07 avril, 2014

Gringeothérapie !


Deux patients lecteurs de mon blog m'ont parlé récemment du Gringeot, figure récurrente de ce blog. Le Gringeot qui représente la force brute, qui est une sorte d'allégorie de la virilité vers laquelle tout le monde tend sans jamais pouvoir l'atteindre. Le Gringeot, entéléchie aristotélicienne, combinant puissance et acte réunis dans un formidable mouvement de bassin pénétrant le monde d'un sexe d'airain !

Autant vous dire que le Gringeot est autant craint et admiré que détesté. Il représente autant le but à atteindre que la limite à dépasser pour tenter d'exister de manière autonome. Freudien à mes heures, je brûle le complexe d'Oedipe pour lui substituer le novateur complexe du Gringeot ! Rassurez-vous, un livre, que dis-je une somme, est en préparation afin d’étudier ce complexe du Gringeot ! Moi qui n savais pas quoi écrire lorsque deux grands éditeurs frappèrent à ma porte, persuadés que je pourrais leur fournir un best-seller, j'ai maintenant un projet et de la matière !

Bien sur les hommes me parlent du Gringeot et l'on sent bien cette dualité, ce mouvement d'aller et retour entre un respect teinté d’effroi envers un homme dont j'ai fait le paradigme de la virilité, combinant la force brute et les idées simples, mais aussi envers celui qu'il faut tuer symboliquement pour lui survivre. Le Gringeot sera donc dans les années à venir l'épicentre de mon nouveau système de thérapie que j'appellerai naturellement la gringeothérapie© !

C'est ainsi qu'un motard me consultant, alors que nous parlions m'expliqua doctement que souvent les gens comme le Gringeot étaient apparemment des brutasses mais, soumis à une trop forte pression, s’effondraient souvent comme des jeunes filles chlorotiques. Ainsi le Gringeot, pourtant assis tel un centaure mécanique sur son énorme Harley-Davidson, est assimilé à une jeune fille ! J'ai immédiatement senti le défi inconscient. Remettant mes lorgnons j'ai fait hmm-hmm en lui demandant de poursuivre. On est là dans le cas classique où le jeune guerrier défie le vieux dans un combat rituel ! Lévy-Strauss aurait été à la fête s'il avait entendu cela !

Plus récemment, un autre m'expliquait ses peurs curieuses (une phobie simple) tout en souhaitant me convaincre de son courage physique. Il m'expliqua ainsi pour illustrer ses propos que si n'importe qui, fut-ce un tueur à gage serbe, un tchétchène voire le Gringeot était en bas de chez lui et l'attendait, cela ne lui ferait pas peur ! Imaginez donc que dans le panthéon personnel de la violence de ce cher patient figurent par ordre de danger, le tueur à gage slave, le guerrier farouche dont le symbole est le loup mais au dessus de tout cela, le Gringeot lui-même !

Bon après qu'il eut parlé de trotteur, j'ai tenté de changer de discussion et de parler de cela au Gringeot mais il n'a pas du saisir le symbolisme de ces situations dans toute leur saveur. Il s'est contenté de me répondre :" 'culés kivienne" ce que j'ai pu traduire par "que ces damnés sodomites viennent donc se frotter à moi et il leur en cuira".

C'est un peu le problème avec le Gringeot. Quand je publierai des textes scientifiques jetant les bases de la Gringeothérapie©, pour laquelle j'envisage un avenir encore plus radieux que celui de la psychanalyse, il faudra que je le décrive plus que je ne le montre.

Les gens ne sont pas encore prêts !

2 Comments:

Blogger El Gringo said...

Tain, 0 commentaire...
T'as raison Philippe, y sont pas prêts!

13/4/14 9:43 PM  
Blogger V. said...

ben c'est que la conjugalité ça n'intéresse personne :-)

21/4/14 2:17 PM  

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