20 octobre, 2013

Soirée libérale avec mon gros crétin de pote !

 Putain chuis invité à une soirée où y'aura des phisolophes !

Hier soir, moi, votre humble serviteur, j'étais convié à une soirée réunissant le gratin du libéralisme, à savoir des gens intervenant sur Contrepoints ou encore passant des heures sur le forum Libéraux.org qui est au libéralisme ce que Vogue est à la mode. C'est vous dire si j'étais à la fois heureux mais aussi dans mes petits souliers de me retrouver, moi qui me dis libéral parce que j'aime simplement bien qu'on me fiche la paix aux côtés de tous ces penseurs. 

Autant vous dire que je n'en menais pas large à l'idée de me retrouver au sein de la fine fleur de la pensée, moi qui confronté régulièrement à ma souffrance, me considère plus comme un gros pragmatique qu'un amateur de systèmes. Et puis, s'agissant du saint du sait, je savais que j'allais y rencontrer le grand, que dis-je, l'illustrissime, j'ai nomme H16 en personne himself, le tôlier d'un blog que l'on considère comme celui ayant le plus de lecteurs et à côté de qui je fais figure d'épicier.

J'y étais invité à la demande d'un de mes patients que je connais fort bien et qui voulais me présenter un quidam quelconque avec qui finalement je n'ai pas parlé et que l'on ne m'a même pas présenté. En revanche, j'ai pu discuter avec des tas de gens plutôt sympas dans l'ensemble même si je ne partage pas toutes leurs idées. Sans doute que trop attaché au triptyque indo-européen oratores/bellatores/lavoratores, il me déplaise que mon libéralisme sensible et délicat à moi soit associé à celui trop mercantile des libéraux économiques stricto-sensu. 

Si on ne cadenasse pas un peu les marchands, ils font toujours n'importe quoi ! Et puis ayant aussi lu Clouscard, Michéa, Gauchet, Lash, Castoriadis, Mauss et consorts, je n'étais pas le mieux placé pour encenser totalement l'école de Chicago. Mais bon, j'aime bien Bastiat. Et puis à choisir entre un gauchiste et un libéral je prends le second. Et puis de la même manière qu'ils eurent en leur temps Etienne Marcel, grand prévôt s'il en est, je trouve normal que les marchands, les boutiquiers, les mercantis et autres vendeurs aient aussi droit à leur panthéon personnel.Et puis on partage au moins un truc, eux et moi, notre détestation des élus, et ça c'est vraiment bien et agréable.

Comme je n'aime pas aller seul dans les endroits où je connais peu de monde, j’apprécie d'être accompagné. Et comme il était hors de question que mon épouse m’accompagnât dans ce type de soirée parce qu'elle se fout du libéralisme, je me suis rabattu sur l'ami Gringeot qui est toujours partant, qui aime le libéralisme vu qu'il a été petit commerçant, qui est de compagnie agréable vu qu'il aime picoler et bouffer. J'avais donc averti la personne qui m'invitait que le Gringeot serait avec moi. Et là, j'avais eu le droit à une réponse un peu équivoque, se voulant polie mais tout de même précise consistant à me dire que s'agissant d'une soirée au cours de laquelle on parlerait politique et phisolosophie, il n'était pas sur que le Gringeot n'en conçut pas un quelconque petit ennui.

Bref, on me disait poliment que si je pouvais venir accompagné, le Gringeot n'était pas le bienvenu, non qu'on le méprisât ouvertement mais simplement, que sur la foi de ce que j'en dis sur mon blog, on le considère comme une brutasse stupide tout juste bon à regarder des matchs de foot en s’enivrant à la bière. Que n'avais-je pas fait ! En caricaturant à l'extrême et avec un plaisir sadique mon ami, voici que la fiction avait dépassé la réalité et que cet homme charmant, sensible et cultivé avait fini dévoré par sa grotesque marionnette ! Le pauvre, lui qui voici encore une semaine, les yeux de larmes déclamait dans mon salon du Saint John Perse : « Azur. Nos bêtes sont bondées d’un cri. Je m’éveille, songeant au fruit noir de l’Anibe dans sa cupule verruqueuse et tronquée », voici que j'en avais fait une bête , un infra-humain !

Bien sur j'avais immédiatement rassuré la personne me conviant à cette sauterie en lui précisant que le Gringeot saurait bien s'occuper seul si d'aventure il s'ennuyait, qu'il suffisait de lui mettre la télévision et qu'il y aurait bien une émission stupide propre à satisfaire ses besoins bestiaux. Ou qu'au pire, il finirait par prendre quelqu'un en grippe suffisamment pour lui casser la gueule, vu qu'il est violent et très physique, à moins qu'il ne conte fleurette à une demoiselle quelconque en lui proposant de tirer un coup vite fait bien fait dans les toilettes.

D'ailleurs en arrivant, le Gringeot et moi nous étions attablés en terrasse d'une minuscule petit rade kabyle pour boire un coup. Et là, par SMS mon contact m'avait demandé si nous arrivions vu qu'ils étaient déjà une vingtaine dans les lieux. Pour le rassurer, je lui avais répondu qu'on éclusait quelques bières et qu'une fois que le Gringeot serait un peu chaud, nous arriverions. Ce à quoi il m'avait répondu, qu'il y avait d'excellents cocktails qui nous attendaient. Bien sur, toujours par SMS je lui avais alors dit que le Gringeot n'était pas du genre à consommer du cocktails ou des smoothies mais qu'il serait bien aimable de planquer les bouteilles. Bref, tout était mis en place pour que les gens imaginent que je débarquerais avec une bête fauve.

Et finalement tout s'est bien passé, le Gringeot a discuté avec plein de monde !

NB : Le Gringeot qui vient de lire l'article m'enjoint de ne pas raconter des conneries comme quoi il lirait "des trucs de pédés" comme Saint John Perse.
NB2: Je tiens à prévenir la DCRI que ça y est j'ai les noms de tous ces agitateurs ! Mission accomplie commissaire !

11 Comments:

Blogger El Gringo said...

Ouai, la fisolofie c'est fastoche: c'est des mec qu'aime Sophie mais elle était pas là.
Dommage... Est doit etre plutot bonne pasqu'y zétaient nombreux.

20/10/13 9:40 PM  
Blogger philippe psy said...

@ Gringeot : ah j'ai adoré que ta caricature prenne le pas sur toi ! Je pense que le pauvre B était terrorisé à l'idée que le terrible Gringeot ne se lâche.

21/10/13 2:47 AM  
Blogger chaton said...

Ils avaient surtout peur de se faire piquer toutes les nanas potables, à mon avis

21/10/13 2:44 PM  
Blogger h16 said...

Bien joué, commissaire Philippe !

21/10/13 8:44 PM  
Blogger Morovaille said...

Ooooh la chance, moi qui rêve de ce genre de soirée...

(Oui, je lis ce blog depuis quelques semaines, mais c'est la première fois que je commente...) Articles drôles/intéressants/sympathiques (rayer la mention inutile) soit dit en passant ; et en plus écrit en lanque française sans fautes (quel luxe !).

21/10/13 9:44 PM  
Blogger Unknown said...

Quelle belle soirée avec le Gringeot!! fidèle à ce que m'en avait dit notre ami B. Je pense, comme "chaton", que tous craignaient qu'il ne volât les Sophies potables...

22/10/13 9:56 AM  
Blogger philippe psy said...

@H16 : Ooooh un commentaire de toi ! C'est le plus beau jour de ma vie !!! ;)

22/10/13 10:15 AM  
Blogger philippe psy said...

@Christine B : la légende dit que le Gringeot peut mettre enceinte une femme rien qu'en la fixant du regard !

22/10/13 10:20 AM  
Blogger Unknown said...

alors.... encore une vierge Marie!!!

22/10/13 2:16 PM  
Blogger Maxime said...

L'école de Chicago n'est pas ta tasse de thé, mais que penses-tu d'Ayn Rand ? (si tu as lu).

Son ex-amant a attendu sa mort pour publier ce qui l'opposait à elle, philosophiquement parlant. Ce n'est autre que Nathaniel Branden, psychothérapeute assez connu aux US (il a écrit plusieurs livres au sujet de la Confiance en Soi, dont certains traduits en franchouillard). Du coup, je serais assez intéressé d'avoir ton avis :)

Sinon, ya des vraiment des nanas potables chez les libéraux purs et durs ? (et non encore maquées avec le Gringeot tant qu'à faire). Il se peut qu'elles s'intéressent vraiment à l'inflation en termes économiques celles-là !

22/10/13 11:32 PM  
Blogger Lucie Trier said...

Mais oui, il y en a de fort potables.
Cé ti pas le prix du tofu inflationnel.

23/10/13 4:36 AM  

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