Mes amis sont des crétins mais j'ai besoin d'affiliation !
Putain je me sens angoissée, j'ai besoin d'affiliation !
Non, je ne parle pas de mes amis à moi, ce n'est que le titre d'un article. Toutefois, par le passé, alors que ma situation était peu glorieuse, il m'est arrivé de fréquenter des crétins simplement pour ne pas être seul. C'était une époque heureusement révolue où persuadé que je ne voulais plus être juriste, j'étais extrêmement anxieux à l'idée de changer de vie. Tout me poussait à chercher ailleurs mon équilibre tandis que dans le même temps tout me retenait aussi par peur du changement. Or, si vous m'excuserez le trivialité de l'expression, il est bien connu que lorsque l'on a le cul entre deux chaises, l'angoisse est au rendez-vous.
Je crois qu'à cette époque j'aurais fréquenté n'importe qui pour simplement ne pas être seul. L'important était de voir du monde et lorsque je me repenche avec effroi sur cette période de ma vie, je suis effrayé par la médiocrité des gens que j'ai pu fréquenter. Le pire étant que j'avais conscience de tout cela. Il m'est arrivé lors de longues soirées en compagnie de crétins patentés de me demander ce que je faisais là, sans pour autant parvenir à rentrer chez moi où ne m'attendraient que mes angoisses. J'avais un besoin urgent d'affiliation !
L'affiliation est la recherche de l'aide et du soutien d'autrui quand on vit une situation qui engendre de l'angoisse. L'affiliation peut être un mécanisme adaptatif et au positif on l'appelle simplement soutient social. En revanche, l'incapacité d'affronter seul une situation constitue le versant pathologique de ce mécanisme. Ce qui signifie que si l'on a normalement besoin des autres pour exister, lorsque l'on ne peut plus se passer des autres, quitte à fréquenter n'importe qui, c'est qu'il existe une anxiété massive sous-jacente.
Le psychologue américain Schachter a découvert ce mécanisme adaptatif en faisant l'expérience suivante. Dans une étude, il compose deux groupes de femmes dans le but de connaitre les réactions aux chocs électriques. Au premier groupe, il explique que ces chocs seront douloureux mais ne causeront aucun dommage tandis que le second groupe est averti que ces chocs électriques ne causeront peut être qu'une douleur presque imperceptible.
Bien entendu, il y a plus de défections dans le premier groupe et lorsque l'on effectue des mesures, les femmes du premier groupe présentent une anxiété beaucoup plus importante que celle du second groupe. Ensuite, le comportement de ces femmes avant l'expérience est observé.
Et Schachter s'aperçoit très nettement que les femmes du premier groupe préfèrent former de petits groupes tandis que dans le second groupe, les femmes peuvent attendre seule que l'expérience ait lieu. Ainsi en condition de haute anxiété, 63% des femmes du premier groupe préféraient attendre en compagnie d'autres femmes tandis qu'en condition de basse anxiété, elles ne sont plus que 33% à recherche la compagnie d'autres femmes. On passe donc du simple au double en fonction du taux d'anxiété ressenti dans la recherche d'affiliation. L'effet du taux d'anxiété sur la recherche d'affiliation est donc avéré.
Afin d'aller plus loin Schachter proposa une seconde étude dans laquelle, les femmes du groupe soumis à un fort taux d'anxiété (celles qui s'attendaient à souffrir à cause du choc électrique) se voyaient la possibilité d'attendre en compagnie de deux types de personnes. Soit une personne n'ayant aucun lien avec l'expérience (condition de dissimilarité) soit au contraire en compagnie d'une autre femme qui attendait aussi de subir l'expérience du choc électrique. Alors que plus de la moitié des personnes en condition de similarité préférèrent attendre en compagnie d'une autre femme, aucune de celles en compagnie de dissimilarité ne formula ce choix en préférant attendre seule qu'ait lieu l'expérience.
On peut donc déduire de ces deux expériences que l'affiliation est à son maximum dans les cas d'angoisse et en compagnie de personnes qui partagent un sort similaire. Dès lors, on peut s'interroger légitimement lorsque l'on se rend compte que nos relations ne sont pas épanouissantes mais qu'on les poursuit sur le fait de savoir si elles ne constituent pas une simple recherche d'affiliation destinée à contrer une angoisse majeure.
Je me souviens ainsi d'un jeune polytoxicomane, garçon brillant et sensible, que l'on m'avait présenté comme quelqu'un de dur mais avec qui je n'avais eu aucun problèmes. Au fur et à mesure que son angoisse baissait, il fréquentait moins le groupe de personnes avec qui il avait pris des stupéfiants. Puis, vint un jour où il les vit une dernière fois. L'expérience qu'il fit était étrange. Il s'aperçut qu'il ne partageait plus rien. Lui ayant arrêté de se droguer pour se tourner vers des expériences de vie plus enrichissantes et eux ayant continué, les conditions de similarité n'existaient plus. Il ressenti d'abord une grande tristesse, parce qu'il sut que c'était la dernière fois qu'il les voyait. Mais il réalisa que s'il avait encore besoin de rapports humains, en revanche il n'avait plus besoin de fréquenter un groupe simplement pour se distraire de lui-même afin de ne plus affronter ce qui l'angoissait.
Plus récemment encore, j'ai reçu une jeune femme très anxieuse bien qu'elle le dissimule assez bien. Après avoir réalisé l'année passée que sa vie était sur des rails qui risquaient de l'emmener droit dans le mur, elle a pris des dispositions afin d'être moins seule. L'aspect curieux de sa relation à ce nouveau groupe d'amis est que lorsqu'elle en parle dans mon cabinet, elle réalise très bien que ses nouvelles fréquentations ne sont pas à son niveau et qu'elle ne doit pas en attendre grand chose. Elle peut même se révéler très dure à leur égard n'hésitant pas à les qualifier d'imbéciles. Cependant, dès qu'elle est confrontée à la solitude qu'elle redoute, cette solitude qui la forcerait à affronter ses angoisses, elle rejoint ce nouveau groupe d'amis et dans ce cas, elle leur trouve des qualités évidentes.
C'est ainsi que face à moi, elle n'hésitera pas à reconnaitre la médiocrité de ces relations tandis que seule et angoissée, elle affirmera qu'ils sont "gentils" et qu'elle "partage de bons moments". Ainsi, tandis qu'elle est fine et cultivée, elle abaisse d'elle-même ses exigences intellectuelles de même qu'elle modifie son comportement afin de se sentir plus en phase avec eux. Elle n’hésite dès lors pas à s’intéresser aux mêmes activités que ces amis, ou à se découvrir des qualités qu'elle n'a pas manifestement pas. Elle qui est d'un naturel calme se décrit ainsi comme active. On réalise alors qu'elle se met elle-même en condition de similarité forcée afin de partager encore plus avec ces gens afin d'augmenter le niveau d'affiliation quitte à modifier artificiellement la perception qu'elle a d'elle-même. Cependant alors que cette césure m'apparait claire, elle semble ne pas la remarquer et s'adapte parfaitement à moi ou ses amis, changeant de langage et de comportements en fonction de l'interlocuteur.
L'affiliation qu'elle met en place est une stratégie de défense contre l'angoisse mais absolument pas la preuve qu'elle a su tisser des liens fructueux avec d'autres personnes. A défaut de changer de vie plus ne plus angoisser, elle a tenté d'aménager sa condition afin de moins en ressentir les aspects les plus anxiogènes. Ce groupe d'amis ne sont pas et ne seront jamais véritablement des amis mais des relations capables de la distraire d'elle-même, une version relationnelle d'un phénomène d'addiction lui permettant de mettre en place un filtre entre elle et une réalité qu'elle ne supporte plus.
Ainsi, si vous avez conscience de fréquenter un groupe d'abrutis tout en tentant de leur trouver des qualités, il y a de fortes chances que vous n'ayez pas développé un réseau amical mais que vous soyez simplement dans un processus d'affiliation parce que vous n'osez pas affronter vos angoisses.
Et pour en savoir plus, lisez Psychologie des émotions, confrontation et évitement, édité chez De Boeck.
31 Comments:
Et lorsque vous ne fréquentez aucun groupe car vous estimez qu'aucune émulation, aucun lien amical sincère et durable n'existera, vous êtes dans un processus de quoi ?
J'ai toujours trouvé que c'était un manque total d'honnêteté et de courage que de fréquenter des gens qu'on débinait dès qu'on rentrait chez soi.
Si vous êtes angoissés faites une thérapie, si vous vous ennuyez souvenez vous que c'est le premier réceptacle de l'imagination.
@V. faire une thérapie demande un certain courage que tout le monde n'a pas ou pas toujours ou pas encore ou pas pour le moment. Ce n'est pas facile de se regarder en face. D'autres n'y croient pas, tandis que d'autres encore préféreront toujours la solution de facilité. Moi, je ne juge pas, je traite ceux qui sonnent à ma porte, les autres font ce qu'ils veulent ou peuvent.
Si je comprends bien le seul moyen d'en sortir est d'affonter ses angoisses
(lA trivialité, 1e paragraphe)
Je trouve l'expérience de Schachter et ce développement très intéressant mais je tiens à rationaliser le point de vue pathologique du phénomène d'affiliation, comme vous dites "ne pas [pouvoir] se passer des autres".
D'un point de vue évolutionniste, l'être humain est très social et de type tribal, ainsi bien que ce comportement puisse être perçu comme pathologique à notre époque (et dans notre société occidentale ?), il n'en reste pas moins une composante normale, naturelle de notre espèce.
Ainsi, l'attitude (ou les réflexes) de votre patiente peut être mal perçue par nos normes sociales actuelles, mais c'est aussi un avantage adaptatif certain !
Oui ben ce manque de courage généralisé engendre tous ces comportements pseudo sociaux ou affectifs d'une mollesse et d'une inanité qui finiront par tuer tout embryon de motivation amenant ne serait ce qu'à sonner à la porte de votre cabinet !
De plus prétendre ne pas juger, en tant que thérapeute, je n'en doute pas, en tant qu'individu, ça m'étonnerait.
si des gens en sont à consulter un psy parce qu'ils trouvent que leurs "amis" sont abrutis et qu'ils ne peuvent s'en défaire, consulter la définition du mot "ami" dans le moindre dico leur éviterait ... de consulter !
Et je ne trouve pas que la psychotherapie demande quelque courage que se soit.
Le courage ce n'est pas ça.
@Lousk : le soutien social est une chose importante. Toutefois quand on ressent soi même que les gens que l'on fréquente sont "limités" c'est que ces fréquentations sont issues d'une angoisse bien plus que de la recherche d'affinités.
@V. : je pense que vous avez tort et que vous ne savez pas de quoi vous parler. Le courage revêt plusieurs formes et ce n'est pas toujours grimper l'Everest qui est le plus courageux :)
Bien vu, le détail qui fait la différence.
à Philippe Psy : Je pense que vous me jugez hâtivement et que vous ne savez pas de quoi je parle d'autant que je n'ai pas développé ce que j'estimais être le courage.
S'il en faut pour escalader l'Everest, ce n'est pas l'essentiel de la motivation de l'alpiniste. "Les conquérants de l'inutile" sont animés par la passion.
C'est rarement (et c'est un euphémisme) ce qui pousse à sonner à la porte d'un psy.
@V. : Qu'en savez vous du courage qu'il faut pour sonner à ma porte ? :) Vous jugez hâtivement V. ;)
@V : Franchement j'adore la formule "Les conquérants de l'inutile" ;D haha
Fantastique.
A part ça, je plussoie le truc de Lousk sur la mimésis et l'adaptation en tant qu'animal social et interdépendant. A ceci près qu'on basculerait dans le dysfonctionnel, à partir du moment où l'on se sur-adapterait au point de tordre ses caractéristiques réelles.
Ça vous est peut-être déjà arrivé, internautes anonymes, de repérer ceux qui tentent de s'adapter à vous ? Ce moment où quelqu'un cale l'inflexion de sa voix sur la vôtre. Change son niveau de langage pour miroiter le vôtre. Ça vous attrape pas à chaque fois ? Moi ça me touche à chaque fois.
Étant tous des êtres désespérément dépendants, certaines situations de solitude non choisie ne peuvent-elles pas engendrer une affiliation foireuse, au point que le besoin remporte la partie ? Le choix de ses relations est parfois un luxe inouï, je me dis.
Et puis aussi, et là je m'adresserai particulièrement à une certaine "grandeur" :) dont nous parlions au café : je pense que la qualité des gens peut-être un challenge, mettre en joue nos propres faiblesses et exiger de grandes capacités d'adaptation, et qu'il peut-être reposant de s'adonner à des joies simples. La « bêtise » des autres n'est elle pas une Knacki Herta ?! Le "goût des choses simples", tout ça. Il n'y a pas besoin de forcer, d'être à la hauteur, ça détend. Le groupuscule de ta jeune patiente est peut-être *son* émission débile d'M6, sa RJ49 ou sa saucisse Herta ! Hein ! Mais tu crains qu'elle n'entretienne pas avec la distance amusée d'un hobbie.
Peut-être met-elle met en joue ta capacité à la lâcher suffisamment pour la laisser se tromper ou se trahir. C'est dur. Sinon, tu la culpabiliserais presque sur ses besoins tribaux, que tu mettrais déjà en branle ta "grandeur" pressurisante, qui, au lieu de la tirer d'affaire, rendra la bêtise rassurante et la jettera dans ses bras.
N'y-a-t-il pas des looses éducatives ? Parce qu'il faut bien apprendre. Au final, tu en donnes la meilleure définition possible : pour retrouver le luxe d'avoir le choix de ses relations, il faudra affronter ses angoisses, et monter au créneau. Assumer son niveau, et ses casseroles. Tant est que je vis souvent des gens se raconter que de beaux liens humains étaient impossibles, pour s'épargner les blessures du champ de bataille. Alors, pour ceux qui continueront d'y aller, voilà peut-être là une forme de réel courage.
Mille biceps,
-c-
j'ai écris que c'était rarement la passion qui poussait à sonner a porte d'un psy.
Je ne parlais pas de vous, qui je n'en doute pas, enjambez les corps des symptomatiques éperdus qui se pressent à votre porte, se roulent sur votre paillasson, sous n'importe quel prétexte, allant jusqu'à s'inventer des amis débiles, des douleurs chroniques et des origines lorraines, tous transis d'angoisse et de fébrilité, se risquant pour les moins sujets au vertige, à tendre la mimine vers la sonnette, pour esperer côtoyer l'instant inoui où la porte s'ouvrirait sur votre lumineuse et capricornienne personne, afin de pouvoir dire, avant de s'effondrer, terrassés par tant d'émotions et à bout de force "Il existe je l'ai vu !"
C'est sûr ceux la ne sont plus courageux, ils sont héroïques.
:o)
@Lucy : très joli commentaire intéressant avec lequel je suis d'accord. Habituellement je dirais, qu'il faut savoir sortir des ornières toutefois je ne blâmerai pas ceux qui y restent même si je le regrette, notamment quand je sens chez eux des capacités. Pour le reste, pourquoi dire que nous conversâmes dans un estaminet ! :)))
@V : nous parlions de courage et non de passion ;)
à Philippe : Nous parlions de courage et vous avez avancez le courage de ceux qui escaladent l'Everest.
etc
(faut suivre un peu)
à Lousk : Les conquérants de l'inutile est le titre d'un livre de Lionel Terray.
Que cela vous fasse rire ne m'étonne qu'à moitié. Vous me semblez assez vain depuis le début de vos interventions ici.
à Lucie : même très cultivé(e) on reste toujours l'émission M6 de quelqu'un.
Et fréquenter des gens qu'on tient pour des cons et en tirer un certain plaisir "élitiste" me semble plutôt l'expression d'une humanité déficiente et d'une morale qui l'est tout autant.
@V : je suis tout à fait et si je parle de courage il ne fait pas me répondre en avançant la notion de passion :)
@V. : Absolument, il m'arrivait justement de jalouser la stimulante constructivité de vos providentielles interventions !
à Philippe : dans ce cas, il ne faut pas me répondre en choisissant d'illustrer (et de limiter) la notion de courage avec l'escalade de l'Everest ! Car l'escalade a plus à voir avec la passion qu'avec le courage.
CQFD
:o)
@V. : l'escalade étant du sport, je m'avoue totalement incompétent pour aborder ce sujet.
à V. : "fréquenter des gens qu'on tient pour des cons et en tirer un certain plaisir "élitiste" me semble plutôt l'expression d'une humanité déficiente et d'une morale qui l'est tout autant."
Absolument. Ce n'est néanmoins pas le sujet de l'article, ni celui de mon commentaire. La discussion tournait autour des comportements décrits dans l'article, que je ne partage pas nécessairement, s'il fallait le rappeler. Le reste faisait référence à de petites private jokes. Pour ce qui me concerne, on peut prendre plaisir à manger des frites avec les copains à la cantine en faisant les cons, sans que cela soit forcément se gausser de sa "supériorité" sur eux. Les tremblements, les enthousiasmes et les moments de solitude étonnants dont je suis capable font que je suis habituée depuis longtemps à être le M6 de nombreuses personnes, rassurez-vous :)
Je pense que Lousk était honnête à vrai dire quand il vous a fait une allusion plutôt gentille avant de se prendre une rouste -bien que je me trompe peut-être. Il est dommage et croustillant de votre part de juger de la déficience de l'humanité des autres, tout en refusant vous-même d'ouvrir votre porte barricadée.
Le réel est plein de surprises. Vous ririez, V. Je suis pauvre, pour l'instant, issue d'un milieu relativement pourave, et tout sauf cultivée, bien qu'intelligente, oui.
Bises,
-c-
La fille sur la photo ressemble à ma voisine.
L'escalade est une passion tant que l'on n'est pas sur le point de se casser la gueule. Là il faut solliciter son courage, et espérer qu'il répond.
Philippe, ne dites pas que vous n'y connaissez rien en sport ! Je suis sûr que vous jouez très bien aux échecs.
@ V : je crois que philippe psy considère l'affiliation comme pathologique à partir du moment où elle contraint à ignorer son propre ressenti, ce qui génère une accumulation de frustration, etc. qui amène à l'angoisse.
Or, beaucoup de stratégies existent pour arriver à ce résultat, qui au regard du problème fuit, peuvent être considérées comme légitime.
Et il me semble que beaucoup de personnes qui savent avoir un problème, ont peur d'aller voir un psy. Beaucoup de personnes qui vont voir un psy, abandonnent car cela leur fait trop mal de découvrir l'ampleur du désastre.
Donc commencer une thérapie ou la continuer, demande du courage. Retourner à son ancienne vie est tentant, comme il doit être tentant pour l'alcoolique de tomber à nouveau dans son vice.
Il ne faut pas négliger le fait qu'une bonne compréhension de son problème par le patient ne change pas l'état psychologique existant et vécu par le patient... ce qui laisse le patient devant un abime très désagréable à contempler tant que la guérison est en cours.
Retourner au charbon alors que l'on sait ce qu'il va nous en couter demande une force de caractère que la notion de courage recouvre très bien.
Je crois que c'est un peu ça la problématique d'une personne qui souhaite commencer une thérapie, le fait de se découvrir "locataire" de son cerveau, et de vouloir prendre les commandes... on sait intuitivement que cela va être douloureux.
@Lucy : on peut aussi fréquenter les gens en "vitesse de croisière", ce qui normalement est le mode de fonctionnement qui n'entraine pas de contrainte particulière. Je ne crois pas qu'il faille avoir recours à des imbéciles pour décompresser.
@ Phiilippe Psy: Très bien. Mais dans ce cas pourquoi ne pas se diriger vers des personnes qui vous ressemble plus, avec qui vous avez plus en commun... tentez de se faire des amis qui sois susceptible de répondre à vos besoins affectifs, intellectuels et d'interaction... vous seriez non seulement distrait mais trouverez une oreille pour vous écoutez et une possibilité d’échange qui ferai avancer votre situation qui serai bien plus intéressante que de trainer avec des "débiles".
très bien. dans ce cas pourquoi ne pas ce diriger vers des personnes qui vous ressemble plus, avec qui vous avec plus de choses en commun. Si vous côtoyez simplement des personnes qui satisferons vos besoins affectif, intellectuelles et d'interaction vous trouverez aussi une meilleur oreille pour vous écouter... un chalenge qui serai certainement plus apte a faire évoluer votre situation inconfortable... ( ou l'appaiser au moin... )
Très bien. Mais dans ce cas pourquoi ne pas simplement ce diriger vers des personnes avec qui vous avez plus en commun. N'est il pas plus simplement et plaisant d’échanger avec des personne qui ont suffisamment de point communs pour satisfaire votre besoin d'affection, de chalenge intellectuel ou autre, de conversation etc... Ces personnes serais plus capable de portez leurs oreille à votre écoute et de faire avancer cette situation douloureuse... c'est d’ailleurs pour cela qu'on se dirige vers des personnes nous étant semblable plus que d'autre... et ce cas n'est en rien différent...
Bonjour Philippe,
Petite question sans rapport (quoique): que pensez-vous de la théorie du réalisme dépressif? Merci.
Cordialement, A.
@ 100hp :
La "vitesse de croisière" relationnelle n'est pas si évidente que cela à trouver pour beaucoup de personnes. Ce qui coule peut-être de source pour vous est un travail de longue haleine pour certains, qui oscillent entre challenge et zone de sécurité. Parfois par timidité, parfois parce que leur tissu relationnel est mal tissé, parfois par inhabileté sociale, parfois à cause des circonstances de la vie.
Par ailleurs, personne ne prend personne pour un imbécile ici. Lorsque vous réfléchissez au fonctionnement d'une personne, adhérez vous aveuglément, moralement, à ce fonctionnement ? Non ? Moi non plus.
J'ai un ami, M., qui est une sorte de parvenu. Il est réellement brillant, et il a entrepris beaucoup de choses. Il a néanmoins tendance à faire de son intelligence un show permanent qui confine parfois à l'escroquerie intellectuelle, et qui écrase souvent les autres. Et bien, j'ai carrément mis des années avant de pouvoir être complètement à l'aise avec lui. Et je connais encore certains de ses amis qui croient n'être "pas à la hauteur" et n'y sont toujours pas parvenu. J'ai ensuite vu ces mêmes personnes adopter précisément le comportement décrit dans l'article. Pour l'une d'entre elles par exemple, ce fut un groupe de jeunes apprentis du Cours Florent qui se foutaient du théâtre comme de leur dernière chemise.
Personnellement, je ne fréquente ou ne cherche à fréquenter que des gens que j'apprécie profondément. Mais je suis consciente que je me paie là un luxe dont je n'ai pas toujours disposé, et dont tous ne disposent pas toujours.
-c-
à 100HP : merci pour votre commentaire patient et constructif.
J'ai fais une analyse pendant 6 ans à laquelle j'ai mis un terme récemment et en en informant le médecin (c'est une précision qui est nécessaire :o) )
C'est pour cette raison, que je persiste à considérer qu'entamer une analyse ne demande aucun courage.
Soit on y va comme dans l'exemple donné par Philippe Psy pour des motifs douteux (quand on en est à traiter ses "amis" d'abrutis, vraiment on mérite juste deux claques et une relecture du Littré pour redonner du sens et au langage et à ses errements), soit on n'a pas d'autre choix, c'est ça ou on se fout en l'air.
Le courage n'a donc strictement rien à faire dans le tableau dans les deux cas.
J'ai affronté mes démons au nom de la seconde hypothèse (et je ne considère pas en avoir terminé).
De mon point de vue, c'est plutôt la lacheté qui m'a donc fait aller consulter. Le courage aurait été de me foutre en l'air (selon ma logique interne).
Aujourd'hui j'ai compris que le suicide ne participe ni du courage ni de la lacheté, mais c'est une autre histoire.
Encore merci pour votre perceptible humanité.
V.
Alors on pourrait mesurer le niveau d'anxiété de la société selon le taux de remplissage des bars ou des stades de foot ? Mais plus encore selon l'activité des "réseaux sociaux" Internet où l'on côtoie ce que le hasard nous prête sans pouvoir s'en détacher ? C'est bien possible et ce n'est pas réjouissant quant à notre présent, à première vue.
Heureusement, il est aussi possible de voir les choses autrement : ce que l'on appelle "aller bien" ne serait que l'expression de notre capacité de jugement négatif ("ce ne sont que des abrutis") alors que l'anxiété nous pousserait à faire taire ces jugements pour trouver des qualités humaines chez n'importe qui... parce que n'importe quel humain dispose de ces qualités. Voilà peut-être ce que montre vraiment l'expérience de Schachter : c'est le niveau d'anxiété qui nous fait graduer notre évaluation de proximité avec l'humain. Mais ce n'est pas linéaire. A l'origine de la courbe, le niveau d'anxiété zéro permet de se savoir en lien avec tout être humain, sans peur ni stratégie. Et, whaou que c'est bon !
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