Chose promise, chose due !
Je vous l'avais promis, aujourd'hui, je vous livre le témoignage brut d'une jeune femme concernant la séduction. Afin de préserver son anonymat, il m'est impossible de vous en dresser le portrait complet. Sachez simplement qu'elle a trente ans, qu'elle a fait des études supérieures, qu'elle est dotée d'un QI de 132 et ... qu'elle est jolie.
Bref, elle correspond en tous points au profil que ne savent peut-être pas aborder les nombreux et sympathiques surdoués qui me consultent. Vous constaterez que lui parler d'inflation, d'équations différentielles ou de je ne sais quoi, n'est pas la bonne manière de la séduire encore qu'elle puisse maîtriser tout un tas de théor. Mais plutôt qu'un long discours, laissons-lui la parole :
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Messieurs, une promesse vous a
été faite, et afin d'éviter à son auteur de passer pour un escroc, me voici
contrainte, moi qui suis trop bonne, de me fendre d’un texte censé vous révéler
la quintessence de la séduction au masculin.
A cet effet, je vais énumérer
cinq vertus, qui une fois intégrées à votre personnalité, vous permettront de connaitre
l’angoisse de ceux qui n’ont plus le temps, sollicités comme ils le sont par
toutes les brillantes petites poupées qu'ils ensorcellent continuellement.
Mais ne nous hâtons pas. Avant
toute chose, un mot d’avertissement. Car si après avoir lutté pour vous
approprier cette combinaison magique, vous n’atteignez pas le cœur de votre
cible, je n’accepterai aucune remise en cause du savoir qui vous aura si
généreusement été dispensé. En effet, vous devrez toujours garder à l’esprit
que cette cible, la brillante poupée – que j’appellerai aussi la non-moule –
n’est jamais à l’abri, hélas, de craquer pour un type moins vertueux que celui
qui va vous être dépeint ci-après. Son goût pour l’imprévisible la poussera
parfois à se surprendre elle-même, de sorte qu’elle pourrait finalement
s’amouracher d’un mec plutôt semblable à celui que vous étiez avant votre transformation, comme nous
l’explique si bien cette chanson réaliste (note
pour Philippe : merci de mettre en lien la chanson de la grande Frehel,
que vous m’avez si généreusement fait connaître J
Ceci étant dit, et comme je sens
confusément l’impatience gagner les troupes, merci de faire bon accueil à la
première des vertus magiques. J’ai nommé: l’autonomie.
Sachez, Messieurs, que la non-moule met un point d’honneur à ne pas se reposer
sur un homme pour son entretien courant, et qu'elle déteste materner son mâle.
Rien de pire pour elle que celui qui n'est pas capable de s'assumer
financièrement ou de se prendre en charge au quotidien. Car l'homme dépourvu d'autonomie
la contraindrait - sensuelle et légère créature qu’elle était lorsqu'il lui
faisait la cour – à endosser, en cas de relation durable, le rôle de la
rabat-joie défraîchie et angoissée qu’elle deviendra inévitablement si son
partenaire est incapable d’affronter le monde réel. L’acquisition de cette
première vertu a donc pour objectif de ne pas faire fuir la cible avant même d'avoir
combattu pour elle.
Si donc vous parvenez à ne pas effrayer
la minette convoitée, il est ensuite conseillé de l'intéresser. Et vous
deviendrez intéressant à ses yeux si, doté d’une certaine culture, vous savez la lui faire découvrir. Mais attention, il vous
faudra jouer dans les nuances, car tout est question de doigté. Plus votre
culture sera vaste, plus vous serez susceptible de provoquer l’admiration de votre
brillante poupée. Toutefois, il faudra permettre à cette dernière de goûter
délicatement vos connaissances sans les lui jetez à la gueule, autrement dit, sans
en faire étalage. Quand elle va au gastronomique, mademoiselle cherche à
éduquer son palais, pas à être gavée. A ce sujet d’ailleurs, même si la cible
n’est pas dépourvue d’intelligence et qu’elle vous plait un peu pour ça, ne
vous attendez pas à ce que les rôles s’inversent et que le vent de la culture
souffle de sa bouche. Car, comme l’a si finement relevé le commanditaire de cet
article – et je m’étonne d’ailleurs d’une telle sagacité venant d’un être qui
n’a daigné s’intéresser au tumbling que sur le tard – la nature nous condamne à
porter vos enfants, soit préalablement, à accueillir votre semence et son
contenant, dont vous faites grand cas.
On ne voit pas le rapport me
direz-vous, pinailleurs que vous êtes. Et bien le rapport, c’est qu’au semeur
revient la charge d’explorer différentes terres, puis de déposer ses graines dans
la meilleure d’entre elles. C’est donc l’homme qui cultive la femme, non
l’inverse.
Mais trêve de digressions
agricoles. Revenons à nos moutons et énonçons la troisième vertu de la
quintessence. Maintenant que vous avez réussi à ne pas effrayer la non-moule et
à l’intéresser, il serait judicieux que vous parveniez à lui inspirez un
certain respect. Un tel sentiment ne
pourra s'emparer de votre cible que si cette dernière vous perçoit comme authentique. Cette vertu implique une
bonne dose de courage, puisqu’il faut celui que l’on sait pour oser être
soi-même dans notre société du fake.
La non-moule fuira donc comme la peste les grandes gueules pathétiques qui
tentent de gonfler leur égo derrière de vaines fanfaronnades. Elle préfèrera
largement la compagnie du mec timide et maladroit qui a renoncé à jouer un rôle
pour oser se regarder en face et - lorsqu’il se sent en confiance – se montrer
tel qu’il est. Comme pour l’autonomie, la brillante poupée recherche
l’authenticité chez son mâle, car elle aussi, ressent le besoin d’être vraie.
Or, elle ne pourra s’offrir ce luxe que si son courtisan l’y encourage, sans
jamais perdre de vue que pour les êtres paradoxaux et évolutifs que nous
sommes, ce qui était vrai hier pourra ne plus l’être demain, un comportement
contradictoire n’impliquant pas, en soi, la fourberie de son auteur.
Bon, alors la troisième vertu
ayant été intégrée à votre personnalité, nous constatons que la cible n’a pas
peur, que vous l’intéressez, qu’elle vous respecte, et qu’elle commence même à
vous faire confiance. Oh my God, un lien
se créer! Mais les gars, je préfère vous le dire tout net - car je ne vends pas
de faux espoirs - à ce stade, on est en zone méga minée, et ce n’est pas le
moment de fléchir ! Car si vous n’êtes pas capable de dégainer la
quatrième vertu, un squatteur durable et sournois va finir par se taper
l'incruste ….vous l'avez reconnu, je parle bel et bien de l’amitié. Et ça ce n’est pas acceptable, parce que
nous, ce qu’on voulait, c’était que la cible s’abandonne ! C’est sympa de
cultiver l’esprit, mais n’oublions pas que la brillante poupée a un corps,
alors n’attendons pas que la terre sèche pour labourer. Ben oui, je peux être
vulgaire aussi, mais c’est pour vous faciliter la compréhension du texte. Je
tiens à ce que vous réussissiez. Donc quatrième vertu disais-je: l’espièglerie.
Avant d’aller plus loin, soyons
précis sur les mots, et rappelons-nous que l’espiègle est celui qui fait preuve
de malice sans méchanceté, sachant se montrer coquin, taquin, badin. Les plus
attentifs auront noté que le mot « humour » n’a pas encore été lâché,
mais qu’il rôde, tout proche. L’avantage de l’espiègle sur le type marrant,
c’est que la cible rira non seulement à ses blagues – même moisies - mais
consentira, en outre, à se laisser dominer par lui, subjuguée qu’elle sera par
son côté voyou, pour lequel toute honnête femelle vous avouera craquer.
Illustration :
Vous : tu connais la blague
à 2 balles ?
La cible : Vas-y !
Vous : Pan ! Pan !
La cible (désormais touchée, se
tripotant la chevelure) : Ahahahaha !!
Fin de la blague classique.
Mais si vous êtes espiègle, vous ajouterez :
Tu sais poupée, là c’était une
blague, mais on peut aussi tirer un coup en vrai, voire deux si
affinités !
Je vois que vous cernez le
concept.
Et pour les plus angoissés
d’entre vous, persuadés qu’ils seraient d’être chiants et coincés – j’ai nommé…
les juristes ! – sachez que tout n’est pas perdu et qu’au contraire,
l’ennui est souvent le meilleur allié de la créativité.
Exemple :
Vous avez amené votre cible, disons
une avocate, à la mer. Une fois dans l’eau avec elle, retirez-lui brusquement
son bas de bikini.
Elle : Mais qu’est-ce que tu
fais ?!
Vous : Je réfléchis Maître.
Lorsque je me comporte ainsi, considérez-vous que je me rende coupable de
séquestration (car vous allez rester dans l’eau), ou de contrainte (car vous
devrez sortir nue) ?
Les plus perspicaces auront senti
poindre le spectre du sadomasochisme. Voyez donc vous-même jusqu’où pourra vous
mener la quatrième vertu si vous la maitrisez. Et puisque nous avons lentement
mais sûrement glissé sur le terrain de la sensualité, j’en profite pour vous
rappeler un point fondamental. En matière de sexe comme de culture, c’est le
mâle qui prend les devants, laissant toujours à sa conquête la possibilité de
le suivre, ou non. L’homme propose, la femme dispose. C’est ainsi à vous qu’il
incombera de tenter le premier baiser et les fantasmes les plus fous, tout en
étant prêt à accepter, stoïque, les éventuels refus qui vous seront
éventuellement adressés.
Je pourrais m’arrêter là car en
règle générale, si vous parvenez à réunir les quatre vertus susmentionnées, la
cinquième se réalisera d’elle-même. Aux yeux de votre cible, vous deviendrez
l’être le plus sexy et raffiné de la
planète, quelque soit votre physique. Toutefois, si vous le faites vraiment
exprès et que vous vous laissez complètement aller, alors il sera temps de
vous souvenir que femme conquise n’est pas acquise, et que pour rester désirable,
ya des trucs qu’on ne se permet pas, comme par exemple, embrasser sa douce avec
une haleine de chacal, une liquette qui pue la mort et des chaussettes blanches
remontées jusqu’aux mollets.
Voilà, je crois avoir fait le
tour des fondamentaux, et vous laisse donc vous retirer."
Voilà le document brut dans son intégralité, que je vous propose avec l'autorisation expresse de sa rédactrice. Vous noterez que même sur des sites aussi spécialisés que Frenchtouchseduction ou encore Artdeséduire, on ne vous propose pas cela !
Enfin, ayant promis à cette demoiselle de lui mettre un lien vers la grande Berthe Sylva, voici non pas un simple lien mais carrément la vidéo de la chanteuse interprétant Les roses blanches. Car la demoiselle appartenant à cette génération Y qui a rompu toutes les amarres avec notre glorieux passé confond allègrement Berthe Sylva et Fréhel alors qu'elles ne se ressemblent pas plus que Rihanna à Lady Gaga.
8 Comments:
C'est plutôt "un lien se crée".
Sinon, pour les exemples des deux blagues, c'est d'une rare finesse. Il est impératif que j'essaye en situation réèlle.
"moi qui suis trop bonne"
Tain... en plus elle est bonne!!!
@Philippe : Auguste Philippe, je parlais bel et bien de l'amie Frehel et de sa chanson "Tel qu'il est". Je reconnais que "les roses blanches" est particulièrement poilante, mais que viendrait foutre la brave Berthe dans mon propos? Un affront vient d'être commis vis à vis de la génération Y, et il va falloir le laver.
@Lapinou : Noël approche. Ca serait sympa de donner au parrain l'occasion de se faire pardonner. Si j'étais vous, j'exigerais de l'onéreux :)
Merci pour cet utlie exposé! Vous voyez que vous pouvez nous cultiver, quand vous le voulez bien :)
@Félix : voilà y'a plus qu'a !
@Gringeot : j'ai dit en préambule qu'elle était jolie !
@hpet : http://www.youtube.com/watch?v=pqeTZOLDfBQ
Une bonne femme de ce type-là aime faire ces blagues d'une grande finesse. Les réponses de l'hommé lui permettent de savoir s'il est finaud. S'il reste sur ce registre...il a tout perdu :)
C'est vraiment très drôle.
Sinon, Messieurs, lisez Belle du Seigneur, ça renforcera votre luminescente culture. Bon, ok, ça prend bien 1000 pages, mais si vous avez la flemme de le terminer, vous pouvez aussi vous en servir comme arme de poing.
"Et là, tu peux la manger à la sauce tristesse car elle est cuite."
Messieurs,s'il vous plait, fermez là !
C'est odieux ces GPS de la rencontre, ça va vous rendre aussi chiant que les filles qui ne peuvent pas se taire tant l'angoisse les ronge (et tant elles l'ignorent).
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