encore reçu deux patients venus de ce blog. Je dis bien "patients" et non "patientes" parce que les statistiques sont imparables : hormis une jeune femme, ce ne sont que des hommes ont qui ont pris contact avec moi via le blog. En revanche, lorsque les patients viennent de la part de médecins, ce sont aux trois quarts des femmes.
Comme je suis quelqu'un de sagace et de réfléchi et que j'aime comprendre les choses, je me suis aussitôt demandé : "mais pourquoi ?". Et évidemment, comme je suis aussi brillant que je suis sagace et réfléchi, j'ai trouvé la réponse. Je suppose que tout tient dans l'aménagement des émotions qui est très différent entre les hommes et les femmes. Je sais qu'aujourd'hui, soutenir qu'il existerait des différences entre les femelles et les mâles de l'espèce est mal vu mais je m'en fous. Je suis un chercheur qui se moque du politiquement correct. En plus d'être sagace, réfléchi et brillant je suis aussi une sorte d'outlaw.
On peut imaginer que confrontés à une souffrance psychologique, les hommes et les femmes vont l'aborder différemment. Tandis que les femmes en parleront plus facilement, les hommes se tairont tentant coûte que coûte de trouver par eux-mêmes une solution. C'est ainsi qu'une femme en parlera sans doute plus facilement à son médecin, lequel après avoir diagnostiqué le problème jugera utile ou non de l'envoyer chez un psy, voire chez le meilleur psy de l'univers : moi. En revanche, même face à l'évidence, l'homme préférera répondre à son médecin qu'il a un petit coup de mou passager plutôt que d'avouer qu'il est totalement dépressif et passe ses nuits à pleurer et ses jours à retenir ses larmes.
La femme plus à l'aise avec ses émotions en parlera donc facilement tandis que l'homme à qui la société mais aussi sa biologie, demande d'être un couillu brandissant sa virilité à bout de bras quel que soient les problèmes, préférera gérer les choses par lui-même jusqu'au bout. Et puis, la compétition sexuelle entre les mâles étant si forte, on n'imagine pas des hommes parler entre eux de leurs petits problèmes à moins d'une intimité amicale très forte de laquelle toute compétition serait exclue.
C'est ainsi que les hommes que je reçois en consultation vont généralement plus mal que les femmes. Après avoir tenté de régler eux-mêmes les problèmes, quitte à en passer par la drogue, l'alcool ou la toxicomanie, ils échouent enfin chez moi à bout.
J'imagine donc que ces messieurs avides de régler leurs problèmes tout seuls, regardent sur le net, posent des questions sur Google du genre "je suis un vrai mâle et je pleure comme une fille" puis se ruent sur les sites proposés par le moteur de recherche. Alors parfois, en fonction des requêtes qu'ils ont adressées, ils peuvent tomber sur mon blog et me lire. Peut-être qu'un de mes articles les aidera mais je crois plus que fréquenter mon blog leur permettra plutôt de dédramatiser et de constater qu'un psy n'est pas forcément quelqu'un qui va vous expliquer "qu'en fait votre problème serait du à une homosexualité latente". Alors, après avoir trouvé mon adresse, ce qui n'est pas bien dur, ils passent me voir avec l'apaisement que donne le fait de presque me connaître via ma prose.
Le ton de mon blog est aussi plus enclin à recruter des hommes dans ma patientèle. Parce que je m'y montre beaucoup plus libre que je ne peux me le permettre au cours de mes séances, j'emploie un vocabulaire verte et j'y ai des prises de positions plus franches. Sans doute que cela crée un effet miroir qu'apprécie les hommes mais qu'aimera moins mon lectorat féminin qui pourra me juger sans doute compétent mais bien trop bourrin pour leur venir en aide.
C'est ainsi que la seule femme venue via ce blog a été étonnée par ma personnalité. Tandis qu'elle m'imaginait physiquement comme un brun velu et super viril tel qu'on les voit dans les publicités pour produits de rasage (c'est elle qui me l'a dit) elle a été étonnée de voir que j'étais quelqu'un de toute à fait charmant et de très sensible et non une sorte de brutasse.
En bref, il y a des hommes et des femmes, des mâles et des femelles dans chaque espèce, et statistiquement ils n'ont pas la même manière d'aménager leurs émotions.
4 Comments:
Tu tapes dans le mille je crois.
-c-
Oui, cette hypothèse est plus vraisemblable que celle que vous exposiez il y a quelque temps, à savoir l'incompatibilité supposée entre cerveau femelle et jeux de piste - encore que cette-dernière ne soit pas non plus à exclure totalement.
Peut être aussi qu'en lisant vos articles, certaines femmes en tirent des informations non négligeables qu'elles décortiquent et mettent en perspective, puis en pratique... Qu'elles garderont ou rejetteront.
Et gratuitement en plus :o)
J'avoue, V. a touché juste :)
J'ai déjà mon psy et je le garde, mais bien qu'il ne soit pas du genre hmm hmm, il ne parle pas beaucoup non plus, alors entre deux rendez-vous (c'est long deux semaines !) je me documente et je réfléchis de mon côté, bref, je "travaille" et je n'attends pas qu'il me livre du bien-être clés en main : on n'est pas au Club Méd !
J'aime bien votre style sans jargon, je comprends ce que vous racontez et je découvre en même temps des pathologies ou des excentricités dont je ne soupçonnais même pas l'existence, c'est passionnant.
Quant à trouver votre adresse... En admettant que mon petit cerveau préoccupé y arrive, j'ai bien peur que vous ne soyez au-dessus de mes moyens, et que votre aura naturelle ne me tétanise trop pour donner quelque chose de bon !
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