30 septembre, 2007

Affaire du teddy blanc : rebondissement !

Ayant menacé GCM de faire courir une rumeur concernant des troubles de l'érection persistant, ce dernier a tout de même refusé de me dire où il avait acquis son teddy blanc ! J'ai aussitôt décidé d'être encore plus cruel !

Je l'ai carrément menacé d'utiliser son pseudonyme non enregistré, afin de laisser des commentaires élogieux sur ce blog ! Là, il a craqué, mais c'était simple. Personne n'ayant jamais entendu GCM faire un quelconque compliment à quelqu'un, je savais que la menace porterait ses fruits. GCM préfèrerait en effet mourir que d'avoir l'air aimable ! Par exemple, vendredi soir, mon fillot m'a dit que GCM était très sympa ! Si GCM savait qu'on le trouve sympa, il en ferait une jaunisse !

Ce teddy blanc a donc été acquis voici deux ans, dans la boutique Capitol située à côté du tabac au premier étage de Vélizy2, grand centre commercial situé dans les Yvelines, près de Paris. La marque est Serge Pariente. Wolf Larson, célèbre acteur, aurait le même ! Le plus rigolo, c'est que je me demande, si ce n'est pas dans cette même boutique, que j'avais acheté ma chemise sudiste, dont j'avais parlé ici voici quelques temps, en 1982. Capitol, c'est trop d'la balle ! Comme la vie est étrange, à vingt ans et quelque d'intervalle, GCM et moi, on a acheté des fringues ridicules dans la même boutique !

D'ailleurs sur le site de Vélizy2, ils le disent bien :
"Repaire des fans de jeanswear et sportswear, Capitol vous "look" de la tête aux pieds grâce à un large choix de vêtements et chaussures. Les marques branchées y ont naturellement leur place." (CAPITOL Mode mixte tél : 01.39.46.24.44 Niveau 2 Repérage H/3-4 Zone verte)

Ouahhh trop bath ce teddy ! M'man, j'veux le même !

Violence et télévision ! 3


Bon, alors pour conclure mes réflexions sur la responsabilité de la télévision dans la violence des jeunes que j'ai étalées dans deux articles précédents, il me fallait une phrase choc. Souvenons-nous, que je ne pense pas que cet outil soit responsable de quoi que ce soit. Et là, la phrase lourde de sens :

La télévision n'est que le miroir de notre temps !

Vous pourrez abondamment me citer, la phrase est libre de droits ! Pour mémoire, cette phrase est à prononcer, la tête légèrement penchée vers le haut, un peu inclinée vers la droite. Le regard doit être perdu, sans paraître vide, un peu comme si vous cherchiez l'argument massue, carrément sans appel. Une fois la position trouvée, d'une voix calme, dites : "De toute manière, tout ceci est un faux débat, car la télévision n'est que le miroir de notre temps".

A ce moment là, remettez votre tête droite et fixez votre adversaire, sans haine, mais fermement tout de même, pour bien lui faire comprendre que vous venez de le clouer au sol. Là, normalement, il ne pourra qu'acquiescer. Peut-être, tentera-t-il de vous répondre, parce qu'il sent qu'il vient de perdre. Dans ce cas, écoutez patiemment sa réponse.

Avant même qu'il ait fini, commencez par baisser légèrement la tête. Dans le même temps, baissez les yeux, inspirez profondément, pour bien faire comprendre que, décidément il n'a rien compris. Les épaules un peu voutées, comme si sa bêtise vous attristait, relevez tout doucement les yeux. Puis fixez votre adversaire et dites : "Certes, j'entends bien ce que vous dites, mais je vous le répète, la télévision n'est que le miroir de notre temps. Je n'ai rien à ajouter et je ne crois pas, si l'on est honnête intellectuellement, que l'on puisse rajouter quoique ce soit".

Là, votre contradicteur est mort. Vendredi prochain, je branche Urbain, sur le sujet, et hop, d'un coup d'un seul, je lui balance la phrase qui tue ! Ridiculisé qu'il va être !

Ne vous occupez pas de moi !


Comme je n'ai rien de précis à faire, je suis venu jouer avec le lecteur exportable rigolo ! Allez hop, un peu de bonne musique ! Ne vous occupez pas de moi, je bricole.

Musique!



Celui qui trouve le titre gagne une bouteille de Gris de Toul, qu'il devra consommer avec modération bien entendu.

Appel à témoins !

Malgré toutes mes efforts, impossible de trouver un "blouson" teddy blanc,
alors je colle un our (teddy bear) blanc ! Voilà !

Si vous ne le savez pas, un teddy, est un blouson pour homme, inspiré de la mode sportive des années soixante. Souvent décoré dans le dos, du logo d'un collège ou d'une équipe de sport, ce vêtement très prisé, continue une carrière discrète de nos jours. Précisons, que très souvent, les manches ne sont pas de la même couleur que le reste du blouson.

Cependant, quelqu'un, lecteur assidu, ou simple visiteur, peut-il me dire où l'on peut acheter en 2007, un teddy en cuir blanc, entièrement blanc, sans ornementation aucune ?!

Vendredi soir, GCM, individu énigmatique que je fréquente depuis des années, mais dont on ne connait rien, en portait un. Et depuis, je me demande où il a bien pu acheter ce truc là ! C'est idiot, je sais, mais depuis je m'interroge !

Entre, un type qui se lève aux aurores le dimanche pour faire du VTT, un ami proche qui me demande si je peux lui stocker chez moi cinq jambes de bois qu'il a achetées sur Ebay, et celui qui arrive nuitamment vêtu d'un teddy en cuir blanc, je commence à trouver que je suis bizarrement entouré !

En-tête essai


A ma demande, Laurence a réalisé ce superbe montage qui devrait illustrer le blog en lieu et place du gros pavé noir et inesthétique actuel.

Partant d'un médiocre tableau, peint par un artiste communiste du siècle passé, qui lui sert de base, Laurence puise dans un registre symbolique léger pour proposer une bannière esthétique.

C'est ainsi que vous retrouverez la thématique récurrente de ce blog au travers de différents objets, apposés ça et là, comme autant de balises faisant écho avec votre inconscient.

Si, Foug et Paris sont bien entendu très présents, vous aurez noté que figure aussi une carte de la Corse, symbolisant le contrôle discret mais omniprésent qu'exerce mon épouse sur mes activités littéraires bénévoles. J'ai pensé à faire intégrer les photos de l'identité judiciaire de ses cousins Ange et Dominique, mais après coup, j'avoue m'être dégonflé.

Enfin, vous aurez noté que la nourriture, en tant qu'allégorie discrète des nourritures de l'âme, est aussi très présente sur cette bannière. Quiches lorraines, croutons et Gris de Toul, dansent une joyeuse farandole, comme l'annonce d'un gai-savoir, sans cesse renouvelé ! Certains pourraient voir dans ces simples croutons, ingrédient de base de la croutonnade faouine, l'affirmation de ma très très grande créativité, et ils n'auront pas tort !

J'allais oublier l'entonnoir qui, dans l'inconscient collectif, symbolise la folie, la pathologie mentale, et est là, pour nous rappeler l'intitulé de ce blog, mais si au fil des mois, j'ai eu tendance à m'égarer !

Les amateurs d'art constateront aussi qu'un tableau pesant, vu et revu, peut devenir une oeuvre intéressante par la magie de Photoshop. Donc, ne jetez pas vos Picasso, barbouillez dessus, ou mieux, faites des collages, et vous leur donnerez une seconde vie.

Ne manque que la Talbot Solara, bien que j'aie demandé à Laurence de l'intégrer ! Donc autant vous dire que ça va chier du côté de la Lorraine ! Car Laurence le sait bien, elle a toute latitude pour exercer sa mission, comme elle l'entend, du moment que mes ordres soient respectés, mes désirs satisfaits et mes voeux immédiatement exaucés !


Oh Laurence, la Solara, ça vient ou quoi ? Putain, faut tout faire ici !

Poker et comportementalisme !



Hier soir, nous avons été invités par Sean, être hybride, monstrueuse chimère résultant du croisement improbable entre un Staline rigolard et un Al Capone gestionnaire. Ce qui est bien, avec les invitations de Sean, c'est qu'on ne sait jamais comment ça va se passer.

Ca peut être protocolaire, autour d'une table, un peu comme si vous étiez invité par quelqu'un de normal, ou bien, une soirée informelle, avec une profusion de mets et d'alcool, que l'on consommera autour de la gigantesque table basse, vautré sur ses immenses canapés, en face de sa télévision géante.


Mais revenons à nos moutons. La soirée bat son plein. Tout se passe bien, on rigole comme des baleines et les gens sont agréables. L'énigmatique GCM, l'homme aux cernes noirs et au regard inquiétant, qui trainait je ne sais où, arrive vers 1h00 du matin. Vêtu d'un teddy blanc étonnant, qui lui assure un look mixte de rappeur proxénète, il arrive avec sa mallette de poker. si je le ne connaissais pas, je me dirais que ce mec vient de relever les compteurs !

Fut un temps ou certaines personnes, se baladaient avec les boules Obut dans le coffre de la voiture, lui c'est sa mallette de poker ! Parfois, je me demande ce qu'il trimballe dans le coffre de sa voiture. Les Experts de Las Vegas s'en donneraient à coeur joie !

Il est bientôt rejoint par George Killian, qui jouait le beau à l'inauguration du salon du deux roues, parce qu'il avait des invitations spéciales, et qu'il ne m'en a même pas fait profiter ! Il faut toujours se méfier des roux, je lui ai donné ma confiance bien trop tôt ! Enfin, mon fillot étant déjà là, voilà de quoi former une table de poker.


Moi, je ne joue jamais au poker. De toute manière, je ne joue jamais aux cartes. Le seul jeu dont je me souvienne, c'est la bataille, parce que c'est simple et j'oublie toujours toutes les règles des autres. Je précise évidemment que je ne joue jamais à la bataille. Les cartes m'emmerdent, comme m'ont toujours emmerdés les jeux de société.

En plus, jouer de l'argent n'est pas mon truc, je pense que je tricherais. L’argent est trop dur à gagner. La seule fonction que je pourrais avoir dans un casino, c'est la direction, parce que je préfère exploiter le vice des autres, plutôt que l'on exploite les miens. Enfin, quand je dis direction, je pense plutôt à la propriété. De toute manière, n'ayant aucun vice, je ne me vois pas posséder un casino. Exploiter le vice des autres est vicieux.


Généralement, je préfère papoter, alors je les laisse jouer au poker. De temps en temps, je vais les voir, les observer, pour savoir qui gagne. L'ambiance tripot est amusante ; chacun joue sérieusement, le verre posé à côté, les bouteilles s'amoncelant sur la table. Je connais les règles basiques, mais je suis vite perdu au Texas Hold'em, et comme eux sont de vrais initiés, jouant dans des cercles de jeux, je suis vite paumé. Mais c'est assez drôle de les entendre ! Les termes anglais qui émaillent le discours sont amusants, d'autant plus que l'ambiance de base est plutôt Tontons flingueurs.


Mon pauvre fillot qui est complètement naze, perd vite tous ses jetons et quitte la table. Il est crevé, il a eu une dure journée et décide de rentrer chez lui. Je le raccompagne à son scooter et je remonte prendre sa place. Je ne joue évidemment pas, mais je m'amuse à observer les joueurs. GCM vient de gagner la première partie. Comme, je ne peux évidemment pas me contenter d’observer en me taisant, je décide donc de m’impliquer.

J’ai le choix de conseiller Sean, GCM ou George Killian. GCM, c’est hors de question, ce garçon est l’orgueil fait homme. Je l’apprécie beaucoup, mais son demi-sourire perpétuellement victorieux est assommant. Encore quelques années, et il finira par se prendre pour moi ! George Killian, ne m’ayant pas emmené à la soirée d’inauguration du salon de la moto, il est hors de question que je puisse l’aider ; ça lui apprendra. Je porte donc mon dévolu sur Sean.

J’observe attentivement George et GCM. Le premier a le visage plus mobile. C’est un bon joueur, un type intelligent qui joue en cercle. Mais il est volubile et son jeu est plus risqué. C’est amusant de l’observer car il a du mal à se contrôler. Je ne dirais pas que je lis en lui à livre ouvert mais il est moins complexe, c’est un type adorable et ouvert qui intègre parfaitement sa sensibilité. Il compense sa vivacité et sa labilité émotionnelle par de grandes capacités mathématiques, sans doute perfectionnées au cours de ses études d’économie. Il peut risquer, mais il sait toujours ce qu’il y a comme cartes. C’est un excellent statisticien.

GCM, lui est meilleur dans le contrôle de ses émotions. C’est aussi un excellent joueur, adepte des clubs et des parties sur l’Internet. Toutefois, son orgueil immense est finalement une faille. A force de tenter de tout contrôler pour camper un personnage, sorte de grossière caricature cheap de Scarface sous Thorazine, qu’il imagine parfait. Sous ce masque en carton-pâte un peu adolescent, il tente de dissimuler sa grande sensibilité. Je pense qu’il réussit partiellement et qu’il berne les plus sots.

Effectivement, son visage est plus fermé. Si on ne l’observe pas méticuleusement, on finirait pas imaginer qu’il a un contrôle total sur lui-même. Son physique est une aide précieuse. Grand, mince à la limite de la maigreur, il a de plus ce regard inquiétant, un peu fiévreux et ses cernes noirs sous les yeux, qui en font parfois un personnage de théâtre, et qui réussissent sans doute à impressionner les plus jeunes. Tout ceci est évidemment artificiel. Il n’est pas vraiment contrôlant, sinon il ne fumerait pas comme un pompier, ne boirait pas comme un trou et ne serait pas un joueur pathologique. Un vrai contrôlant, se couche à 22h00, ne fume pas, ne boit pas, et ne mène pas une vie de patachon comme GCM !

Sean, lui, c'est un peu le milliardaire russe, monstre froid dans les affaires, capable de licencier pour une poignée de main moite, mais généreux dans le cadre privé. Totalement imprévisible, il a raté une belle carrière de dictateur ou de narcotrafiquant caractériel. Incapable de se contrôler bien longtemps, on devine facilement ses émotions mais il vous en voudra de l'avoir deviné. Il est grande gueule, volubile, risque-tout. Par contre, c‘est un être calculateur qu’il ne faut pas sous-estimer. Ainsi, après avoir perdu plusieurs fois contre GCM qui jouait mieux et de manière plus « scientifique », Sean est allé s’entraîner en cercle de jeux, et est revenu au bout d’un mois bien meilleur joueur. Sean est orgueilleux et calculateur, alors il ne faut jamais se fier à son apparente bonhommie. On peut l’avoir une fois mais pas deux.

Assis à la table, j’observe donc George et GCM. George. Je sais que même si le néo-cortex de ces individus intelligents fonctionne à plein régime, il reste difficile de contrôler son système limbique et ses émotions. D’ailleurs, les joueurs professionnels le savent bien. Même si le poker a des règles, le bluff compte aussi et il est risqué de montrer ses émotions. Certains vont même jusqu’à utiliser des gouttes oculaires de manière à contrôler la dilatation de leurs pupilles.

Je m’amuse donc à les observer l’un et l’autre. Ce que je traque, c’est la faille du contrôle qu’ils exercent sur leurs mimiques via leur néo-cortex, qui trahira leurs émotions. Pour cela il suffit d’observer le visage, les muscles faciaux et les regards. Or s’il est plus facile de contrôler son regard, il est nettement moins aisé de contrôler ses 55 muscles faciaux. Résidus de notre « animalité », les mouvements de ces 55 muscles faciaux, s’organisent en mimiques, qui, chez l’être humain normal indique l’état émotionnel positif, négatif ou neutre. Ces techniques sont assez connues en comportementalisme même si elles sont à considérer avec prudence car jamais sures à cent pour cent.

Au bout de quelques mains, je suis presque sûr d’avoir trouvé le truc qui trahit George Killian. Si son visage et son regard restent sous contrôle, sa tension se trahit par une crispation des muscles temporaux et des auriculaires supérieurs. Le visage est serein, mais lorsqu’il n’a pas un bon jeu, ses tempes se tendent curieusement et ses oreilles s’écartent imperceptiblement. Il doit le sentir et relâche ses muscles, mais le stress fait que cela semble difficile. Cela me permet donc à partir d’un certain moment de pouvoir dire à Sean, quand se coucher ou au contraire, quand augmenter les mises lorsqu’il reste seul face à George.

Pour GCM, c’est un peu plus dur, car il a de l’entraînement dans la duplicité. Sans doute éduqué dans des établissements scolaires où il fallait jouer le dur pour ne pas être une victime, il sait parfaitement se contrôler. De plus, il sait que je l’observe patiemment. Il joue d’ailleurs le malin, en m’assurant qu’il n’a aucune faille et que je ne lirai rien sur lui. J’attends donc sans rien dire. Ce sera plus dur, mais je pense avoir trouve sa faille. Elle est presque imperceptible. Chez lui, c’est le muscle nasal qui le trahit et dans une moindre mesure, le muscle pyramidal.

Quand il a un mauvais jeu ou quand il a un doute, que les choses ne sont pas claires dans sa tête, on a l’impression que son nez s’affaisse un peu. C’est évidemment léger, mais c’est indubitable. C’est même plus criant que chez George, car c’est amusant de voir ce tressaillement infime dans son visage de marbre. Cela me permettra toutefois de bien guider Sean. A un moment donné, sans doute très vexé d’avoir été percé à jour, GCM me dit qu’il n’était pas stressé parce qu’il a « un jack et un neuf ce qui est une excellente main dans une table de trois joueurs ». Outre le côté amusant de son expression, je ne serai jamais sur de ce qu’il me dit dans la mesure où je ne sais pas aussi bien joueur que lui au poker. Toutefois, malgré les dénégations de GCM, c’est Sean qui a fini par gagner en leur mettant une jolie branlée. Ma technique semble fonctionner à 90%.

Alors qu’en est-il ? Je suis persuadé que la technique marche. Elle a cependant deux limites quand on joue.

  • D’une part elle nécessite beaucoup d’entraînement car il faut vraiment se concentrer pour observer ces tics involontaires trahissant les émotions d’un bon joueur ;

  • D’autres part, malgré l’apport évident de ces techniques comportementales, subsistent la nécessité d’être bon statisticien pour connaître les probabilités que les adversaires aient telles ou telles cartes, ou que celles ci soit dans le flop.

  • Enfin, le hasard des cartes reste important et la chance est présente ou non.


Enfin quoiqu’il en soit, Sean a gagné ! Toutefois, dans un souci de légalité citoyenne et solidaire, je vous rappelle que les jeux d’argent sont soumis à une législation stricte et qu’en plus ils constituent une addiction.


Philosophie !

Avec GCM, nous sommes amateurs de séries nanardes diffusées sur la TNT. Nous les regardons souvent nuitamment, d'un oeil tout en papotant. En ce moment, NRJ12, diffuse Tarzan, interprété par Wolf Larson. Avec son pagne, ses petites bottes fashion et sa coupe à la Cloclo, il n'est pas très crédible.

Toutefois, le jeux catastrophique des acteurs, l'indigence des scénarios, la médiocrité des moyens (jungle du Connecticut) et l'imbécilité des dialogues font de cette série, un spectacle plaisant à regarder en papotant et en prenant un verre. De plus, la fin d'un épisode se conclut souvent par une leçon de morale, en forme de prise de conscience percutante, que Tarzan, nous assène d'un ton convaincu qui n'admet aucune réplique. Lors d'un épisode que nous avions vu, nous avons eu le droit à cela :


Je vous laisse méditer la sentence ! J'espère que vous ne promènerez plus votre chien de la même manière. Et si vous aimez vous aussi la philosophie roborative et les leçons de vie, alors demandez le programme !

29 septembre, 2007

A l'aide !

Moi !

Même s'ils sont peu nombreux, je reçois tout de même des commentaires que je publie sans aucune censure, notamment s'ils m'encensent !

Toutefois, répondre à tout le monde me pose problème car je publie sous blogger. Blogger, c'est le programme de publication de blogs, sans doute le plus simple, mais aussi le plus indigent. Ainsi, lorsque je modère les commentaires, je ne sais pas à quels articles ils correspondent. Ou alors, ils se rapportent à de vieux articles, dont j'avais même oublié le nom !

Il me faudrait donc, à l'instar d'autres services de publication de blogs, une liste figurant dans le menu de droite, indiquant quand et où ont été laissés les derniers commentaires. Je sais que cette modification existe pour blogger, et je l'ai déjà vue ! Je vous le promets ! Je ne mens pas !

J'aurais pu laisser un commentaire à ces personnes et leurs demander comment ils avaient fait cette modification, me direz-vous ? Certes, mais je suis affreusement timide, et je n'aime pas déranger ; je me suis donc tu, me contentant d'admirer leur blog ainsi modifié et me murant dans ma réserve de toute petite violette timide !

Ah oui, et puis j'allais oublier ! J'en ai marre de ma présentation, avec le pavé noir dans lequel figure le titre de mon blog, je voudrais moi aussi une super belle photo, une sorte de bannière comme on dit, en haut du blog ! Encore une fois, j'ai vu des gens publiant sous blogger, avec de supers trucs, même que si on veut, on peut changer la photo de présentation toutes les semaines ! Comme cela, le lecteur lambda, se dit en passant : "tiens il a changé sa photo !". Ca fait dynamique et jeune, c'est tout moi !

J'aurais aussi pu poser la question à ceux qui ont résolu le problème, mais ma timidité maladive m'en a empêché ! Alors, comme à mon habitude, je me suis contenté d'admirer en silence, sans rien dire, ni oser demander !

Et puisque j'en suis aux modifications, quelqu'un pourrait il m'expliquer comment on parvient à coller une bande son sous blogger. J'ai vu qu'il y avait des lecteurs exportables, mais comme je suis bête, je n'ai rien compris à la manipulation. J'ai encore bavé d'envie sans rien dire ! J'en ai marre de cette vie de frustration !

Qui peut m'aider ?

De la zik ! ouééééé



27 septembre, 2007

Incroyable ! 51000 !

Groupe de terribles Fouganeiros. Les jeunes portent la
blouse bleue traditionnelle des jeunes guerriers. En haut, au milieu,
on observe la pose martiale du chef portant
les traditionnelles moustaches de guerrier pubère !
(photo colorisée : expédition ss-lieutenant Royer de 1902)

Le 24 septembre, je fêtais mon 50 000ème visiteur, et voici que j'en suis à 51 000 ! C'est fou ! Même pas le temps de cuver le Dom Pérignon, qu'il va falloir que je remette ça !

J'avais prévu un truc pour le 50 000ème visiteur, mais c'est venu si vite, que je n'ai rien eu le temps de faire. Alors pour le 55 000ème, j'ai décidé de me faire prendre en photo à côté du panneau indicateur de Foug !

Bon, vous pourriez trouver cela insignifiant, voire totalement idiot, mais pour moi, c'est important. Je dois être le site qui parle le plus souvent de Foug (54 570, Meurthe et Moselle), celui qui leur a créé une spécialité culinaire mondialement célèbre, la célèbre croutonnade faouine, alors que je n'y ai jamais foutu les pieds !

Je suis en train de monter l'expédition. J'ai tous les renseignements. Il parait que jusqu'à Vitry-le-François, voire Saint-Dizier, on parle encore notre langue. A partir d'une ligne Bar-le-Duc / Ligny-en-Barrois, ça se complique un peu, enfin en s'aidant un peu avec les mains on parvient à se faire comprendre et on peut même encore trouver de la nourriture en faisant du troc, pourvu qu'on ait pensé à prendre de la verroterie ou des couvertures. Les pneus rechapés sont aussi acceptés, mais c'est plus encombrant.

Après, c'est la direction Toul, et on entre dans les grandes plaines tragiques du toulois. C'est le moment de recruter des porteurs et surtout un guide, qui vous amènera sain et sauf jusqu'à Foug, à travers les munitions non éclatées de la première guerre mondiale. Un pas de côté et vous partez en chaleur et en lumière parce que votre rangers aura touché un obus de 88mm.

A chaque instant, on se demande si l'interprète ne va pas trahir vos propos et vous vendre à l'une des tribus qui vivent dans la région. Le grand classique, c'est que le guide vous abandonne en terrain découvert à la merci de guerriers. D'ailleurs, votre regard anxieux se pose parfois sur des ossements blanchis. Dans chaque bosquet, chaque tranchée abandonnée, des yeux vous guettent, des regards vous suivent et vous épient, ce sont ceux des farouches fouganeiros.

Que leur sorcier ai prédit le jour où vous passez, un malheur quelconque, et alors, pas de quartiers, c'est vous qui paierez. D'un coup, vous porterez votre main à votre gorge, ayant ressenti une piqure infime. Un moustique en cette saison ? Non, ce n'est qu'une fléchette trempée dans du curare qu'un des guerriers embusqués vient de vous envoyer avec sa sabarcane. Même pas le temps de dire ouf, que votre coeur vient d'être paralysé par le poison foudroyant ; vous vous affaissez et tombez de votre long dans la terre grasse et lourde du toulois.

Encore une seconde de conscience, juste le temps d'apercevoir un prunier près de vous, et de vous dire que ce doit être l'arbre qui donne les mirabelles dont on fait le poison local, c'est votre dernière pensée car vous allez mourir. L'oeil déjà vitreux, un filet de bave à la commissure des lèvres, vous mourez tandis qu'un perfide fouganeiro, s'approche de vous en rampant, pour vous trancher la tête qu'il réduira selon l'antique tradition pour la proposer ensuite sur son stand le long de la Nationale 4 aux touristes. Il n'a même pas le temps d'approcher son couteau d'obsidienne de votre jugulaire, que vous êtes mort.

Le danger rôde mais je saurai le braver rien que pour faire cette photo.


Les fouganeiros aiment la musique !

Des nouvelles du front !

L'ingédient de base : le croûton !

J'avais quelques minutes disponibles, et de viens de vérifier. Mon blog est toujours en tête des résultats sur Google, lorsque l'on cherche les mots "croutonnade" ou "croutonade". Quant à la requête "croutonnade faouine", je squatte tous les résultats sans aucune exception !

Sans aucune modestie, je dois avouer que c'est une grande victoire dont je suis très fier. Il y a des succès dont on ne se lasse pas et qui vous font dire que vous n'êtes pas né pour rien.

Prochainement, je ferai la fiche recette de la Croutonnade faouine, afin de fixer définitivement la liste des produits nécessaires, les proportions et les temps de cuisson. La Croutonnade faouine, ne supporte pas l'à-peu près ! Avec un peu de chance, je finirai avec une fiche à mon nom dans Wikipedia !

Curieux !


Regardant mes statistiques, j'ai constaté que certaines personnes venaient chez moi, via un lien présent sur le site Les 4vérités ! Curieux, je me suis rendu sur ce site, où je figure comme lien de la semaine !

Quelle consécration que d'être présent sur la première page d'un site aussi important. Bon, bien sur, c'est assez marqué politiquement, mais bon, j'aurais été étonné si j'avais été élu par Libération, bien que je l'aie lu lundi dernier dans mon café favori parce que le Parisien était déjà pris !

Dans tous les cas, merci au lecteur qui a permis de me mettre un lien là-bas !

signé : un boutiquier avide de connections

Violence et télévision ! 2


Toujours à propos de mon article sur la télévision, car il semblerait que le fait que je m’adonne à ce plaisir coupable consistant à regarder d’un œil les programmes débiles de la TNT ne soit pas toléré, un lecteur m’a ainsi laissé un très long commentaire anonyme. Il y a quelques dizaines d'années, je suis sur qu'il m'aurait dénoncé à la Kommandantur !

Ce texte, très long, dont je cite des extraits dans cet article, propose des morceaux choisis de la prose d’une certaine Godeleine Lafargue, Docteur en Philosophie, dont je n'ai jamais entendu parler. Après avoir regardé sur lenet, il semblerait que cette personne soit catholique militante, et souvent citée par Radio-Courtoisie.

Alors, dans ce très long commentaire, j’ai relevé les morceaux choisis suivants :

1 - « Tout le monde connaît l'histoire de cet enfant qui, se prenant pour Spider-Man, se jette du haut d'un building pour voler. Fait terrible, mais qui est le produit direct de la télévi¬sion. Avant six ans la cloison entre le virtuel et le réel n'est pas étanche chez l'enfant. Or la télévi¬sion déverse sur lui un flot ininterrompu d'images virtuelles qu'il est incapable de distinguer de la réalité. Ainsi par exemple, comme le rapporte Stéphane Clerget, Amélie, cinq ans, se cache pour insulter la présentatrice des programmes, craignant qu'elle ne la voie et la punisse. Tout ceci est accentué par la mode de la télé-réalité. Or la vie sociale pour être harmonieuse repose, sur le principe essentiel de dissociation entre l'acte imaginé et l'acte réel. »

Que répondre à cela ? Déjà que le gamin devait avoir une case en moins pour se jeter du haut d’un building. Qu’un gosse imite un super héros c’est compréhensible, et tout le monde l’a fait dans une cour d’école, même mon ami Urbain qui lui se prenait pour de Gaulle, mais de là à se jeter du haut d’un building, on peut imaginer que le gosse avait de sacrés antécédents psychiatriques !

Spider-Man est un homme araignée, il aurait du y penser et vérifier s’il pouvait faire jaillir des toiles de ses poignets avant de se jeter dans le vide. Moralité : n’est pas Spider-Man qui veut, c’est un super héros.

Bon, c’est triste à dire, mais la sélection naturelle a fait son œuvre, en débarrassant le monde de ce jeune crétin qui ainsi, ne donnera pas naissance à une lignée d’autres crétins. Car n’oublions pas que Spider-Man est avant tout un personnage publié par le magazine Amazing Fantasy en 1963, puis rapidement mis en scène sous forme de dessins animés. Le phénomène n’est donc pas récent. Il me semble donc tout à fait spécieux d’invoquer la culpabilité de la télévision dans ce cas.

On est dans le fait divers, au mieux dans la description d’un beau cas pathologique, mais certainement pas dans l’évocation d’un quelconque phénomène de société. Je ne crois pas que beaucoup de gosses se jettent des toits ! Quand au docteur Clerget, psy qui fut médiatique et quelque l'auteur fait appel comme caution scientifique, ce qu’il relate est aussi très curieux. Je n’imagine pas une enfant de cinq ans, faire ce genre de choses, à moins qu’elle n’ait quelques problèmes psychologiques ou bien que ses parents, pour lui faire une blague, ne lui ait fait croire que la présentatrice la voyait.

Je pense qu’une fois encore, on est dans l’épiphénomène sans grande importance et non dans une manifestation méritant d’être étudiée. D’ailleurs, même Biscotte, la chienne de mon père, qui va avoir un an, a depuis bien longtemps saisi, que ce qu’elle voyait et entendait à la télévision, n’avait pas de réalité physique. Au début, elle est allée voir derrière le poste, mais elle a vite abandonné. J’espère que la petite Amandine, a plus de jugeotte que Biscotte ou ses parents doivent d’urgence consulter ou se faire du souci quant à son avenir professionnel !


2 - « De plus, la représentation du temps dans les fictions télévisées n'est pas celle vécue au quotidien. En une heure, l'acteur a eu le temps de prendre l'avion, d'aller travailler, et de revenir chez lui. On enjambe le temps comme on enjambe l'espace. C'est aussi vrai, et de façon plus radicale pour les jeux vidéos. Que se passera-t-il ensuite chez l'enfant ? Il refusera de se soumettre aux règles du temps, qu'il ne vivra que sur le mode de la contrainte : difficulté à gérer son temps, de faire les choses dans un délai limité, à l'impatience s'ajoute l'incapacité à intégrer la notion de finitude des choses et des êtres, donc à accepter son statut d'être mortel. »

J’allais écrire « Mon Dieu, mais quelle conne ! » ! Je me reprends pour écrire que soit Godeleine est aussi stupide que son prénom est ridicule, soit elle le fait exprès. Ben oui, si une enquête policière dure trois mois, on trouvera rarement un film de trois mois. Ca tombe sous le sens !

L’enfant le comprend fort bien, même très petit, même si la notion du temps n'est pas innée. D’ailleurs avant l’invention de la télévision, on lui racontait des contes de fée, et il était capable de voir le vrai du faux. Comme je l’expliquais dans le précédent article, ce genre de bêtise, écrite par une femme docteur en philosophie, et qui n‘a donc pas les connaissances pour analyser ceci, me rappelle furieusement ce que disaient le même genre d’experts concernant la masturbation.

Ainsi au dix-huitième siècle, un médecin, dénommé Tissot, prétendait dans ses écrits que la masturbation faisait appel à l’imagination et non à ce qui est naturel. Selon lui, elle causait une grande fatigue et devenait une habitude néfaste qu’il qualifiait de morbide. Mais le pire, c’est que cet acte entraînait systématiquement «l’horreur des regrets». Dans la préface de l’édition de 1774, il expliquait: «Je me suis proposé d’écrire des maladies produites par la masturbation, et non point du crime de la masturbation: n’est-ce pas d’ailleurs assez en prouver le crime que de démontrer qu’elle est un acte de suicide ?»

Figure dominante d’une certaine répression sexuelle, le docteur Tissot affirmait que la masturbation pouvait rendre apathique, aveugle et sourd. Il disait qu’elle pouvait même causer des troubles mentaux chez les hommes.

Aujourd’hui, nous avons le bon docteur (en philosophie) Godeleine Lafargue, qui nous explique qu’un enfant qui regarde la télévision « refusera de se soumettre aux règles du temps, qu'il ne vivra que sur le mode de la contrainte, et qu’à l'impatience s'ajoutera l'incapacité à intégrer la notion de finitude des choses et des êtres, donc à accepter son statut d'être mortel ». Rien que cela ! Moi j’aurais rajouté qu’en plus il pourra tourner son cou à 360 degrés, parler en latin du bas Moyen-Âge ou en araméen, cracher un vomi verdâtre sur les prêtres et nécessiter à la fin un exorcisme ! Parce qu’il faut une fois pour toute, considérer tout le mal que produit la télévision, instrument satanique, s’il en est !!!

3 - « Malheureusement il faut encore dénombrer d'autres effets néfastes de la télévision. La personnalité d'un homme ne se développe pas en un seul jour au seuil de l'âge adulte. Elle se construit pen¬dant la petite enfance. Celle-ci s'acquiert par le phénomène d'imitation et d'i¬dentification. Les petits enfants se créent une personnalité en imitant, puis en s'identifiant à leur entourage. Si l'identification se porte sur Loana, ou un héros des Pokémons, sa personnalité sera nécessairement fragile et creuse. »

Encore des conneries ! C’est fou que cette personne puisse être publiée, à moins que ce ne soit par de pieuses éditions, uniquement vendues en pays Chouan et destinées à n’être lues que par de vieilles bigotes ! Alors oui, pour l’imitation et l’identification, on connaît cela très bien. Et donc, avant la télévision actuelle, que se passait-il ? Et bien ‘enfant, lisait ou se faisait lire des contes de fée ou des romans et s’identifiait de la même manière. Quel est le problème que pose la télévision finalement ? C’est le choix des modèles. Godeleine Lafargue reproche qu’on puisse proposer Loana comme modèle.

On pourrait dire qu’après tout Loana, est un modèle positif, d’une demoiselle mal barrée dans la vie qui a tout de même réussi à faire son trou. Ce n’est ni plus, ni moins, qu’une demi-mondaine actualisée à la sauce téléréalité, telle que Maupassant en décrit à longueur de romans. En ce sens Loana n’est pas nouvelle, c’est une aventurière actualisée et rien de plus.

Et puis, ce n’est pas la télévision qui a créé Loana, c’est l’époque qui a permis l’éclosion de Loana. Dans les années cinquante, Loana aurait été ce qu’on appelait une fille- mère et aurait subi l’opprobre de tout le monde. Aujourd’hui, du fait de l’évolution des mœurs, on peut lui trouver des point positifs, et surtout, on lui permet, quelles qu’aient été ses expériences précédentes, de tenter sa chance. La télévision n’est coupable de rien.

Alors, certes on peut peut-être espérer mieux que Loana pour sa fille, mais sincèrement, je trouve qu'elle s'est plutôt bien débrouillée et je considère vraiment dégueulasse qu'on lui jette toujours la pierre, notamment quand cette pierre est lancée par Godeleine Lafargue, grande catholique s'il en est. A ma connaissance, le seul crime qu'ait pu commettre Loana réside dans son goût immodéré pour les atroces chaussures à talons compensés !

Moi je trouve que :
  • Godeleine Lafargue n’amène rien au débat et en reste au commérage de bigote sans intérêt scientifique ;

  • Mon lecteur devrait avoir des lectures plus sérieuses et comprendre que sur Radio-Courtoisie, le pire côtoie le meilleur !

Je précise d’ailleurs à ce lecteur qui semble lire Godeleine Lafargue sans une de distance critique, que si cette dernière assurait un jour prochain dans un ouvrage que la masturbation rend sourd et aveugle, qu’il n’en est rien et qu’il peut continuer !

Que cela soit dit, j'aime bien la télévision, que je regarde souvent en lisant ! Il n'y a décidemment dans ce monde méchant, que GCM qui puisse me comprendre !

26 septembre, 2007

Violence et télévision ! 1

Un repère de la littérature subversive !

Urbain dans son commentaire, qu’il signe Toju, portant sur mon dernier article, avec sa modestie naturelle, nous explique la chose suivante :

« Les études produites par les autorités administratives et politiques portent sur tous les sujets. Ni rapports secrets, ni publications d'éditeurs, cela s'appelle la "littérature grise", outil de décision politique.

Je préfère depuis longtemps la littérature grise à la littérature, et à ce titre je passe au mieux pour un doux dingue. »

Le lien, qu’il nous propose, renvoie au site de la Documentation française. Même si je doute que cette institution publie des trucs passionnants, pour avoir lu certaines de ses publications, j'ai décidé d'en avoir le coeur net. D’ailleurs, je ne vois pas en quoi il s’agirait de littérature grise, dans la mesure où ce sont des rapports publics et plutôt mainstream. Attendre des révélations stupéfiantes ou des publications étonnantes de la part de la Documentation française, me semble plutôt fantaisiste.

La page sur laquelle, nous envoie ce bon Urbain propose de télécharger un rapport rédigé en 2002, à la demande du Ministère de la culture et de la communication, par la « Mission d'évaluation, d'analyse et de propositions relative aux représentations violentes à la télévision ». Manifestement, il s'agissait de savoir pour ces experts, si il existe une corrélation entre la violence en flèche et la télévision.

La synthèse de l’étude figure sur la page d’accueil et explique que :

"Procédant tout d'abord à une évaluation des effets sociologiques, psychologiques et esthétiques de l'inflation de la violence à la télévision, la Commission s'est accordée à reconnaître « un effet net de l'impact de la diffusion de spectacles violents sur le comportement des plus jeunes ». Elle a également constaté un retard de la France par rapport à ses voisins européens dans la mise en place d'instruments de régulation à la fois efficaces et consentis par tous les partenaires contre le développement de cette violence. La Commission a ensuite analysé « le caractère mortel de la montée de la violence dans une société démocratique » et cherché « une définition de la violence et de l'image » pour finalement émettre une série de recommandations (réorganiser la Commission de classification des films, mettre la pornographie hors de portée des enfants, renforcer les missions du CSA notamment)."


Le sujet est bateau, rabaché, resucé, sans aucune originalité, et dès le départ, je ne m’attends à rien d’intéressant. J’imagine une brochette de pseudo experts qui rendront un rapport insipide et sans grand intérêt, en ignorant fondamentalement d’autres pistes pour expliquer la montée de la violence, au nom du politiquement correct.

Profitant donc de l'heure qui m'est allouée par une patiente m'ayant planté au dernier moment, tout en m'ayant prévenu qu'elle me paierait bien évidemment, j’ai lu les soixante-quinze pages du document.

J'ai trouvé ce rapport bien écrit, mais sans intérêt, parcellaire, plutôt stupide et n’apportant rien, si ce n’est de répéter des choses dont on parle depuis que la télévision existe. Je suis sur qu’en cherchant bien, on doit bien trouver un quelconque expert dans les années soixante, pour nous dire que Thierry la Fronde avait une influence néfaste sur les enfants. Après tout, le même genre d’experts à la fin du dix-neuvième siècle expliquait que la masturbation était dangereuse pour les enfants, et qu’il fallait attacher les mains des petits garçons le long du corps afin qu’ils ne s’y adonnent pas. Chaque époque, produit son lot de crétins, experts en rien et en tout, collant à l'air du temps, hurlant avec les loups, qui se croient autorisés à donner leurs avis stupides.

D’ailleurs, le paragraphe d'introduction, présenté dans un style qui doit tout à la Novlangue, est déjà fort révélateur du contenu. Les premiers mots sont : « la dérive de la violence dans notre société démocratique républicaine particulièrement attachée à la liberté, etc. » ressemblent plus à une planche que ferait un franc-maçon au cours d’une tenue, qu’à une rigoureuse étude scientifique.

On sent que l’on s’alarme de la recrudescence de la violence, ce qui est bien, mais je ne vois pas ce que viennent faire les termes de société démocratique républicaine. La violence, en tant que constituée d’actes aveugles, est après tout proscrite dans toutes les sociétés. On a pu trouver violente la défunte URSS, il n’en reste pas moins, qu’elle disposait d’un droit et de forces de police, et je suppose qu’il en fut de même dans l’Irak de Saddam Hussein. Qu'il y ait corruption ou non, au sein d'un régime, ne signifie pas que la violence y soit encouragée ou négligée.

Après lecture, il me semble que le travail réalisé par ces experts, est plutôt bâclé, faisant plus appel à la volonté de trouver en la télévision, instrument inanimé, haï des intellectuels vains, la responsabilité de tous les maux. Aucun dogme n’est donc abandonné, et il ne s’agit aucunement d’une étude scientifique indépendante. Cela ne change pas beaucoup de ce que l'on pourrait trouver dans Télérama.

Après avoir cité de nombreuses études scientifiques, tendant à accréditer qu’il existerait un lien direct entre la violence présentée par la télévision et celle de notre société, ce rapport indique que :

« L’incidence des émissions violentes sur les conduites est toutefois réduite et les processus à l’œuvre sont loin de se résumer à des automatismes mimétiques. Il est plus raisonnable de dire que pour certaines personnes et dans certaines situations, les émissions violentes ont un effet. »

Voilà une conclusion passionnante puisque grâce à ces experts, nous savons maintenant que parfois, certaines personnes sont influencées par les émissions de télévision. On s’en serait douté mais on peut rajouter, que certaines jeunes femmes sont aussi influencées par les romans à l’eau de rose qu’elles lisent.

Et on peut carrément admettre, que dans toute société, et quelque soit le vecteur retenu, paroles, écrits, etc., il y aura toujours des individus plus influençables pour tenter de traduire dans le réel ce qu’ils ont perçu dans le virtuel, simplement parce que leur structure psychique, quelle qu’en soit la cause, ne leur permet justement pas de faire la différence entre le réel et le virtuel. On pourrait donc en déduire qu'on a des problèmes avant de regarder la télévision, mais que ce n'est pas elle qui va les créer.

On a ainsi, coutume de citer le film de Oliver Stone « Tueurs nés », et ce rapport en parle bien évidemment, comme ayant influencé deux jeunes assassins. Le réalisateur Oliver Stone avait d’ailleurs été assigné en justice en 1996. Cela me semble délirant si on admet que ce film a pu être vu par des millions de téléspectateurs de par le monde. Bien sur, on ne retiendra que le sensationnalisme du fait divers, sans jamais s’interroger sur ce qui a pu amener ces personnes à tuer. A mon sens, quand deux assassins sont assez malades pour s’inspirer d’un film afin de tuer, on entre dans une grosse pathologie qui n’a pas pu être provoquée par un film. L’immense, que dis-je l’écrasante majorité des personnes qui aiment lire des polars, ou regarder des films jugés violents à la télévision, n’ont jamais tué et ne tueront jamais !


D’ailleurs, ce rapport citant de nombreuses méta-analyses américaines, réputées fiables, explique qu’il faut prendre aussi en compte d’autres facteurs que le nombre d’heures passées devant la télévision pour corréler un lien entre la violence télévisuelle et la violence en société :

« Les facteurs qui sont « contrôlés » sont les troubles psychiatriques, pauvreté, niveau scolaire des parents, intelligence verbale, négligence vis-à-vis de l’enfant (childhood neglect), caractéristiques du quartier (peu sûr). Les résultats montrent que la négligence vis-à-vis de l’enfant, caractéristiques du quartier, pauvreté, niveau scolaire des parents sont corrélés avec le temps passé devant la télévision, etc. »

Le rapport admet donc qu'il existe d'autres facteurs à corréler, c'est à dire à prendre ne compte dans les statistiques pour expliquer s'il y a ou non un lien entre la violence télévisée et la violence sociétale. J'aurais aimé connaître le coefficient de corrélation, car il est courant que des études soient publiées, avec des conclusions ne reposant, faute de mieux, que sur des coefficients de corrélation de 0,25, ce qui ne prouve rien d'un point de vue statistique.

Plus loin le rapport, occultant les autres facteurs corrélés précédemment explique pourtant que :

« Autrement dit, la responsabilité de la télévision sur le comportement des jeunes téléspectateurs, la responsabilité des images violentes quant à certains comportements, qui avait été présumée par une série d’examens de laboratoire, ou par des observations empiriques des médecins et des magistrats, a également été mesurée comme un effet net proportionnel au temps passé devant l’écran. Personne, aujourd’hui, ne peut plus prétendre l’ignorer. Sur l’effet de la violence, à la télévision à l’égard du comportement des jeunes et sans préjuger s’il s’agit d’un effet direct ou d’un effet seulement indirect, on peut néanmoins conclure à l’existence d’un pouvoir et d’un danger de la violence télévisée, etc. »

On constate donc le côté pernicieux d’un tel rapport qui nous informe d’une part que « ne peut conclure à l’existence d’un pouvoir et d’un danger de la violence télévisée », tout en admettant dans la même phrase « et sans préjuger d’un effet direct ou seulement indirect ». Cela me rappelle les modèles économiques parfois foireux, qui ne manquent pas de préciser "Toutes choses égales par ailleurs".

A ce stade de l’analyse c’est un peu comme si l’on disait qu’un jeune a tué quelqu’un parce qu’il possédait une arme çà feu, sans être capable d’affirmer, que si il n’avait pas possédé cette arme à feu, il n’aurait pas tué. Ce que nous dit ce rapport, c’est qu’il a bien tué avec l’arme à feu, sans toutefois savoir si en l’absence de l’arme à feu, il n’aurait pas finalement pris un couteau, une pierre ou tout instrument contondant se trouvant en sa possession. Donc ce rapport bidon n’apprend rien si on le prend tel quel. Il confond le sujet et l'objet.

Toutefois, si on prend la peine de lire entre les lignes, on remarque que d’autres pistes sont évoquées, pour être aussitôt évacuées, parce qu’elles remettraient sans doute en cause le dogme de la télévision, en tant que grande responsable, éternelle coupable, et génératrice de la violence sociétale.

A mon, sens la télévision n’est qu’un objet inanimé et n’est en aucun cas responsable de la violence. La charger de tous les maux, c’est se trouver un bouc émissaire bien pratique pour occulter sa responsabilité. Les programmes se choisissent et la télévision peut-être éteinte. Si je devais invoquer des causes légitimes de la violence, je crois que citerais :
  • La démission des parents, la dilution du rôle du père porteur du sens de la loi, et les carences éducatives ;

  • L’incapacité d’une administration (éducation nationale, aide sociale à l'enfance, etc.) gangrenée par le gauchisme, à se substituer aux parents quand, malheureusement ceux-ci ont démissionné, quelles qu’en soient les raisons ;

  • La mainmise de la psychanalyse depuis l’après guerre, sur la psychologie ce qui a entraîné une vision uniquement naturaliste des choses, en niant tout facteur biologique ou génétique déterminant et interdisant toute recherche scientifique valable dans notre pays en matière de psychopathologie ;

  • L’atroce relativisme moral qui fait qu’aujourd’hui, tout se vaut, et qu’aucun jugement critique, dit de valeur ne soit accepté.

Alors, sans doute qu’un jeune, livré à lui même, à qui on n’a enseigné aucune valeur, qui ne reconnaît plus le bien du mal, est sans doute fragilisé au point d’être plus perméable à la violence télévisuelle. Dans ce cas, la télévision n’est pourtant pas le mal. Le mal, c’est l’absence de structure qu’une société sans repères clairs propose à la jeunesse.

Dans la pratique quotidienne de ma profession, je n'ai jamais été effrayé par les symptômes. Par contre, face à l'absence de valeurs dont font preuve certains patients, n'ayant pourtant aucun trait sociopathique, là je suis effrayé, et je me dis que cela va être dur, parce qu'il est toujours extrêmement difficile de faire naître une conscience morale chez les gens.

Enfin, si après m'avoir lu, vous avez encore le temps de consulter un article, regardez celui-ci. Des animateurs ou éducateurs, régulièrement appointés par les pouvoirs publics, justement pour tenter de structure des jeunes en difficulté, osent avancer que l'état est peut-être plus responsable de l'atroce assassinat d'Ilan Halimi que son meurtrier Yousouf Fofana. Ce genre de propos totalement irresponsables de la part d'adultes sensés venir en aide à des jeunes, me fait bien plus peur que la télévision, parce qu'il rend compte de l'état de délabrement de notre société.

25 septembre, 2007

Pfff...

Mon héros !

Je ne sais pas quoi écrire. En fait, j'avais rédigé deux articles que j'ai mis en ligne et retirés presqu'aussitôt parce que je n'en étais pas satisfait. Il faudrait que je réécrive aussi celui sur Maurice, parce que je le trouvais moyen, je trouvais que je commençais trop durement, alors que ce pauvre Maurice mérite ma compassion.

Que faire ? Je n'en sais rien. Revenir quand j'aurais des idées. En fait, je ne manque pas d'idées, mais bon, je n'ai pas les idées suffisamment claires pour les mettre en forme. Alors je n'écrirai rien. Tiens, je peux aller voir ce qu'ils passent sur la TNT. Il y a toujours des émissions géniale, du type Next, The beauty and Geek, Total in Love, les Maçons du coeur, les redifs de Popstars, etc.

Quant je n'ai rien à faire, je regarde ça. Je dois d'ailleurs être l'un des seuls à regarder ces daubes. Ah non, il y a GCM qui en consomme beaucoup aussi, alors c'est sympa, on peut en parler ensemble. D'ailleurs j'ai remarqué, que dès que je vois une merde, je suis sur qu'il la connait déjà ! Ce type est un expert dans le genre, c'est vraiment super !

Oui, voilà, tiens je vais me regarder un programme de téléréalité bien crapoteux, cela me videra la tête. A moins, qu'il n'y ait une énième rediffusion de Dragnet sur TMC. J'aime bien Dragnet, une série qui dure depuis 1949, puisqu'elle a commencé à la radio. J'adore quand, l'acteur Ed O'Neil, qui interprète le lieutenant Joe Friday dit :"Je m'appelle Friday, je suis flic". Et puis, le thème de Mike Post est plutôt sympa.

Je m'appelle Philippe, j'ai des goûts simples.


Générique Dragnet !

24 septembre, 2007

50 000 !

Ancien billet de 500 francs, appelé aussi "Pascal" ou encore "billet de cinquante-mille". A l'époque avec un Pascal en poche, on faisait des tas de trucs, on se sentait riche, on pouvait s'en payer une bonne tranche !

Aujourd'hui avec 100 euros, on ne fait plus rien ! Le moindre café est à 2,40€ et une salade composée pourrie frise les 15€. En gros, avec un billet de 100€, vous déjeunez à quatre dans une brasserie merdique sans faire d'excès, c'est à dire un plat, un coup de rouge dégueulasse en pichet, un café et basta ! En plus les euros, c'est laid !

Enfin, m'en fous, j'ai tout de même eu cinquante-mille visiteurs ! Ce chiffre, 50000, est aussi le code postal de Saint-Lô, préfecture du département de la Manche. Vous vous en foutez peut-être, mais je tenais à le préciser.


50 000 !

23 septembre, 2007

Des nouvelles de Marcel !

Champagne au frais ? Tiens, je suis attendu !

Dans un article en date du 2 août dernier, je vous parlais de Marcel, le patron du rade qui jouxte ma banque, dans lequel je me rends chaque semaine après avoir versé mes chèques de consultations.

Consommant mon habituel café, le cul sur une chaise, j'ai eu le loisir d'observer la clientèle d'habitués qui fréquente ce rade de quartier. Pas grand chose à en dire, si ce n'est la présence d'alcoolos classiques. Deux personnes ont retenu mon attention, un type dont je vous parlerai prochainement et Marcel, le patron, qui bien sur ne s'appelle pas Marcel, mais que j'appellerai Marcel pour des raisons de confidentialité.

L'ayant largement observé et ayant souvent discuté avec lui, mon opinion était faite, Marcel souffre de ce que l'on nomme aujourd'hui un trouble bipolaire (BP), que l'on appelait avant psychose maniaco-dépressive et encore avant folie circulaire. Peut-être qu'encore avant, cela n'avait pas de nom ou encore un autre nom et peut-être même qu'on brûlait ceux qui en étaient atteints, mais je n'ai pas de renseignements précis.

Donc, comme je l'expliquais dans l'article précédent, dont je fais un super copier/coller, Marcel est un type étrange, à la fois fort en gueule et doté d’une sensibilité étonnante, qu'il cherche toutefois à refouler. Lorsqu’il a repris cet établissement voici deux ans, il a lourdé la plupart des piliers de comptoir puis, a réussi à s’engueuler avec la majeure partie des commerçants de la rue et enfin de la clientèle qui lui restait.

Il est parfois dans des périodes d’activité intense, au cours desquelles il parle à tout le monde, vanne ses clients, sauf moi bien sur, joue le beau, siffle carrément les gonzesses qui passent dans la rue et semble ne jamais pouvoir s’arrêter. S'il a le malheur de boire un verre, il ne s'arrêtera qu'au bout de trois ou quatre bouteilles. Et pourtant, Marcel n'a rien d'un alcoolique.

Un blaireau de médecin le connaissant, me disait qu'il était alcoolique et me rappelait combien l'alcoolisme était difficile à traiter, et que donc, Marcel n'avait pas de pot, et donc qu'en gros il devait se démerder. C'est toujours un peu le même discours concernant l'addiction, comme si ceux qui en étaient atteints étaient forcément des êtres faibles. L'idée d'une explication neurobiologique échappe souvent aux médecins s'agissant des addictions, et dans ce cas ils se transforment en jansénistes.

J'ai rétorqué à ce médecin de mes deux, qu'il se trompait, que l'alcoolisme, ce n'était pas cela et que ce qu'on observait chez Marcel n'était qu'un symptôme de quelque chose de plus profond et intéressant. Que dans le cas de Marcel, l'alcool n'était qu'une addiction lambda, qui signe l'entrée dans la phase maniaque d'un trouble bipolaire, et rien d'autre. D'ailleurs, Marcel peut cesser de boire durant plusieurs jours. Vous l'aurez saisi au passage, mon diagnostic est bien plus balèze et intelligent que celui de ce pauvre naze. Et d'ailleurs, je ferai un jour prochain un super truc sur les addictions.

Je ne dis pas que boire comme il le fait, est neutre et que cela doit être encouragé, non ! Mais je pense que si Marcel tombe sur un médecin qui lui prescrit un traitement classique, avec des aversifs du type Aotal ou Esperal, plus le Valium qui va bien, rajoute la leçon de morale pour lui expliquer que boire c'est pas beau, Marcel boira encore alors que j'aurai une longue barbe blanche. Traiter uniquement le symptôme et non la cause, voilà le risque !

En bref, j'en étais là de mes observations avec Marcel. Je suis persuadé qu'il souffre d'un joli trouble bipolaire, mais comment lui dire ? Même si j'ai eu l'occasion de discuter bien souvent avec lui, ce n'est pas facile à dire. En effet difficile d'expliquer à quelqu'un que s'il se comporte comme une merde, ce n'est pas parce qu'il est con mais simplement malade. Déjà, le problème, c'est que Marcel quand il est dans ses virages maniaques est persuadé d'être spirituel et génial alors qu'il n'est que chiant.

Donc en gros, tant que plusieurs personnes ne lui avaient pas clairement manifesté le fait qu'il devenait de plus en plus lourd, il n'y avait pas de raisons que tout cela s'arrête. Marcel piquait ses crises, devenait lourd, faisait chier tout le monde et puis voilà. Mais, quelques problèmes avec la police, les consommateurs, son personnel, et enfin tout le monde, lui ont mis la puce à l'oreille comme on disait quand j'étais petit.

Marcel a commencé à se dire que ses comportements n'étaient pas drôles mais problématiques et sans doute le signe d'un truc pas net. Il a commencé à en souffrir parce que qu'il s'est dit que si près de cent pour cent des personnes le trouvaient lourd, c'est qu'il l'était vraiment. Il en a donc conçu de la honte, et comme je l'expliquais magistralement dans mon article précédent, ce sentiment de honte l'a rendu plus humain.

Tant et si bien, qu'un vendredi, alors que j'étais benoîtement assis dans l'établissement en train de lire, en prenant un café, il a demandé à me parler. Il a pris une chaise et m'a dit qu'il fallait qu'il arrête de boire. Je l'ai écouté, et super intelligemment, avec une ruse digne d'un tribu entière de sioux, je l'ai adroitement questionné l'air de ne pas y toucher ! Là, je vous entends vous exclamer : "Qu'est-ce qu'il est rusé Philippe !". C'est vrai et je le sais de toute manière.

Au bout d'une vingtaine de minute, la discussion était suffisamment calme pour que j'avance précautionneusement mes pions et que je lui parle franchement. J'avais suffisamment d'éléments pour lui expliquer que peut-être que s'il buvait, ce n'était pas vraiment de l'alcoolisme, mais le symptôme d'un truc plus insidieux que l'on nomme trouble bipolaire. Alors croyez-moi, j'ai bien amené le truc ! Je ne lui ai pas dit : "As-tu pensé que tu buvais comme un trou parce que tu es dingue ?"

Non, je lui ai fait prendre conscience de ses hauts et de ses bas, de sa sensibilité particulière, de son côté créatif, etc. Ceci dit, comme le mec, même s'il est bourrin, est plutôt intelligent, il se connaissait parfaitement, je ne lui ai rien appris sur lui qu'il ne sache déjà. Depuis des tas d'années, il savait qu'un truc clochait chez lui. La seule chose qui lui manquait c'était de mettre un nom sur son trouble. Comme beaucoup de gens, il n'avait pas eu envie d'aller voir un psy, parce que ce qu'il connaissait de notre métier, n'était pas très intéressant.

Comme il me l'a dit, il n'avait aucune envie de se raconter durant des années, semaine après semaine. Sa vie, il la connaissait parfaitement bien, et ce qui lui importait c'était le présent et l'avenir. Je ne lui en veux pas de penser cela, parce que si les gens ont Gérard Miller comme seule représentation de notre boulot, c'est sur que cela n'incite pas à consulter. On préfère continuer à picoler.

Enfin, quoiqu'il en soit, on a pu papoter correctement une demie-heure sans qu'il ne s'énerve. Je lui ai promis deux ou trois photocopies sur le sujet afin qu'il se fasse son idée. Et ensuite, ne me restera plus qu'à trouver un médecin capable de le suivre.

Et là, c'est une autre paire de manche ! Car si pour prescrire des ISRS (médocs genre prozac) et des benzodiazépines (médocs genre Lexomil), on trouve tout un tas de médecins, ça devient plus difficile pour prendre en charge un trouble bipolaire. Même certains psychiatres à qui, j'ai pu envoyer des personnes dont j'étais sur qu'il fussent bipolaires, ont des pudeurs de pucelles face à cette pathologie ! Tant qu'on n'est pas dans un beau cas de type 1 avec de belles crises maniaques entrecoupées de passages ultra mélancoliques, ça ne leur va pas !

Alors ils questionnent sur les parents, et si vous avez le malheur de dire que papa et maman allaient bien, c'est raté, vous revenez dans la case dépression et vous aurez le droit à tous les antidépresseurs du marché. Parce qu'ils ne se posent pas la question de savoir si papa ou maman auraient pu être eux-mêmes bipolaires sans que cela n'ait jamais été détecté. Nan, un trouble bipolaire, c'est des alternances de hauts très hauts et de bas très bas, et un parent qui en a souffert, et toc ! Circulez, y'a rien à voir !

Mais bon, mon propos n'est pas de critiquer les médecins, chacun son boulot ! Dans tous les cas, Marcel sait ce qu'il a et pourra se démerder pour consulter qui il veut ! Je lui filerai une ou deux adresses sur Paris et hop, moi j'aurais fait mon boulot sans gagner un rond. Enfin si, il m'a payé le coup et le Chablis n'était pas dégueulasse, même qu'il était servi dans un verre en cristal, ce qui a énervé les autres consommateurs qui n'ont droit qu'à des verres tout pourris ! Moi j'ai bine aimé cette délicate attention, comme quoi il m'en faut peu pour être content !

A ce stade de l'exposé, je me dois de rappeler bien sur qu'il faut boire avec une super modération et seulement en présence d'un membre dûment agréé par l'Etat.

Et puis, je conclus en vous disant que si le trouble bipolaire vous intéresse, vous pouvez aller faire un tour sur ce site, joliment fait, bien qu'il ait un nom passablement pourri puisque c'est : www.premiumwanadoo.com/smb-prod/info/ !

La honte ! Emotion complexe !


La honte est une émotion négative que l'on qualifie de mixte, dans la mesure où elle mélange des émotions simples (peur, colère, tristesse, etc.) et des sentiments (impuissance, rage contenue, désespoir, sensation de vide, etc.).

Il s'agit d'une émotion beaucoup plus archaïque que la culpabilité car elle fait moins appel aux concepts et à la verbalisation pour rester plus sensorielle que cette dernière. Elle se manifeste au premier abord émotionnellement de manière très étendue et ce, dans des registres totalement opposés, soit classiquement par de la gêne, de la peur, ou un malaise ou à l'inverse, par une trop grande exubérance ou de l'agressivité.

Très complexe, la honte comporte aussi une dimension corporelle (regard fuyant, tête basse, rougissement, etc.), cognitive (discours interne dévalorisant ou agressif) et comportementale (inhibition, paralysie, ou exhibitionnisme).

Si cette émotion a été sélectionnée au cours de l'évolution, c'est parce que l'on considère habituellement que les aspects positifs de la honte sont de l'ordre de l'éducation, de l'apprentissage de la vie sociale et dans un sens large, de l'humanisme. La honte, en faisant ressentir à celui qui la vit, qu'il vient de se couper du groupe, régule les relations sociales.

Elle protège ainsi tout un chacun en lui signalant les limites à ne pas dépasser en termes comportementaux, sous peine de se couper des autres, de ne plus faire partie du groupe, ce qui constitue un grand danger pour l'être humain qui est un animal grégaire. La honte nous indique donc le juste chemin vers le respect des autres et de soi. Elle conduit donc à une certaine humilité en nous enseignant à ne nous placer ni en "sous-homme" (soumission, position de victime), ni en "sur-homme"(domination, position de sauveur ou persécuteur).

L'excès et l'absence de honte sont tous deux préjudiciables. Les personnes qui ne ressentent jamais la honte manifestent souvent des comportements arrogants, envahissants, violents qui nuisent à la qualité de la vie sociale. Celles qui ressentent trop souvent la honte, souvent victimes de harcèlement et de comportements pervers, peuvent au contraire, ressentir une altération de leur identité, allant jusqu'à un sentiment d'indignité, pouvant conduire à une grave dépression.

Dans l'exemple suivant, la honte ressentie permettra sans doute à ce jeune homme, de renouer avec l'humilité qui lui faisait totalement défaut.



"Je suis une machine de guerre, je pourrais pas prendre la grosse tête si ça marche pour moi, parce que je me la pète depuis tout gosse. J'ai buggé les quatre première mesures, j'ai redemandé l'instru, j'étais pull-up."
Par'1, rappeur auditionné dans l'émission Popstars

22 septembre, 2007

Synchronicité !

Des groupies attendant, le cul sur mon capot !

Aujourd'hui, il m'est arrivé un truc terrible, carrément mystérieux dont je tenais à vous parler ! J'ai vécu, au plus profond de ma chair, une synchronicité. D'ailleurs, comment le dire ? J'ai été victime de synchronicité ? Je n'en sais rien. A toutes fins utiles, les lignes ci-dessous expliquent parfaitement ce qu'est la synchronicité ! Je les ai piquées sur Wikipedia.

Carl Gustav Jung, psychanalyste suisse, proposa de nommer synchronicité l'occurrence simultanée de deux événements qui ne présentaient pas de rapport de causalité, mais dont l'association prenait un sens pour la personne qui les éprouvait. Un exemple que chacun a pu expérimenter est de recevoir un appel téléphonique d'une personne à laquelle on était justement en train de penser. Jung intégra ce concept à sa théorie du fonctionnement psychique.

Alors, voilà, j'accompagne mon épouse faire des courses. Je gare donc ma Ferrari 599 GTB. Oui, je roule en Ferrari, je sais que cela peut rendre jaloux. Mais bon, de la même manière, que je dédaigne le menu à 11€ pour celui à 12,50€, lorsque je déjeune avec GCM au restaurant de l'US Métro, vous vous doutez bien que je n'allais pas rouler en Renault Scénic. Soyez sérieux ! Les stars ont des goûts de stars et forcément des voitures de stars. Vous le savez sans doute si vous lisez mes magazines people. Vous m'avez forcément vu en photo avec Angelina Jolie. Par contre, ne croyez pas ce qu'on écrit : il n'y a rien entre elle et moi, que ce soit clair. D'ailleurs j'ai pu m'en expliquer récemment avec Brad à Deauville, qui me fait confiance. La presse people raconte toujours n'importe quoi !

Mais assez parlé de ma Ferrari, dont je ne suis pas si content d'ailleurs, et concentrons-nous sur ce qui m'est arrivé ! Sinon, je vous connais vous allez vous dire "eh oh, eh lui, eh l'autre, eh, comment il se la raconte !". Non, je ne me la raconte pas, j'essaie dans mon récit d'être fidèle et précis, alors tout commence lorsque je gare ma Ferrari, un point c'est tout. Quant à Angelina, elle est sympa mais nettement moins bien en vrai que sur les photos, croyez-moi.

Alors donc après avoir garé ma puissante voiture de sport italienne - comme cela vous voyez je ne cite plus la marque - mon épouse et moi, marchons dans la rue. C'est ainsi que nous parvenons à un feu dont le petit bonhomme est rouge. Nous marquons scrupuleusement l'arrêt ! Le petit bonhomme passe au vert et hop, nous traversons la chaussée, tout en ayant regardé à droite et à gauche, au cas où un mauvais citoyen peu respectueux des lois, aurait été tenté de griller le feu. Ceci dit, j'ai toujours un carnet sur moi, et je prends les plaques d'immatriculation pour dénoncer les contrevenants. J'écris alors au ministère de l'intérieur et quand je le peux, je joins même des photos. C'est mon côté citoyen.

D'un coup, d'un seul, je dis à mon épouse : "Tu as vu ?". Elle me répond que non, elle n'a rien vu du tout. Alors je lui explique que nous venons de croiser un roux ! Un vrai roux, même qu'il n'était pas très joli. Non que cela soit du au fait d'être roux, car il y a de beaux roux, là c'était juste un roux laid. Pas un "roulé", mais un roux pas beau, un moche roux, un roux laid. Il était un peu épais et sans grâce.

Alors si je remarque les roux, c'est parce que j'ai un ami roux. Eh oui, de la même manière que j'ai une voiture d'exception, j'ai un ami d'exception. Il n'y a que 7% de roux en France, et j'ai la chance d'en connaître un ! En plus un roux de Sologne, ce qui est très rare car, si les roux sont légions en Ecosse, par exemple, ils sont plus rares à Vierzon ! Veinard comme je suis, je connais le seul roux de Vierzon ! Même qu'à mon avis, il est venu à Paris, parce que c'est plus facile d'être roux à Paris qu'à Vierzon ou Nouan-le-Fuzelier. Je suis sûr qu'on devait lui jeter des pierres là-bas alors qu'ici il est presqu'anonyme !

D'un coup, mon épouse me demande si on ne serait pas le 22 septembre ? Si, lui réponds-je aussitôt. Elle me dit alors que c'est l'anniversaire de notre ami roux, que l'on surnomme Georges Killian. Nous nous arrêtons donc à la terrasse d'un café où nous prenons commande. Pour elle, ce sera un jus d'orange et pour moi, une boisson énergisante, vu que je me suis mis au VTT comme mes amis vieillissants.

Et là, je sors mon portable serti de diamants et plaqué platine, une petite folie que je me suis offerte alors que j'étais en escale à Dubai, pour appeler George Killian, qui s'appelle en fait Sylvain. Je lui souhaite un joyeux anniversaire et je le passe à mon épouse, qui fait de même. Autour de nous, les gens chuchotent, car ils m'ont reconnu. Je signe quelques autographes, et donne des nouvelles d'Angelina, tandis que mon épouse discute avec George Killian au téléphone.

Fin de la tranche de vie !

Alors vous voyez, c'est cela la synchronicité. Je n'avais aucune raison de voir un roux, parce que c'est rare les roux. J'en croise un justement le jour de l'anniversaire du seul roux que je connaisse ! Et ce, alors même que j'allais oublier de lui souhaiter, moi qui mets un point d'honneur à souhaiter leur anniversaire aux gens que je connais bien.

Je vais vous dire un truc, le monde est bien mystérieux ! Il y a des tas de trucs qui nous dépassent ! En tout cas, Dieu dans son infinie miséricorde veille sur moi et m'envoie des signes !

Bon ça ne vous passionnera pas, mais je dois rédiger un truc sur les troubles bipolaires et c'est un peu plus compliqué. Alors, je me suis dit qu'en attendant, j'allais rédiger un truc simple.

19 septembre, 2007

Lapinou perd son porte-monnaie !

Suite à l'article précédent, j'ai reçu de nombreux commentaires dont deux, émanant d'un quidam inconnu m'expliquant que je parlais de certains évènements "de manière péjorative, destructrice et négative, rien qui puisse aider les gens qui sont déjà assez sous pressions comme ça". Cet inconnu me rappelle aussi à mes obligations déontologiques de professionnel.

Alors, rien que pour lui, je me livre aujourd'hui à la rédaction d'un article qui sera constructif et positif, et qui j'espère l'enchantera.

C'est samedi matin à Lapinville et comme chaque semaine, notre ami Lapinou va au marché. Il est très gai en quittant son terrier car il sait qu'il va pouvoir faire une provision de belles carottes. Sans doute aussi qu'il croisera ses amis !

Il parcourt ainsi le petit bois séparant sa demeure de la ville, d'une démarche alerte et primesautière. Il fait doux et le soleil darde ses premiers rayons au travers des feuilles de la forêt printanière.

C'est ainsi que notre ami parvient à la ville. Il y beaucoup d'activité en ce jour de marché et Lapinou ne cesse de saluer les uns et les autres, car à Lapinville, tout le monde se connait, s'entraide et est ami. Son ami Ourson est là aussi ! Il regarde les différents étals et se dit qu'il y a décidemment de fort belles choses à vendre.

Mais, ne se laissant pas distraire, il va directement chez le marchand de carottes. Là, il attend que ce soit son tour puis, demande deux kilos de belles carottes. Mais au moment de payer, il est pris d'angoisse car il s 'aperçoit qu'il n'a pas son porte-monnaie.

Ce n'est pas si grave que cela, car à Lapinville, il n'y a pas vraiment d'argent. Mais Lapinou est habitué au rituel qui fait qu'en échange de carottes, il donne au marchant une belle pièce. D'ailleurs, il serait bien incapable de savoir d'où vient cette pièce, de la même manière que le marchand de carottes ne saurait expliquer comment les carottes sont arrivées sur son étal.

C'est un des mystères de Lapinville, les choses se font, sans que personne ne travaille vraiment. Aussi loin qu'il se souvienne, le marchant de carottes a toujours été marchand de carottes et Lapinou a toujours été Lapinou. Ni l'un, ni l'autre n'ont eu de jeunesse, pas plus qu'ils ne connaîtront la vieillesse car à Lapinville, on se contente d'être, de jouer son rôle.

- Où est donc passé ma bourse, se demande Lapinou en se grattant l'occiput ? Il fouille ses poches sans résultats. Il faut se rendre à l'évidence, son porte-monnaie à disparu. Le marchand de carottes, regarde sous son étal, sans rien trouver. Il faut se rendre à l'évidence : le porte-monnaie de Lapinou a disparu.

Atterré, Lapinou décidé de se rendre chez le vieux blaireau, Robert, qui sert de juge de paix à Lapinville. Parvenu au terrier de Robert, Lapinou expose ce qui lui arrive et se demande si on ne lui aurait pas volé son porte-monnaie. Robert, qui est âgé et sage, l'écoute patiamment, avant de répondre que Lapinou doit se tromper.

Robert explique en effet à Lapinou qu'à Lapinville, il n'y a pas de voleurs ! Il poursuit en expliquant à Lapinou, qu'il n'a sans doute pas fait attention, et qu'il a du oublier son porte-monnaie chez lui.

Lapinou, doit se rendre à l'évidence, le vieux blaireau plein de sagesse a forcément raison. Il se dit, que ce matin, tout heureux à l'idée de se rendre au marché, il a sans doute du oublier son porte-monnaie dans son terrier. Il explique alors à Robert qu'il va retourner chez lui vérifier.

Et voici notre ami, repartant en sens inverse, traversant de nouveau la forêt printanière, dans laquelle les rayons du soleil dardent au travers des feuilles. Enfin arrivé chez lui, Lapinou s'aperçoit que son porte-monnaie trône en évidence sur sa cheminée.

-Suis-je donc distrait, se dit-il, je l'avais oublié chez moi, et ne voilà-t-il pas que j'allais imaginer qu'il m'avait été dérobé ! Lapinou, ressort donc du terrier, en prenant soin cette fois-ci, de ne pas oublier son porte-monnaie.

Après avoir retraversé encore une fois, la forêt enchanteresse, dans laquelle les rayons du soleil dardent toujours, et dont il ne se lasse pas, Lapinou parvient à Lapinville. Il retourne faire ses achats et le marchand de carottes est ravi de constater que Lapinou a retrouvé son porte-monnaie. Pour fêter cela, il lui donne même une jolie carotte en plus.

Lapinou retourne ensuite voire Robert le blaireau pour lui dire qu'il avait raison. Il n'y a pas de voleurs à Lapinville et il s'excuse d'avoir imaginé cela ! Robert lui pardonne bien volontiers et l'excuse car il sait que Lapinou est encore jeune et prompt à l'imagination.

Ah, si le monde pouvait être comme Lapinville, tout irait bien mieux !

***

Fiche pratique :


Affiche l'image ci-dessus puis, enregistre-là sur ton ordinateur. Ensuite imprime là de telle manière qu'elle ait un diamètre de dix centimètres, ni plus, ni moins. Puis, colle cette image sur un morceau de carton. Découpe ensuite ce collage de manière à avoir un cercle parfait.

Enfin, demande à ta maman, ou si tu n'as pas de maman, à ton papa, une épinge de sureté, dite encore épingle de nourrice. Si tu n'as ni maman, ni papa, c'est triste, mais ne renonce pas pour autant ! Dans ce cas, demande à l'éducateur de ton orphelinat de t'aider. Attention à ne pas te piquer !

Scotche cette épingle de sureté derrière ce cercle.Voilà tu as un joli badge que tu pourras ensuite épingler sur tes vêtements. En arborant fièrement ce badge, tu clameras que toi aussi, tu en as assez de ce monde de violence et que tu voudrais bien que tout se passe comme à Lapinville, le pays où tout le monde s'aime, et où il n'y a pas de violence !

Si au début, tes collègues ou tes amis te regardent d'un drôle d'oeil, ne te vexe pas, et dis toi que tu es un précurseur. Songe que tous les prophètes ont été moqués, avant d'entrainer dans leur sillage des millions d'adeptes.

Explique à ces personnes, quel est le sens de ta démarcher et donne leur l'adresse de ce blog, afin qu'eux aussi puissent réaliser leur badge à eux ! Une fois que vous serez très nombreux, allez sous les fenêtres du ministère de l'intérieur clamer haut et fort votre message de paix et d'union universelle !

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J'espère que cette fois-ci, je me serais enfin montré suffisamment positif pour plaire à ce connecté !

Nurserie ou maison de retraite ? Bienvenue au pays de Candy !


Moi qui produis des tas d’articles tous les jours, voici que depuis dimanche, je n’ai rien publié. Sans doute, que m’apercevoir que je fréquentais des vieux tout rassis, préférant se faire mal au cul sur une selle de VTT que de passer une soirée entre amis, m’a atteint, beaucoup plus que je ne l’imaginais ? Je suis un petit être tout pétri de sensibilité et il m’était difficile de constater que j’étais un survivant. Un peu plus et j’allais consulter un confrère pour lui expliquer combien j’étais triste de mon sort.

Il m’aurait écouté et dit « hum, hum, continuez », d’une voix monotone, alors je me suis dit que cela ne servait à rien. Et puis, s’intituler meilleur psy de l’univers entier, et aller consulter, cela ne fait pas très sérieux. J’ai renoncé, puisant dans mes ressources pour surmonter cette épreuve, tant et si bien qu’aujourd’hui, je ponds un article.

Lors de cette soirée, un ami toujours super gai parle avec moi de choses et autres. On papote un peu d’économie, façon café du commerce, lorsque d’un seul coup, il me dit : « tu vois, si aujourd’hui, je suis le dernier du nom, c’est parce que les trois frères de mon grand-père sont morts en 14-18. Cette guerre a tué la France, enfin non, disons qu’elle l’a très grièvement blessée, et que ce qu’il restait du pays est mort en 1940. Je sais donc que je vis dans un pays frappé à mort, un pays fantôme, qui ne peut pas s’en sortir ».

Vous noterez que le commentaire est gai, puisque ce bon pote rédige tout simplement un avis de décès. De plus, il rajoute que s’il avait été plus jeune, il aurait émigré aux USA mais que là, c’est fini, que les jeux sont faits, et qu’il mourra ici sans rien attendre. Entre les abrutis vététistes et les déprimés, la soirée est super ! Alors a-t-il raison ou non ? Je ne sais pas, je ne suis ni historien, ni économiste ! Quant à invoquer 14-18, pour expliquer le marasme ambiant, cela me laisse perplexe. Et puis, soyons cynique et admettons que cette guerre n'a pas eu que des désavantages, puisqu'elle a fait entrer la France, pays rural en 1914, dans l'industrie ! Rien de meilleur qu'une bonne guerre pour faire avancer la recherche !

Toutefois, largement déprimé par cette soirée de merde, je passe les derniers jours à regarder autour de moi, sélectionnant les nouvelles les plus déprimantes tendant à me démontrer que je vis dans un pays mort, comme l'atteste cet ami.

Ma première source d’informations étant Le Parisien, que je lis quotidiennement en prenant mon café, je ne suis pas déçu. Hier, déjà j’ai sélectionné quelques petits trucs, mais comme je n’avais pas de stylo pour noter, et que je n’ai pas voulu piquer le journal ou le découper discrètement, j’ai tout oublié ou presque. Aujourd’hui par contre, les nouvelles sont fraiches et j’ai tout gravé dans ma tête. Alors voici un mix de ces attristantes nouvelles :

  • Deux gamins sont grièvement blessé alors qu’ils circulaient sur une minimoto sur un terrain qui n’était pas la voie publique. De suite, les maires s’indignent et on veut interdire la minimoto parce que c’est dangereux. Moi ce que je trouve dangereux, c’est que des parents laissent leurs gamins faire de la minimoto, sans casques et sans surveillance. En plus, d’après infos, il s’agissait d’une Yamaha PW, qui existait déjà quand j’étais adolescent. C’est même sur ce petit modèle que se sont entraînés tout jeunes plein de pilotes aujourd’hui professionnels. Curieusement, à l’époque, même si j’imagine qu’il devait y avoir des accidents, on ne nous pétait pas les burnes, laissant aux parents et aux assurances le soin de régler ce qui est un problème purement privé !

    Mais en France, non, la responsabilité individuelle n’existe plus ! C’est l’objet qui a une âme et qui est mauvais en soi, et que l’on doit poursuivre voire tuer en le faisant disparaître d’un trait de décret.
  • Aujourd’hui je lis qu’un rottweiler a bouffé une gamine de quatre ans. Là encore c’est l’émotion qui l’emporte et on se demande s’il en faut pas durcir les textes. Pourquoi pas, le jour où, il n’y aura que des chihuahuas, le monde sera moins dangereux. Curieusement, une fois encore, adolescent, j’avais un doberman, un chien d’ailleurs étonnamment gentil. Toutefois, jamais cela ne me serait venu à l’idée de le laisser seul avec un enfant parce que justement, c’est un chien réputé stressé et donc capable d’être méchant s’il se sent menacé, fut-ce par un enfant.

    Donc, les rares fois où je le baladais dans la rue, en laisse, et qu’un gamin voulait le caresser, même si la mère dudit gamin, était suffisamment conne pour le laisser faire, moi j’intervenais pour l’en empêcher, lui expliquant qu’il ne fallait pas toucher mon chien. Et si le gamin me demandait si c’était un chien méchant, je répondais que non, mais qu’il fallait toujours se méfier des gros chiens. Ca a évité à mon chien d’arracher une main ou de défigurer quelqu’un.

    Aujourd’hui en France, dans cette affaire, c’est le chien qui est responsable mais le maître, pourtant agent de sécurité cynophile, et donc à priori formé à l’éducation canine, n’est pas inquiété outre mesure. On reproche au chien de manquer de discernement mais pas au maître de ne pas avoir de cerveau.
  • Dans la même veine, des atelier d’artistes du XIVème arrondissement sont rachetés par un promoteur et c’est le branle-bas de combat. Imaginez que si cela se trouve, ils vont augmenter les loyers et contraindre les quatre artistes qui les occupent à déménager. Aussitôt une association s’insurge et explique qu’elle va faire des procès à tout le monde, pour dénoncer cette vente, alerter la mairie de Paris, et faire en sorte que les artistes restent dans les lieux aux mêmes conditions.

    Je suis bien triste pour eux, mais c’est justement le risque quand on est locataire, de se faire virer. C’est con mais c’est ainsi, un bail est un droit personnel et non un droit réel, c’est tout. Fallait acheter quand ce n’était pas cher, voilà tout. Et si ils n'avaient pas les moyens, tant pis, quand on veut être artiste, on s'assume, on en fait pas chier la collectivité. Mais en France, si vous êtes artiste, vous méritez bien sur un statut privilégié et vous devenez aussi inamovible qu’un apparatchik en ex URSS. Eussent-ils été cadres moyens ou employés je ne sais où, que personne n’en aurait parlé.
  • Je lis aussi que, Rachida Dati veut instituer un juge des victimes chargé d’épauler ces dernières lors de leurs problèmes judiciaires. Curieusement, avant, dans la France que je connaissais, c’était le boulot des avocats, voire d’associations spécialisées. Mais dans une France toute douce, où la victime est au centre de toutes les préoccupations, c’est le juge qui va vous accompagner par la main. Peu importe que ce soit un non-sens total, une aberration juridique, un ministre est capable de pondre ce genre de réformes. On atteint là, les limites de la discrimination positive.
  • J’apprends aussi que le siège de la Croix-Rouge déménage. Comme ils étaient Place Henri Dunant, justement le nom du philanthrope suisse qui a créé la Croix-Rouge, la petite place où ils vont s’installer va reprendre ce nom. L’ancienne place Henri Dunant, elle sera débaptisée. Jusque là, pourquoi pas, ce n’est qu’anecdotique.

    Par contre, la suite de l’article est révélatrice du nouvel état d’esprit inquisiteur, puisque j’apprends que depuis la venue de Delanoë, il y a eu plein de changements de noms et que la mairie s’applique à débaptiser toutes les rues portant le nom d’un individu qui aurait été coupable de racisme, d’antisémitisme, d’esclavagisme, ou de je ne sais quoi encore.

    Pourquoi pas, le problème étant, que plus on remonte dans le temps, plus on aura du mal à trouver des gens en « état de grâce ». Au dix-huitième siècle, difficile de trouver un anti-raciste digne de nos prix de vertu actuels. Même un type comme Voltaire, réputé progressiste à presque de gauche aujourd’hui, s’est laissé aller à des écrits, certes étonnants de nos jours, mais tout à fait dans l’air du temps à son époque.
  • Enfin, je lis aussi un article d’un type s’occupant de Que-choisir, qui s’alarme du fait qu’il y ait de la publicité pour des produits non équilibrés, genre confiserie et trucs de ce genre. Lui, n’y va pas de main morte, il veut en interdire totalement la publicité et même aller au-delà puisqu’il souhaite qu’un texte de loi interdise aussi la présence de ces produits en tête de gondole ou aux caisses dans les supermarchés. Bien sur, comme à chaque fois qu’un de ces petits inquisiteurs de merde arrive, il y a toujours un but suprême qui est invoqué. Dans ce cas, ce sera prévenir l’obésité chez les enfants, car il parait que c’est un ravage.

    Encore une fois, pas un mot sur les parents qui laissent leurs gosses se goinfrer de sucreries et boire du coca comme ils boiraient de l’eau. Non, les parents n’ont aucun rôle à jouer, c’est à l’Etat de se substituer à leurs carences éducatives. Si un gosse se bourre de Kinders, Mars et autres merdes, c’est la faute des industriels ! Le statut de l’enfant roi, petite chose choisie et mise au centre des préoccupations de tous les jours, ne sera pas discuté, on condamnera forcément les salauds de capitalistes.

    Voilà les nouvelles du front, elles ne sont pas roses. L’empire du Bien, cher à Muray progresse chaque jour, avec pour corollaire le recul permanent de la responsabilité individuelle. Moi régulièrement, je suis effaré de recevoir de jeunes adultes, incapables de se démerder dans la vie, simplement parce qu’on leur a vendu un avenir aussi rose que le pays de Candy. Comme me disait un vieux confrère aujourd’hui âgé de soixante-dix-sept ans et toujours en exercice : « Cela fait bien longtemps que je ne fais plus vraiment de la psychopathologie ou de la psychiatrie, mais que je joue au papa, car chaque année qui passe, ils sont plus cons et plus démunis face à la vie ».

    Si Lafontaine revenait, la chute de sa fable « La cigale et la fourmi » serait différente. Je suis sur que cette salope de fourmi, propriétaire sans cœur et honnie de tous, aurait été condamnée, après que des associations se soient mobilisées pour défendre cette pauvre cigale.

    Enfin, quoiqu’il arrive, cela me fait des patients. Parce que, contrairement à ce qu’imaginent les tenants de l’empire du Bien, ce n’est pas parce qu’on fait des tas de belles manifs avec envoi de ballons multicolores dans le ciel, que le monde est plus rose. Non, les gens continuent de mourir, d’autres ont des coups durs.

    Alors quand un individu est confronté à l’imprévu, avant il était fataliste et en prenait son parti : maintenant il vient pleurnicher chez moi. J’avais eu le cas d’une nana âgée d’environ de trente-cinq ans, qui était super triste et inconsolable, parce que sa grand-mère ou arrière-grand-mère de quatre-vingt-quinze ans venait de mourir. C’est sur que c’est toujours terrible de perdre quelqu’un dans la fleur de l’age et qu’à quatre-vingt-quinze ans, on ne s’attend pas à ce que quelqu’un meure, c’est si jeune !

    Ce n’est pas que ce soit des « cas » super intéressants, je préférerais des trucs plus complexes, mais c’est un peu comme les divorces pour les avocats, c’est chiant mais ça fait bouillir la marmite. Alors s’ils veulent me lâcher du fric, pourquoi pas ? Je suis patient, je joue les papas, je leurs apprends les rudiments de la vie, ce qu’on aurait du leur apprendre vers six ou sept ans, du genre que les gens meurent et parfois sans prévenir, que parfois on perd son emploi, qu’il y a des personnes pas gentilles, qu’on ne plait pas à tout le monde, que la maladie existe, que la guerre c’est moche mais que cela arrive parfois, etc. Tout à fait le genre de trucs qu'on doit comprendre lorsque l'on est adulte.

    Merci l’empire du Bien pour cette clientèle !

    Quant à la France, je ne sais pas si elle morte comme me l’assurait mon ami, mais en tout cas, elle est bien malade.