29 avril, 2013

Marcassin !



J'avais toutes les photos de marcassins présentes sur le net. Il faut dire que  je dois être, toute modestie mise à part, le plus grand collectionneur de photos de marcassins au monde ! J'avais éclusé tous les sites, toutes les ressources Google jusqu'à ce que je tombe sur une mine !

Cette photo que je vous offre en remerciement de votre fidélité fait donc partie de ma nouvelle collection. C'est con que ça grandisse et que ça devienne un sanglier, sinon je me serais acheté un marcassin. Ça aurait été mon meilleur copain ! Et puis la couleur est sympa, c'est ton sur ton avec celle de ma Visa.

Blagounettes !


Comme un crève-la-faim, comme un pue-la-sueur, je prends le RER tous les jours pour aller au taf. Je me tape quelques stations du RER B où ayant la chance d'avoir des horaires décalés, j'ai toujours la chance d'avoir une banquette où poser mon cul afin de lire. Je fais ma mise à jour dans le RER parce que je me dis que coincé pour coincé, c'est l'endroit idéal pour lire les magazines spécialisés en psy ou les ouvrages que j'achète régulièrement sur Amazon. 

Bien sur parfois, comme un mort de faim; je me jette sur un Direct Matin oublié là par un clampin quelconque. Je me délecte alors de ce travail journalistique de qualité qui se limite à délayer de la dépêche AFP agrémenté de pages de pubs. Ceci dit vu le prix où ils le vendent, je ne vais pas me plaindre.

Et puis dans le RER, on fait des rencontres. Moi régulièrement j'ai un mec qui passe en mettant un bout de papier sur la banquette sur lequel il explique qu'il est chargé de famille, qu'il vit dans un taudis et qu'il espère que ses problèmes pourraient faire naitre en moi un quelconque sentiment de culpabilité destiné à lui refiler une pièce ou même un ticket-restaurant. Bien sur, je ne file rien parce que je trouve que la prestation ne mérite rien. M'eut-il cassé les oreilles en massacrant La vie en rose sur un accordéon que j'aurais vu une ébauche de travail méritant rétribution, mais là, se contenter de balancer ses papelards en espérant ramasser de la thune, je trouve cela médiocre.

Comme parfois je m'emmerde un peu dans mon RER, je fais une blagounette, toujours la même. Non que je ne sois pas quelqu'un de créatif mais simplement que je sois aussi capricorne et que l'on sache que les signes de terre aiment leurs habitudes. Alors muni d'un stylo, j'écris prestement au dos de la carte du mec, le numéro de téléphone portable de Lapinou (qui en fait s'appelle Thomas). Ce n'est pas systématique mais cela arrive. Mais je reste correct parce que je le préviens toujours.

C'est idiot mais moi, cela me fait toujours rire et GCM aussi qui voudrait que j'aille plus loin en collant aussi son adresse. Comme je suis un bon gars, je n'ose pas trop mais il n'est pas dit que je ne le fasse pas un jour. Le mec revient ensuite ramasser son papier avec autant d'entrain qu'un salarié de Pôle Emploi sans même remarquer que j'ai écrit un truc au dos et voici le portable de Lapinou lâché dans la nature.

Avec mes conneries, peut-être qu'un jour un énorme bulgare viendra sonner à la porte de Thomas en lui disant "si toi tête moi moquer, toi mort". Mais je ne crois pas vraiment parce que je me doute bien qu'au pire, ils doivent jeter le petit papier salopé par mes soins et encore s'ils y font attention. Si cela arrivait bien sur, je serais un peu emmerdé et je me hâterai de me défausser en disant que jamais je n'ai fait ce genre de bêtises et que cet article n'était qu'un fake.

C'est quand je fais ce genre de conneries que je me dis que quelque chose ne tourne pas rond dans ma tête. Mais bon au moment de les faire, je ris tout seul comme un débile et je ne voudrais pour rien au monde être comme un mec normal de quarante-six ans. J'adore mon côté idiot que je trouve délicieusement agréable à vivre. Bon évidemment, c'est plus facile à vivre quand on s'extrait de la masse parce que par exemple, je ne me vois pas expliquer ce genre de vannes à un médecin qui m'envoie des patients. Mais bon, c'est agréable d'être con sans se poser de questions.

Un peu comme lorsque GCM sonne chez moi et qu'au lieu de s'annoncer, il roucoule comme un pigeon. Alors, moi parfois je miaule à l'interphone et on rit comme des baleines alors que des adultes ne sont pas sensés faire ça parce qu'en plus à moins d’avoir trois ans ou de souffrir d'une encéphalopathie, des adultes ne rient pas de cela. Même qu’aujourd’hui, GCM qui est passé me voir en fin de journée a recommencé le même truc sauf que c'est mon père qui lui a répondu. Il était tout rouge le GCM parce que bien sur, j'ai souligné le côté navrant et particulièrement immature de ses vannes lourdes devant mon père en insistant même sur le fait qu'il devrait passer un IRM parce que roucouler à un interphone est un truc que seul un malade peut faire.

La dernière vanne de GCM était aussi excellente. Durant une semaine, il m'a ainsi envoyé des photos idiotes. Par exemple, le premier jour, j'ai reçu la photo d'un crayon noir, un simple crayon noir HB. Bien sur, quand j'ai maté la photo je n'ai rien vu de spécial. Je l'ai bien observé sans comprendre le pourquoi du comment. Et comme je sais que GCM peut être parfois assez fin et que je n'avais pas envie de passer pour le con de service qui n'aurait rien compris, j'ai cherché pourquoi il m'avait envoyé cette mystérieuse photo. Je n'ai rien trouvé.

Alors GCM m'en a renvoyé d'autres et ce n'est qu'au bout de trois ou quatre jours que j'ai saisi que cet âne se riait de moi en m'envoyant des photos sans queue ni tête. Je n'ai rien dit et lui ai juste envoyé une photo de boulon assorti d'une légende sérieuse n'ayant bien sur aucun lien avec cette photo mais lui donnant à croire qu'elle pourrait en avoir un. Et comme GCM est deux fois plus vaniteux que je ne le suis, je ne doute pas qu'il ait passé des heures à vouloir résoudre cette énigme qui n'en était pas une.


On aurait peu en parler ce soir mais comme il venait de roucouler à l'interphone tandis que mon père lui répondait, je pense qu'il a préféré jouer le mec sérieux. Bref on s'amuse bien et moi j'aime bien m'amuser même si je suis sérieux au fond de moi.

Je me méfie des gens trop sérieux !

Trop d'la balle !


Vendredi soir, je dois honorer une invitation chez mon fillot, lequel habite Levallois-Perret, tout là-bas dans l'est de Paris, un endroit où je ne vais jamais. Mon épouse venant de Paris, m'attendra métro Louise Michel dans un estaminet.

Bien entendu, hors de question que je fasse rugir le six-en-lignes pour finalement me retrouver cul-à-cul dans les bouchons. C'est donc en Visa Club, que je me rends sur les lieux. Et comme je ne me refuse rien et que j'aime à me vautrer dans le luxe, c'est mon autoradio Alpine 4x50w qui me tiendra compagnie. Il faut au moins cela pour couvrir le bruit du bicylindre refroidi par air qui produit un bruit aigu quand il monte dans les tours. Tout au long du parcours j'alternerai entre Radio Courtoisie et Rires et chansons parce que je suis élitiste et que je ne suis pas du genre à sombrer dans la facilité France Q.

La N118 est un enfer mais se libère après Vélizy2 et c'est donc à 50/60 km/h que roule hardiment. Dans la descente qui m'amène au pont de Sèvres, je me remet en troisième et c'est au frein moteur que je m'en remets, la voiture bringuebalant de tout côté. Mais la bête tient bien la route. Et hop en moins de temps qu'il n'en faut à un socialiste pour voler l'argent du contribuable, je me retrouve sur les voies sur berges, roulant à la vitesse de 50km/h pour me soustraire à l'avidité des radars plantés là comme autant de bandits de grands chemins prêts à vous faire les poches.

Gentiment, je roule sans avoir l'impression de me traîner et je me moque intérieurement de tous ces gens riches qui m'environnent qui, au volant de leurs Mercedes ou autres Porsche, n'en peuvent plus de se trainer, eux qui voudraient bien laisser parler les centaines de chevaux qu'ils ont sous le capot. Mes trente-cinq haridelles anémiques sont à la fête, elles vont à leur train tranquillement.

Et hop, me voici dans le Bois de Boulogne, je passe devant Longchamp, puis la grande Cascade puis enfin le pavillon d'Armenonville, autant d'endroits où les chasseurs ne daigneraient même pas garer ma pauvre Citroën. Intérieurement, je maudis la classe possédante de s'attarder ainsi sur l'apparence. Je me dis qu'un jour je reviendrai en Jaguar et qu'ils verront bien tous ceux qui m'ont méprisés ! 

C'est ensuite la Porte Maillot, où je me faufile dans la circulation comme in chef. Il faut dire que personne n'a envie de jouer avec moi sachant que je prendrai plus de risques de forcer le passage avec ma caisse à six-cents euros qu'eux avec les leurs toutes neuves aux peintures rutilantes. Et hop, je dédaigne le périphérique et je prends les maréchaux, j'enquille un petit bout du beau dix-septième et me voici dans Levallois. Un tout droit, un à droite, un gauche et un autre à gauche et me voici rue Louise Michel où je trouve une place presque devant la station de métro.

Mon épouse fait le pied de grue au lieu de m'attendre dans un café. Je descends sans fermer la porte parce que de toute manière la serrure a rendu l'arme quand je n'étais sans doute qu'un petit garçon. Et puis personne ne volera ma voiture. Je prends tout de même soin d'ôter la façade de mon autoradio pour le planquer. Ça c'est super, on se croirait rendu dans les années 80 à l'époque des racks qu'on planquait sous les sièges par peur qu'un toxico ne nous taxe l'autoradio. Mais bon, la méthadone et le subutex on fait considérablement baisser le vol d'autoradios !

Je suis à côté de ma voiture quand un motard chevauchant une belle Moto-Guzzi m'interpelle. Et voici qu'il me parle de ma Visa, la trouvant "sympa". Je lui dis qu'entre fans de bicylindres, c'est normal qu'on se comprenne. Le gars voyant qu'il a à faire à un spécialiste et non à un indigent n'ayant pu trouver mieux qu'une Visa poursuit la conversation. C'est ensuite un second type cravaté qui s'arrête sur le trottoir pour me parler encore une fois de ... ma Visa. 

A l'oreille il a reconnu le bruit caractéristique du moteur de 2cv et me demande plein de précisions techniques. Mais c'est quand je lui dis que j'ai payé la bête seulement six-cent euros, que le quidam fait mine de défaillir parce que comme il me l’explique, il pensait que ce serait beaucoup plus cher une voiture aussi rare. C'est vrai que même dans les campagnes reculées, genre Maxéville ou Tauxigny, ils ont lâché l'affaire pour ne plus passer pour des bouseux attardés. Ces abrutis les ferraillent après avoir récupéré le moteur pour le remonter sur des deuches qu'ils revendant à des parisiens en un sombre trafic que la police devrait réprimer sévèrement s'il y avait une justice en France. Moi, je trouve la deuche surfaite et je préfère la laideur attachante de ma Visa, la mal-aimée.

Un troisième type arrive enfin et nous taillons gentiment une bavette tandis que mon épouse me regarde de l'autre côté du carrefour en semblant s'impatienter. La pauvrette n'ose venir me chercher car elle comprend qu'on ne dérange pas des hommes en train de parler de belle mécanique. Alors, je papote deux trois minutes avec mes nouveaux amis. On se quitte enfin, chacun allant vaquer à ses occupations en se persuadant que c'est chouette d'être un homme parce qu'un homme ça peut tomber à tout moment dans la geekitude même face à une modeste Visa. 

C'est pour cela, je pense, que le nombre de Nobels masculins est écrasant par rapport à ceux remportés par des femmes. Parce qu'un homme ne lâche jamais l'affaire et qu'une fois qu'il se passionne pour un truc, il est comme un gosse face à ses légos, il oublie le temps en étant capable de rester concentré des heures là où une femme plus pragmatique se dit qu'elle a des choses plus importantes à faire que ces conneries. Mauvaise pioche mesdames !

Je rejoins enfin mon épouse qui me dit que j'aurais pu me dépêcher plutôt que de tailleur le bout de gras avec des inconnus. Je tente de lui expliquer qu'avec ma Visa, je me fais chaque fois plein de nouveaux amis mais elle s'en fout un peu. Elle a des qualités mais je crois qu'elle se fout de ma Visa. D'ailleurs, elle trouve qu'on s'enfonce trop dans le siège passager, c'est vous dire si elle ne comprend rien et n'a que mépris pour le légendaire confort Citroën !

Je m'en fous parce que j'ai une femme qui ne comprend rien à la voiture mais une voiture qui me comble ! Parce qu'avec ma Visa, je me fais des tas d'amis !

28 avril, 2013

Evénement hystériques !


Je ne connais pas le Québec, je n'y ai jamais foutu les pieds même si j'ai déjà discuté avec des québécois. La dernière fois d'ailleurs c'était à Las Vegas où on avait rencontré un couple de ces français du nouveau monde. La femme curieusement ne cessait de me vanter l'hiver, un peu comme si la France était un pays exotique où l'on n'avait jamais vu la neige. Je lui avais rétorqué que dans les Alpes, il y avait aussi de la neige et que le palmier n'était pas une espèce endémique. Mais bon, elle voulait me vendre ses espaces blancs immaculés dont je n'avais rien à foutre vu que je n'aime pas la neige plus que cela et que je me tape des caribous comme de mon premier slip.

Je me suis rendu compte que parfois les québécois étaient bizarres et que bien qu'ils parlassent français, ils avaient un côté américain prononcé. Et comme je n'ai pas toujours la langue dans ma poche et qu'en tant qu'européen, ce n'est pas un quidam du nouveau monde qui va m'apprendre la vie, je passe souvent pour un maudit français, ce dont je me tape totalement.

Comme les américains, ils sont festifs et bien que catholiques, ils célèbrent par exemple Halloween, cette drôle de fête barbare durant laquelle des petits enfants affublés de costumes grotesques font chier les voisins pour mendier des bonbons. Parce que l'américain est festif, il faut le rappeler. D'ailleurs, le récent attentat de Boston est là pour nous le rappeler. Les mecs sont tellement partis dans tous les sens, en termes d'expression émotionnelle, qu'on ne sait pas si l'événement était historique ou hystérique.

Bon, le truc n'était certes pas rigolo mais l'info tournant en boucle sur les chaines d'infos comme si nous étions américains, c'était assez curieux de voir cette hystérie collective s'emparer des habitants de Boston. Moi qui ai l'âge de me souvenir des attentats de 1995, je ne crois pas qu'on se soit lancés dans de telles déchainements émotionnels. Kelkal a fini buté dans son abribus sans qu'il ait été nécessaire de boucler le pays et de lancer des milliers de flics à ses trousses.

Mais bon, les USA c'est là qu'est Hollywood et il faut du show. Alors après la panique délirante, vinrent les ballons, les tites bougies,les nounours, les casquettes des Red Sox et les remerciements à la police qui pour l'occasion avait fait une conférence de presse avec des vachement beaux uniformes plein de galons dorés. Parfois j'aime bien leur patriotisme parce que ça manque chez nous mais bon, cela me ferait tout de même chier de communier perpétuellement avec mes semblables en agitant un petit drapeau à la main. Notre individualisme a du bon.

Ce truc là semble avoir déteint sur nos cousins québécois. C'est ainsi qu'une amie et consœur me racontait en riant qu'une amie lui avait demandé si hier, elle avait participé la semaine passée à la "journée sans maquillage". Comme cette amie n'était pas au courant et qu'elle avait persisté à se maquiller tous les jours, la québecoise lui avait dit qu'ils avaient institué une journée sans maquillage pour apprendre aux jeunes filles à être belles au naturel. Comme cette amie n'a pas sa langue dans la poche, elle avait immédiatement dit qu'elle trouvait cette idée vraiment conne et tout juste bonne pour les débiles hantant les réseaux sociaux, ceux qui adorent écrire des trucs du genre "si tu ai contre le cancer, like cete page et fé tourné".

Alors la québecoise lui avait dit qu'elle était très négative et que c'était bien d'apprendre le naturel aux jeunes filles. Cette amie lui avait alors rétorqué que l'idéal de la jeune fille généralement c'était de s'opposer à ses parents dès 13/14 ans pour justement se peinturlurer la figure, étant donné que le truc des filles c'est justement l'artifice et même que c'est pour cela qu'elles se maquillent, portent parfois des wonderbras et des talons. Et comme cette amie se reprochait d'avoir été peut-être un peu dure avec cette amie du nouveau monde, elle s'est enquis de ce que j'en pensais. Moi, je suis d'accord, la femme n'est qu'artifice et manipulations et elle est très bien comme ça. Le naturel peut être que c'est mignon mais bon, une gonzesse bien sapée et maquillée ça le fait aussi. Mais moi je suis un con de mâle né en 1967 sous De Gaule.

Et puis, cette amie a aussi appris que là-bas au Québec, il y avait des gens qui se rasaient la tête en signe de soutient à tous ceux qui ont perdu leurs cheveux à cause d'une chimiothérapie. Quand cette amie m'a raconté ce truc, les bras m'en sont tombés. Parce que je ne vois pas ce que cela peut faire à un cancéreux de voir un pauvre con se raser la tête. C'est un peu comme si on décidait de se trainer par terre en s'aidant de ses mains pour soutenir l'APF. Personnellement, je trouverais cela bien plus que carrément con mais totalement injurieux envers ceux qui souffrent vraiment. Le truc a un côté hystérique malsain comme si l'aspect festif et gentil devait occulter la réalité immonde de telles initiatives et rendre la souffrance d'autrui plus acceptable.

C'est aussi ce que cette amie a expliqué à son amie québécoise, laquelle a trouvé que non, que l'initiative était bonne, même que si elle ne s'était pas rasé la tête elle-même, elle avait refile cent dollars à son jeune voisin pour qu'il le fasse, lequel avait donné cette somme à un organisme de recherche contre le cancer. Wooow ! Et pourquoi ne pas filer directement le blé à la recherche sans passer parce genre de comportements débiles ? Sans doute parce que ce ne serait pas aussi festif ?!

C'est vraiment dans ces moments là que je me dis que Philippe Muray nous a quitté trop tôt. Quels bons livres il aurait pu encore faire sur le festivisme. Moi, je trouve marrant, que la réserve, le recueillement et la dignité, tout ce qui était généralement de bon aloi lors des événements tristes se soient effacés au profit de cette débauche d'hystérie. La ferveur factice, la communion théâtralisée ont juste remplacé la dignité.

Mais peut-être que le pire c'est que les personnes apparemment normales s'adonnent à ce genre de trucs sans que quelque chose dans leur tête leur dise qu'il y a un truc qui ne va pas.


Gringeot touch pour ingénieurs en manque de repères !

On peut être un homme musclé et aimer les vêtements colorés !

Les hommes sont terribles, ils sont toujours en train de s'évaluer les uns par rapport aux autres, c'est ce que l'on nomme le combat de bites. Ainsi quand je fais des soirées et que des nouveaux qui n'ont jamais rencontré le Gringeot arrivent, il n'est pas rare qu'ils me disent en aparté : oui il est sympa mais il doit être un peu con non ?

Bien sur, la plupart de ces avortons, confrontés à la supériorité physique de ce super mâle qu'est le Gringeot se sentent d'un seul coup diminué. Les effluves de testostérone qu'il dégage, ces phéromones capables de griser toute femme en âge de procréer, sont vite captées par les autres mâles qui obéissant à leur programmation génétique, voudraient bien lutter contre lui pour la possession des femelles tout en sachant que c'est impossible. Quand le Gringeot est dans une pièce, les femelles sont pour lui, elles se pressent près de lui, attendant qu'il leur porte un peu d'attention et vous aurez de la chance si vous pouvez bénéficier de ses restes.

Tenez et là je ne raconte pas de conneries, j'ai le souvenir d'une soirée à laquelle ayant invité une jeune consoeur, une jolie brune aux yeux bleus âgée de vingt ans de moins que le Gringeot, j'ai vu cette dernière s'isoler avec lui dans la cuisine pour le brancher comme jamais je n'avais vu faire. Au bout d’une heure, elle en était à lui demander s'il voudrait d'autres enfants.C'est ça l'effet Gringeot, ce truc en plus que tous les hommes voudraient avoir, cette lueur dans le regard qui fait peur aux autres hommes mais qui attirent les femmes.

Dans le salon, GCM qui avait sorti le grand jeu avec le costume brillant à la dernière mode et la Lotus à cinquante mille euros, s'étranglait de rage en constatant que posséder ne sert à rien quand on n'a pas la Gringeot touch. La Gringeot touch, c'est ce truc qu'on a ou on n'a pas, ça ne se crèe pas, ça se laisse simplement émerger quand on en prend conscience. Ca passe par uen culture du corps avec des milliers d'heures de musculation et une inculture de l'esprit. Non que le Gringeot soit inculte loin de là, mais qu'il se soit résolu à ne jamais s'intéresser à ce que les cultureux adorent. Jamais vous ne verrez le Gringeot au théâtre ou en train de lire un livre parce que ça c'est bon pour les taffioles. Ce qui ne l'empêche pas de vous faire taire s'il a raison parce qu'il pense juste et bien.

Tandis que l'on perd notre temps à nous cultiver, le Gringeot retape de vieilles Laverda parce que ça c'est une activité d'homme. Le Gringeot, c'est un peu Bear Grylls installé en région parisienne avec la vie de tout le monde. Parce que que le Gringeot ne perd pas son temps à aller piéger des rats pour manger au bout du monde. Lui, c'est chez lui qu'il excelle, une clé de huit dans une main et un tournevis dans l'autre. Le Gringeot n'a pas besoin d'un billet d'avion ni d'une équipe de tournage pour être un aventurier parce que lui l'aventure, il la trouve dans son garage ou dans la rue.

Alors à tout ceux qui pourraient me dire par jalousie qu'il est sympa mais qu'il doit être un peu con, persuadés que le Gringeot pourrait avoir des défauts, je répondrai qu'il est sympa et intelligent. Le Gringeot a réussi à se faire à toutes les dernières techniques sans pour autant quitter la vie simple des années cinquante. C'est une sorte de Gabin connecté, la preuve qu'on peut être moderne sans l'être tout à fait, le mec qui fait échouer toutes les tentatives des sociologues qui voudraient expliquer les évolutions de la société. La technique évolue, le Gringeot se l'approprie totalement mais lui ne change pas. Le Gringeot est minéral, massif et inamovible : la terre tourne autour du Gringeot.Le Gringeot est né sous le signe du taureau et c'est le train qui passe et le Gringeot qui reste en place impavide.

Et puis le Gringeot réussit ce tour de force de rester un mâle tout en ayant une grande sensibilité. Quiconque  a vu la Harley-Davidson du Gringeot ne peut douter de sa grande sensibilité. Quand on voit le bonhomme, on s'imagine qu'il doit rouler sur un rat bike, ce qui est faux ! La moto du Gringeot, rutile de chromes impeccables et est dotée de toutes les options possibles et inimaginables. Moi qui ai vu le Gringeot chez un concessionnaire Harley à South Bend dans l'Indiana, je peux vous dire que même Carrie Brashaw, l'héroïne de Sex and the city, met moins de temps à choisir une paire d'escarpins que le Gringeot n'en met pour un minuscule accessoire. Parce qu'il a bon goût et reste pointilleux sur les détails, le Gringeot reste d'ailleurs le seul mec aux muscles saillants capable de venir avec un futal en cuir sans avoir l'air d'un membre de Village people.De toute manière, je pense que personne n'osera jamais proposer un fist fucking au Gringeot !

Et puis, rajoutons que le Gringeot est un bon camarade, le mec simple et facile avec qui on passe de bons moments sans voir l'heure tourner. Amateur de bonnes blagues, le Gringeot vous permet de laisser tomber le masque de l'intellectualisme vain pour enfin vous sentir vous même. Tenez, la semaine passée, moi qui écris ici, j'ai reçu un MMS du Gringeot dans lequel il me demandait : à ton avis où c'est ? Alors, zou comme je reconnais Chicago, je lui demande ce qu'il fout là bas. Il m'explique qu'il est avec un certain Bill à une foire de la machine outil (une occupation de mâles) pour vendre des trucs. Comme je le connais, je lui demande si ce soir, avec Bill ils vont aller dans un bar Topless ou bien aux putes ? Et là, le Gringeot qui aime les plaisanteries franches et de bon goût me répond qu'ils feront sans doute les deux mais plutôt le bar avant les putes. Voilà, c'est tout le Gringeot ça !

Mais pourquoi écrire un article sur le Gringeot me direz-vous ? D'une part, il y a toujours de nouveaux lecteurs qui ne connaissent pas le Gringeot et il est bon de faire vivre une légende et d'honorer les dieux ! Et puis, étant passé hier sur son blog, persuadé qu'il n'y écrivait plus, j'ai eu la surprise de tomber sur un très bel article daté d'il y a deux ans empreint d'une belle sensibilité. Dans cet article intitulé Goodbye Marylou, le Gringeot illustre parfaitement ce que je voulais expliquer dans la conclusion de mon article précédent : on peut aimer les femmes et s'en taper plein tout en leur témoignant plein de respect.

Le Gringeot, il est comme ça. C'est une masse de muscle, un homme un vrai dont le seul regard suffit à mettre enceinte une femme, un ingénieur en méca qui vous transforme un lave-vaisselle en centrale nucléaire s'il en a envie mais c'est aussi un grand sensible, et finalement un mec qui dès qu'il lâche le guidon de sa Harley pesant 275kgs ou l'outil qu'il a en main, aussi sensible qu'une chaisière, un type qui ressemble à un chêne mais dont l'intimité serait un bouquet de timides violettes.

Alors comme je sais que tu me liras, sache Gringeot que j'ai grandement apprécié ton article et que j'aurais mis un commentaire si tu n'avais pas désactivé la possibilité d'en mettre.

Quant aux petits ingés qui perdent leur temps sur les sites de drague, je leurs dis que la vie est plus simple : pensez Gringeot, vivez Gringeot !

27 avril, 2013

Ingénierie du premier rapport sexuel !

"C'était comme sur youporn mais avec de vrais poils" nous explique Jean-Kevin, jeune ingénieur,  qui a le sourire aux lèvres car il vient enfin de tirer son coup !

Je ne sais pas pourquoi, mais je suis lu par un paquet de jeunes ingénieurs. Moi, dont les souvenirs de physique s'arrêtent à U=Ri et à pV= nRT à l'exclusion de tout le reste, voici que je passionne les scientifiques. Finalement peut-être que s'étant heurtés aux limites de leur logique formelle, ils s'en remettent par dépit à mes compétences en se disant que cela marchera peut-être au même titre qu'on irait voir le rebouteux du coin quand la médecine officielle a échoué.

Ce qui passionne majoritairement ces petits ingénieurs, ce sont les gonzesses ou plutôt comment parvenir à chopper avec succès. La femme leur est souvent une sorte de continent inconnu et leur formalisme les empêche souvent de comprendre ce que l'on nommait avant l'avènement de la parité, le sexe faible.

En effet pourquoi considérer qu'une femme est si différente d'un homme car hormis quelques considérations anatomiques secondaires, c'est pareil, ça a deux bras, deux jambes, une tête et des cheveux parfois juste plus longs. Bref, dans le fond ça devrait fonctionner comme un homme. Et ce n'est pas parce qu'on a introduit quelques petites variables hormonales différentes dans le système que ça devrait être aussi différent.

Mais bon, quoiqu'on en dise, les femmes et les hommes bien que proches sont tout de même assez différents et cela déconcerte mes petits ingés qui sont autant attirés par elles qu'ils sont déroutés. C'est donc pour moi un problème récurrent et c'est même devenu un classique.

Dernièrement encore, voici juste quelques mois, c'est un petit gars venu de l'est qui se présente à moi et m'explique sa situation le plus honnêtement possible. Il a une vingtaine d'années, il est ingénieur et il n'a jamais touché une fille de sa vie et pourtant ce n'est pas l'envie qui lui manque. Mais comme il n'a ni envie d'aller aux putes, ni d'en enlever une et de la séquestrer dans sa cave jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse de lui, il s'est dit que je pourrais peut-être l'aider.

Le jeune type a une bonne tête, un bon diplôme et il percute rapidement, à priori aucun problème pour que je l'aide et qu'il trouve le succès. Je vais juste me retrouver confronté à la pseudo-logique formelle de l’ingénieur, telle que je l'ai si souvent connue. Finalement, j'ai pu noter que pour un certain nombre de ces ingénieurs, n'est rationnel que ce qui est formel, l'informel relevant de la branlette pour magazine de sciences humaines. Or, en psychologie justement on cherche à objectiver du subjectif et l'informel devient donc aussi rationnel que l'est  ce qui est formel.  

L'individu préexiste au sujet qui n'est qu'une perception et une réflexion de celui-ci. La subjectivité découle justement de cette auto-référence de l'individu par rapport à la communauté dans laquelle il agit en tant que sujet. C'est donc cette subjectivité que l'on doit aussi prendre aussi en compte pour comprendre la personne et non de simples caractéristiques formelles. 

Cette subjectivité, c'est ce qui fait l'être humain, qui fait que plus encore dans nos sociétés développées, on doive trouver sa place et non se contenter d'être. La notion n'est pas si compliqué, c'est juste un petit truc à intégrer si l'on veut comprendre comment fonctionnent les gens. Pourtant, rassurez-vous, je ne fais pas dans la psychologisation à outrance et je sais que justement, malgré cette subjectivité, les gens sont moins complexes qu'il n'y parait. 

Bref si l'on se concentre sur le sujet qui passionne certains de mes petits ingés, les filles c'est plus compliqué qu'il n'y parait mais tout de même bien plus simple qu'elles voudraient le laisser croire. Globalement, et l'on me pardonnera mes raccourcis, les filles c'est moins sans doute moins cash que les hommes mais ça sait ce que ça veut et ne veut pas tout en vous faisant parfois croire le contraire ou en vous donnant des indications complexes qu'il faudra décrypter.

Alors ce jeune ingé et moi, avons discuté de toutes ces choses et il a finalement compris qu'il devait un peu modifier son modèle pour prendre en compte quelques particularités. Il fallait qu'il cesse de se plaindre de ne rien comprendre au chinois en se lamentant qu'ils ne parlent pas français mais se mette à l'étudier ; c'est aussi simple que cela.

Et puis bien sur, il fallait aussi qu'il comprenne qu'en cas de mauvaise interprétation des signaux envoyés par une demoiselle, qu'un râteau reste un râteau et rien de plus grave. Parce c'est souvent leur angoisse : faire le premier pas et se prendre un vent en ayant peur de ne pas se relever. Comme je leurs dis souvent, si vous avez passé des concours, vous avez su prendre des risques et il n'y a pas de raisons pour que vous n'en preniez pas en tentant de séduire.

Et là, ils m'objectent toujours la même chose, à savoir qu'en se présentant à un concours, ils l'ont préparé. Ce à quoi j'objecte de mon côté que pour les filles c'est pareil et qu'on ne se jette pas dessus comme on passerait le concours de l'X sans l'avoir préparé un minimum. Finalement, le pire dans le cadre d'un concours, c'est d'avoir l'écrit mais de se planter à l'oral. Pour les filles, c'est un peu pareil, être admis à parler à celle pour qui l'on vibre mais se faire friendzoner, c'est l'échec le plus terrible.

Nous avons donc discuté de tout cela et d'autres petites choses, un peu comme si nous préparions une mission de chasse en territoire ennemi. Afin d'améliorer ses performances, je lui ai dit que les sites étaient aussi un bon moyen de rencontres. J'ai encore eu le droit à des objections parce que vous comprenez, il semblerait qu'il existe une classification de la drague. Tandis que l'aristocrate de la chose peut se permettre de draguer ouvertement dans la rue, il semblerait que les sites de rencontres soient réservés aux recalés de la vraie vie, aux timides, aux idiots et aux moches ou à ceux et celles qui seraient les trois en même temps. Mais bon, il a accepté même qu'il a fait un très joli profil dont j'étais sur qu'il cartonnerait même si je lui ai recommandé de l'adoucir un peu. Parce qu'il faut éviter l'écueil consistant à passer pour le neuneu de service comme celui d’apparaitre pour le connard narcissique.

C'est évidemment stupide parce que je connais des tas de gens biens présents sur Meetic, Edarling ou encore Adopteunmec. Et puis au pire, je lui ai expliqué qu'à défaut de trouver la femme de sa vie sur ces réseaux, cela lui permettrait de s'entrainer, de faire du simulateur. Moi, je suis prosaïque et je pense que si l'on ne parvient pas à choper sur un site en restant caché derriere son ordinateur, il n'y a pas de raisons d'être plus doué face à la personne.

Il était têtu mais je suis parvenu à le convaincre. De toute manière, lorsque mes petits ingés m'objectent trop d'arguments, je leur explique que je ne me permettrais pas de leur donner des cours de physique alors qu'ils sont priés de ne pas vouloir m’expliquer mon travail. Nous avons tous nos lacunes ! D'ailleurs je dois vous confesser que pour moi le téléphone ou la télévision restent de grandes énigmes, autant que l'est pour eux le fait de parler à une fille, de la séduire puis de coucher avec.

Ah et puis il y a l'image qu'ils risquent de donner et c'est important l'image. Comme certains sont vierges jusqu'à un âge un peu plus avancé que la moyenne, ils paniquent à l'idée que l'élue de leur coeur puisse le découvrir. Ils en sont encore à croire que la demoiselle experte en la matière verra de suite leur inexpérience ! Mais bon, je leurs fais confiance et je suis sur que leurs séances d'autoérotisme sur youporn, leur a tout de même permis de se faire une idée de l'anatomie féminine. Du moment, qu'il ne veuillent pas fourrer leur zigounette dans l'oreille de leur bienaimée mais dans le bon orifice, rien n'est perdu !

Et puis, l'idée du bon coup est un peu une illusion. Il y a ceux qui aiment et qui apprendront très très vite et puis les tâcherons de la chose qui resteront plutôt moyens. Cela n'a rien de grave. Pourvu que le jeune homme sage ne s'entiche pas d'une chaudasse ou que le queutard ne s'éprenne pas d'une fille plus calme, rien n'est perdu. De plus, autre excuses valable, celle consistant à dire à la demoiselle si on s'est senti moyennement performant, que la première fois avec une nouvelle petite amie, c'est toujours un petit stress. Et puis de toute manière à moins d'avoir été le pire des nazes, ou d'être tombée sur la gougnafière de service qui n'a pas peur de passer pour la pouffiasse de service, je ne pense pas qu'une jeune femme puisse faire des remarques désobligeantes juste après que le jeune homme se soit retiré. Une fille intelligente et polie vous dit toujours que vous êtes le coup du siècle et que vous êtes monté comme un âne, c'est aussi une manière polie de vous remercier pour les restaus que vous lui avez payés pour en arriver là.

Et pour leur expliquer que ce n'est pas grave d'être vierge après dix huit ans, je leur explique qu'entre leur bac S, leurs classes prépas et leurs écoles d'ingénieurs, la vie les a un peu mis à l'abri de la fréquentation du beau sexe ce qui rend cohérent leur inexpérience en ce domaine. Parfois, leurs passions ne les rend pas non plus très aptes à fréquenter des filles, il faut dire que la lecture de Science-et-vie est une activité solitaire et que les jeux de rôles ne passionnent que modérément les filles.

Bref, je reste ferme mais très patient et je suis toujours confiant car je sais que chacun de mes petits ingés venu pour ce genre de problème trouvera une issue favorable à ses tourments. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé avec ce petit gars là !

Voici deux semaines que je ne l'avais pas vu mais à son grand sourire, j'ai compris qu'il avait passé le cap, qu'il avait trempé son biscuit. Bon, bien sur je ne lui ai pas dit sur ce ton là. Mais de toute manière avant même que j'aie eu le temps de parler, il m'a dit qu'il avait "plein de trucs à me dire". Même avec des paroles aussi succinctes, j'avais compris.

C'est ainsi que fort de nos nombreuses conversations et armé de son courage, de sa détermination et convaincu que qui ne tente rien n'a rien, il avait fort justement tenté sa chance. C'est ainsi qu'il avait réussi à coucher avec une amie d'amie dès leur deuxième rencontre mais en plus à valider un quasi Fuck-close avec une fille séduite sur internet qu'il s'était contenter de peloter comme un ado soumis à ses hormones toutes neuves. Vu la manière rapide dont il a appris, je ne doute pas que d'ici dix ans, ce soit une sorte de Gringeot, l'homme dont la légende dit qu'il aurait eu 100 000 maitresses sur tous les continents et 50 000 enfants bien qu'il n'en ait reconnu que deux.

Là je dis bravo ! Et puis comme, je ne suis pas non plus un sale con, on a abordé la relation hommes/femmes et on s'est permis une petite incursion dans la morale. Parce que si je pense qu'entre partenaires consentants, tout est open ou presque, je ne supporte pas l'idée du connard qui joue la comédie de l'amour rien que pour tirer sa crampe. Je trouve cela médiocre. Et si je pense qu'un homme n'a rien à faire dans une cuisine à part pour demander à quelle heure on mange, je pense aussi qu'en échange il doit le respect aux femmes !

Comme dirait mon pote Phil le pilote : le cul c'est du jeux, l'amour c'est sérieux et faut pas mentir aux filles !

26 avril, 2013

Mélanchonite aigüe !



Il y a du boulot pour rendre les gens conscients et les empêcher de répéter des âneries entendues. C'est fou que même les plus intelligents ne sachent pas raisonner mieux que des tambours et n’ânonnent qu'un catéchisme gauchiste un peu niais en ayant l'air de vous lancer des vérités historiques à la face.

Voici quelques jours, j'étais avec un patient que je connais bien. Agé d'une trentaine d'années, il est diplômé d'une bonne école d'ingénieur et issu d'un excellent milieu. C'est le prototype du fils de famille rive gauche, chez qui à priori on ne s'attend pas à entendre un discours tout juste digne d'une jeune instit' sortie d'un IUFM et désireuse de corriger les inégalités du monde. Et pourtant !

Voici que lui encore me parle de la Manif pour tous en me demandant ma position. Comme on se connait bien, je n'ai rien à lui cacher. Non que je me sente du à un quelconque devoir de transparence politique vis à vis de mes patients mais que cela ne me dérange pas d'échanger à la fin d'une séance quand je connais bien les gens.

Je lui explique que finalement je m'en fous et que ce qui doit arriver arrivera, que je suis stoïque et puis voilà. Je pourrais lui expliquer que je trouve ridicule d'opposer ainsi les français les uns aux autres pour ce qui n'est pas un enjeux vital et que l'on aurait procéder différemment. Je pourrais aussi lui dire qu'à mon sens parler de mariage entre personnes du même sexe me semble abusif et grotesque au delà de l'amour que ces personnes se portent. Je pourrais lui dire plein de choses mais je n'en ai pas le courage.

Je pourrais aussi lui faire part de mes réflexions que j'ai un peu exposées dans l'article précédent pour tenter de lui dire que je ne vais pas me battre pour des causes perdues surtout quand les troupes sont menées par une baltringue qui ressemble à Jean-Pierre Castaldi affublé d'une perruque blonde. Aller à la Manif pour tous actuellement si rien ne change et en attendre quelque chose, c'est un peu comme bosser chez Renault en attendant que Carlos Ghosn ait une bonne idée ! La Manif pou tous, telle qu'elle se présente me semble aussi opportune que la stratégie frontale de Saddam Hussein face à Bush.

Et encore, je n'ai pas envie de rentrer dans le fond du problème parce que je ne suis même pas sur que le mariage pour tous m'ennuie tant que cela. Moi qui suis libéral, j'aurais préféré qu'on choisisse un autre nom et que les mairies délivrent des licences de mariage à qui de droit et que chacun se démerde pour convoler en justes noces, qui à la mairie, qui à l’Église, qui par le sosie de Claude François si cela leur plait. Ça aurait créét du boulot dans l'événementiel en permettant à des structures délégataires de l'état civil de s'occuper de tout cela.

Bref, en fait pour me résumer avec ma vulgarité habituelle, je n'en ai un peu rien à branler, qu'ils fassent ce qu'ils veulent parce qu je sais déjà comment tout cela finira, comme toutes les utopies débiles ! De toute manière, la machine est tellement emballée qu'elle finira par se gripper, c'est inéluctable. Je suis un mauvais citoyen, peu concerné par ce qui dépasse de trop loin ma petite sphère d'influence. Je dois être un peu clanique et sauvage et je suis capricorne et nous avons la réputation d'être austères et solitaires. 

Alors comme mon patient que je connais bien semblait un peu interloqué par ma prise de position, il m'a parlé politique, comme s'il était en face d'un militant UMP. Je l'ai bien vite fait redescendre sur terre en lui expliquant que pas plus aux présidentielles qu'aux législatives, je n'avais levé mon gros cul de mon canapé pour aller voter.

Et là, j'ai vu qu'il était agacé et il a réagi comme un papa ferait envers son fils un peu bête. Alors qu'il a treize ans de moins que moi, j'ai été tancé comme un garnement qui aurait déchiré son pantalon neuf. J'ai eu le droit à tous les poncifs sur le droit de vote.

En premier lieu, j'ai eu le droit à un panégyrique sur la démocratie, ce merveilleux système, aboutissement de millénaires de combats, qui serait le meilleur et qui bien sur, ne s'userait que si on ne s'en sert pas. Moi, bien sur j'ai rigolé en lui apportant quelques remarques pertinentes sur les limites de la majorité et de la représentativité. Et puis, je lui ai dit qu'en l'écoutant j'avais l'impression de lire les élucubrations d'un journaliste de Marianne. C'était assez fou, son développement était d'une telle mièvrerie, j'avais l'impression de lire la planche maladroite d'un compagnon au Grand Orient.

Comme il était bien parti, il ne s'est arrêté et m'a expliqué doctement que le droit de vote était justement un droit que l'on m'avait octroyé et que je devais donc l'utiliser. Moi, goguenard je lui ai demandé s'il avait le permis moto. Comme il m'a répondu qu'il ne l'avait pas avec des yeux ronds et qu'au surplus il n'en avait pas besoin, je lui ai dit qu'il avait le droit de passer son permis moto et qu'il devrait exercer ce droit au plus vite !

Ensuite, j'ai eu le droit à la culpabilisation car il m'a rappelé que des gens étaient morts pour le droit de vote. Alors à chaque fois qu'on demande qui est mort, personne ne répond. Il était bien con de ne pourvoir me dire qui était mort mais bon, il l'avait entendu dire. Et il a poursuivi en changeant un peu sa stratégie en me disant que nos pères et nos grand-pères s'étaient battus pour voter. Alors là, je lui ai dit que jamais mon père ne m'avait raconté cette bataille et que j'étais sur qu'il n'avait jamais combattu pour voter. Quant à mon grand père, la seule guerre dont il se souvenait, c'était celle de 14-18 puisqu'il avait fait Verdun qui avait semblé plus difficile qu'un combat pour le droit de vote.

Alors à bout d'argument, il m'a dit que justement grâce à la république on ne vivait pas sous le despotisme d'un roi qui aurait fait ce qu'il voulait et notamment qui levait des impôts quand il voulait. Comme je sais qu'il a une "grosse situation" comme on disait dans les années cinquante, je lui ai rappelé que cette année et celle d'après, il pourrait constater sur sa feuille d'impôt, que notre bon président de la République ne se gênait pas pour lever les impôts qu'il voulait. J'ai rajouté que sous l'ancien régime, il y avait parfois des jacqueries sanglantes ce qui n'arrivait même plus à notre époque où les gens se laissent tondre comme des moutons. Pour l'emmerder, je lui ai dit qu'il me rappelait Pikov, le personnage de commissaire politique idiot et borné qu'interprétait Martin Lamotte dans Twist again à Moscou.

J'ai aussi rajouté que bien que n'étant pas particulièrement monarchiste (sauf si je peux devenir Philippe VII), l'idée communément répandue par les gauchos selon laquelle l'ancien régime aurait été forcément une ère de despotisme était fausse. Les gens avaient des droits et le métier d'avocat comme celui de prostituée est l'un des plus vieux du monde. Comme disait Ardisson du temps où il avait le courage d'affirmer son monarchisme : même si nous avions Louis XX, cela n'aurait pas empêché la télévision d'être inventée. Et pour enfoncer le clou, je lui ai rappelé qu'aussi bien en Belgique, qu'en Espagne ou en Grande-Bretagne, il y avait des monarchies et que les gens ne s'en portaient pas plus mal.

Alors là, il ne savait pas quoi rajouter si ce n'est : enfin vous me comprenez Philippe ? Alors rien que pour l'emmerder, je lui ai dit que c'était mon métier de comprendre ce qui semblait à priori incompréhensible et que ce n'était pas la première fois qu'un fils de famille jouerait les gauchistes. Alors il m'a souri en me disant que je le faisais chier. Ce à quoi j'ai répondu que je m'en foutais et que je continuerais à ne pas voter si j'en avais envie parce que c'était mon droit et que ce n'était pas un jeune blaireau de trente ans qui allait me dire comment vivre ! Ne pas voter est une stratégie comme une autre pour se faire entendre et comprendre et opposer le concept de légalité à celui de légitimité.

Bon, on a repris rendez-vous parce qu'au delà de cette petite passe d'armes on s'entend très bien. De mon côté, j'ai diagnostiqué chez lui une mélanchonite aigüe, qui est une sorte de processus mystérieux d'involution qui fait qu'on se met à raconter n'importe quoi au début avant de persister en gueulant de plus en plus fort.

Pourvu qu'il s’en sorte !

24 avril, 2013

Réflexions amusées !


Ce soir, j'ai vu des gens heureux et d'autres tristes : la loi sur le mariage pour tous venait d'être votée à l'assemblée nationale. Comme tout un chacun, je n'ai pu échapper durant les mois qui viennent de s'écouler aux heurts entre partisans et détracteurs de ce bouleversement. 

Ayant pris la décision de ne plus voter, car c'est je crois le pire camouflet à infliger à des élus puisque cela revient à leur ôter toute légitimité, je me suis tenu assez loin de tout cela. Je n'ai été dans aucun camp et me suis abstenu de manifester. Tout étant joué par avance, je me suis abstenu de perdre mon dimanche après midi à arpenter les enclos dans lesquels les pouvoir publics avaient parqué les manifestants afin qu'ils gênent le moins possible. Mais, je n'ai rien raté de l'échange.

L'organisation des manifestations semblaient pourtant sans faille. Rien ne manquait, ni les camions avec les sonos, ni goodies, ni les slogans ! Pourtant, il était évident que tout ceci serait un échec. 

Je me souviens voici bien des années que j'avais discuté avec un chauffeur de bus syndiqué à la CGT lors d'une énième grève de la RATP. Tandis que je lui demandais si le fait de nuire ainsi à des salariés en les empêchant de se rendre à leur travail ne lui pesait pas sur la conscience, le quidam m'avait répondu que c'était malheureusement inéluctable. Et il avait poursuivi en me disant que le droit du travail était un droit issu de combats, un droit de haute lutte et non une affaire de ronds de cuir ! 

Et le bougre n'avait pas tort car il est fort à parier que si certains n'avaient pas bravé la loi en vigueur à l'époque, les salariés feraient encore des semaines de six jours de douze heures. J'ai beau être libéral, je sais tout de même que sans un petit coup de gueule des salariés, il est rare que les tôliers accordent facilement leurs largesses. C'est vrai que payer correctement les gens ça bouffe les marges.

Bref, le droit dont on apprend, si mes lointains souvenir sont justes, qu'il prend sa source dans la coutume, la doctrine et la jurisprudence, a aussi parfois pour origine le coup de pied qu'une catégorie excédée met au cul d'une autre. C'est ainsi, on n'est pas des bisounours et si le dialogue est toujours préférable, la main dans la gueule produit aussi de bons résultats.

Finalement, ce qui m'a amuse durant ces derniers mois, c'est de voir les socialistes pourtant peu avare de jeter les gens dans la rue quand il s'agit de contrer la droite, se mettre à adorer la préfecture de police et se retrancher derrière une légalisme forcené. Quant à la droite, conduite par Frigide Barjot, elle aura mis tout en œuvre pour tenter de copier la manière de faire de la gauche.

Si ce n'est qu'encore une fois la gauche reste toujours maitresse des débats, rompue qu'elle est à l'agit'prop tandis que la droite qui joue les gauchistes, se raidit au premier coup de sifflet, habituée qu'elle est à traverser dans les clous. Qu'on lui parle de légalité, de respect des lois, qu'on la tance sur la présence de quelques éléments réputés d'extrême droite et la voici qui retrouve ses réflexes de petite soumise et rentre dans le rang. 

Quant à ses leaders naturels, les chefs de l'UMP, on les a sentis durant tout le conflit comme des girouettes ne sachant pas très bien d'où venait le vent ni quelle conduite adopter dans la mesure où un mauvais positionnement aurait pu les priver d'une partie de leur électorat. La palme revenant à NKM, qui d'habitude si disserte, n'a pas pipé mot et s'est contenté de s’abstenir, comptant sans doute dans la bataille qu'elle prépare pour prendre la mairie de Paris pouvoir à la fois obtenir le vote des conservateurs et des progressistes.

Voici donc la pauvre Frigide qui pleure sur D8, la voici ensuite qui se repent d'avoir parlé de "sang", et la voici enfin, au comble de la soumission lors de la dernière manifestation expliquer à ses ouailles qu'il faut photographier les agents perturbateurs afin de les dénoncer à la police. Ce n'est plus une manifestation, c'est un jardin d'enfants pour adultes. Avec de tels crétins, le pouvoir en place peut dormir sur ses deux oreilles et c'est ce qu'il a fait. Il a laissé ces manifestants marcher, il en a gazé certains qui dépassaient les bornes, mis d'autres en garde à vue. Bref, il s'est comporté avec eux avec le mépris que n'importe quel maître aurait pour des domestiques trop soumis, n'importe quel général victorieux pour un adversaire trop couard.

Ce n'était pas les troupes qui étaient mauvaises mais ceux qui les conduisaient comme toujours en France. Le jour où massés sur l'avenue de la Grande armée, ils étaient parait-il plus d'un million, il aurait suffit d'un sursaut et les pauvres deux mille CRS massés là auraient pris leurs jambes à leur cou, ou plus vraisemblablement pris le parti de manifestants tant la police a démontré par le passé sa rapidité à se ranger du côté des plus forts, et laissé la voie libre jusqu'à l’Élysée. Quant aux as de la gazeuse, ils auraient été lynchés sur place.

Hélas ou heureusement, je ne me prononcerai pas, n'est pas Bonaparte qui veut et surtout pas Frigide Barjot. Et l'on peut se répandre en imprécations et hurler dans les micros, la route est longue pour passer des trépignements stériles à un 18 brumaire

Tout est joué depuis quarante ans et qu'il existe ou non une alternance, la gauche reste maîtresse de la vie politique en France, la droite ne jouant que les utilités. Hegel disait que rien de grand ne se fait sans passion et sans doute que la passion nécessite la violence.

La violence est elle légitime ou non ? Tout dépend de la foi que l'on met dans le combat que l'on mène. En tout cas, jamais des lions menés par des ânes n'ont jamais gagné aucun combat. Je ne dis pas que l'action violente soit la panacée mais simplement que le pouvoir a plus tendance à écouter ceux qui ont les moyens de s'opposer à sa violence légitime (flics et armée) que ceux qui ont une totale confiance en les institutions. D'ailleurs la violence peut prendre plusieurs formes et pas seulement le cassage de gueule et l'incendie de voitures. L'humour quand il est caustique devient aussi quelque chose de terriblement efficace pour décrédibiliser un adversaire.

La gauche n'est sans doute ni plus honnête ni plus compétente que la droite mais elle est intelligente, elle sait exploiter les situations en surfant sur l'émotion. Celui qui maitrise les rouages de la psychologie sociale maitrise bien plus le monde que le cupide qui ne maitrise que les subtilités des marchés.

Finalement, mon brave conducteur de bus, tout CGT qu'il soit, avait tout saisi de la politique. Derrière la façade policée des institutions, ce sont de vrais combats qu'il faut mener. Les partisans de l'ordre et du respect des institutions n'ont rien compris, et leurs adversaires qui leur ont toujours rappelé la nécessité de les respecter, exploitant jusqu'à la lie ce conformisme stupide, avaient tout compris.

Vae victis !

21 avril, 2013

Mariage pour tous !


Alors là, c'est terrible ! Dès que l'on me demande de prendre parti ou de faire un choix, la jeune fille qui vit en moi, ma petite sensibilité mise à mal à qui l'on demande de choisir, a ses vapeurs et je m'effondre. Je déteste choisir ! Par exemple dans un magasin, quand j'ai le choix, je me dis de e dépêcher, je prends un objet en vitesse, cours à la caisse, paye et m'enfuis en courant sans me retourner. Et après, je m'oblige à ne pas y repenser pour que jamais je ne puisse me dire : mais as tu fait le bon choix ?

Il ne va de même pour le mariage pour tous dont on nous rebat les oreilles depuis des mois. A priori, je crois que je m'en fous totalement. Bon, certes j'envisage absolument toutes les implications anthropologiques et les histoires de filiation et je pense que cela ne pourra que créer un immense bordel simplement parce que ce n'est pas en appelant les aveugles des mal-voyants que cela change leur vie. La LGBT peut faire des pieds et des mains et réclamer tous les droits possibles et inimaginables, cela ne changera rien. Il y aura toujours la norme hétéro et la minorité homo. On va juste créer d'autres catégories, faire comme si à coups de lois et de décrets et puis c'est tout. On va légiférer sur des accidents de la vie pour tenter de les rendre légaux à défaut de les rendre normaux.

Mais moi ce que j'en dis ... Je m'en fous aussi parce que c'est dans l'air du temps. Les socialos sont des constructivistes dans l'âme. Alors ne renonçant pas à leurs vieilles lunes, il décident de réenchanter le monde à leur manière et peu importe que les paradis socialistes finissent tous en enfer, ils continuent parce qu'ils sont dogmatiques. Vivre hors du monde permet d'ailleurs toujours d'être dogmatique tandis que vivre dans le monde rend plutôt pragmatique.

Alors être pour ou contre ? Finalement je ne sais pas. Je pense que j'aurais été plutôt contre le mariage parce que c'est une institution et que j'aurais tenté de créer un autre nom parce que je comprends que les couples homos aient besoin de droits voire de reconnaissance. C'est idiot de s'en prendre ainsi aux symboles sauf si c'est vraiment voulu. Dans ce cas, la réussite est totale. Ça énerve tout le monde, enfin notamment les plus conservateurs, et ça fiche le bordel partout. Hollande qui n'a jamais rien réussi de sa vie, à part ses études, aura encore raté quelque chose en ne cherchant pas l'apaisement mais en opposant les uns et les autres. C'était pourtant simple de faire la même chose, mairie et décorum compris avec maire et son écharpe, en l'appelant d'un autre nom. 

Bref, l'appellation mariage me semble d'une maladresse totale. En revanche, s'agissant de GPA ou de PMA, là je serais plus libéral. Parce que même s'il s'agit d'un enfant à naître, il s'agit avant tout d'un contrat passé entre adultes consentants. Alors même si c'est discutable d'un point de vue moral, c'est un peu comme la clope, le litre de rouge ou le bédo, ça concerne surtout ceux qui en veulent.

Et puis j'ai suffisamment connu de filles totalement hétéro qui avait fait exprès d'oublier la pilule pour avoir un gosse de leur conjoint totalement hétéro afin de le garder auprès d'elles quand il allait se barrer, pour admettre que le désir d'enfant n'est parfois pas toujours plus pur chez nous que chez eux. Parce que finir avec deux mamans ou deux papas ou un papa et une maman qui se déchirent pour la garde, ce n'est pas top top pour le gamin.

Bon, bien sur il reste le problème de la filiation et moi en tant qu'homme j'ai mon mot à dire parce que si je vieux bien admettre qu'un enfant ait maman 1 et maman 2, je n'oublie pas non plus que sans ma paire de baloches, elles en seraient réduites à pouponner un truc en celluloïd. Et ce qui vaut pour moi, vaut pour l'autre camp, où sans un bel utérus pour faire le boulot, papa 1 et papa 2 en seraient à s'occuper d'un chat plutôt que d'un enfant. 

Bref, ce qui m'ennuie finalement, ce n'est pas tant le désir d'obtenir des droits peut-être légitimes, que la tentative de nier le réel. On peut agiter son rainbow flag de toute la puissance de ses petits bras, hurler à l'homophobie, autant que l'on voudra, rien n'y changera, pour faire un gosse, il faudra encore pour pas mal de temps un mâle et une femelle. Et moi, je n'aime pas les gens qui triturent le réel parce que cela finit toujours mal. 

Voilà un peu ce que j'en pense, pour ceux que cela passionneraient. Sinon, j'aime bien voir les manifs pour tous parce qu'au delà de la thématique abordée, ça fait chier Hollande et que tout ce qui le fait chier me ravit. Certes ce n'est pas un point de vue très mur ni très intelligent mais je n'ai jamais prétendu être tout le temps mur ou intelligent, parfois je suis simplement joueur. Et puis comme je n'ai ni voté pour Hollande, ni pour Sarkozy, je peux regarder cela de loin et en rigoler.

Finalement, voilà où j'en suis de mes réflexions sur cet épineux problème du mariage pour tous ! Une fois alors qu'on  en parlait au café, je me suis aperçu que mes camarades de droite avec qui je partageais un moment, pensaient un peu la même chose que moi.  On n'était pas de mauvais bougres, ni des suppôts de Civitas, on voulait bien aider notre prochain mais bon, on avait des limites aussi !

Et puis, l'un de nous a dit quelque chose qui m'a semblé important. Il nous a expliqué qu'il serait sans doute plutôt pour le mariage pour tous mais que quand il voyait ceux qui étaient pour il se faisait un malin plaisir d'être contre. C'est vrai que la communication est importante et qu'avoir comme ambassadeurs Pierre Bergé et Caroline Fourest, ça n'aide pas toujours !

Et qu'on ne me fasse pas de mauvais procès, je connais très bien cinq homosexuels et je m'entends toujours très bien avec ceux qui me dont l’honneur de venir me consulter. Et puis d'ailleurs, si la police de la pensée venait perquisitionner chez moi, ils trouveraient les œuvres complètes de Paul Verlaine et de Renée Vivien ! 

De plus je vous rappelle que j'ai écrit cet article sur un Imac 27' de chez Apple qui est une marque gayfriendly ! Alors pas de mauvais procès !

15 avril, 2013

Cahuzac suite et fin définitive et totale !






Ça a beau être un gros bandit, moi Cahuzac je l'appréciais bien. J'appréciais sa manière de communiquer, de faire de la pédagogie, comme on dit aujourd'hui quand un élu vous explique qu'il va vous prendre à sec pour votre bien ! En tout cas, Cahuzac, il avait l'art de vous la mettre bien profond avec le sourire. A un point tel qu'on aurait eu envie de le remercier même en ayant mal voire très très mal au cul. Je ne sais vraiment pas pourquoi il s'est engagé à gauche ?!


Quand on voit son obsession de la réussite, sa capacité à monter des boîtes, à maîtriser la fiscalité française et à tripatouiller, ce type aurait du être UMP. D'ailleurs, d'après ce qu’en ont dit tous les journaleux après qu'il fut tombé à terre,ce gars là n'avait que des amis à droite voire très à droite (là je me signe prestement). Bref, même si l'aventure de Cahuzac m'a plutôt fait rigoler parce que je me dis "prends ça dans ta gueule François", je ne parviens par vraiment à lui en vouloir et encore moins à le détester. Je pense juste qu'il aurait du mieux choisir son camp. A droite, ils sont plus doués qu'à gauche pour couvrir leurs turpitudes. 

Tant et si bien, qu'un après midi, tandis que je glandais à la terrasse d'un café avec Jean Sablon et le Jeune Gentihomme tourangeau, nous avons abordé le cas Cahuzac avec sérieux en nous demandant ce que nous établirions comme communication de crise pour sortir le pauvre gars de la mouise et lui permettre au moins d'aller acheter sa baguette sans qu'on lui jette des pierres.

Parce que le monde marche comme ça ma bonne dame, chaque français gruge à qui mieux mieux mais ne pardonne pas aux autres de le faire, surtout s'ils sont ministres. Encore que je ne sais pas si tous les français lui en veulent. Je pense qu'on lui aurait bien pardonné ses turpitudes si il avait contre-attaqué plus tôt en se livrant à un mea culpa sincère.

C'était d'ailleurs l'axe que nous avions choisi, mes deux compères et moi. Nous avions fait le pari, que le vieux fond catho des français, aurait permis de pardonner ce bon Jérôme pourvu qu'il ait donné des gages de repentir sincère. Parce que le pardon, cela ne se réclame pas plus que cela se quémande, cela se mérite pourvu qu'on y mette la forme. Et alors, le petit Christ qui sommeille en chacun de nos compatriotes aurait forcément pardonné notre petite Marie-Madeleine Cahuzac en lui disant Va et ne pêche plus.

Parce que ce que les gens détestent, c'est qu'on se moque d'eux, que les élus soient arrogants au point de les mépriser ouvertement. D'ailleurs, l'espèce de déballage grotesque qui a suivi l'affaire dans lesquels, chacun des membres du gouvernements tenter de nous convaincre de leur transparence n'aura sans doute persuadé personne sauf les crétins encartés. Les autres, du prolo au bourgeois, n'y auront vu que de la poudre aux yeux. Entre celui qui déclare sa BMW à 300€ (sur le bon coin, aessayez de trouver une F650 à ce prix), ceux qui sont fauchés bien que gagnant 20 000€ par mois ou ceux qui sous-estiment largement leur patrimoine, voire ne déclare pas tout comme notre président (parait-il selon certaines sources), tout cela prête à rire

Alors là côté gouvernement, la communication était bâclée et minable. Cela sentait l'amateurisme à plein nez et heureusement qu'ils ont les journalistes pour feindre de croire en leur sincérité parce que sinon, ils se seraient aperçu que l'opération transparence avait échoué. Cela marque aussi la limite de n'être entouré que de lèche-culs parce qu'eut-il existé des journalistes un plus indépendants que le grotesque de ce déballage leur aurait sauté à la gueule.

Bref mes acolytes et moi avions établi un bon petit programme pour Cahuzac, un truc d'uen efficacité redoutable avec un scénario à faire pâlir les scénaristes de Hollywood. Mais comme ce bon Jérôme ne nous connait pas et que nous ne savions pas comment le joindre, nous avons raté le marché et il est allé droit chez ceux qui avait géré la com' de DSK après ses turpitudes ancillaires ! Sincèrement, le DSK face à Claire Chazal, je l'avais trouvé assez minable. Non que je juge l'homme mais que j'aie trouvé ce qu'il disait plutôt plat. Heureusement qu'il a de vrais talent d'acteur parce que sinon avec mémère en face pour lui donner la réplique et lui servir d'auguste, l'exercice aurait été nullissime.

Avec Jérôme, c'était un peu pareil, même si Achilli, le corse de BFM était un peu meilleur parce que plus pugnace que ne l'a été Chazal. On sentait que Jérôme ne croyait pas vraiment ce qu'il disant, du moins c'est l'impression que j'en pu avoir. Il était figé et récitait son texte comme un gosse qui dirait un compliment appris par cœur pour les quatre-vingt dix ans de sa mamie. Ça sonnait faux !

Et quand il nous fait du Ellroy en parlant de sa part d'ombre, ça tombe à plat. Et d'ailleurs c'est dit platement et vraiment sans conviction, en ânonnant laborieusement. Ce type dont tout indique qu'il aime la réussite professionnelle et le fric nous la joue encore à tel point sainte nitouche qu'on a juste envie de lui dire : " ta gueule Jéjé, arrête de nous prendre pour des cons !". Il tient à nous faire croire que son truc en fait c'était vraiment le service de l'état et que le fric n'était que sa part d'ombre alors qu'à mon sens c'est l'inverse. Ce mec est une vraie cash-machin, un vrai créateur d'entreprise et sa part d'ombre c'est de ne pas savoir s'en être contenté et d'avoir voulu en plus le pouvoir politique. 

Finalement, si l'on met de côté ses turpitudes fiscales, son gros problème c'est d'avoir été comme ces crétins qui une fois fortune faite, ne peuvent s'empêcher de rechercher la gloire et l'assentiment de l'intelligentsia en recherchant à tout prix la rosette à accrocher à la boutonnière. Et le voici parti sur le toboggan qui entrainera sa chute ! Le voici député, puis conseilleur général, et enfin maire puis président de la communauté de commune et enfin la consécration : le voici qui devient ministre, ce qui signera sa chute ! Saisi d'hubris, l'homme d'affaires apprendra la modération au sacrifice de sa réputation. C'est un peu l'itinéraire de Daniel Dravot dans L'homme qui voulut être roi au point d'y perdre la tête.

C'est comme cela qu'il aurait fallu communiquer. Il aurait fallu dire qu'il était né brillant et entreprenant dans un milieu déclassé et qu'il avait cherché une sorte de revanche, que l’argent ne lui avait pas suffit. Tout le monde adore ces parcours romantiques du type qui se trompe de voie, fait n'importe quoi et puis qui, une fois touché par la grâce se repent et change de vie. Ça a de la gueule c'est byronien ou pour ceux qui ne connaissent pas la vie de Lord Byron, c'est conforme à un roman de Tom Wolfe, ça plait ces histoires d’ascension suivies de chutes et de rédemption. 

Et puis en même temps que l'on fait son autocritique, on convie les autres à réfléchir sur eux mêmes, à regarder la poutre qui est dans leurs yeux. C'est cathartique en diable ce genre de déballage pourvu qu'il y ait une once de sincérité à défaut de l'être pleinement. Il fallait jouer l'ogre, celui qui en veut trop, tout le temps ! C'était simple à dire pourtant ! Expliquer qu'on veut toujours plus, qu'on enfle, que tout devient jeu, que la vie devient un Monopoly géant et qu'à la fin, ce n'est même pas pour frauder que l'on ouvre son premier compte à l'UBS mais simplement parce que c'est dans la droite ligne de a voie qu'on a suivie, qu'on joue comme les autres, qu'on se sent grisé par tout cela et qu'on perd le sens du réel. Il fallait expliquer que le coup du compte à l'UBS c'était un peu comme une partie de poker, un truc qui nous grise sans en envisager réellement les conséquences morales. 

Sincèrement à ce jeu, un mec comme Depardieu a mieux réussi que Jérôme Cahuzac. Depardieu aura tout fait, jusqu'à pisser dans un avion et à embrasser Poutine et les gens l'aiment toujours. Et Chirac alors, grand escroc devant l'éternel, pour qui les électeurs ont toujours du respect et de l'affection ! Ou encore Tapie qui après avoir tout commis, se permet encore de se balader la tête haute. Je crois que l'énorme faute de Cahuzac, ce n'est pas d'être ce qu'il est, c'est d'avoir voulu le dissimuler, d'avoir voulu se mentir à lui-même. Cahuzac n'avait pas les épaules assez larges pour assumer sa personnalité ; il y a du fake en lui et c'est le drame.

Je pense qu'il faut mieux passer pour un goinfre qui doit parfois assumer les défauts de ses qualités que pour un type mesuré qui a failli une fois, une seule. Cette technique donne l'image du petit comptable qu'on chope les maisn dans la caisse pour assouvir un petit vice secret. C'est merdique et peu crédible quand on est Cahuzac.

Sincèrement, mes deux acolytes et moi, on aurait mieux fait en termes de communication de crise. en un heure à gnalder à une terrasse, on avait déjà saisi le personnage et bâti un beau scénario avec lequel il serait sorti la tête haute.

Ce n'est pas en parlant de part d'ombre comme un violeur tenterait d'expliquer ses pulsions salaces à un psy qu'on peut s'en sortir avec honneur. Parfois il suffit juste d'assumer ce qu'on est en expliquant que cela conduit à des excès. Et que l'on peut à la fois être honnête et malhonnête comme ces bandits corses qui n'hésitent pas à faire des casses tout en étant des fils irréprochables.

C'est cela la dualité de l'individu, cette ambivalence qui fait que le pire des salauds peut nous émouvoir et le meilleur des hommes nous ennnuyer. Je ne félicite vraiment pas les communicateurs de Cahuzac. La prestation était merdique.

L'homme est une corde tendue entre la bête et le surhumain - une corde au-dessus d'un abîme.
Frederic Nietzsche

08 avril, 2013

Incohérence cohérente !


C'est très gentil de me lire, très aimable à vous et je suis ravi chaque fois que je vois mes statistiques de connections. En revanche, même si j'essaie au plus fort de la déconnade de rester sérieux, il ne faudrait pas voir en moi une sorte de gourou, celui qui sait tout et surtout qui se comporte tout le temps d'une manière rationnelle. Parce que sinon, je crois que ceux qui espèrent cela seront déçus. 

Je suis en effet aussi incohérent que les autres mais sans doute que le fait de le savoir et de l'admettre rend justement mon incohérence totalement cohérente. C'est un peu la technique consistant à trouver une forme de normalité dans l'anormalité en admettant qu'à défaut de rentrer dans le rang, on pourra au moins fonctionner correctement.

Mes lecteurs habituels ou les plus cultivés comprendront que je fais là référence à la normalité fonctionnelle correspondant à l’état qui parait le plus approprié à un individu en fonction de ses caractéristiques psychologiques propres. Ainsi considérée, la normalité est identifiée par l’épanouissement psychologique et le fonctionnement optimal des diverses composantes de la personne. Il ne s'agit plus de coller à un idéal de normalité que l'on sait ne pas pouvoir atteindre mais bien plus de faire ce que l'on peut avec ce que l'on a en optimisant son bonheur !

C'est ainsi que récemment, une de mes lectrices qui signe Brindamour (tout un poème) semblait navrée que moi, habituellement tellement sagace et prompt à me tenir loin du monde d'apparence, j'aie pu m'offrir une Jaguar. Elle m'écrit ainsi ceci :

"C'est fascinant. Un acquéreur d'une Citroën Visa justifie cet achat avec une argumentation convaincante et un an après il décide de rouler en Jaguar en nous expliquant les raisons de ce choix avec une belle force de persuasion.
Comme quoi tout est possible et chacun a raison de faire ce qu'il fait. L'essentiel étant d'être content de soi."

Alors déjà pour commencer, je pourrais préciser à Brindamour qu'il n'est pas totalement justifié d'opposer une Citroën Visa et une Jaguar Sovereign car cette comparaison nécessite de bonnes bases théoriques en matière de connaissances automobiles.

Ainsi ma Visa n'est pas une simple Visa bicylindre, que Citroën proposait sous la dénomination de Visa Spécial,  mais une Visa Club ! Tandis que la version Spécial est dépouillée de tout, la Club se distingue par un équipement pléthorique comprenant des enjoliveurs chromés, un éclairage de coffre, un prééquipement radio ainsi qu'une calandre spécifique nettement plus cossue mais aussi par un revêtement de sièges garni d'un tissu au motif écossais qui donne à l'intérieur un côté cosy qui rappelle les clubs anglais ! D'où la dénomination Club qui permet de rappeler à l'heureux propriétaire de cette Visa qu'il a dorénavant un lien avec les membres de n'importe quel Gentlemen's club britannique !

Et chère Brindamour, vous noterez donc qu'il existe via la culture britannique un lien direct allant de la Visa Club à la Jaguar Sovereign ! Il n'y a donc pas d'incohérence, ni même de rupture qualitative entre ces deux modèles, mais tout au plus une progression quantitative ; la Jaguar étant un peu plus longue, pus lourde et puissante que la Visa.

Enfin, si vous trouviez mes arguments un peu spécieux, sachez que comme tout un chacun, je ne cesse de lutter entre une intro-direction et une extro-direction dans lesquelles je me débats. La thèse est issue d'un ouvrage de David Riesman, La foule solitaire paru en 1950. Dans cette étude sociologique, David Riesman distingue trois orientations culturelles : la tradition, le soi et l'autre. Après la révolution industrielle, explique Riesman, si les deux premières continuaient de modeler la vie des Américains, une classe moyenne plus malléable et consommatrice s'est développée petit à petit, et avec elle la tendance à se définir en fonction des autres et à rechercher leur approbation. Sans nier que cette orientation vers l'autre existe dans toute société et joue un rôle important, Riesman explore les défauts de cette tendance quand elle prévaut et de la perte d'autonomie qu'elle engendre chez les individus. C'est ainsi qu'il parle d'individus intro-dirigés et extro-dirigés.

Tantôt, fidèle aux valeurs auxquelles je crois profondément, issue tant de mon milieu que de mon éducation, me voici intro-dirigé, c'est à dire centré sur moi, mon monde et mon héritage. C'est à ces moments que me souvenant que "bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée", je me mets en quête d'une Visa que je prends beaucoup de plaisir à conduire en me fichant comme d'une guigne du regard des autres. C'est dans ces moments que j'apprécie le jugement du lusitanien travailleur avec lequel je partage des valeurs de travail et d'honnêteté et à qui j'ai envie de hurler : Como você é amigo certo, Visa é um excelente carro! (traduction incertaine issue de Google).

Et puis parce que je vis aussi dans un monde qui véhicule de bien vilaines valeurs, parfois je suis infidèle aux groupes primaires - famille, groupe restreint de relations - pour me tourner vers des communications plus larges tournées vers l'extérieur, dans lesquelles, la morale ou l'éthique du travail laissent leur place à l'apparence et la jouissance de consommer. Me voici alors extro-dirigé par des attentes que je suppose peser sur moi. C'est ainsi qu'au volant de ma Visa, il me suffit de refermer ma grille pour me retrouver dans ma rie et je prends conscience que cent pour cent de mes voisins proches roulent qui en BMW, Porsche, Jaguar ou encore Mercedes ou Audi. 

Alors remontant dans ma Visa, les mains serrées sur la jante mince du misérable volant de bakélite, je me mets à rêver cuir, ronce de noyer et mécanique racée parce que moi aussi après tout je le vaux bien ! Il est bien loin l'ami lusitanien dans ces moments là !

Pourtant tout au fond de moi, je sais qu'il n'est pas loin que cette Jaguar qui me plaisait tant n'est pas vraiment l'expression de ma tradition et encore moins de mon soi ! Écartelé tel un Ganelon moderne entre la vérité et les artifices de la modernité, je suis ma voie. 

Mais parce que j'aurais toujours les pieds sur terre et que ma vanité puérile ne me guidera jamais complètement afin de ne pas me précipiter dans une cahuzacisation de ma vie, lorsque les mains sur le volant gainé de cuir de ma Sovereign, je roule dans le feulement impérial de son six cylindres en ligne, je pense secrètement :

"Não se preocupe amu lusitano. Eu dirijo um Jaguar, mas no meu coração é o Visa eu prefiro !" (*)

(*)Mas hey, a Jaguar também é bom, é menos proletária e é confortável !




Le cas du père Jérome !


Alors tout le monde en parle. C'est une véritable déflagration qui s'abat sur le monde politique. Le ministre du budget, celui qui avait en charge la lutte contre la fraude fiscale, vient d'avouer qu'il possédait un compte à l'étranger qu'il n'avait pas déclaré !

Et tout le monde tombe des nues, comme si la France était un pays scandinave dans lequel les politiciens seraient tellement honnêtes que l'aveu par l'un d'eux d'une telle ignominie relèverait de l'incroyable !

Alors évidemment, on se demande qui savait et qui a pu couvrir Cahuzac jusqu'à cet épilogue funeste. Et puis, on convoque aussi les psys de service pour savoir comment on peut mentir à ce point. Comment un individu peut ainsi les yeux dans les yeux d'un journaliste prétendre qu'il n'a jamais eu de compte à l'étranger et pire encore, comment ce même type peut à l'assemblée nationale refaire le même mensonge sans ciller ni balbutier !

Pour ma part, je ne vois là rien de bien fabuleux qui mériterait une grande explication. C'est ainsi que le plus calmement possible, il m'est déjà arrivé de dire à des flics que "non je n'était pas passé à l'orange ou que je roulait bien moins vite que le dit leur radar". Parce que face au risque de sanction, mes possibilités sont rares. Soit j'avoue et je prends une sanction, soit je nie et je me dis qu'avec un peu de chance, j'échapperai à la sanction ! 

Donc, à moins d'envisager que comme lorsque l'on était enfant, l'autorité chargée de  nous sanctionner va nous dire "c'est bien, tu as avoué alors je te pardonne", mieux vaut toujours nier tant que les preuves à notre encontre ne sont pas flagrantes.

D'ailleurs les flics ne s'y trompent pas quand, lorsqu'ils ont un prévenu en face d'eux, osent lui dire "allez avoue et la justice en tiendra compte". C'est un peu une manière de tenter de manipuler le petit enfant qui sommeille au fond de nous en lui faisant croire que "faute avouée est à moitié pardonnée". La règle c'est bien sur de ne rien reconnaitre et de ne rien signer, tout en rappelant au fonctionnaire de police qu'à moins qu'il émarge aussi au ministère de la justice, le sien serait plutôt celui de l'intérieur ! De puis qu'il leur est interdit de vous frapper, visite médicale et présence de l'avocat obligent, vous pouvez vous permettre de jouer un peu sans redouter un coup d'annuaire.

Bref, nul besoin de recourir à des thèses alambiquées pour expliquer la conduite de Cahuzac. Il était enferré dans son mensonge et il s'est dit que tant qu'il n'y avait pas de preuves flagrantes, mieux valait nier. Je suppose qu'il a pu penser que compte tenu de son niveau, quelqu'un lui sauverait la mise. Hélas pour lui, et c'est là une véritable interrogation, les réseaux n'ont pas fonctionné pour lui et il a été sacrifié.

Et puis les gens s'étonnent ! Moi sincèrement, l'ayant vu dans plusieurs débats, je l'avais trouvé bien Cahuzac. Non que je sois d'accord sur le fond mais que j'aie trouvé que la forme était adroite. Le type présentait bien, parlait bien et maitrisait son sujet ! Et j'en ai vu plus d'un se faire aligner face à Cahuzac. Sincèrement, je le trouvais vraiment doué et j'ai même regretté qu'il soit socialiste parce qu'il me semblait bien plus doué qu'un Xavier Bertrand par exemple. 

Je m'étais même dit que ce type n'avait rien d'un socialiste, tant son discours était clair et précis, un vrai vendeur de bagnoles d'occasion, avec le bagout nécessaire et la technique de réfutation des objections quasi innée !

D'ailleurs, un jour, j'avais regardé sa biographie sur Wikipédia. J'avais ainsi appris qu'il était né un 19 juin, qu'il était auparavant chirurgien cardiologue avant de se reconvertir dans l'esthétique avec madame, elle aussi médecin dermatologue, et plus spécifiquement dans l'implant capillaire. Nanti de ces seuls éléments, je m'étais dit "toi mon pote tu dois aimer le blé et tu ne dois pas être très clair". 

Parce que sincèrement, quitter la médecine traditionnelle, surtout en tant que chirurgien pour aller passer ses journées à implanter des cheveux sur des crânes chauves ou dégarnis, il faut vraiment aimer l'argent ! Vous vous imaginez vous, assis derrière votre patient durant des heures, à lui arracher les petits poils sur la nuque, pour ensuite pratiquer une incision au scalpel sur son crâne et les y implanter avant de suturer ?!

Même si l'on admet que toute peine mérite salaire et qu'il n'y a pas de sots métiers mais uniquement de sottes gens, vous avouerez tout de même que renoncer  la chirurgie pour ça, il faut vraiment adorer le fric ! Je comprends qu'on le fasse de temps en temps, histoire de se payer la Patek Philippe ou la Porsche dont on rêvait. Mais de là à faire ça à plein temps, moi cela me laisse pantois ! C'est un peu comme si un amateur de mécanique décidait de passer sa vie à faire des vidanges !

Bref entre ça et son petit côté arriviste qui grenouille tôt en politique (membre d'un cabinet ministériel) et dans les cercles de pouvoir (franc-maçonnerie, cercle de l'union interalliée), son côté grand bourgeois limite parvenu (cigares, appartement dans le VIIème et collection de montres), le mec me semblait aussi fiable en socialiste militant que DSK en gardien de harem !

C'est marrant parce qu'avec mon intelligence moyenne, moi qui ne suis pas flic à la DCRI et encore moins élu ou ministre, rien qu'en lisant sa bio, je m'étais fait la réflexion que pépère ne devait pas avoir le cul aussi propre qu'il le disait. Je m'étonne donc que les révélations sur la détention d'un compte à l'étranger ait pu surprendre tant de monde, parce que moi je n'ai pas été surpris. J'ai plus été amusé en fait.

Donc, Cahuzac comme tout banal délinquant a suivi un parcours classique sur le chemin du fric facile. Voyant que ça tournait toujours rond, il est simplement monté en grade comme le ferait n'importe quel délinquant qui après avoir volé un œuf volera un bœuf ! Rien de bien nouvau sous le soleil si l'on veut bien admettre que ce n'est pas parce qu'un type est médecin, vit dans le VIIème et est élu qu'il n'est pas un voyou de base. Si le type n'est jamais sanctionné au fur et à esure qu'il s'élève dans la carambouille et le pouvoir, pourquoi voulez-vous qu'il cesse un comportement qui lui apporte toute satisfaction ?

Alors il a menti ? La grande histoire ! Vous avez déjà vu un parrain se mettre à table dès que les flics ont des soupçons vous ? Non jamais ! Ce n'est que quand l'étau judiciaire, via la production de preuves formelles, se referme sur lui, que son avocat ne peut plus rien, que le parrain signe ses aveux.

Donc, je ne serai pas de ceux qui oseront s'en prendre au pauvre Cahuzac en frappant un homme à terre. La manière dont il a agi me semble normale et cohérente avec ce qu'il était : un énième pauvre type aimant trop le fric, le pouvoir et les paillettes et prêt à faire des arrangements avec sa conscience pour y parvenir. C'est finalement très humain !

"Arx tarpeia Capitoli proxima"
La roche tarpéinne n'est pas loin du Capitole
Expression latine