14 août, 2011

Pute ou pas pute !


De passage dans la ville du jeu, GCM en a profité pour s'asseoir aux tables de poker, connaissant des fortunes diverses, tandis que je me baguenaudais, visitant les derniers établissements de City Center. Puis, le soir venu, une fois après avoir diné, GCM et moi avions pris l'habitude de nous retrouver au Center Bar du New-York New-York, afin d'écluser quelques bières en devisant doctement de choses et d'autres.

Tels deux péquenots fraichement débarqués de Chateauroux et ne connaissant rien à la vie (désolé pour les castelroussins) ou pire comme deux oies blanches venues de leur Idaho natal pour tenter leur chance à Hollywood, nous ne savions pas encore que nous allions devenir des proies que l'on traquerait lorsque nous assims pour la première fois nos augustes fessiers sur les banquettes du bar.

Nous n'étions pas là depuis dix minutes, que les œillades fusaient de toutes part dans notre direction. Et nous, fiers mâles devant l'éternel, prenions conscience de la terrible souffrance que doivent endurer les jolies filles de la part des mâles en rut. Las Vegas l'assagie reprenant du poil de la bête, voici que nous, simples touristes, étions maintenant considérés comme deux mâles célibataires en goguette, deux types à la recherche de plaisirs discrets et tarifés. 

C'est ainsi que des femmes vinrent s'asseoir à notre table. Et pour quiconque connait la pruderie victorienne qui est la mienne, ce n'est pas sans rougir que je congédiais les belles en leur expliquant que je ne cherchais rien d'autre qu'à boire un verre en papotant avec un ami. L'une d'elle alla même à me proposer un blowjob in the dark, une sorte de prestation à la va-vite du genre qui n'engage pas vraiment mais qui pourrait déboucher sur quelque chose de plus sérieux au cas ou j'aurais apprécié. Je déclinai poliment l'invitation. Et à la fin, lassé des propositions, je me bornais à dire que nous étions gays pour qu'on nous foute la paix. Je me doute que si j'avais été seul, cette excuse ne serait pas passée mais en compagnie de GCM c'était tout à fait plausible. 

Le plus rigolo c'est que la vocation de prostituée semble venir à des tas de femmes. Mes camarades socialistes penseraient sans doute que ce sont de pauvres filles chassées par la misère qui font le plus vieux métier du monde. Quant à moi, plus prosaïque, je pense que si certaines ont été poussées par la misère, elles ne doivent pas pour autant constituer le plus grand nombre. Ils me semble en revanche que compte tenu des tarifs proposés, il est plus lucratif d’œuvrer dans ce secteur que dans l’hôtellerie car même si je peux me montrer généreux en pourboires, je ne pense pas avoir laissé une fois dans ma vie la somme que me demandait la demoiselle pour son fameux blowjob in the dark ! Donc pour reprendre un peu le langage direct du Gringeot : c'est sur que pute ça gagne plus que serveuse !

Tant et si bien que certains qu'on aurait mieux vu pratiquer d'autres professions sont venues nous proposer leurs services. Ainsi, deux Noires sculpturales sont venues nous faire des propositions. Bien entendu le terme "sculpturales" est une litote car on a vraiment eu l'impression d'être en compagnie de Mouss Diouf et de Magloire qui pour l'occasion aurait arboré perruques et talons hauts. Et si GCM a pu discuter avec l'une d'elles (chacun son truc), j'ai préféré pour ma part feindre l'incompréhension totale.

De toute manière, après avoir observé l'échantillon de prostituées présent sur place, GCM et moi avons pu nous apercevoir qu'il n'était pas toujours facile de distinguer la vraie professionnelle de l'amour (la travailleuse du sexe comme on dit) de la femme honnête. Mon esprit carré et mon aptitude innée à la recherche et à la théorisation tous azimuts m'a fait dresser la liste suivante :

Il y a celles qui ont l'ai de putes et qui en sont : Alors là, aucune surprise, de l'accoutrement à la gestuelle tout en elles est un appel au rut. A moins d'être particulièrement débile, on ne peut pas se tromper. Et si d'aventure on les mate, il faut le faire discrètement parce que si vous prenez le risque de croiser leur regard, c'est mot ! Elles viennent aussitôt vers vous avec un sourire carnassier tandis que leurs neurones s'appliquent à estimer votre potentiel financier. Moi avec mon polo acheté $6,99 dans un outlet, je ne craignais pas grand chose !

Il y a celles qui ont l'air de putes et qui n'en sont pas. C'est là que cela se complique. Imaginez que comme François Pignon dans La chèvre, vous décidiez, conquis par son charme, d'aller proposer la botte à une femme honnête qui aurait juste décidé ce soir là de s'habiller sexy, et vous ramasserez la gifle de votre vie. Non seulement vous aurez porté atteinte à l’honneur de la dame mais en plus, vous aurez souligné qu'elle s'habille comme une catin.

Mais il faut dire que de l'autre côté de l'Atlantique, le style pouffiasse que l'on voit s'épanouir dans les émissions racoleuses de téléréalité semble faire fureur. Le comble de l'élégance semble être de gagner le concours de la jupe la plus courte combinée aux talons les plus hauts. Et les participantes sont nombreuses, tant et si bien qu'à la fin on ne sait plus qui est qui !

Pour preuve cette somptueuse blonde juchée sur des escarpins Louboutin et vêtute d'une petite robe couture ultra courte dont la conduite débridée aurait pu faire rougir une guenon en rut. La belle avait malgré tout une classe folle, du genre à être diplômée de Vassar College, ce qui ne l'ai pas empêché de finir à califourchon sur sa copine en montrant ostensiblement sa culotte. GCM et moi, on s'est dit à ce moment qu'on avait eu du pot de ne pas avoir le Gringeot avec nous parce que tel qu'on le connait, il aurait fallu au moins dix balèzes pour le maitriser. Sinon, il collait cinquante litres de la sacoche de la belle. Et croyez moi son cas était défendable, Brafman l'aurait fait acquitter en moins de deux !

Il y a celles qui n'ont pas l'air de putes et qui n'en sont pas. Ce sont des filles toutes simples, jolies ou moins jolies. Elles errent nuitamment dans le casino parce qu'elles sont affublées le plus souvent d'un copain un peu ivre qui doit leur jurer que c'est la dernière Budweiser qu'il boit avec ses potes. Alors, elles poireautent au bar tandis que les mecs rigolent entre eux.

Il y a enfin celles qui n'ont par l'air de putes et qui en sont. C'est ainsi que GCM et moi regardions deux demoiselles simplement et sobrement vêtues. On les aurait crues sorties de leur Middle-West (Châteauroux in USA) mais elles auraient pu venir d'ailleurs que c'était pareil. Tout cela pour vous dire, qu'elles fleuraient bon les filles de la campagne, élevées à l'air pur avec visite dominicale chez monsieur le Pasteur. Et bien mon cul, les deux donzelles se sont séparées pour aller harponner chacun un des types assis au bar. On leur aurait donné le bon Dieu sans confession et c'était des prostituées.

Donc en gros, entre deux discussions diverses et variées mais toujours extrêmement sérieuses, voilà quel était notre passe-temps : jouer à un jeu intitulé par nos soins : pute ou pas pute ?

Évidemment, Las Vegas recèle aussi des activités culturelles, comme des expositions de tableaux. Mais pour cela, j'attends d'y aller avec Lapinou qui est encore bien trop impressionnable pour être ainsi jeté en pâtures à ces "Messaline"!

Donc que Lapinou ne se réjouisse pas trop. Lui qui m'enviait parce que j'allais aux USA tandis qu'il allait se taper des visites de conserveries du côté de Quiberon. Qu'il sache que si d'aventure, il devait m'accompagner tout là-bas dans le Nevada, il aura le droit aux impressionnistes ! Et si je le vois regarder les filles, il aura à faire à moi ! Une taloche dans sa face de jeune socialiste et hop !

13 août, 2011

Sin City !



Je ne vais pas réécrire et l'histoire et tout le monde a déjà vu le film Casino avec Robert De Niro et Sharon Stone. Donc dans les années 80, le FBI décidé à se débarrasser de l'Outfit (la mafia de Chicago) a mis le paquet, amenant la plupart des têtes d'affiche de cette organisation criminelle derrière les barreaux pour les plus chanceux, tandis que d'autres finissaient encore plus mal.

Et par la suite, Las Vegas jadis surnommée Sin City (la ville du péché) s'est gentiment transformé en une sorte Disneyland pour adultes n'entretenant que de très loin un quelconque rapport avec son sulfureux passé. Ce fut la mode des casinos à thèmes inaugurée par le Circus-Circus et l'Excalibur, suivis ensuite par tous leurs concurrents démesurés que tout le monde connait.

Durant une quinzaine d'années, le strip a donc charrié dans en shorts précédés de poussettes et de mômes braillards. Il fallait être très imaginatif pour distinguer dans ce tableau les mânes des bandits d'antan ou des stars qui firent la réputation de cette ville si particulière. Un stèle discrète implantée dans les jardins du Flamingo rappelait à notre souvenir l'existence de Bugsy Siegel tandis qu'un panneau de rue indiquait que Sinatra et son Rat pack fut aussi un inconditionnel de la célèbre ville du jeu.

Tout ronronnait jusqu'à ce qu'à une date récente, Las Vegas soit détrônée par sa rivale Macao. De gros investissements ayant été réalisés dans cette ville, des géants furent créés rivalisant sans problèmes avec leurs homologues du Nevada. Frappée de plein fouet par la crise et par cette nouvelle concurrence, Las Vegas se devait de réagir pour attirer de nouveaux les joueurs.

Les américains étant pragmatiques, les belles idées sur les vacances familiales furent vite abandonnée au profit d'un virage serré pour revenir aux fondamentaux qui avaient fait la réputation sulfureuse de la cité : le jeu, la prostitution et les spectacles. Donc, exit les attractions familiales, les décors trop typés et les gosses priés de se diriger chez Mickey.

Et effectivement, la ville a changé. L'intérieur des casinos que je connaissais est devenu plus design mais aussi plus aseptisé. C'est joli bien fait, mais on comprend vite que les nouveaux décors n'est pas là pour attirer les touristes en goguette ni pour détourner les joueurs de leur vice.

Quant au sexe que l'on devinait sans vraiment le voir, si ce n'est les petites cartes d'escort girl qu'on vous donnait dans la rue, il a maintenant pignon sur rue. Et on a beau savoir que la prostitution est interdite dans le comté de Clark, je doute que les demoiselles court vêtues que l'on croise un peu partout soient femmes de chambre ou serveuses.

Quant aux tables de jeux, elles sont de plus en plus agrémentées d'estrades ou de scènes sur lesquelles des créatures lascives se déhanchent. Et on a beau savoir que sur la côte est à New-York, l'unité spéciale d'aide aux victimes traque les vicieux, on s'aperçoit qu'ici près du Pacifique certaines de ces danseuses n'ont pas du fêter leur dix-huitième anniversaire depuis très longtemps.

Et finalement, même si la morale en souffre, ce changement est salutaire. Las Vegas qui vivait depuis vingt ans sur une réputation passée totalement usurpée peut sans doute redevenir la Sin City qu'elle se targuait d'être. Ce n'est évidemment pas de ma part un hommage au vice mais simplement la joei de constater que le réel finit toujours par gagner.

Parce qu'on les apprécie ou non, les casinos n'avaient rien à faire au pays des Bisounours. La bonne recette sera toujours jeu, prostitution et alcool. Qu'il s'agisse de politique ou de business, le fantasme cède toujours le pas face au réel, et la crise remet toujours les choses en ordre.

08 août, 2011

Fainéant !


Je sais que je n'ai pas produit grand chose au cours de ce mois. Et pourtant, ce n'étaient pas les idées qui me manquaient. En brouillon, j'ai plein d'articles commencés et jamais terminés que je reprendrai plus tard. 

Et pourtant, bien que je m'amuse sur ce blog, il m'aura été utile puisque cette année il m'aura rapporté une vingtaine de nouveaux patients. C'est vous dire si des blogueurs plus sérieux que moi, plus carrés, en auraient profité pour s'assurer un business lucratif. Moi pas. Non que je n'aie pas envie de nouveaux patients, voire de moins dépendre de médecins prescripteurs. Non, je crois que je suis un glandeur né. Et encore ce n'est pas sur. Je fonctionne par lubie, passant de l'une à l'autre. Il faut croire qu'en juillet, j'ai eu d'autres lubies que ce blog. Et je le regrette parce que j'aurais eu plein de choses à écrire. Je suis dilettante, je trouve cela plus élégant que d'être un stakhanoviste de la blogosphère en essayant de vendre à tout prix quelque chose. J'offre uniquement mon gros égo et c'est déjà pas mal.

Ce n'est que partie remise. Dans sa grande sagesse, en même temps qu'il me plantait un poil dans la main, Dieu me gratifia d'une grande mémoire qui me permettra à mon retour de vacances de me mettre enfin à la rédaction de tout ce que j'aurais voulu écrire durant ce mois. Et la technique étant ce qu'elle est, je pourrais même antidater ma production aoutienne pour faire croire qu'elle fut réalisée en juillet. Vous voyez que j'ai pensé à tout.

Demain je décolle et si je n'ai pas peur de l'avion, en bon capricorne qui se respecte, je déteste quitter mon petit chez-moi. Les voyages m'ennuient mais les météorologues qui nous avaient annoncé la canicule pour l'été s'étant trompé, c'est vers l'ouest américain que mes pas se perdront pour trouver le soleil. 

L'idée même du contrôle effectué au départ m'horripile. Cette manière d'être traité en criminel supposé m'indispose. Et j'ai beau savoir que c'est "pour notre bien", mon immense orgueil voudrait que l'on me fasse bénéficier d'un traitement de faveur en m'évitant toutes ces menues vexations. 

Quant aux compagnies aériennes, n'en parlons pas. Ayant délaissé les grévistes de notre compagnie nationale pour la compagnie des rosbifs, c'est avec stupeur que j'ai vu que le métier était devenu une activité de chiffonniers. Je suppose qu'entre le coup du kérosène et la concurrence effrénée, il faut maintenant faire argent de tout. Viendra le temps où on glissera une pièce de 50 centimes pour aller aux toilettes. Moi qui ai connu la grand époque de la TWA ou de la PAN AM, je me dis que c'est une catastrophe. Mais je fais comme tout le monde et j'assume ma situation de prolétaire du ciel en voyageant en classe éco comme tout le monde. 

Je vous souhaite donc à tous d'excellentes vacances et vous retrouverai bientôt. Et puis, si j'ai le temps, je ferai quelques articles des Amériques. Cette année j'emmène GCM et cela risque d'être drôle. Comme il se prend pour un champion de poker, il s'est juré de s'asseoir aux tables de Vegas. Le pauvre, je l'ai prévenu qu'il risquait de finir comme Joe Pesci dans Casino ou au mieux d'être obligé de vendre un rein pour payer ses dettes de jeux.