Limites de l'animus !
On nous bassine toujours avec le monde des femmes en oubliant que les hommes ont aussi leur monde à eux. Si les femmes, au travers de la maternité, du fait qu'elles portent l'enfant, peuvent à moindre frais se construire leur petit royaume avec leurs valeurs propres, c'est plus compliqué pour les hommes. Du moins en apparence.
Parce qu'à défaut d'utérus, on a ce qu'elle n'ont pas, de la putain de testostérone qui pourrait peut-être expliquer notre curieuse manière de fonctionner et de ce fait signer sans ambiguité qu'on a aussi notre monde à nous, sauf qu'il n'est pas aussi feutré que celui des femmes, mais bien au contraire constitué de combats incessants parce qu'il est tourné vers le monde !
Le mâle aura toujours, à l'instar de la plupart des mammifères, un instinct de territorialité. Et même chez le plus gentil des hommes, venez lui casser les couilles sur un sujet qu'il maitrise et considère comme important, et vous aurez la preuve que même le geek le plus neuneu reste un mâle quand il s'agit de défendre son territoire !
Moi qui suis dans la vie généralement une sorte de gros nounours débonnaire, je ne déroge pas à la règle. Je me souviens qu'une fois que je discutais avec des amis, mon épouse qui nous observait à la dérobée, s'était étonnée et amusée de ma véhémence et du fait que je sois finalement aussi bourrin que les autres.
Sans doute aurait elle imaginé que je sois philosophe et que j'appelle mes amis à la prudence, la tempérance et la modération, mais que dalle ! Le sujet était trop important et je n'allais pas laisser dire n'importe quoi non ? Il y a des choses pour lesquelles on doit risquer sa vie sous peine de ne plus être un mâle ! Je crois qu'on parlait de motos, c'est vous dire si c'est important. Il faut vraiment être une gonzesse pour ne pas saisir l'importance vitale de certains débats !
Jung avait vu juste en parlant de pôles féminin et masculin, qu'il appelait respectivement l'anima et l'animus. Je n'ai d'ailleurs jamais refoulé mon anima puisque j'en ai fait un métier si l'on considère que psy est un boulot de gonzesse par rapport à soudeur, mécanicien ou fort des halles par exemple. En revanche je la canalise parce que même si la sensibilité peut être un atout, elle devient cependant un handicap si l'on se vautre dedans comme un goret dans sa soue. Je peux donc être violent dans mes propos, bourrin dans mes habitudes et finalement très masculin.
L'animus fonctionne un peu différemment et sans doute plus encore aujourd'hui que l'on considère que les femmes soient nos égales. S'il s'agit de droits, pourquoi pas ! Cependant, cette égalité ne sera jamais réelle dans la mesure où l'animus, aussi puissant soit-il, ne sera pas pour autant l'équivalent de la masculinité. Sans doute que les femmes dotées d'un fort animus secrètent plus de testostérone que la moyenne des femmes mais en tout cas bien moins qu'un homme.
Et cette putain d'hormone qui nous pousse toujours à jouer les durs, les forts et les beaux est bien le secret de tout. Une altercation entre hommes risque de finir mal parce que justement les hommes, comme tous les mâles mammifères risquent de s'affronter avec violence. Les hommes ne se tirent pas les cheveux, ils se mettent des pains dans la gueule. De même lorsque l'on épouse la carrière de tueur en série, si l'on est un mec, on utilise des guns ou des trucs tranchants tandis que les femmes, ces fausses, feront plus dans le poison.
C'est pour cela que cela m'a toujours fait rire quand une nana explique que son mec s'est laissé faire en voiture alors qu'elle, elle aurait gueulé ! Ben oui ma chérie, sauf que si tu gueules au pire tu te feras traiter de pute, le tout assorti d'un doigt d'honneur, tandis qu'un mâle qui gueule après un autre court le risque de se faire frapper. Ça fait une différence qui se calcule parfois en ITT.
Et puis, seriez-vous agacé par une de ces donzelles présumant trop de son animus et que vous auriez la mauvaise idée de la corriger en lui lattant la face, que la justice vous tomberait à bras raccourcis dessus. Bref, elles et nous ne jouons pas dans la même cour et quand elles font des pieds et des mains pour venir dans la nôtre, elle exigent des règles particulières.
Dernièrement, comme je l'expliquais dans le post précédent, un jeune patient m'avait donné le lien d'un blog assez odieux mais particulièrement rigolo qui ferait passer le CGB pour une assemblée de chaisières. Bien sur, pour tester, je l'ai refilé à certains de mes patients et à mon filleul Lapinou. Tous l'ont trouvé hilarant et ma foi, je crois que sa lecture a agi comme une thérapeutique. Aucun d'eux n'a cru que les rédacteurs pensaient ce qu'ils écrivaient, mais tous on trouvé rassérénant de lire cette prose bourrine et outrée, un peu comme si on leur avait rappelé qu'ils avaient des couilles. Comme la parturiente chargée d’ocytocine, ils ont été l'espace de leur lecture bourrés de testostérone.
Samedi, Lapinou et sa copine Lison passent à la maison. Je l'attendais un peu au tournant parce qu'il est jeune et naïf et ne se doutait pas que je le transformerais en rat de laboratoire ! Et voici que je lui adresse un lien de ce blog dans lequel on explique que Thomas est un prénom de merde. Lui a du recul et comprend la blague. Les mots grossiers et outranciers glissent sur lui comme sur les plumes d'un canard.
Et voici que le jeune Lapinou pensant partager cette expérience typiquement masculine faite de blagues grasses et de mots grossiers avec sa dulcinée, il lui envoie le lien sur son Iphone, qu'elle s'empresse de lire. Et Lapinou de guetter une réaction faite de connivence du type "ah tu as raison qu'est ce qu'on se marre à lire ces conneries". Mais la réaction est différente de celle qu'il attend. Lison pourtant diplômée d'une école d'ingénieurs (comme un mec), n'hésitant pas à se saouler à la bière (comme un mec), sortant seule avec ses copines (comme un mec), ne semble pas goûter l'article qu'il lui a fait lire. A vrai dire, elle ne rit pas beaucoup ou elle rit jaune. D'elle-même elle avoue que c'est too much et vraiment trop ordurier. Pov' choupette va !
Lapinou est tout décontenancé et c'est à moi de lui expliquer que dans le monde, il y a les femmes et les hommes et que, quoi que l'on veuille nous faire gober, les mêmes choses ne nous plaisent pas forcément, surtout en matière d'humour. L'aspect graveleux, outrancier, macho et vulgaire des propos n'a pas eu l'heur de plaire à Lison dont l'animus marque ses limites de manière évidente. De la même manière que ma grande anima ne fera jamais de moi une jeune accouchée, son animus pourtant puissant ne la prédispose pas forcément à rire grassement comme un mec.
Bref, les femmes ne sont pas des mecs et vive-versa. Personnellement, je trouve cela très bien. Le drame est que l'égalité à tout prix, que dis-je l'égalitarisme, se fera forcément en se basant sur le plus petit commun dénominateur et que les femmes seront grandes gagantes de cette pseudo-égalité.
Nous on a cette putain de testostérine, et on n'y peut rien. On fait en sorte que la culture transcende la culture et on sublime notre violence innée au travers d'activités socialement plus acceptables. Mais c'est tout ce qu'on peut faire.
Et encore parfois, ça a du bon d'être un homme !
14 Comments:
Félicitations d'une chaisière pour vos textes ! Je découvre et c'est bon (j'ai pas tout lu, mais je reprendrai quand j'aurai fini de lire la Recherche)
Je suis une fille et le blog odieux dont vous parlez me fait bien marrer!
"Le drame est que l'égalité à tout prix, que dis-je l'égalitarisme, se fera forcément en se basant sur le plus petit commun dénominateur et que les femmes seront grandes gagnantes de cette pseudo-égalité."
Précise un peu tes émotions - oups - pardon ta pensée, qu'on rigole. Je veux dire, frontalement, franchement, clairement, un peu comme ta description des qualités de l'animus qui tout à coup se dérobent.
Et avec du fun, du défi : sans utiliser le prétexte de l'humour incompris, de l'émotivité ou de la misandrie (merde, j'ai oublié le socialisme, que nous avons en commun de comprendre fondamentalement et par conséquent de mépriser) de tes interlocuteurs.
PS : "Tandis qu'un mâle qui gueule après un autre court le risque de se faire frapper". Tandis qu'une femme qui rentre seule le soir court le risque de se faire faire plein de trucs. Ça fait une différence qui se calcule parfois en ITT. La seconde différence, c'est qu'elle n'est pas assez conne pour considérer comme inférieur, victimaire ou privilégié un homme qui prendra ce même risque et n'essuiera pas les mêmes conséquences, tout simplement parce qu'il n'est pas une femme.
Égalité n'est pas similitude, oui. Tu me fais penser à un afghan qui argumenterait contre l'accès à l'école aux filles, en mettant en garde contre cette erreur d’Éducation Nationale et sa "démocratisation" du bac avec nivellement catastrophique par le bas, pour établir une fausse égalité. Sauf qu'en réalité, malgré toute la finesse et l'intelligence de l'argument, ce que veut ardemment l'afghan, ce qui le fait chier comme une pulsion parasite et entêtante, c'est juste la fille à l'école. Et en plus, mégabonus, tu peux très commodément te permettre de balayer tes contradicteurs en les traitant de sots qui n'auraient pas cette finesse de lecture vu la qualité de l'argument, et te départir par là-même de toute misogynie. Well done !
PS2 : "que vous auriez la mauvaise idée de la corriger en lui lattant la face, que la justice vous tomberait à bras raccourcis dessus". Rassure toi, il y a lattage de face dans le vrai réel qui pique où les femmes vivent aussi vraiment, dans la rame de métro ou à la maison, et dans 90% des cas aucun risque et une impunité tranquillou. Et puis tu as raison, si on peut plus latter la gueule des gens tranquillement, merde ! Surtout les femmes, justice misandre de fange ! C'est vraiment dégueulasse ! (Humour, tout ça. Oui, mais pas que, n'est-ce pas, Philippe ? Vlà que le monde n'est plus ce cocon douillet aménagé pour ta fiction ! Sinon, je crois bien que malgré mon anima, je rirais. Mais nous savons tous les deux que tu es parfaitement sérieux sans oser encore être tout à fait frontal. Un reste de conscience, peut-être.)
@Beboper : merci de votre visite. Ah les chaisières, encore un petit boulot qui a disparu. Ceci dit, le CGB est excellent.
@Orage : Vous n'êtes pas la seule à l'apprécier mais cela semble rare.
@Lucie : quelle réaction excessive et outrée ! Voudrais-tu blesser mon anima ? Que tu le veuilles ou non, notre perception du monde n'est pas rigoureusement identique. De plus, je n'ai pas fait l'apanage de la violence comme tu sembles l'insinuer. Ceci dit, c'est une manière d'avoir de tes nouvelles :)
@Beboper : merci de votre visite. Ah les chaisières, encore un petit boulot qui a disparu. Ceci dit, le CGB est excellent.
@Orage : Vous n'êtes pas la seule à l'apprécier mais cela semble rare.
@Lucie : quelle réaction excessive et outrée ! Voudrais-tu blesser mon anima ? Que tu le veuilles ou non, notre perception du monde n'est pas rigoureusement identique. De plus, je n'ai pas fait l'apanage de la violence comme tu sembles l'insinuer. Ceci dit, c'est une manière d'avoir de tes nouvelles :)
@Beboper : merci de votre visite. Ah les chaisières, encore un petit boulot qui a disparu. Ceci dit, le CGB est excellent.
@Orage : Vous n'êtes pas la seule à l'apprécier mais cela semble rare.
@Lucie : quelle réaction excessive et outrée ! Voudrais-tu blesser mon anima ? Que tu le veuilles ou non, notre perception du monde n'est pas rigoureusement identique. De plus, je n'ai pas fait l'apanage de la violence comme tu sembles l'insinuer. Ceci dit, c'est une manière d'avoir de tes nouvelles :)
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Merci de m´avoir fait onnaitre FDP, blog assez trash....
@Menvusa : Lucie Trier n'est pas pire que vous, she's on a league of her own. Notez qu'elle sait écrire. Nuance non négligeable...
@V : Merci, V, j'apprécie, mieux que la dernière fois. Je n'enseigne toujours pas aux enfants dégoutés !
Ou alors ils cessent de l'être.
@Philippe : Mais non, je ne voulais pas te heurter, et ton anima est une des choses que je préfère chez toi. La réaction est outrée en miroir à la violence concrète, parfois, de tes gargarismes sur les femmes. C'est teinté d'émotion pas anima du tout ton truc, hein, des fois, même enrobé d'un argumentaire solide. Nous sommes d'accord sur le fond rationnel, notamment sur l'humour. L'élégance de la dernière phrase de ton commentaire rattrape tout, biceps.
@Lucie : ;-)
j'étais agacée que vous cherchiez à plaire plus qu'à être vous même.
Maintenant je suis ravie :-)
@ V : Peut-être y-a-t-il ambiguïté à contester une hénaurme bêtise chez quelqu'un d'aussi brillant que Philippe, capable des plus hautes finesses perceptives et argumentatives. Il y a peut-être beaucoup de lectrices de ce blog qui, reconnaissant cela et, en mesurant la rareté et la valeur, ne savent que faire lorsque le néo-cortex de l'auteur explose un instant. Elles l'admirent à raison, tout en n'osant pas le fâcher lorsqu'il publie, aussi personnel ce blog soit-il, une glissade scatologique et discrète sur les femmes. Peut-être s'étonnerait-il si ensuite elles venaient, ô malheur, à lui parler de l‘odeur ? Le contredire enfin, surtout si l‘on est consciente de son exceptionnelle intelligence, c’est aussi prendre le risque de passer pour bête ou infiniment rabat-joyesque ; on n’est jamais vraiment sûr, elles préfèrent se taire.
Pourquoi, alors, assommerais-je Philippe de commentaires kilométriques et d’interventions têtues ? Au début, je restais interdite devant ce mélange improbable, devant une telle méconnaissance de certains faits, (checkez l'article sur la douleur de l'année dernière, scientifiquement c'est un grand moment). Cette énergie récurrente, fort bien planquée parce que mêlée d'idées absolument valables, d'injustesse contre le féminin. Je ne vous parle pas de cette militante chevelue qui verra le mal partout, ou qui sera incapable de distinguo. Je vous parle de faits que j’ai étudié, tel un nerd, dans le détail - je suis sujette au lubies moi aussi - ; la douleur et ses récepteurs en font malheureusement partie. Et par ailleurs, le voilà parfois capable d’une justesse et d’une objectivité absolument exceptionnelles, y compris sur le féminin. Il y a un biais d'irrationalité masculin, aussi finement ciselé soit-il, pour créer une telle déconne dans des capacités d'analyse pourtant sublimes par ailleurs. Rien n'a empêché Wagner d'être antisémite et d'être immensément Wagner à la fois. Je n'en analyse pas la source, à part un taux normal de testostérone ; je réponds parce qu'une telle injustesse laissée détendue me hérisse, de la part de quelqu'un d'aussi monstrueusement intelligent que lui.
Tant pis si je passe pour bouledoguesque ; la franchise est pour moi la politesse de l’amitié, et le respect de la véritable intelligence. Je ne doute pas que Philippe sache pertinemment à quel point je suis peu académique et à quel point je trouve qu'il est quelqu'un de libre. Vous ne me connaissez pas mais si tel était le cas, vous sauriez que nos rapports, bien qu'en vague filigrane, ont toujours été ainsi en dehors de ce blog. Nous sommes souvent d'accord sur à peu près tout et rarement d'accord sur les femmes, et pourtant, Philippe sait que je déteste les quotas, les discriminations positives, le Ministère de l’égalitay et toutes les conneries victimaires, et je sais qu‘il perçoit des injustices stéréotypales commises à l’égard des femmes que peu d‘êtres sur cette planète perçoivent. J'aime beaucoup Philippe mais je crois que vous avez projeté le truc du plaire sur moi, honnêtement. Votre verve vu les termes employés (connasse, si je me souviens ?) montrait un enjeu émotionnel profond, de la jalousie ou autre chose, je ne sais pas, je ne vous connais pas assez.
Lucie Lucie... merci pour ce message. Pas certaine que nous nous soyons comprises, je maintiens qu'avant d'entrer dans le cénacle vous étiez à mon sens dans une joute intellectuelle qui m'apparaissait comme une sorte de démonstration de votre riche nature face à celle non moins riche de Philippe Psy. Lui-même d'ailleurs convient aimer "tester" les gens qu'il rencontre et je trouvais, à l'époque, qu'il y avait de ça, de la même manière que j'ai refusé de me rendre à un dîner hebdomadaire, au nom de cet espèce d'examen de passage ou assimilé comme tel par ma sensibilité, étape que je trouvais résolument repoussante, j'étais agacée qu'une fille comme vous sacrifie à cette soutenance (toujours selon mes critères). Vous pourrez toujours m'opposer que ce n'est en rien ce que vous avez fait, il me semble d'ailleurs que c'est en partie ce que vous écrivez dans ce message.
Connasse, l'invective ne déshonore que son auteur... Je n'insulte que les gens qui disposent de qualités rares qui me rendent leurs défauts insupportables. Et les qualités en question étaient (entre autre) votre brusquerie, vos propos tranchés et votre puissant intellect. Connasse peut être, car tant de sensibilité et d'intelligence n'a pas besoin de jargonner, se mesurer, se justifier, plastronner.
Connasse car lorsqu'on a votre niveau, je trouvais gerbant de se comporter comme si précisément, ce niveau vous ne l'aviez pas pour vous même et qu'il ne s'agissait que d'obtenir la meilleure note de la part du jury.
ça c’était donc avant.
Aujourd’hui je vous trouve intègre et ne cherchant pas à plaire, suffisamment confiante dans votre lien pour pouvoir être vous-même sans d’inutiles précautions.
C’est très bien ainsi.
Lucie.
Vous vous êtes échappée de la cuisine, mais vous pensez aussi mal que vous ne cuisinez.
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